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Article paru dans CPS 37 d'avril 1991

 

La Serbie déchirée
La Yougoslavie sous la menace d’une guerre civile

serbie : contradictions sociales et nationales

l’explosion

recul du gouvernement serbe

…et contre-attaque

nationalisme grand serbe

l’état major de l’armée menace

une parenthèse

un baril de poudre

 serbie : contradictions sociales et nationales



On lira d’autre part l’article “Crise en Yougoslavie (IIe Partie)”. Il était déjà écrit lorsque se sont déroulés les événements qui, partant des contradictions politiques et existant en Serbie, ont donné une puissante impulsion au processus de dislocation de la Yougoslavie. La menace d’un coup d’état militaire plane. La guerre civile menace.

La Serbie semblait faire bloc derrière Milosevic et l’appareil de la partie serbe de l’ancien Parti communiste yougoslave, rebaptisé Parti socialiste serbe. Ce n’était qu’une apparence. Les récents événements l’ont dissipée. La première partie de l’article sur la Yougoslavie publié dans le précédent numéro de CPS, expliquait :

«En Serbie, le chauvinisme que la bureaucratie serbe a suscité et exacerbé — conjugué avec l’absence de perspectives politiques, l’absence de parti révolutionnaire — permet à Slobodan Milosevic d’être élu dès le premier tour des élections présidentielles avec 65 % des suffrages exprimés. De son côté, le dirigeant nationaliste Vuk Draskovik, qui reprend à son compte les visées de l’ancien royaume de Serbie, obtient 16,4 % tandis que le candidat de la bureaucratie fédérale recueille 5,5 % des voix. Dès le premier tour également, le “Parti socialiste” de Milosevic obtient 87 des 250 sièges du parlement serbe et 45,8 % de l’ensemble des suffrages, et la bureaucratie serbe entend se servir de ces résultats pour poursuivre son combat contre les droits nationaux des autres peuples, du Kosovo en particulier».

Mais, souligne Véronique Soulié dans “Libération” du 12/3/91, si Milosevic :
«a fait voter (au parlement serbe) des amendements constitutionnels qui annulent pratiquement l’autonomie des deux provinces autonomes de la Serbie (la Voïvodine et le Kosovo) (...) (S’) il a aussi encouragé le radicalisme nationaliste des communautés serbes de Bosnie-Herzégovine et surtout de Croatie (en annonçant, au) cas où cette dernière proclamerait son indépendance, qu’il n’abandonnerait pas ses co-nationaux et demanderait un nouveau tracé des frontières... sur tout le reste, Slobodan Milosevic a déçu d’autant plus qu’il avait soulevé des espoirs démesurés. La Serbie, qui appartient en bonne partie au “sud” de la Yougoslavie s’enfonce dans la crise. Le chômage officiellement estimé à 15 % de la population active au niveau national (et jusqu’à 25 % selon certains économistes) frappe durement la jeunesse, les étudiants comme les élèves du technique qui ont constitué le gros des manifestants de Belgrade.

A la suite des réformes lancées par le Premier ministre fédéral Markovic, de nombreuses entreprises déficitaires sont promises à la fermeture en Serbie, comme dans le reste du pays, et des milliers d’ouvriers d’usines au bord de la faillite attendent depuis trois mois de toucher leurs salaires. Sans parler de la baisse continue du pouvoir d’achat et de l’extension de la pauvreté».

L’article de CPS n° 36 déjà cité, soulignait : «Dans la région du Kosovo, en dépit du quadrillage policier, des arrestations et des licenciements (près de 40 000 en six mois), des grèves se poursuivent et l’appel des organisations du Kosovo à boycotter les élections organisées dans le cadre de l’Etat serbe a été totalement suivi : 2000 votes tout au plus auraient été exprimés pour 700 000 électeurs albanais».

