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"On ne peut aller de l'avant si l'on craint d'aller au socialisme"(Lénine) (Lé (Lénine) |
GROUPE pour la
construction du Parti et de l'Internationale ouvriers révolutionnaires Supplément
à CPS n°29 - 15/09/2007 |
Pour faire face et
stopper l’offensive du gouvernement Sarkozy Fillon,
exiger des dirigeants des
organisations syndicales (CGT, FO, FSU, Unef) :
Rupture
des « concertations » avec le gouvernement et le Medef !
Sarkozy a
déclaré le 30 août devant ses commanditaires du Medef: « le ralentissement économique m‘incite à en
faire plus ». « Plus » ?
Contre les travailleurs et la jeunesse !
Dans la
foulée, la privatisation totale de GDF était accélérée, d’autant que les
dirigeants CGT de GDF n’y « opposent » que la demande d’un « débat sérieux et public », et … une
pétition.
Puis Fillon
et Sarkozy ont mis dans leur collimateur les régimes spéciaux de retraite,
Sarkozy osant même qualifier leur existence « d’indigne », et ce après avoir fait voter cet été près de 15
milliards d’euros de nouveaux cadeaux en tout genre au patronat et à la grande
bourgeoisie.
Les
travailleurs ne peuvent être dupes, malgré les prises de position de tous les
dirigeants syndicaux ou du PS reconnaissant la soi-disant nécessité d’une
« réforme » (« mais sans
précipitation » dit Thibault dans l’Humanité
du 14 septembre) : la destruction des régimes spéciaux n’aurait pour
objectif que de briser le verrou à un allongement généralisé de la durée de
cotisation dans les régimes généraux, et ainsi écarter la revendication
élémentaire que les patrons et l’Etat payent pour les retraites, directement ou
en augmentant significativement les salaires.
Mais c’est
sur tous les fronts que Sarkozy et le Medef entendent « en faire
plus », notamment en attaquant le CDI et le statut des agents de la
fonction publique, celui des enseignants. Et c’est pourtant à un rythme
étourdissant que depuis leur victoire électorale, Sarkozy et son gouvernement
UMP ont enchaîné les contre-réformes.
La
conclusion s’impose pour les prolétaires, les jeunes : rien n’est plus
urgent que de stopper cette offensive généralisée.
Pour Sarkozy, limiter le droit de grève et privatiser l’université, « ce n’est qu’un début »
« Ce n’est qu’un début », a
plastronné Sarkozy devant l’université d’été du Medef devant laquelle il
effectuait très symboliquement sa rentrée politique. Et pourtant quel
bilan !
Cet été, le
gouvernement a fait voter le durcissement de la législation pénale, que Sarkozy
vient de promettre aux patrons d’alléger en ce qui les concerne, alors
qu’Hortefeux va présenter une nouvelle loi renforçant la persécution des
travailleurs immigrés qu’il veut expulser par fournées entières.
Les droits
de succession, l’ISF ont été quasiment abolis, tandis que les limites à
l’allongement de la durée hebdomadaire du travail ont été levées.
La facture doit
en être présentée cet automne aux couches populaires : un « plan de rigueur » budgétaire sans
précédent dans la fonction publique (cf. Mme Lagarde), et l’instauration
d’insupportables « franchises médicales » - alors que le déficit de la
sécu vient d’abord d’un gigantesque détournement de ses fonds au profit des
capitalistes.
Deux lois
ont une importance essentielle. D’une part, celle sur le service minimum, qui restreint
le droit de grève dans les transports, pour commencer, et que pourtant les
dirigeants syndicaux n’ont rien trouvé de mieux que de caractériser comme
« inutile » (le mot est des
dirigeants de la Cgt), avant d’organiser en juillet une journée d’action … sans
grève !
D’autre part
celui sur l’université, qui « va
tout changer » (dixit Sarkozy) en livrant l’enseignement supérieur
public au patronat, via l’autonomie totale des universités et la destruction du
statut des personnels, loi qui aboutira à remettre brutalement en cause le
droit aux études de la jeunesse, mais que la direction de l’Unef a pourtant accueillie
en se disant « rassurée » par ses négociations directes avec
Sarkozy!
