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"On ne peut aller de l'avant si l'on craint d'aller au
socialisme" (Lénine) |
CERCLE pour la construction
du Parti et de l'Internationale ouvriers révolutionnaires Supplément à CPS n°26 - 30/10/2006 |
* Parisot et le
Medef organisent une « délibération
sociale » pour en finir avec les CDI
* Chirac lance une
loi sur le « dialogue social »
contre … « la culture du
conflit »
Combattre
pour les revendications,
C’est
combattre contre le gouvernement UMP au service du Medef
C’est la
responsabilité immédiate des directions syndicales de la CGT et de FO :
- de refuser de
participer aux groupes de travail du Medef
- de combattre
pour le retrait du projet de loi sur le « dialogue social » qui veut lier encore plus les syndicats à la
politique gouvernementale
Le gouvernement, les bourgeois, le patronat, ont
tiré les leçons de la défaite qu’ils ont subie il y a six mois en devant
retirer le Contrat Première Embauche. En effet, la mobilisation de la jeunesse,
soutenue par tous les travailleurs, avait pu prendre appui sur le fait
qu’aucune concertation préalable n’avait eu lieu pour faire avaler cette
pilule, et sur le fait que s’est réalisée l’unité des organisations syndicales
et des partis issus du mouvement ouvrier pour le retrait pur et simple de ce
projet.
Certes, pour le Medef et le gouvernement UMP, cette
défaite a été surmontée et leur offensive se poursuit notamment contre la
classe ouvrière. Ainsi le gouvernement a fait voter la liquidation totale de
GDF, le patronat multiplie les plans de licenciement, en commençant par les
intérimaires comme à PSA ou Airbus. Les travailleurs sont aussi frappés par la
baisse continue de leur pouvoir d’achat.
Chez Noos, un plan de 800
suppressions de postes a reçu l’aval de tous les représentants syndicaux au CE,
en particulier ceux de FO !
Sarkozy quant à lui veut traiter tous ceux qui s’en
prendraient à un uniforme comme des criminels passibles des assises. Au nom de
la « prévention de la
délinquance » (pas celle des patrons, des affairistes, des
politiciens, de la police), tout
manifestant, tout jeune accusé à tort comme lors des manifestations du
printemps dernier ou il y a un an dans les quartiers populaires, seraient
traités comme des criminels potentiels !
Mais cette défaite gouvernementale du printemps dernier
n’est pas encore effacée. C’est ce qu’UMP et Medef veulent
maintenant faire, pour préparer au mieux pour eux les échéances électorales de
2007.
Le but de la « délibération sociale » du Medef, c’est associer les syndicats aux revendications patronales
Alors même qu’elle organisait la première réunion
de ce que le Medef a baptisé « délibération sociale », Mme Parisot en
a donné le temps en déclarant à qui veut l’entendre qu’il faudrait pouvoir
licencier « par consentement mutuel »,
« à l’amiable ».
Mais un licenciement « à l’amiable »,
cela signifie que c’est un licenciement auquel il n’y a pas moyen de s’opposer.
Logiquement, les « groupes de travail »
mis en place le 23 octobre par le Medef portent sur le contrat de travail,
l’assurance-chômage et enfin la « sécurité
sociale professionnelle » qui serait appelée à les remplacer l’un
comme l’autre. En clair il s’agit de reprendre l’assaut contre le contrat de
travail engagé avec la création du C.N.E, et que le retrait du C.P.E. a
interrompu, et de peser en ce sens au maximum sur les échéances électorales.
On connaît la manœuvre : la participation des
appareils syndicaux à la « refondation sociale » de Seillière n’a
porté que des fruits amers pour les travailleurs salariés et les chômeurs (contre-réforme
de la médecine du travail, Pare et radiations incessantes pour les chômeurs qui
expliquent en grande partie la baisse des chiffres du chômage).
Or les directions syndicales se sont déjà engagées dans
ces groupes qui ont pour but d’aboutir à un « diagnostic partagé ».
Oh, ils promettent bien, comme Mailly (FO), que le
« diagnostic » sera « contradictoire »…
Mais la réalité transparaît quand M.Dumas (CGT) explique que le but du Medef
est « d’instrumentaliser les
syndicats au service de sa propre stratégie », avant d’expliquer,
comme B.Thibault, qu’il ne faut pas pratiquer « la chaise vide », donc qu’il faut, sinon se coucher, du moins
déjà s’asseoir sur les revendications ouvrières, à commencer par l’abrogation
du CNE.
Il est clair au contraire que, pour défendre les
revendications telles que le rattrapage du pouvoir d’achat et l’augmentation
générale des salaires, pour combattre contre la flexibilité le travail précaire
et contre tout licenciement, il faut affronter le patronat, et non pas discuter
avec lui de la destruction des derniers remparts contre la surexploitation.
Voilà
pourquoi il est nécessaire d’exiger des directions CGT et FO qu’elles
boycottent les groupes de travail du Medef, ce qui torpillerait la
« délibération sociale » !
« Dialogue social » : projet de loi pour que « les syndicats se libèrent de leur tradition protestataire » (Chirac)
Avec une remarquable coordination avec le Medef,
Chirac a de son côté présenté le 10 octobre un projet de loi sur le « dialogue social » aux bureaucraties
syndicales réunies au C.E.S. Lui aussi est pour la « Sécurité sociale
professionnelle », moyen selon lui de donner « plus de souplesse à nos entreprises », grâce à la « modernisation du code du travail ».
