Déclaration commune pour la tenue d’une conférence de fusion

du Cercle et du « Comité »

pour la construction du parti ouvrier révolutionnaire,

de l’Internationale ouvrière révolutionnaire

 

1) Le Comité a été constitué en 1984 pour mener le combat pour le redressement politique et organisationnel du PCI, et de la IV° Internationale CIR. En 1991, la direction lambertiste s’est alignée sur le PCF et les plans de ‘paix’ de l’impérialisme français lors de la première guerre contre l’Irak, détruisant définitivement le PCI comme organisation révolutionnaire. Elle a enterré le PCI dans le cercueil du « Parti des Travailleurs ». Le révisionnisme lambertiste et sa la ligne de la « démocratie » a ainsi liquidé la dernière organisation qui permettait d’assurer la continuité du combat pour la reconstruction de la IVe Internationale.

 

Le Comité s’est alors fixé comme tâche la défense des acquis politiques et théoriques que le combat pour la IVe Internationale a concentré, dans la perspective de la reconstruction du mouvement ouvrier sur l’axe de la révolution prolétarienne.

 

2) Dans une situation difficile, le Comité sous la direction de Stéphane Just a cherché à se développer de sorte à pouvoir gérer la contradiction entre l’ampleur de ces tâches et la petitesse de ses moyens. Mais ce développement est resté limité. Dans ces conditions, le décès de Stéphane Just survenu à l’été 1997 a porté un coup terrible au Comité qui s’en est trouvé décapité politiquement, privé de son centre de gravité. Ce décès a révélé combien faible collectivement était la direction du Comité sans Stéphane Just, alors que venait de s’ouvrir en France une nouvelle étape politique avec défaite de Chirac aux législatives. Le Comité a été frappé par une crise dislocatrice, et détruit.

 

Cette crise destructrice doit être mise en relation avec la période de réaction ouverte suite à la clôture du cycle historique qui avait débuté avec la révolution d’octobre, suite à la restauration du capitalisme dans l’ex-URSS, défaite historique pour le prolétariat mondial, période que le Comité a commencé d’aborder pour la seule fois dans « Une nouvelle perspective ».

 

3) Ce sont H.Bertrand, S.Goudard et J.Ribes, mis en minorité par la X° Conférence du Comité en 1997, qui ont porté le coup fatal au Comité en décidant de scissionner, interdisant ainsi la résolution par le moyen de la discussion ordonnée des graves questions politiques posées et en débutant la publication d’une édition frauduleuse de Combattre pour le Socialisme qu’ils affublèrent sans vergogne du nom de Stéphane Just comme « fondateur ».

 

Ils ont scissionné au compte d’une orientation qui tendait à l’adaptation aux appareils, d’une appréciation de la situation qui affirmait que le « front populaire » était au pouvoir en France, au mépris de l’analyse élémentaire des rapports entre les classes et des résultats électoraux. Derrière cette appréciation fantasmagorique se profilait la remise en cause de l’appréciation de la période ouverte par la restauration du capitalisme en Russie.

La négation de la réalité a eu comme corollaire l’emploi de leur part de méthodes caudillistes.

 

4) L’expression de la tendance générale à la décomposition du mouvement ouvrier au sein de l’ex-Comité ne s’est pas arrêtée là.

 

La majorité du Comité de 1997 a explosé ensuite sous les coups des futurs responsables de deux groupes étrangers au combat du Comité, et dont l’acte de naissance aura été, misère politique oblige, le recours à un torrent de calomnies et aux tribunaux bourgeois contre des militants ouvriers – ce qu’ils n’ont jamais renié. Politiquement, ces groupes ont eu comme point de départ le rejet d’acquis du Comité. Ils se sont opposés à tout combat en direction de la majorité PS-PCF, d’une part, et d’autre part ils ont nié la rupture dans la continuité révolutionnaire que représentait, avec la disparition du PCI en 1991, le dernier acte de la destruction de la IVe internationale.