Mais ces
« réformes ont comme point commun qu’elles ne pourront s’appliquer si les
dirigeants syndicaux ne se font pas les agents de leur application. En effet,
des « négociations » sont prévues dans chaque entreprise de transport
pour passer des accords de « prévention » des grèves et d’organisation
d’un service minimum les jours de grève, pour y associer les dirigeants CGT ou
FO, ou les régions dirigées par le PS.
De même, à
l’université, ce sont les conseils d’administration, donc les appareils
syndicaux qui y siègent, qui sont chargés de préparer le basculement vers le
statut d’autonomie. C’est donc clair : si les dirigeants des fédérations
des transports (les élus PS et PCF), si les dirigeants des syndicats du supérieur,
de l’Unef, refusent de participer à ces « négociations », quittent
les conseils d’administration, ces « réformes » seraient enrayées, et
la voie ouverte pour combattre dans l’unité des organisations syndicales pour
leur abrogation.
Pour aller plus loin, Sarkozy a besoin « que les partenaires sociaux jouent le jeu »
Devant le
Medef, Sarkozy en a appelé à la « responsabilité des partenaires sociaux » :
« être responsable, c’est jouer le
jeu » a-t-il déclaré. Et il a précisé à l’intention de ses amis les
patrons que, aussi féroces soient leurs intentions communes, « à aller trop vite, on risque de tout
compromettre ».
Son gouvernement
a donc préparé un programme de « négociations » et de
« concertations » sans précédent, proportionnel à l’ampleur
gargantuesque du programme gouvernemental et patronal pour y associer les
dirigeants syndicaux, et aussi le PS. Même les dirigeants syndicaux les plus
rompus à ce genre de concertations geignent, à l’instar de Le Duigou de la
CGT : « Le gouvernement n'ouvre une négociation que quand il sait quand
elle doit finir et sur quoi elle doit conclure. ». Qu’on
en juge !
- Le Medef
et le gouvernement veulent en finir avec le CDI.
Sarkozy a repris à son compte la prétendue « séparation à
l’amiable », le licenciement express, et le patronat a fait savoir qu’il
demandait d’une part le doublement de la période d’essai du CDI, et de l’autre
la création de « contrats de
mission » sortes de CDD … à durée indéterminée.
Pour y
parvenir, alors que déjà Mailly pour FO s’est dit favorable à l’allègement des
procédures juridiques en cas de licenciement, des négociations intenses ont
débuté entre Medef et syndicats le 7 septembre. Le gouvernement leur a donné
jusqu’à la fin de l’année pour trouver un accord, et accompagne de son côté ces
négociations par trois grandes « conférences sociales » préparées
avec les directions syndicales, les 4, 25 octobre et 12 novembre, au menu
desquelles il a inscrit notamment « le
coût du travail » ( !), mais aussi la « pénibilité ». Or cette dernière lui sert d’argument fallacieux
pour justifier la casse des régimes spéciaux.
- le
gouvernement prépare un budget de suppressions de postes d’une ampleur sans
précédent dans la fonction publique, y impliquant un « plan de
restructuration » drastique, notamment par la fusion des administrations
fiscales ou de l’ANPE et de l’Unedic.
Or, pendant
même que ce budget sera discuté au parlement, il entend associer les dirigeants
syndicaux de la fonction publique à quatre conférences successives sur les
« valeurs et les missions »
de celle-ci! L’objectif, selon le ministre Woerth, est une « refondation du statut comparable à celle de
1946 », donc sa destruction. Pourtant tous les dirigeants syndicaux
s’inscrivent dans la préparation de ces conférences, au lieu de s’engager dans
la préparation d’une manifestation centrale, unitaire, de tous les
fonctionnaires à l’Assemblée nationale, contre le budget du gouvernement UMP.