Le feu couve sous la répression serbe.


l’explosion


L’appel des “partis d’opposition” à manifester le samedi 9 mars à Belgrade contre la mainmise du pouvoir sur les médias et notamment la télévision, a joué le rôle de détonateur. Le gouvernement serbe a interdit la manifestation et d’importantes forces de police ont barré l’accès de la Place de la République, lieu où elle devait se rassembler. Mais “l’opposition” a maintenu son appel à manifester. Dès onze heures, des milliers de manifestants ont enfoncé les barrages et se sont concentrés sur cette Place, malgré l’utilisation par la police des moyens dont elle disposait : gaz lacrymogène, canons à eau, etc... Ensuite, des groupes de manifestants ont sillonné Belgrad. Certains se sont dirigés vers la télévision. La plupart se sont concentrés devant le Parlement de Serbie. De violents affrontements ont mis aux prises manifestants et policiers. «La jeunesse de Belgrad, chômeurs et élèves des écoles, qui forment le gros des bataillons des militants du Mouvement serbe du Renouveau, vomit sa colère, son absence de perspective, son ras-le-bol de dix ans de crise économique» (“Libération” du 33/3/91). On relève deux morts : un policier et un jeune étudiant de 17 ans, Milinovic, tué par une balle. Il y a de nombreux blessés, des centaines d’arrestations.

Slobodan Milosevic saisit alors le conseil de présidence fédérale qui est encore, pour quelques jours, présidé par un serbe : Borisav Jovic. Malgré l’avis des représentants de la Slovénie et de la Croatie, les chars apparaissent dans Belgrad, qu’ils quadrillent dans la nuit. Ils protègent les édifices publics. Vuk Draskovik, dirigeant du “Mouvement serbe du Renouveau” est arrêté en plein parlement. Son second, le professeur Maijanovic l’est également au siège du mouvement. Dans la journée du dimanche 10 mars, l’armée est retirée de Belgrad.

Dans la soirée, les étudiants de Belgrad se réunissent à la cité universitaire. Ils exigent : la libération des leaders de l’opposition et des manifestants arrêtés le samedi ; la démission du ministre de l’intérieur ; la liberté de la presse ; la convocation d’une session du parlement de Serbie. Au cours de la nuit, 4 à 5 mille jeunes forcent les barrages de police. Ils se concentrent sur une autre place de Belgrad, la place Terazia. Des milliers et des milliers de jeunes les rejoignent. «Toute la nuit, protégés par une rangée de taxis afin d’éviter une éventuelle intervention des forces de l’ordre» (“Le Monde” du 13/3/91), ils occupent la place. En province, les manifestations de jeunes et d’étudiants se produisent. Malgré la contre-manifestation que le Parti socialiste serbe organise et qui, à ses dires, réunit 100 000 personnes, la grande majorité de la population soutient la manifestation des jeunes dont les participants ont décidé de ne pas quitter la place tant que leurs revendications ne seront pas satisfaites.


recul du gouvernement serbe


Le 12 mars le ministre de la culture vient lui-même annoncer aux manifestants la démission du PDG de la télévision de Belgrad. Les manifestants ne peuvent s’en satisfaire. Le 13 mars, Vuk Draskovic est libéré. Une association d’étudiants qui se dit l’organisatrice de la manifestation, devenue un meeting permanent, demande aux 20 000 participants de se disperser. Elle n’est pas suivie. Ce n’est que dans la nuit du 13 au 14 qu’ils acceptent d’arrêter ce mouvement lorsqu’il leur est annoncée “l’offre” de démission du ministre de l’intérieur et la libération de tous les manifestants qui ont été arrêtés. Mais ils appellent à participer à la manifestation projetée par l’opposition lorsque, le 20 mars, le parlement serbe examinera “l’offre” de démission du ministre de l’intérieur. Ils réclament aussi la dissolution de ce parlement et la tenue “d’élections libres”.


