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"On ne peut aller de l'avant si l'on craint d'aller au
socialisme" (Lénine) |
CERCLE pour la construction
du Parti et de l'Internationale ouvriers révolutionnaires Supplément à CPS n°23 - 22/01/2006 |
Chirac, Villepin, Sarkozy veulent condamner toute
la jeunesse à la précarité :
Non au « contrat première
embauche » !
Le gouvernement compte aller vite et faire
voter ce « C.P.E » début février
à l’Assemblée
nationale. Alors il faut combattre pour :
Front unique des organisations
syndicales
ouvrières, enseignantes, étudiantes,
du PS et du PCF,
pour le retrait du projet de loi
instaurant le « C.P.E »
Une agression contre la jeunesse et contre tous les
travailleurs salariés
Le 16 janvier, Villepin a annoncé
la création, pour tous les jeunes de moins de 26 ans, d’un nouveau contrat, le
Contrat Première Embauche, calqué sur celui créé pour les petites entreprises
par les ordonnances de l’été dernier (le CNE). Comme ce dernier, le « Cpe » prévoit une « période d’essai » de 2 ans,
durant laquelle tout jeune serait donc à la merci d’un licenciement sans rien pouvoir
y faire.
Plus de dix ans après le « Contrat
d’Insertion professionnelle » que le gouvernement
Balladur avait dû retirer, l’UMP au pouvoir remet le
couvert et veut imposer à toute la jeunesse la précarité comme seule norme – et
avec elle la soumission.
Plus que jamais, leur devise à
l’attention de la jeunesse c’est : « sois jeune et tais-toi ».
Le gouvernement prétend lutter
contre le chômage des jeunes – alors qu’il organise lui-même la suppression de
milliers de postes aux concours de l’enseignement.
En réalité, il utilise
l’incapacité de la société capitaliste à offrir un avenir à la jeunesse pour
porter avec ce « C.P.E. » un nouveau coup pour accélérer encore le démantèlement
des protections collectives de tous les travailleurs salariés.
Un nouveau coup de bélier contre les contrats à durée indéterminée
Parallèlement à l’annonce de ce
« C.P.E. », le gouvernement multiplie les attaques contre le contrat
à durée déterminée.
Ainsi la création d’un CDD de 18
mois renouvelable pour les plus de 57 ans, proposition qui est le fruit pourri
des discussions menées des mois durant par toutes les directions confédérales
avec le Medef – et que notamment la direction confédérale FO n’a pas rejeté à
ce stade.
Ou encore, il y a quelques
semaines, la mise en route d’un « Contrat
de Transition professionnelle » à destination des salariés licenciés –
lequel contrat les mettrait à disposition des employeurs locaux quasi
gratuitement.
Si l’on ajoute le « Contrat
Nouvelle Embauche » pour les PME, on constate que l’espace laissé au
Contrat à Durée Indéterminée est comme dévoré.
Le gouvernement ne compte
d’ailleurs pas s’en tenir là. Villepin et Borloo ont
annoncé le 16 janvier l’ouverture de discussions avec les directions
confédérales sur « la réforme
globale du contrat de travail » et aussi sur la « réforme du financement de la protection
sociale » annoncée par Chirac qui vise l’exonération totale de
cotisations pour le patronat, autrement dit la liquidation du salaire différé.
Une des premières exigences qu’il
faut adresser aux directions syndicales, c’est de refuser ces discussions qui préparent
la liquidation de toutes les garanties rattachées au contrat de travail qui
furent arrachées par la lutte de classe du prolétariat.
Le gouvernement Chirac-Villepin-Sarkozy, pressé par une situation
économique particulièrement difficile pour la bourgeoisie française, redouble
d’efforts pour satisfaire les desiderata
de la présidente du Medef, laquelle affirmait il y a quelque mois qu’il était
« naturel » que le travail
soit « précaire », et vient
d’affirmer qu’elle voulait voir disparaître toute durée légale du travail et le
Smic, en finir avec les « contraintes juridiques ».
Le « modèle social » du
Medef, des Chirac, Villepin, Sarkozy, c’est le retour au 19ème
siècle. En témoigne le projet de loi dans lequel ils entendent inclure ce
contrat scélérat.