 

De son côté, le regroupement impulsé par Bertrand et Goudard, retournant brutalement et sans principes son appréciation de la situation politique du blanc au noir a engendré en retour un courant restant sur la trajectoire étrangère au Comité empruntée à partir de 1997, à savoir la négation de la réalité des rapports politiques, et un opportunisme sans principe. En 1999, quand a eu lieu dans les Balkans la première guerre déclenchée sur le continent européen depuis 1945 par l’impérialisme, le groupe Bertrand Goudard soutenu par Ribes a eu une position de capitulation devant son propre impérialisme, en refusant de se positionner clairement du côté de la RFY agressée par l’impérialisme.

 

Ajoutons qu’aucun de ces groupes n’a de toute façon les moyens d’une politique révolutionnaire, puisque celle-ci exige l’analyse sérieuse et suivie des développements de la lutte des classes à l’échelle internationale, ce dont tous ils se dispensent.

 

5) Seul le Cercle s’est situé autant que ses moyens le lui permettaient dans la continuité du Comité de Stéphane Just, ce que le bulletin CPS nouvelle série a concentré.

 

D’une part en s’efforçant, sur toutes les questions importantes de la lutte des classes en France, des guerres impérialistes, d’avoir une appréciation précise des développements réels, des réponses politiques qu’ils appelaient (loi Aubry, mouvements enseignants et aux finances en 2000, échéances électorales, guerre contre la RFY, mouvement contre la « réforme » des retraites).

Considérées globalement, ces positions ont constitué un point d’appui pour les militants du « Comité » cherchant à s’extirper du marais où ils avaient accompagné Goudard Bertrand et Ribes.

 

D’autre part le Cercle a maintenu une continuité dans l’analyse des questions internationales au travers de Combattre pour le Socialisme qui lui ont permis d’apprécier les tournants politiques comme celui engagé au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, et au final de produire un rapport international Actualité du combat pour le socialisme qui prolonge le travail théorique engagé avec Une nouvelle perspective et constitue aujourd’hui le cadre général indispensable pour comprendre la situation politique internationale.

Enfin, contre tout sectarisme, le Cercle a refusé de considérer comme des ennemis les militants appartenant aux autres groupes issus de la destruction du Comité, et a cherché, sur la base de sa propre élaboration politique et théorique, à engager la discussion politique pour limiter les dégâts de cette explosion, et a réussi à intégrer des militants ou cellules venus de différents groupes.

 

6) De leur côté les militants qui ont constitué l’actuel « Comité » se sont dégagés progressivement de la direction politique de Goudard Bertrand, pour ne pas être liquidés comme militants trotskystes.

Dans ce mouvement, a joué un rôle central la lutte pour la défense du courant Front Unique contre la politique de Goudard Bertrand. En particulier, en 2002, au lendemain du premier tour des présidentielles, c’est contre ces derniers que le courant FU a pris position pour que la FSU appelle explicitement à ne pas à voter Chirac. En 2003, dans le cadre du combat commun pour que la direction de la FSU appelle à la grève générale, dans le Puy-de-Dôme, c’est ensemble que militants du « Comité » et du Cercle ont combattu pour et conduit une délégation d’enseignants aux directions nationales des fédérations de fonctionnaires.

Leur mouvement les a amenés à accepter, contre Goudard et Bertrand, la proposition du Cercle que s’ouvre enfin la discussion politique.

Les militants du « Comité » ont assuré la préservation du courant Front Unique. C’est ainsi une position politique de première importance pour la défense des acquis politiques du Comité de Stéphane Just qui a été préservée. C’est ce qui a permis la constitution en 2006 d’une liste nationale Front Unique dans la FSU intégrant les militants du Cercle.

 

7) Ainsi ont été réunies les conditions politiques permettant de réaliser un pas en avant dans la réalisation des tâches politiques qui étaient celles du Comité. Il s’agit de constituer par la fusion entre le Cercle et le «Comité » un regroupement politique susceptible d’œuvrer à la construction du parti ouvrier révolutionnaire, doté d’une homogénéité suffisante et d’une compréhension commune de la situation et des tâches – dans la perspective de participer aux processus qui mèneront à la reconstruction du mouvement ouvrier sur un nouvel axe pour y défendre les indispensables acquis théoriques et politiques hérités du combat pour la IVe Internationale.

 

Résolution adoptée par le bureau du Cercle et le CN du « Comité », le 14 octobre.

 

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