- Dans
l’enseignement, le statut des professeurs est menacé,
avec là aussi comme pour tous les travailleurs, la volonté d’alourdir
considérablement leur charge de travail, de renforcer la hiérarchie (par
exemple en créant des super-directeurs dans l’enseignement primaire). Pour
arriver à ses fins, le gouvernement a mis en place la commission
Rocard-Pochard, chargée elle aussi de « concertations » d’ici la fin
de l’année avec les directions syndicales de l’enseignement. D’ores et déjà,
plusieurs sections syndicales SNES se sont prononcées contre toute
participation à ces « concertations ». C’est dans cette voie qu’il
faut intervenir partout.
Car c’est
clair : l’offensive générale du gouvernement passe par la
« concertation » sur tous les fronts avec les dirigeants syndicaux. Faire face à cette offensive, la
stopper, implique donc d’agir pour la rupture immédiate des concertations avec
le gouvernement et le Medef.
Contre le gouvernement et sa politique : front unique des organisations du mouvement ouvrier
Alors que le
gouvernement frappe à coups redoublés, le PS est non seulement en crise (ainsi
que le PCF), mais accepte de s’associer à la politique du gouvernement en
laissant les Rocard, Lang, Vedrine et cie accepter des missions pour le compte
de Sarkozy, ou en ayant accepté la présidence de la commission des finances de
l’Assemblée nationale. Hollande reprend même le « credo » du « travailler plus » (exploiter
davantage), le PS ne s’oppose pas à la casse des régimes spéciaux.
Tout ceci
rend puissamment service à Sarkozy, à l’UMP, vise à interdire que s’ébauche
toute espèce d’alternative au gouvernement de l’UMP et à sa politique dictée
par le Medef.
Mais
l’intervention des masses peut tout modifier. Il faut pour cela aux
travailleurs, à la jeunesse, dicter leurs volontés à leurs organisations,
intervenir pour que se constitue un front uni de celles-ci, partis et
syndicats, contre la politique du gouvernement Sarkozy-Fillon, contre ce
gouvernement, et donc pour la rupture de toutes les formes d’association des
organisations syndicales, du PS et du PCF, à sa politique.
Toute la
situation politique appelle la création d’un nouveau parti pour mener le combat
contre le gouvernement. Or la politique de ce dernier découle des exigences du
mode de production capitaliste, menacé aujourd’hui par la crise financière
ouverte aux Etats-Unis. Alors que la crise de l’immobilier jette dans ce pays des
centaines de milliers de personnes criblées de dettes à la rue, alors que la
spéculation financière s’empare des céréales, ce qui annonce de nouvelles
famines, la récession frappe à la porte des Etats-Unis et du Japon, avec des
conséquences incalculables. L’empilement et l’enchevêtrement extraordinaire de
crédits avec lequel jonglent les marchés financiers, conséquence du
pourrissement du mode de production capitaliste, menace de s’effondrer,
précipitant l’humanité vers de nouvelles catastrophes.
En
s’inscrivant dans le cadre du capitalisme, le PS, le PCF, les appareils
syndicaux acceptent le principe des « réformes » destructrices, et
s’inscrivent dans la perspective d’un chômage toujours plus massif, d’une
précarité toujours plus grande, d’une vie toujours plus chère.
Revendiquer
sérieusement le droit au travail, à la
santé, aux études, au logement ou à la culture, exige de rompre avec la loi du
profit, de combattre pour porter au pouvoir un gouvernement expropriant les grands groupes
industriels et financiers; dénonçant la dette publique, impulsant la production
en fonction des besoins des masses. Bref, un gouvernement révolutionnaire,
satisfaisant les revendications, brisant la 5ème République, rompant
avec l’UE, s’engageant dans la voie qui mène aux Etats-Unis Socialistes
d’Europe.
C’est pour cela qu’il faut construire un parti ouvrier
révolutionnaire, et c’est dans l’affrontement avec le gouvernement UMP que
pourront mûrir les conditions de sa construction.