Publié dans Combattre pour le Socialisme n°11 de mars 2003

 


Communiqué du Cercle pour la construction du parti ouvrier révolutionnaire

(l'internationale ouvrière révolutionnaire)

 

Dans la nuit du 19 au 20 mars, l'impérialisme US, flanqué de l'impérialisme britannique, a déchaîné sa formidable machine de guerre et de destruction - dernier mot des capitalistes en matière de "civilisation" – contre l'Irak, déjà saigné par douze ans d'embargo, Irak que les Chirac, Schröder et Poutine ont œuvré ces dernières semaines à espionner et désarmer alors que la guerre s'annonçait déjà.

 

Cette guerre est, du côté de l'impérialisme, une guerre d'agression, une guerre dont le but immédiat est de coloniser ouvertement l'Irak, de s'en servir comme instrument de la "pax americana" au Moyen-Orient … et de se servir dans ses immenses réserves de pétrole. Avec cette guerre, l'impérialisme américain, aiguillonné par la crise économique qui le travaille depuis deux ans, a aussi décidé d'évincer ses concurrents –principalement français et russe – de l'Irak. Il a, enfin, décidé de s'affranchir plus ouvertement que jamais des limites du cadre des relations internationales héritées de l'après seconde guerre mondiale, pour renvoyer notamment la France à sa place de puissance de troisième ordre.

 

L'opposition de Chirac, poussé par l'impérialisme allemand, main dans la main avec le boucher des Tchétchènes, Poutine, n'a pas eu d'autre raisons: défendre la place de l'impérialisme français à l'échelle internationale, et les profits en Irak de TotalElfFina (comme Poutine ceux des compagnies pétrolières russes), défendre le "droit international" dans la mesure où il coïncidait avec le "droit d'exploiter" l'Irak.

 

En conséquence de quoi, après avoir activement participé aux préparatifs de guerre, avec la résolution 1441 de désarmement de l'Irak, après avoir soutenu tous les ans l'embargo meurtrier contre l'Irak, Chirac a fait connaître sa position : que la guerre, qu'il "regrette" (sic!) soit "la plus rapide possible". Chirac est pour la victoire de Bush.

 

Dès le 11 mars, Chirac faisait savoir que la France ouvrirait aux avions US son espace aérien (tandis que des tonnes de matériel militaire américain transitaient par Francfort), et qu'elle était prête à participer à la "reconstruction" de l'Irak: à son occupation coloniale aux côtés des USA (comme elle le fait pour son compte en Côte d'ivoire). C'est donc clair et net:

la défense de l'Irak contre l'impérialisme exige de combattre contre le gouvernement Chirac-Raffarin.

 

Depuis des mois de nombreuses manifestations contre cette guerre annoncée ont eu lieu. En France (et ailleurs) leurs organisateurs, le PS, le PCF, la LCR, les directions CGT, FSU - et de son côté celle de FO -  ont pris la responsabilité de les situer sur le terrain du soutien à la politique de "paix" de Chirac, au nom du "droit international". Mais ils n'avaient rien à redire quand la France et l'Allemagne bombardaient la Yougoslavie, sans "mandat de l'ONU".

 

Ils ont travesti la politique de défense des intérêts de l'impérialisme français et de ses grands groupes en une politique favorable aux peuples opprimés, et aux travailleurs. Au moment où Chirac et Raffarin lancent une nouvelle phase de leur offensive contre travailleurs et jeunes visant à briser les régimes de retraite, démolir ce qui reste de la Sécurité Sociale, pulvériser la fonction publique et le système de santé public, ils lui apportent une aide des plus précieuses. Ils dévoient ainsi – en France comme ailleurs – les aspirations saines de centaines de milliers de manifestants sur une ligne de défense de l'ordre mondial existant, son "droit international", l'ONU. Comme si l'onction de cette assemblée mondiale de la réaction qu'est l'ONU aurait changé en quoi que ce soit le caractère réactionnaire de cette guerre!

 

Contre cette guerre impérialiste, contre les prétentions coloniales de Bush comme Chirac, la place des organisations issues du mouvement ouvrier, et notamment en France, est dans le camp de l'Irak.

Le droit des peuples à disposer d'eux mêmes, à commencer par les peuples d'Irak, Kurde, Palestinien, exige de combattre pour que les organisations ouvrières (syndicats, partis) se prononcent et agissent contre l'impérialisme:

- pour l'arrêt immédiat et inconditionnel de la guerre contre l'Irak

- pour le retrait immédiat et inconditionnel  des troupes impérialistes du Moyen-Orient

- contre les résolutions de l'ONU: à bas l'embargo! Non au désarmement de l'Irak!

Non à l'occupation de l'Irak par les forces impérialistes.

 

 

C'est sur cette ligne qu'il s'agirait d'organiser manifestations et grèves en France:

contre l'intervention impérialiste,

contre le gouvernement Chirac-Raffarin,

bas les pattes devant l'Irak!

 

 

Cela fait maintenant un siècle que l'humanité est entrée dans une ère de guerres permanentes, ouvertes ou non, impulsées par les grandes puissances capitalistes pour le partage et le pillage du monde. Le mouvement ouvrier révolutionnaire a depuis longtemps tiré la conclusion que pour les impérialistes, "guerre" et "paix" sont deux aspects d'une même politique de domination de la planète. Combattre effectivement pour en finir avec les guerres exige de combattre contre les gouvernements impérialistes, à commencer par celui de notre propre pays. Notre Cercle fait entièrement sienne la leçon tirée dès le début du siècle passé par les militants révolutionnaires: "si tu veux la paix, prépare la révolution".

Paris, le 21 mars 2003

 

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