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"On ne peut aller de
l'avant si l'on craint d'aller au socialisme" (Lénine) |
CERCLE
pour la construction du Parti et de l'Internationale ouvriers
révolutionnaires Supplément
à CPS n°15 - 24 mai 2004 |
- Pour le retrait du projet
de loi Sarkozy de privatisation d’EDF-GDF
- le retrait du plan
Douste-Blazy de casse de l’assurance-maladie
La responsabilité des directions CGT, FO,
FSU, (du PS et du PCF), est totale :
Rompre les discussions avec le gouvernement
Chirac-Raffarin,
Engager le combat dans
l’unité pour lui infliger une défaite décisive
Aucun
doute ne peut subsister sur le plan du gouvernement sur l’assurance-maladie
après les différentes déclarations de Douste-Blazy. Il s’agit déjà de faire
payer toujours plus les travailleurs et leurs familles (forfaits, CSG,
déremboursements en cascade…). Plus encore, il s’agit d’en finir avec
l’organisation actuelle de l’assurance-maladie, en créant un nouvel organisme
de gestion, dirigé par un représentant du gouvernement, intégrant les médecins
libéraux, les mutuelles
complémentaires, lesquelles ne sont souvent que les chevaux de Troie des
assureurs privés, du capital financier. Ainsi serait appliqué sans dépassement
le budget de la santé voté par l’Assemblée nationale, poussant ainsi jusqu’au
bout le plan Juppé de 1995. Tout à sa joie, le Medef a annoncé qu’à ces
conditions, il reviendrait cogérer l’assurance-maladie.
M.Douste
prétend faire la chasse aux fraudeurs (carte vitale, arrêts de travail…). En
veut-on ? En voilà un: le patronat. Rien qu’en 2003, il a bénéficié
de plus de 20 milliards d’euros d’exonérations de « charges »,
et a cumulé plus d’un milliard d’impayés (ces « charges » sont en
fait une partie constituante du salaire collectif de tous les travailleurs). En
voici un autre : l’Etat, qui n’a pas compensé deux milliards d’euros de
ces d’exonération, et qui a, détourné à son profit plus de dix milliards de taxes sur le tabac et l’alcool destinés
à la Sécurité Sociale.
Voilà
d’où vient le « déficit » de l’assurance-maladie : d’un
gigantesque détournement de fonds !
Le
gouvernement UMP-UDF Chirac-Raffarin, archi-minoritaire lors des dernières
élections, compte faire voter ce projet vers la mi-juillet, « entre la
météo des plages et les bouchons sur les routes », a relevé J-C.Mailly
(FO).
Mais
après la veste électorale de l’UMP et de l’UDF, le gouvernement ne pourra pas
faire passer sa « réforme » si les dirigeants confédéraux CGT et FO,
et aussi le PS et le PCF, ne le lui permettent pas.
Le
gouvernement le sait : selon Douste-Blazy (sur Inter), c’est
« jour et nuit » que les concertations avec les partenaires sociaux
ont lieu. Chirac a également renoncé après les élections à la méthode brutale
des ordonnances pour faire de l’Assemblée nationale le lieu d’un « débat
national» sur l’assurance-maladie.
Chaque
jour de concertation est un jour de gagné pour le gouvernement, le rapproche de
son objectif.
Or, alors qu’elles appellent toutes ensemble
à des manifestations éparpillées le 5 juin, aucune directions syndicale
ne demande le retrait du plan Douste-Blazy. Comptent-elles le faire « entre
la météo des plages et les bouchons sur les routes » ? Le
week-end du 14 juillet ? Pis encore, les dirigeants CGT et FSU dans un
communiqué commun du 17 mai continuent de demander « de réelles
négociations » pour « une réforme qu’elles jugent
indispensable ». Les travailleurs conscients le savent : ce coup
là, on le leur a fait l’an passé sur les retraites. On connaît le résultat.
