Déclaration du Groupe pour la construction du
parti ouvrier révolutionnaire, de l’internationale ouvrière révolutionnaire
Faire tout ce qui est
possible pour battre Sarkozy
Au 1er tour, Sarkozy, candidat commun UMP-Medef, a remporté un succès électoral. Notre Groupe, en
l’absence de candidature ouvrant la perspective du socialisme, de la
construction du Parti ouvrier révolutionnaire, avait appelé à voter PS, PCF,
LCR ou LO : ils totalisent 33% des exprimés.
Derrière Sarkozy, le grand Capital, la bourgeoisie,
mis en appétit par cinq années de contre-réformes d’une ampleur sans précédent,
comptent sur sa victoire pour mettre les bouchées doubles. Ils veulent se
venger de la défaite essuyée sur le C.P.E., effacer leurs revers électoraux des
régionales et du « non » au référendum-plébiscite
de Chirac de 2005.
Le programme de Sarkozy est en effet d’une
brutalité extrême. Il veut remettre en cause le droit de grève, supprimer des centaines
de milliers de postes de fonctionnaires. Il entend liquider le CDI et effacer toute
durée légale du travail. Il veut très vite réaliser « l’autonomie »
des universités, instaurant la sélection, ce qu’un arrêté du gouvernement UMP
en instance de publication veut créer d’ores et déjà à l’entrée du master.
Mentionnons enfin l’imminence d’une nouvelle
contre-réforme des retraites, avec la casse des régimes spéciaux, de nouvelles
lois policières, contre les immigrés et la jeunesse, de nouvelles
privatisations… et la création d’un ministère de « l’identité
nationale » d’inspiration pétainiste.
Pour tout
travailleur et tout jeune, l’urgence, c’est de battre Sarkozy, manifester ainsi
le rejet de ce programme, de la politique menée depuis 2002 par l’UMP et l’UDF, en
votant pour la candidate désignée par le PS, Ségolène Royal.
Des millions de travailleurs et de jeunes ont
utilisé une nouvelle fois le vote PS, pour la seule candidate des partis issus
du mouvement ouvrier ayant une chance d’accéder au 2ème tour.
Ils l’ont fait malgré le programme de Royal, malgré
la tonalité glaçante, bleu-blanc-rouge, de sa
campagne, rivalisant de propositions réactionnaires, comme ses propositions de
nouveaux contrats précaires, etc.
Parallèlement, ce sont ce précisément ce programme
et cette campagne qui ont été les fourriers des résultats du candidat bourgeois
démocrate-chrétien qu’est Bayrou. Or, Royal s’est orientée dès le soir du 1er
tour vers « l’ouverture » à l’UDF, allant jusqu’à proposer des postes
de ministres. Mais, depuis 2002, l’UDF, formation bourgeoise, a soutenu toutes
les contre-réformes des gouvernements de Chirac, de la casse des retraites au
CNE en passant par la remise en cause de l’assurance-maladie et les
suppressions de postes dans la fonction publique, la privatisation d’EDF-GDF…
D’ailleurs, Bayrou ne reproche rien au programme de Sarkozy – sinon sur la
forme. Et si il lance aujourd’hui un « nouveau parti », c’est avec
l’espoir (autrement il fera long feu) de briser le PS en en ralliant des pans
entiers. Proposer l’alliance avec les coauteurs de l’essentiel de coups portés
aux masses depuis 2002, c’est en réalité accroître les risques que Sarkozy soit
élu !
Quant aux directions syndicales, elles portent une
lourde responsabilité. Elles ont déblayé depuis des mois la route des
présidentielles à la bourgeoisie en liquidant les possibilités de combat. Elles
continuent encore aujourd’hui, à Airbus : alors que se déclenchent de
nouvelles grèves spontanées contre la direction, donc contre le gouvernement, les
appareils syndicaux négocient le plan « power 8 », s’opposent à l’appel
uni à la grève générale du groupe, laquelle serait aujourd’hui la plus magistrale
manière de combattre la bourgeoisie.
Elles se refusent à lancer un appel à battre
Sarkozy, émettant tout au plus quelques critiques feutrées, sinon cryptées, à
l’encontre de son programme. La direction confédérale CGT a même mis en garde
contre toute transformation des défilés épars du 1er mai en manifestations
politiques anti-Sarkozy !
Alors que le candidat UMP lui-même explique que
tout, y compris la remise en cause du droit de grève, doit reposer sur la
« négociation » et le « dialogue social », les directions
confédérales et fédérales signifient à l’avance leur accord pour s’associer à
la mise en œuvre de ce programme scélérat, elles « se préparent à
négocier » (Le Monde du 25/04).
Seules les directions de l’UNEF, du Snesup, du SNJ-CGT, ont pris position pour que Sarkozy soit
battu.
Que les directions syndicales prennent position
pour cela, c’est en ce sens qu’il est nécessaire d’intervenir là où c’est
possible.
Car si Sarkozy était battu, ce serait d’abord parce
que le prolétariat et la jeunesse auront utilisé le bulletin Royal pour
manifester leur volonté d’en finir avec la politique menée par l’UMP et l’UDF depuis 2002, leur volonté de voir leurs
revendications satisfaites.
La défaite de Sarkozy serait un point d’appui pour faire face à
l’offensive que la situation difficile de la bourgeoisie française annonce, ce
qui nécessitera la réalisation du front unique des organisations du mouvement
ouvrier, la rupture de la concertation et du « dialogue social » entre
les directions syndicales CGT, FO, FSU, UNEF et le pouvoir.
C’est cette orientation
que défend le Groupe pour la construction du parti ouvrier révolutionnaire, de
l’internationale ouvrière révolutionnaire. Il affirme : aucun problème ne
peut être résolu, aucune revendication sérieuse ne peut être satisfaite, à
commencer par le droit au travail, sans rompre avec la loi du profit,
exproprier les grands groupes industriels et financiers qui mènent l’humanité à
la catastrophe, en finir avec la Ve République, les gouvernements à la solde
des capitalistes, pour organiser la production en fonction des besoins des
masses, bref s’engager dans la voie qui mène au socialisme.
Paris, le 28
avril 2007
Prenez
contact ! GER,
140, Bd de Ménilmontant, 75020 PARIS, http://socialisme.free.fr