C’est dans cet esprit qu’il a lancé un projet de loi dont le cœur consiste à
associer systématiquement les syndicats à l’élaboration même des projets de loi
touchant au droit du travail, depuis leur conception jusqu’à leur rédaction, en
passant même par la définition annuelle du calendrier des réformes. Les
« partenaires sociaux » seraient chargés de co-rédiger les projets de
loi ou même d’ordonnance des gouvernements. Qu’est-ce que cela signifie ?
Chirac le dit clairement : « Les syndicats doivent se libérer d'une
ancienne tradition excessivement protestataire qui débouche trop souvent sur
l'affrontement (…) il faut sortir de la logique du conflit (…) fonder une
culture de la négociation ».
Quelle « culture du
conflit » Chirac et l’UMP veulent-ils enterrer,
sinon la culture ouvrière façonnée par la lutte des classes ? Voilà en
effet ce que signifierait cette loi d’association des directions syndicales à
la politique des gouvernements de la Ve République.
Et pour qui n’y
consentirait pas: répression, éventuellement cour d’assise, comme le veut Sarkozy,
après que les Chirac Villepin aient envoyé le GIGN contre les postiers à Bègles,
les commandos marine contre les marins de la SNCM, après le recours il y a un
an à l’état d’urgence – et alors qu’on apprend qu’un jeune a perdu un œil suite
à une intervention policière! Mais aucune direction syndicale ne combat
réellement pour le retrait du projet de loi Sarkozy sur la
« délinquance » !
Chirac a salué dans son
discours le fait que les directions syndicales « n’hésitent plus à se remettre en question ». En tout cas, ces
dernières ont applaudi son discours, et soutiennent, par delà leurs nuances, le
projet de loi.
« Acceptable » en effet pour la
direction FO, il est pour la direction de la CGT « insatisfaisant en l’état » … mais ceci faute d’étendre assez
cette nouvelle étape dans la cogestion, et de réviser les règles de la
représentativité syndicale. Le gouvernement n’irait donc pas assez loin ?
C’est ce qu’affirme la direction confédérale CGT le 28 octobre : «le texte
restera trop ambigu sur des points fondamentaux pour être considéré comme
l’avancée sociale annoncée par le Président de la République.».
Mais « l’avancée
sociale » pour Chirac, Villepin, Sarkozy, pour les patrons, c’est tout simplement celle
des directions CGT et FO vers un « syndicalisme
responsable », celle qui les voit accepter docilement de devenir des
adjoints sociaux au compte d’une politique totalement réactionnaire !
Cette politique, les ouvriers, les employés, bref
le prolétariat la connaissent, ils la subissent. Ils cherchent à la
combattre.
Précisément, ainsi que l’a montré la défaite
infligée au gouvernement sur le C.P.E., l’association étroite et permanente des
directions syndicales aux projets législatifs anti-ouvriers est, pour la
bourgeoisie, le meilleur moyen de barrer la route au combat de la masse de la
population laborieuse, de la jeunesse.
Voilà
pourquoi il est indispensable d’intervenir pour contraindre les directions
syndicales à revendiquer le retrait de ce projet de loi, à combattre dans
l’unité pour cet objectif. D’ailleurs, ce projet serait-il voté que rien ne les obligerait
à l’appliquer, à s’y inscrire !
Avant les échéances électorales, infliger une défaite au gouvernement Chirac-Villepin-Sarkozy reste possible
Le spectacle pré-présidentielles
qui s’étale dans les media est un rideau de fumée à l’abri duquel le
gouvernement compte agir « jusqu’au
dernier jour », selon les termes de Villepin, au compte des grands
groupes capitalistes français. Pour la classe ouvrière, pour tous les travailleurs,
l’heure n’est pas non plus aux échéances électorales, mais au combat contre le
patronat, contre le gouvernement, dans l’unité des organisations du mouvement
ouvrier, syndicat et partis (PS, PCF).
Pour porter un coup d’arrêt à l’offensive gouvernementale,
obtenir l’augmentation générale des salaires et rattraper le pouvoir d’achat
perdu, l’arrêt de tout licenciement, l’abrogation du CNE et des autres
contre-réformes, il faut infliger une défaite au gouvernement. Pour cela, le
C.P.E. l’a montré, il faudra imposer la rupture des directions syndicales, mais
aussi des partis, issus du mouvement ouvrier, avec le gouvernement, imposer que
se constitue un front uni de ces organisations contre les Chirac-Villepin-Sarkozy
et leur « majorité » UMP.
Dans le mouvement de la classe ouvrière, de tous
les travailleurs salariés et de la jeunesse, se libérant des entraves mises par
les appareils, pourraient se réunir les conditions de la venue au pouvoir d’un
gouvernement émanant du front uni des organisations ouvrières, partis et
syndicats, gouvernement sans représentants des partis et organisations
bourgeoises, condition première à ce que soit menée une politique visant à
satisfaire les revendications et aspirations les plus urgentes, car pour cela,
il faut rompre avec la loi du profit, s’engager dans la voie de l’expropriation
du capital.
C’est pour cette issue, pour le socialisme, que
combat le Cercle, au compte de la construction du parti qui manque aux
travailleurs et à la jeunesse, le parti ouvrier révolutionnaire.
Il
vous invite à prendre contact avec lui pour agir ensemble dans cette voie.