Communiqué du Cercle pour la
construction du Parti ouvrier révolutionnaire, de l’Internationale ouvrière
révolutionnaire
Alors que se tient le sommet France Afrique
de l’oppression coloniale,
le devoir des directions des
organisations du mouvement ouvrier (partis, syndicats) :
- Aux côtés des ouvriers, des paysans, de la
jeunesse de Guinée en lutte contre la dictature,
- Contre Chirac et son gouvernement qui
soutiennent et arment les dictatures en Afrique
L’Etat
d’urgence, la loi martiale, viennent d’être proclamés en Guinée.
Après avoir fait tirer sur la foule et fait des dizaines de morts, des
centaines de blessés, Conté, le président-dictateur, veut
briser ainsi la grève générale appelée par l’intersyndicale.
C’est pour exiger des
augmentations de salaires et la diminution du prix des biens de consommation
courante que les premiers mouvements se sont engagés il y a un an. Très vite,
la question du pouvoir est devenue centrale, les manifestants et les grévistes exigeant
le départ du président. Les directions syndicales de l’USTG
et de la CNTG ont pourtant cherché des mois durant un accord avec le dictateur,
lui proposant de nommer un premier ministre « intègre », passant
maints « accords » avec lui, aussitôt piétinés.
Mais, alors que la grève
touche notamment les mines de bauxite, dont la Guinée est
le premier producteur mondial, alors qu’en certains endroits il y a eu
fraternisation des manifestants et de l’armée, cette position leur est devenue
intenable et ils ont fini par exiger le départ du président. « L'intercentrale ne
fait que traduire la volonté populaire» ont déclaré ses dirigeants.
Il faut le dire :
la satisfaction des revendications les
plus fondamentales exige que le régime de Conté soit chassé et brisé, pour en
finir avec la corruption et la répression, tout comme elle exige en premier
lieu que les trusts américains, canadiens et français qui pillent les immenses
richesses minières de la Guinée (bauxite, or, diamants) soient expropriés et
passent sous le contrôle de la population laborieuse, et que l’écrasante dette
extérieure soit dénoncée.
Les obstacles qui se
dressent dans cette voie sont nombreux.
- En Guinée même, alors
que l’intersyndicale a fait la preuve de sa capacité à paralyser le pays, ses
dirigeants échafaudent maintenant des combinaisons avec les divers partis
d’opposition, alors que toute la situation dicte qu’elle se porte elle-même
candidate au pouvoir, pour que soit menée la politique permettant que les
revendications des ouvriers, des paysans et de la jeunesse soient satisfaites.
- Mais surtout, le
régime guinéen aux mains couvertes de sang bénéficie de la protection
rapprochée des gouvernements des métropoles capitalistes à qui il permet de
s’approprier à vil prix les richesses du pays, et au 1er rang
d’entre eux Chirac et son gouvernement, Chirac qui a salué les scrutins truqués
organisés par Conté comme des élections « libres » qui « enracinaient
la démocratie» !
Et, tandis que les
masses guinéennes font face, désarmées, à la répression, Chirac a réuni à
Cannes ses amis dictateurs.
Sommet
France-Afrique : Chirac et son gouvernement
confortent leur amis dictateurs
Le 15 février s’est
ouvert le sommet France-Afrique au cours duquel vont
se réunir autour de Chirac la plupart des dictateurs que l’impérialisme français
bichonne en Afrique, ainsi Déby le tortionnaire tchadien,
ou Bozizé le centrafricain, qu’en novembre et
décembre dernier, l’armée française est venue défendre contre des rebellions,
sous les ordres du gouvernement Chirac-Villepin-Sarkozy,
au compte des Bolloré, Bouygues, Suez ou Total. Depuis 2002 l’armée française
occupe la Côte d’Ivoire, contre le droit des peuples
à disposer d’eux–mêmes.
Concernant la Guinée,
les forces françaises basées au Sénégal et en Côte d’Ivoire
sont aujourd’hui sur le pied de guerre, alors que c’est déjà le gouvernement
français qui a fourni les armes et l’encadrement militaire du régime
dictatorial de Conté. Et des communiqués du ministre Douste,
comme de celui du sommet France-Afrique, il ressort
clairement que les Chirac et Sarkozy soutiendront Conté et ses sbires tant que
ce leur sera possible contre les travailleurs et la jeunesse.
Or c’est à ce
gouvernement Chirac-Villepin-Sarkozy qu’aujourd’hui
les dirigeants confédéraux CGT et FO s’adressent, et ceci pour lui demander d’imposer
« le respect des accords » passés par l’intersyndicale… accords qui
tous signifieraient le maintien du dictateur au pouvoir, le PS pour sa part
demandant, sans rire, qu’il cesse « sa
dérive autoritaire ».
En la matière, ils
poursuivent sur le terrain africain la politique du « dialogue
social » avec le gouvernement UMP-UDF qui a pavé, en France, la voie des
défaites subies ces cinq dernières années. Ils demandent au gouvernement qui
arme et couvre les bourreaux des peuples d’Afrique d’intervenir, comme s’il
pouvait intervenir autrement que pour préserver les régimes perpétuant l’oppression
des masses du continent!
La « politique
africaine » de l’impérialisme français est le prolongement logique de sa
politique systématique de destruction des acquis ouvriers en France, au compte
des grands groupes capitalistes. Agir aux côtés des masses de la Guinée, c’est
combattre le gouvernement !
La responsabilité immédiate des directions syndicales
CGT, FO, FSU, UNEF, ainsi que celle du PS et du PCF,
c’est de se prononcer clairement :
La levée immédiate de l’Etat d’urgence, bas
les pattes devant les travailleurs et jeunes de Guinée !
Le départ immédiat du dictateur Conté et de son gouvernement !
Et d’engager le combat dans l’unité pour faire sauter
le principal obstacle à l’émancipation des peuples d’Afrique :
Pour le retrait immédiat et inconditionnel des troupes françaises
d’Afrique
15 février 2007