…et contre-attaque


Milosevic, le gouvernement serbe, le PSS, contre-attaquent. Le conseil de présidence de la République yougoslave est composé des représentants des huit Républiques qui composent la Yougoslavie. Chaque représentant de République préside pour deux ans le conseil et il est investi des fonctions de chef de l’Etat yougoslave. Le 15 mars, le serbe Borisav Jovic, président en exercice, démissionne sous prétexte que le conseil ne l’a pas autorisé à faire intervenir l’armée pour rétablir et maintenir l’ordre à Belgrad. Le soir, il explique dans un discours télévisé :

«Jusqu’à présent les débats politiques sur l’avenir de la Yougoslavie n’ont donné aucun résultat palpable. Au contraire, il semble que cela ait servi à certains pour tromper l’opinion (...) et que des forces s’employaient à mettre en œuvre des plans de destruction du pays par des décisions politiques et juridiques mettant les autres parties devant le fait accompli (...). Dans certains Etats, la Constitution et les lois fédérales ont été abrogées, ce qui porte atteinte aux droits des peuples et des citoyens garantis par notre Constitution fédérale.»

Il attaque implicitement la Croatie en dénonçant ceux qui ont armé des groupes ethniques (sous entendu du Kosovo) et des partis politiques, “poussant ainsi d’autres à faire de même” et à susciter la peur entre les peuples. «Je ne veux pas être associé à la décomposition de la Yougoslavie.»

A propos de l’armée, Jovic déclare qu’elle est contre «les tendances négatives dans la société» mais pour : «l’intensification d’un dialogue constructif et démocratique sur le futur modèle yougoslave et vise à surmonter la crise économique et politique (...) L’intention de l’armée n’est pas d’intervenir dans la vie politique mais de créer les conditions du dialogue.»



nationalisme grand serbe


Le 16 mars, le Parti socialiste serbe organise une manifestation de soutien au gouvernement serbe. Elle ne regroupe que 10 000 participants environ. Sous la pression de la Serbie, deux autres membres du conseil de présidence, Nenad Bucin représentant du Montévidéo et Yugoslav Kostic, représentant de la Voïvodine, en démissionnent : ils avaient voté ainsi que Jovic pour la proclamation de l’état d’urgence. Dans l’après-midi, Slobodan Milosevic prononce un discours télévisé. Il déclare :
«La Yougoslavie est entrée dans la phase finale de son agonie... La présidence collégiale yougoslave ne fonctionne plus depuis longtemps... Elle est morte depuis vendredi soir» Cependant «La Yougoslavie continue a exister grâce aux millions de travailleurs et de citoyens qui veulent sauvegarder leur pays (...) Aucun patriote ne peut considérer comme légitime une direction collective de l’Etat qui agit contre l’intégrité du pays» Désormais «la Serbie ne reconnaîtra plus les décisions de la présidence.»

Selon la constitution lorsque le représentant d’une République au conseil de présidence de la République yougoslave démissionne, il doit être remplacé par le président de la République qu’il représentait. Milosevic, qui est président de la République de Serbie, affirme qu’il n’a «nullement l’intention de siéger à une présidence qui a choisi la désintégration». Il ajoute qu’il ordonne la “mobilisation des réservistes, des forces de sécurité ainsi que la formation urgente d’unités additionnelles de la police”. Enfin, le même jour “la minorité serbe décide que la province de Krajina, où elle est majoritaire (environ deux cent mille Serbes) se séparerait de la Croatie et déclarait être un élément constitutif de la fédération yougoslave”.