De
plus, la seule « réforme » dont ait besoin l’assurance-maladie, c’est
l’arrêt du pillage des caisses par le patronat et l’Etat, c’est l’augmentation
des salaires de tous les travailleurs, c’est la gestion du salaire différé par
les seules organisations ouvrières, indépendamment de l’Etat.
La contre-réforme de
l’assurance-maladie peut encore être stoppée. Pour cela il faut imposer aux
directions syndicales CGT, FO, FSU, au PS et au PCF qu’ils :
rompent
la concertation avec le gouvernement,
exigent,
dans l’unité, le retrait du plan Douste-Blazy
EDF-GDF : Pour le retrait du projet de loi Sarkozy les directions des fédérations ont dans leurs mains l'arme de la grève générale
Au
moment où le conseil des ministres discutera du projet de loi contre
l’assurance-maladie, au lendemain des européennes, la « majorité »
UMP à l’Assemblée sera saisie du
projet de privatisation d’EDF-GDF. Depuis les élections régionales
et cantonales, Sarkozy multiplie les déclarations lénifiantes à l’adresse des
agents. Ceux-ci ne sont pas dupes : ils savent que quel qu’en soit le degré,
« l’ouverture du capital », c’est la privatisation. Ils savent que
leur statut est mis en cause par le projet de loi qui applique le protocole sur
les retraites qu’ils ont rejeté en janvier 2003. Ils l’ont montré en faisant
grève massivement le 8 avril, et le remontreront le 27 mai.
L’ensemble des fédérations s’est prononcé
pour le retrait du projet. Le gouvernement maintient. Alors il n’y a d’autre
solution pour le retrait du projet de loi que l’appel uni à la grève générale
des directions des fédérations (et d’abord celle de la CGT ).
Mais
il faudra les y contraindre : en effet jusqu’ici c’est à une suite de
« journées d’actions » que les fédérations ont appelé. Après les
manifestations du 22 avril : 1 heure le 13 mai, 2 heures le 19 mai,
des actions « décentralisées » (Auvergne le 4 mai, Bourgogne le 5…).
Pendant ce temps, la direction fédérale CGT « a participé activement à
la consultation proposée par le ministère et nous avons des propositions à
faire sur le contenu du texte », selon un courrier qu’elle a adressé à
l’ensemble des groupes parlementaires. Drôle de manière de combattre pour le
retrait du projet de loi, objectif pourtant affiché par la direction
fédérale !
Dans
ces conditions, si l’intervention des électriciens et gaziers n’y mettait bon
ordre, le 27 mai risquerait d’être un « point d’orgue » suivi par
quelques autres de ces « journées d’action » qui n’aboutissent qu’à
disperser la force des agents. Manifester tous ensemble à Paris, oui, le 15
juin, à l’Assemblée nationale, pour signifier à la majorité UMP par tous les
moyens nécessaires l’interdiction de voter ce projet de loi ?
Pour
cela, les agents peuvent encore imposer aux directions fédérales, et d’abord à
celle de la CGT :
-
qu’ils rompent toute négociation
-
qu’ils appellent à la grève générale d’EDF-GDF pour le retrait du projet de loi
Sarkozy
Le
sort de la lutte engagée à EDF-GDF, bastion de la classe ouvrière, ne concerne
pas que ses seuls agents mais tous les travailleurs, ne serait-ce que par
l’influence que son issue aura sur le devenir du projet de casse de
l’assurance-maladie.
L’ennemi qu’il faut affronter, vaincre, et chasser, c’est le gouvernement Chirac-Raffarin
Le
verdict des élections régionales et cantonales était clair : dehors Chirac
– Raffarin et la « majorité » UMP à l’Assemblée nationale. Pourtant,
Chirac et Raffarin , n’en ont pas moins « gardé le cap » comme
l’affirmait Chirac quelques jours après sa débâcle électorale.
Pourquoi ?
