Communiqué du Cercle pour la construction du Parti ouvrier révolutionnaire, de l’Internationale ouvrière révolutionnaire

Pour les Etats-Unis Socialistes d’Europe :

A bas l’Union Européenne et son projet de « constitution » !

Combattre, vaincre, chasser le gouvernement UMP Chirac-Raffarin

 


Les élections européennes du 13 juin sont reléguées au second plan de l’actualité, et c’est normal. En effet, elles se tiennent à la veille du vote du projet de loi Sarkozy de privatisation d’EDF-GDF, et de l’achèvement plan du gouvernement pour détruire l’assurance-maladie et le droit aux soins, échéances autrement plus importantes que l’élection d’un parlement fantoche, subordonné aux décisions prises par le conseil des chefs de gouvernement de l’UE et la commission de Bruxelles.

 

Dans toute l’Europe, les travailleurs, la jeunesse, sont confrontés à des attaques similaires, contre les régimes de retraite, les systèmes de protection sociale, l’enseignement ou les services publics. Dans le cadre de l’Union Européenne, les gouvernements au service du Capital se concertent et s’épaulent car chaque coup porté aux travailleurs d’un pays leur sert de point d’appui dans chaque pays. Ainsi vient-on de voir Romano Prodi à Paris féliciter Douste-Blazy au nom de la commission européenne pour son plan de destruction de l’assurance-maladie.

Pour autant, ce n’est pas « Bruxelles » qui dicterait sa loi : Chirac, Raffarin et Seillière, pas plus que Berlusconi par exemple, n’ont besoin de se faire dicter leur politique anti-ouvrière ! Les règles de l’Union Européenne ne valent que lorsque les gouvernements nationaux y consentent. Ainsi les règles du « pacte de stabilité » (les critères de Maastricht) ont-ils été suspendus sine die par l’Allemagne et la France.

 

Leur « Europe Unie » ne l’est que lorsqu’il s’agit de détruire ce qui reste des conquêtes ouvrières. Il n’y a qu’à se remémorer la situation qui prévalut lors de la guerre contre l’Irak! D’un côté, la Grande-Bretagne, l’Italie et l’Espagne alignés derrière l’offensive américaine ; de l’autre les impérialismes allemands et français, qualifiés de « vieille Europe » par Washington, défendant leurs propres intérêts dans la région (mais certainement pas le droit des peuples de l’Irak a disposer de lui-même). La propagande présentant l’élargissement de l’UE comme la « réunification de l’Europe » est mensongère : c’est de la soumission des nouveaux membres aux principales puissances de l’UE dont il s’agit.

L’Europe unie serait un progrès considérable, mais les bourgeoisies d’Europe en sont bien incapables. L’Union Européenne des capitalismes n’unifie que les conditions de la concurrence. L’élargissement à 25 de l’UE a obligé une réorganisation des institutions. C’est l’objectif essentiel du projet de « constitution européenne », l’Allemagne et la France essayant avec ce traité de renforcer leur poids qui n’a rien à voir avec une « constitution » - ce qui avait entraîné la rébellion de la Pologne et de l’Espagne, dopés un moment par leur participation à l’expédition impérialiste contre l’Irak.

 

Ce projet de « constitution » aggrave encore les traits essentiels de l’Union Européenne : faire valoir les droits des grands groupes capitalistes en Europe. Il pose comme règles les privatisations, la destruction des services publics, et d’une manière générale que rien ne s’oppose à la mise en valeur du Capital. Il prétend garantir en parallèle des «droits» aux travailleurs ? C’est un minimum digne du 19° siècle !

Pour enrayer les attaques contre tous les prolétariats d’Europe, il n’y a pas d’autre voie que de combattre, dans chaque pays, contre les gouvernements  au service du capital financier et leurs politiques. C’est pourquoi en Espagne, les travailleurs ont utilisé le vote pour le PSOE pour chasser Aznar. C’est pourquoi en Italie, c’est à l’appel uni des centrales syndicales et des partis ouvriers que des millions ont manifesté à plusieurs reprises contre le gouvernement Berlusconi. C’est pourquoi en Grande-Bretagne, en Allemagne, se manifestent dans les syndicats, à l’intérieur des partis travailliste et social-démocrate des conflits dont l’enjeu est leur rupture de ces partis avec les gouvernements Blair et Schröder et leur politique anti ouvrière.

 

C’est sur cet axe qu’il est possible et nécessaire de combattre, sur la ligne du front unique des organisations du mouvement ouvrier (partis, syndicats), pour balayer les gouvernements à la solde du capital, porter au pouvoir des gouvernements issus de tels front unis. Il faudrait qu’ils mènent une politique répondant aux besoins des masses. Pour cela, il faut rompre avec l’Union Européenne, ses traités, sa monnaie. Ainsi pourrait s’ouvrir la voie vers les Etats Unis Socialistes d’Europe.

En France, cela veut dire combattre pour que PS, PCF, et directions syndicales cessent de prêter allégeance à l’UE – par exemple en quittant la « Confédération Européenne des Syndicats », mais aussi en dénonçant le projet de « constitution européenne » (ce que le PS essaie de ne pas avoir à faire). C’est inséparable de l’exigence qu’ils cessent de couvrir et combattent le gouvernement Chirac-Raffarin et sa « majorité » UMP-UDF, alors que malgré sa déroute électorale de mars dernier, celui-ci compte d’ici quelques privatiser EDF-GDF et détruire l’assurance-maladie.

 

Voter contre le gouvernement Chirac-Raffarin, voter pour le front uni des organisations du mouvement ouvrier contre lui, c’est voter pour les listes du PS, du PCF, voire LCR-LO ou celles du PT.  Mais les listes du PS et du PCF comprendront souvent en leur sein des représentants de partis et formations de la bourgeoisie. Le PCF ne se présentera même pas sous ses propres couleurs dans plusieurs des régions artificielles créées dans le charcutage électoral de circonstance. Le PS et le PCF cherchent ainsi à interdire à la classe ouvrière, aux travailleurs salariés, d’exister pour leur propre compte dans ces élections, à les entraîner dans des combinaisons électorales se situant sur le terrain de la collaboration avec le gouvernement Chirac-Raffarin. Alors, dans ce cas, sans que ce soit une solution satisfaisante, il ne reste comme mince possibilité que de rayer sur ces listes les noms de ces candidats (ou les sigles de leurs partis). 

Ce vote aura comme signification à l'adresse du PS et du PCF, mais aussi des sommets syndicaux qui leurs sont liés:  

Assez de la collaboration avec le gouvernement, le Medef!

Front unique pour en finir avec le gouvernement et sa politique !

 


 

C’est sur cette orientation qu’il faut préparer les échéances majeures de la lutte des classes qui sont à l’ordre du jour : le combat pour le retrait du projet Sarkozy de privatisation d’EDF-GDF ; le combat pour le retrait du plan Douste-Blazy de destruction de l’assurance-maladie. Pour les préparer, y intervenir, prenez contact avec le Cercle.                                                     

  Le 3 juin 2004

 

 

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