Le lundi 18 mars, le parlement serbe vote deux textes qui visent à priver le Kosovo de toute représentation au conseil de la présidence de la République yougoslave. Bien que d’origine serbe, le représentant du Kosovo avait voté contre la proclamation de l’état d’urgence. Prétextant que le Kosovo quoique République autonome fait partie de la République serbe, le parlement de Serbie, à majorité PSS, décide par 207 voix contre 9 et 6 nuls, la suppression d’un président de la République du Kosovo et démet le représentant de cette République au conseil de la présidence de la République yougoslave. Si bien que, après la démission des représentants de la Serbie, du Monténégro, de Voïvodine, après l’annulation du mandat de la République de Kosovo, le conseil de la présidence de la République yougoslave, qui compte huit membres, n’ayant plus le quorum ne peut plus, constitutionnellement, prendre de décisions. Au cours de sa session suivante, le parlement serbe aura à désigner le successeur au représentant démissionné de la République autonome du Kosovo.



l’état major de l’armée menace


De son côté, l’état major de l’armée yougoslave estime que la présidence collégiale de la République du Yougoslavie s’est désintégrée, ce qui pourrait amener l’armée, dont la majorité du corps des officiers est composée de Serbes, à agir de façon autonome. Il se prononce pour une fédération yougoslave centralisée, alors que les parlements croate et slovène sont pour une simple association du type CEE, constituent des forces armées autonomes et ils estiment que Croates et Slovènes n’ont pas à être incorporés dans l’armée yougoslave. Le parlement slovène a même voté en février 1991 une loi qui permet aux appelés slovènes de ne pas servir dans l’armée yougoslave. L’état major et le corps des officiers menacent de faire un coup d’état mais ils hésitent. Le 19 mars, par un communiqué, le haut commandement publie les conclusions de ses délibérations du 17. D’après “Le Monde” du 21 mars :

«1) L’Armée nationale yougoslave (ANY) protègera les frontières de la Fédération contre toute forme de menace et n’acceptera aucune modification des frontières tant qu’un nouvel accord sur le modèle futur de la Yougoslavie n’aura pas été conclu dans le cadre de la Constitution fédérale.

2) L’ANY s’opposera formellement à tout conflit inter-ethnique armé et à la guerre civile.

3) L'ANY n’acceptera aucune violence dans le règlement des conflits entre les groupes ethniques, entre les Républiques ou entre les partis politiques.

4) Elle est décidée à assurer le fonctionnement normal des forces armées. En l’occurence, elle exige une participation régulière des Républiques à son financement, l’incorporation normale des appelés, le retour à la défense territoriale des Républiques sous son contrôle, comme cela est défini par la Constitution fédérale.

5) L’ANY décline toute responsabilité quant à l’armement éventuel des citoyens et la formation d’unités para-militaires puisque la présidence fédérale n’a pas été en mesure de faire appliquer sa décision du 9 janvier dernier relative au démantèlement de telles formations, notamment en Croatie. Enfin, l’ANY conclut qu’elle n’interviendra pas dans le débat politique sur l’avenir du pays.»


“Le Monde” commente : «Le message de l’armée est clair : elle lance un dernier avertissement aux dirigeants des six Républiques yougoslaves et leur propose une alternative : soit les Républiques conviennent, dans le cadre de la Constitution fédérale, d’une nouvelle formule pour la Yougoslavie, soit l’armée reprend en main la situation de sa propre initiative.»


une parenthèse


Mais la guerre civile menaçante n’a pas éclaté. Des signes de détente sont apparus. L’opposition serbe a reporté au 27 la manifestation qu’elle avait prévue pour le mercredi 20 mars. Slobodan Milosevic a accepté de rencontrer des étudiants, il est vrai sélectionnés, de Belgrad. Au cours de la session du 20 mars, le parlement serbe a décidé que Jovic devait reprendre sa démission du conseil de présidence de la République yougoslave. Après avoir prononcé un discours où il a violemment attaqué ceux qui participent «aux activités perfides destinées à provoquer l’éclatement du pays” — il s’agit des gouvernements de Slovénie et de Croatie et du gouvernement de Yougoslavie que dirige Ante Markovic et “certains pays” qu’il n’a pas nommés — il a accepté de reprendre sa démission. Le 21 mars, Slobodan Milosevic qui avait affirmé ne plus vouloir siéger au conseil présidentiel y a participé et celui-ci fonctionne à nouveau.

