"On ne peut aller de l'avant si l'on craint d'aller au socialisme" (Lénine)

 

CERCLE pour la construction du Parti et de l'Internationale ouvriers révolutionnaires

Supplément Finances

26/11/05

 

Alors que Villepin a annoncé une nouvelle vague d’attaques contre les fonctionnaires,

la responsabilité des directions des fédérations des Finances, c’est

Combattre dans l’unité le gouvernement Chirac-Villepin pour le vaincre

Rompre les discussions engagées avec lui



Le 27 octobre, Villepin a présenté des propositions pour la « modernisation des services publics ». Il s’agit, en s’appuyant sur la mise en œuvre de la nouvelle loi organique dite « lolf », d’aller plus loin encore dans la remise en cause des statuts, de pressurer encore plus les agents : extension des horaires d’ouverture, allongement du temps de travail, casse des corps statutaires sous prétexte de « mobilité », substitution de primes d’intéressement et de productivité aux augmentations générales de salaires, et dans ce sens faire noter les agents par les « usagers »…

 

Cette politique, les agents des Finances la connaissent (ainsi la « médaille » octroyée aux plus « méritants ») ; ils en subissent les conséquences, ils la rejettent. 

Et comme tous les travailleurs, les fonctionnaires, les agents des finances, se posent la question : comment y porter un coup d’arrêt?


C’est l’orientation des directions syndicales qui est en cause


A la SNCM, les marins ont fait grève plus de trois semaines contre la privatisation, la casse de leur statut, les licenciements ; malgré la répression de l’appareil d’Etat qui s’est concentrée contre eux. A la RTM, ce sont 43 jours de grève qui ont eu lieu contre la privatisation rampante de l’entreprise.

 

La responsabilité de ces défaites n’incombe en aucune manière aux travailleurs. Ils ont été trahis. A la SNCM, les dirigeants syndicaux acceptaient dès le début la perspective de la privatisation (« partielle ») et des licenciements « acceptables ». La grève des marins a été isolée, même dans leur propre ville, tandis que Thibault, chef de la CGT, s’en allait rencontrer seul Villepin le soir même du jour où le GIGN donnait l’assaut contre des grévistes, pour affirmer que le dialogue devait se poursuivre.  Au bout des concertations : la capitulation, l’organisation par l’appareil lui-même de la reprise du travail.

A la RTM, les directions fédérales des transports – qui s’étaient déclarées prêtes à agir contre la réquisition – n’ont pas levé le petit doigt quand un juge (derrière lui, le gouvernement) a décrété qu’il serait illégal de faire grève contre la privatisation.

Et alors que le gouvernement – utilisant une situation créée délibérément – instaure dans ce pays l’état d’urgence, c’est-à-dire plante durablement comme décor l’atteinte aux libertés démocratiques et politiques essentielles, les dirigeants syndicaux, le PS et le PCF, n’organisent pas le moindre combat. Au contraire, le PS, au lendemain de sa synthèse, s’apprête à voter pour un nouveau projet de loi liberticide présenté par Sarkozy – le PCF n’envisageant pas non plus de voter contre.

Et enfin, après pas de moins de six journées d’actions, voici qu’à la SNCF, après avoir appelé à une grève « illimitée et reconductible », les directions fédérales ont retiré le tapis au bout de 24 heures, laissant les cheminots, chacun dans son coin, voter la reprise, sans avoir obtenu quoi que ce soit. Oui, c’est l’orientation des directions syndicales qui est en cause. C’est ce qu’indique la série de journées d’actions dilapidant, isolant, émiettant  les forces du prolétariat de ce pays: le 8 à EDF, le 22 la SNCF, le 23 la RATP et les chercheurs, le 24, l’enseignement, le 29, les Finances, le 3 les chômeurs… Et il n’en va pas autrement aux Finances.


2002 – 2005 : Trois ans de durs coups contre les agents des Finances, trois ans de concertation.


Depuis 2002 7 000 postes ont été supprimés aux Finances, la réforme de la notation a été mise en place et s’applique, des services entiers (redevance !), des Trésoreries, sont fermés. Après « Bercy en mouvement » (de F. Mer), « Bercy ensemble » (Sarkozy), aujourd’hui c’est Breton (le liquidateur de France Telecom, le privatiseur d’EDF-GDF) qui poursuit la casse, la restructuration du Ministère des Finances.