Sous couvert d’ « égalité des chances » : un projet de loi scélérat
C’est dans un projet de loi
intitulé mensongèrement « égalité des chances » que le gouvernement
entend insérer le projet de « C.P.E ». Ce n’est pas pour rien. Ce
projet de loi prévoit en effet – recul historique ! – de liquider
l’obligation scolaire jusqu’à 16 ans en instaurant l’apprentissage dès 14 ans.
Il prévoit aussi – sous prétexte de réponse à la « crise des
banlieues », d’y élargir le recours à un autre contrat (« jeune en
entreprise ») totalement exonéré de charges sociales. Il crée de nouvelles
« zones franches ». Ce projet prévoit aussi un dispositif permettant
de supprimer les allocations familiales aux parents de
« délinquants » … ou désignés comme tels par la Police, comme les
centaines de jeunes condamnés arbitrairement en novembre dernier dans les
quartiers populaires.
La politique du gouvernement pour
les quartiers en difficulté est résumée brutalement par le plan lancé par
Robien qui consiste à en finir avec la majeure partie des Zones d’éducation
Prioritaires, Zep, supprimer les moyens
supplémentaires octroyés aux établissements de ces quartiers sinistrés par
trente ans de crise économique récurrente, leur imposer une formation au
rabais.
Contre ce plan Robien, les
personnels de ces établissements, de ces écoles, cherchent la voie du combat, de la centralisation,
contre l’isolement et la fragmentation établissement par établissement, département
par département. Cela passe par une conférence nationale des enseignants en Zep, contre leur liquidation, à l’appel de et avec leurs
organisations syndicales.
Pour le retrait du « C.P.E » la
responsabilité des directions de l’UNEF, de la FSU, de la CGT, de FO ;
celle du PS et du PCF, est engagée.
Dès les annonces de Villepin, les
directions syndicales, le PS, le PCF, ont manifesté en paroles une condamnation
du « C.P.E ». Mailly (FO) a demandé « le retrait » de cette
mesure, annonçant un accord avec l’UNEF sur cette question et envisageant une
« mobilisation », G.Aschieri (FSU) parlant pour sa part de « convergences possibles », tandis
que Maryse Dumas affirme que la CGT est « disponible pour toute action visant à mettre en échec le CPE ».
L’UNEF demande à juste titre le retrait de ce projet.
Mais derrière cette façade, que
voit-on ? La direction de l’UNEF parle d’une « semaine de mobilisation » du 30 janvier au 4 février. La
direction CGT pour sa part a convoqué il y a quelques jours pour le 31 janvier
une journée d’action d’un genre particulier puisqu’elle n’appelle pas à la
grève : c’est une journée d’action sans action, une journée antigrève. L’ensemble
des fédérations de fonctionnaires appellent de leur côté à une journée de grève
deux jours plus tard, le 2 février, contre la nouvelle baisse du pouvoir
d’achat des fonctionnaires planifiée par le gouvernement pour les années à
venir (les dirigeants CGT, FO et FSU ont pour l’instant rompu les discussions
avec le gouvernement).
« Semaines d’action », « journées d’action », grèves sans perspective ni sans
lendemain, ce n’est pas ainsi que l’offensive du gouvernement peut être
enrayée. Au contraire, pour cela, il faut le combattre et chercher à le
vaincre.
DERNIERE MINUTE : Le gouvernement, pour couper
l’herbe sous le pied à toute opposition, a décidé d’avancer l’examen du projet
de loi dit frauduleusement « d’égalité des chances » à partir du 31
janvier. La responsabilité des directions syndicales, du PS, du PCF, est
décisive.
Il faut exiger d’eux :
* Qu’ils réalisent un front uni pour le retrait du projet de loi,
* Qu’ils rompent les discussions avec le gouvernement sur le contrat de
travail,
* Qu’ils convoquent dans l’unité, une manifestation centrale et
nationale à l’Assemblée nationale:
A bas le C.P.E., retrait du projet de loi
(dit) « égalité des chances ».
Sur une telle orientation, le gouvernement Chirac-Villepin-Sarkozy pourrait subir une défaite. Les conditions de la venue au pouvoir d’un autre gouvernement sans attendre 2007, un gouvernement issu du front uni des organisations du mouvement ouvrier, se réuniraient. C’est sur cette orientation que le Cercle qui édite « Combattre pour le Socialisme » appelle travailleurs et jeunes à se regrouper, s’organiser.
Combattons ensemble, prenez contact