Parce que, mis en position de revendiquer le pouvoir, le Parti Socialiste
(suivi par le PCF) a aussitôt fait savoir qu’il n’entendait pas s’y porter
candidat, et qu’il ne voulait pas que Chirac interrompe son mandat, que la
« majorité » UMP cesse de légiférer. Il faudrait pour cela, selon
eux, attendre 2007.
Mais
les travailleurs, la jeunesse, ne peuvent attendre que les acquis les plus
fondamentaux arrachés par la lutte de classe soient détruits les uns après les
autres (hier les retraites, aujourd’hui l’assurance-maladie).
Pour
en finir avec cette politique, pour sauver l’assurance-maladie, il n’y a
d’autre issue que d’affronter et vaincre ce gouvernement, représentant du
capital financier, du Medef. Pour cela doit se constituer un front uni, celui
de toutes les organisations ouvrières (parti et syndicats). Affaibli par les
élections, par la situation de crise du capitalisme français, dont les
élections européennes porteront témoignage, le gouvernement n’y résisterait
pas.
Un
autre gouvernement pourrait aussitôt voir le jour, un gouvernement PS PCF, produit de la mobilisation des masses
pour en finir avec le gouvernement UMP et sa « majorité » à
l’Assemblée.
La politique capable de
répondre aux aspirations des travailleurs existe. Un
gouvernement cherchant vraiment à garantir le droit aux soins le pourrait, en
mettant immédiatement fin aux milliards d'exonérations de charges patronales,
en plaçant les caisses de Sécurité Sociale sous le contrôle des seules
organisations syndicales (abrogeant le plan Juppé de 1996, la CSG, ...).
Contre le chômage, la précarité, non content d'abroger le RMA et les
mesures excluant des centaines de milliers de chômeurs de l'Unedic, il
interdirait les licenciements, le travail précaire, et abrogerait les mesures
de flexibilité et annualisation prises depuis 1993. Il rétablirait les 37,5
annuités pour une retraite à taux plein, abrogeant les mesures Balladur-Fillon,
organiserait le rattrapage du pouvoir d'achat perdu depuis vingt ans et
indexerait les salaires sur l'inflation.
Il annulerait l'arsenal répressif pris ces dernières années (lois
Vaillant, Sarkozy, Perben), garantissant aux travailleurs immigrés les pleins
droits de citoyenneté.
Il annulerait les privatisations engagées, reviendrait sur les
mesures successives de destruction de l'enseignement public, procéderait aux
embauches massives de fonctionnaires qui sont nécessaires dans tous les
secteurs .
Pour s'en donner les moyens, il dénoncerait la dette publique qui ne
sert qu'à engraisser les fonds de pension et les grands groupes financiers.
Bien entendu, de telles mesures d'urgence exigent pour être prises
d'affronter les grands groupes capitalistes et leur Etat, de rompre avec
l'Union Européenne, de renverser la Cinquième République.
Au pouvoir, un gouvernement révolutionnaire procèderait à
l'expropriation des grands groupes capitalistes, à commencer par les groupes
bancaires qui engraissent les capitalistes et étranglent les familles modestes,
organiserait la production, la construction de logements, en fonction des
besoins des masses, sous le contrôle des travailleurs eux-mêmes, s’appliquerait
à garantir le droit au travail pour tous, dans le respect des qualifications.
Pour faire valoir cette politique rompant avec la logique
destructrice du Capital, allant vers le socialisme, il faut s'organiser, et
pour commencer, en défense de l’assurance-maladie, du statut d’EDF-GDF, de
militer pour mettre le gouvernement Chirac-Raffarin hors d'état de nuire, pour
imposer aux organisations ouvrières (partis, syndicats) qu'elles rompent avec
lui et réalisent le front unique pour le combattre et le vaincre.
C'est ce pour quoi milite le Cercle pour la construction du Parti
ouvrier révolutionnaire, de l'internationale ouvrière révolutionnaire. Prenez
contact avec nous, participez aux réunions qu’organise notre Cercle !