 

Le gouvernement avance vers la constitution d’une Administration Fiscale Unique, soit somme toute la remise en route du plan Sautter, que la mobilisation des agents des Finances, allant vers la grève générale, avait fait retirer en 2000.

 

Mais il n’est pas une seule de ces mesures qui ne se soit appliquée sans avoir été accompagnée de concertations permanentes avec les directions syndicales : notamment dans les CTPM, CTPD et CPL, sans compter les groupes de travail spécifiques.

 

Et ça continue de plus belle. Ainsi, le 3 novembre dernier, une nouvelle réunion du groupe de travail sur l’application de la « Lolf » s’est tenue, loi qui est un instrument privilégié de  la politique gouvernementale de « modernisation » - destruction des statuts et des postes. Le 10 novembre dernier, lors du CTPM, l’ensemble des directions syndicales ont participé et discuté par exemple de la mise en place d’une direction générale de « modernisation » au sein du ministère, instrument de la politique du gouvernement, mais aussi de l’application pour 2006 de la journée de « solidarité », de corvée, au ministère !

Ajoutons que les fédérations des fonctionnaires de leur côté sont entrées en discussion depuis le 9 novembre avec le nouveau ministre, Jacob, lequel veut remettre le couvert sur le salaire au mérite, l’intéressement, bref briser la grille salariale de la fonction publique.

 

Voilà ce qui doit impérativement cesser : le rôle des organisations syndicales, c’est d’organiser le combat uni en défense du statut, en défense des revendications des personnels. Pas de participer à la mise en place d’une politique violemment opposée à leurs intérêts.


Pour arracher la satisfaction des revendications, il faut briser l’offensive du gouvernement, rompre avec lui, et pour commencer : boycotter le CTPM du 16 décembre


Les directions fédérales qui ont décidé de convoquer une grève et manifestation centrale du 29 novembre ont avancé une masse de mots d’ordres, parmi lesquels:

- l’arrêt des suppressions de postes,

- l’abrogation du nouveau système de notation,

- l’arrêt des « réformes » en cours au ministère.

 

Mais le budget de suppressions de postes a été voté une semaine avant. Et les directions fédérales conçoivent le 29 comme un moyen de pression sur le prochain CTPM du 16 décembre, et demandent  « l’ouverture de réelles négociations ».

Dans un tract du 24 novembre, les directions fédérales CGT, FDSU et UNSA reprochent même au gouvernement ceci : « Bercy se place donc dans une véritable logique de confrontation et d’affrontement » … C’est le monde à l’envers !

Ce sont précisément les directions syndicales dont la responsabilité est d’entrer, elles, dans une « logique d’affrontement » avec ce gouvernement !

 

Trois ans de contre-réformes violentes, sur les retraites, la sécurité sociale, le droit du travail, l’éducation, EDF-GDF, ne peuvent laissent aucune espèce de doute à ce sujet !

La fédération FO des finances a de son côté renchéri en affirmant « l’urgence d’une rencontre avec M.Breton » ! 

 

Au contraire ! Pour enrayer la politique de « modernisation »  destruction des statuts, pour obtenir réellement l’arrêt des contre-réformes et des suppressions de postes, pour obtenir les augmentations de salaire rattrapant le pouvoir d’achat perdu depuis ces dernières années, il faudra que les agents s’organisent pour imposer aux dirigeants syndicaux la rupture des discussions avec le gouvernement et le ministre, l’organisation du combat dans l’unité de tous les agents pour briser l’offensive du gouvernement.

 

La responsabilité des fédérations des Finances, des syndicats des Impôts, du Trésor, c’est d’arrêter d’accompagner dans la concertation les coups portés par le gouvernement, et pour commencer : de boycotter le CTPM du 16 décembre prochain.

Elle est également de s’adresser aux fédérations de fonctionnaires pour qu’elles rompent les discussions avec le ministre Jacob dont la suite publique est prévue pour le 6 décembre.

 

C’est sur cette orientation que le Cercle appelle les agents à s’organiser, à se regrouper, à prendre contact. S’ouvrir cette issue constituerait un point d’appui pour tous les travailleurs, pour la constitution d’un front uni des organisations du mouvement ouvrier contre la politique du gouvernement, contre le gouvernement UMP.


 

Discutons-en: prenez contact !

 

 

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