Une parenthèse s’ouvre-t-elle ? C’est possible. La dislocation du cadre fédéral n’est pas sans poser problème y compris aux Républiques les plus séparatistes, la Slovénie et la Croatie. Il n’est que de considérer une géographie humaine pour s’en rendre compte. Dans la République de Bosnie-Herzégovine, 32,2 % de la population est serbe et 18,4 % croate. De plus, c’est une véritable peau de léopard. Dans la République de Croatie il y a 11,5 % de Serbes, mais une grande partie est concentrée dans une région où ils sont majoritaires qui, si elle était constituée en région autonome, couperait presque en deux la Croatie.

En Serbie, le “Mouvement du Renouveau Serbe” de Vuk Draskovic n’est pas moins nationaliste chauvin que le PSS de Slobodan Milosevic. Pour Vuk Draskovic : «Le Kosovo appartient au peuple et à l’histoire serbe (...) Il faut se battre pour toutes les terres de Yougoslavie où il y a un cimetière serbe (...) Nous avons deux possibilités, vivre ensemble (avec les autres Républiques) ou nous battre les uns contre les autres, ce qui peut conduire à la guerre civile. Dans ce cas nous savons qui est le plus fort, c’est la Serbie. Mais après la guerre, je vous le promets, la Yougoslavie survivra». La différence entre Slobodan Milosevic et Vuk Draskovic réside en ce que le dernier est pour supprimer toute référence au socialisme et veut aller à toute allure vers “l’économie de marché”. Mais rétablir la grande Serbie et écraser les autres nationalités est plus facile à évoquer dans les discours qu’à réaliser, d’autant plus qu’il y a l’environnement international. Etablir “l’économie de marché” n’est pas non plus une tâche facile dans un pays où il y a déjà 25 % de chômeurs.


un baril de poudre


Il n’en reste pas moins que l’oppression politique, la gestion bureaucratique engendrant la spoliation, accroissant l’inégalité de développement, aboutissant à des impasses économiques, l’ouverture sur le marché mondial vers “l’économie de marché” ont avivé les antagonismes nationaux. Chaque République poursuit à son rythme propre son insertion dans le marché mondial, son cours vers “l’économie de marché” à son rythme et selon ses conditions économiques et sociales propres. Les questions et antagonismes nationaux sont devenus de la dynamite. Dans chaque République et à l’échelle de la Yougoslavie dans son ensemble, ils sont inséparables des antagonismes sociaux lesquels se tendent de plus en plus. Tout cela rejoint nécessairement les événements en cours dans les pays de l’Europe de l’Est. La crise de l’économie capitaliste influe brutalement sur ces pays et la Yougoslavie dans son ensemble, lesquels sont d’ores et déjà étroitement intégrés au marché mondial et dépendants des capitaux étrangers. Concernant le pouvoir gouvernemental yougoslave, “Libération” du 18 mars écrivait :

«Le pouvoir législatif est un autre exemple de blocage institutionnel yougoslave. Il est constitué par deux chambres : celle des Républiques et le parlement yougoslave proprement dit. Ses membres auraient dû être réélus en mai dernier. Les diverses Républiques n’ont pu se mettre d’accord sur les modalités du scrutin. Le mandat de l’actuel parlement (yougoslave) composé de communistes élus il y a cinq ans, en total décalage sur les réalités du pays, a été prolongé deux fois de six mois. Le gouvernement qu’il exprime, celui d’Ante Markovic, Croate et technocrate, actuel président du Conseil exécutif fédéral, incarne pourtant, face à l’armée, le dernier ciment du fédéralisme yougoslave.»


C’est pourquoi il ne peut s’agir que d’une parenthèse plus ou moins longue. En l’absence d’une authentique révolution prolétarienne, la Yougoslavie et ses Républiques sont vouées à de violents affrontements et au chaos.


Le 22/3/1991

 

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