On
nous communique
Finances: intervention au
congrès départemental FO-Trésor de Paris (mai 2005)
Dans dix jours, nous sommes
appelés à voter lors du referendum que Chirac a décidé pour s’octroyer un
plébiscite. « L’Europe » a bon dos en l’affaire : l’Union Européenne est de toute façon depuis ses origines un
cadre de collaboration entre les principales puissances de l’Europe qui va au
gré de leurs ententes ou mésententes. Il suffit de rappeler que, lors du
dépeçage de la Yougoslavie ou lors de la guerre en Irak, chaque pays européen
joue pour son propre compte. Ils ne se retrouvent que pour porter des coups aux
travailleurs dans tous les pays de l’U.E., U.E. qui
est aujourd’hui celle de la récession, du chômage de masse et des
contre-réformes.
L’Europe a bon dos : Chirac
veut un « oui ». Il en attend une plus grande aisance pour entamer
une dernière phase de la politique réactionnaire qu’il mène avec Raffarin
depuis 2002.
A l’ordre du jour, on peut
commencer par citer différentes mesures immédiates que veut prendre le
gouvernement : la privatisation d’EDF/GDF, dès le 30 mai la réforme du
bac.
Puis il y a en parallèle
l’offensive réclamée par le Medef sur le code du
travail et de son côté Dutreil qui prépare la casse
du statut de la Fonction Publique, nouvelle cible importante du gouvernement
après les retraites et la Sécurité sociale.
Ainsi, lors du referendum, il
s’agira de dire "Non" à Chirac et à sa politique.
Dans la fonction publique, on
sait que les échéances se rapprochent, il n’y a plus d’ambiguïté, Dutreil l’a annoncé, il veut casser le statut de la Fonction
Publique. Il a fait connaître ses intentions aux directions syndicales le 18
avril dernier en donnant son calendrier.
Il vient de faire état dans un
mail adressé aux agents de l’Etat de la mise en
place, « en concertation avec les organisations syndicales » d’un
« programme de modernisation ». Ce programme doit préciser les
« grands chantiers d’amélioration de la fonction publique pour les mois à
venir » devant aboutir en décembre 2005.
Ainsi entre mai et décembre 2005,
il entend s’attaquer à la destruction des corps statutaires, aux déroulements
de carrières, cela en concertation avec les directions syndicales.
Ensuite entre novembre 2005 et
juin 2006, ce serait au tour de la mise en place de la prise en compte du
« mérite » dans les rémunérations, les carrières, et à la
reconnaissance de l’expérience professionnelle à la place des concours et de la
reconnaissance de la qualification.
Et la première étape aura lieu
avec son projet de loi « Portant dispositions relatives à la fonction
publique » où est inclus la mise en place du PACTE, c'est-à-dire
l’introduction de contrats précaires dans la fonction publique, et du
recrutement sans concours.
Pour Dutreil
la participation des organisations syndicales à son « planning » est indipensable.
Le fait que Dutreil
ait renoncé le 18 avril à faire signer aux directions syndicales son accord de
méthode concernant la mise en place du calendrier de discussion, puisque
celles-ci n’auraient sans doute pas signé, montre que le plus important pour le
gouvernement c’est d’associer les organisations syndicales aux discussions,
comme pour le diagnostic partagé sur la sécu.
La casse du statut de la fonction
publique n’est pas négociable, il s’agit d’ores et déjà de dire au
gouvernement : bas les pattes devant le statut ; et de préparer le
combat, dans l’unité, pour la défense inconditionnel de notre statut.
C’est pourquoi je présente la
motion suivante :
"Le Congrès départemental
FO-Trésor constate que l’intégralité du programme de
DUTREIL n’a d’autre objectif que de liquider purement et simplement le statut
de la fonction publique par la suppression des corps et des grades au profit de
cadres statutaires (dès décembre 2005), la liquidation des concours
sanctionnant un niveau de connaissances c'est-à-dire une qualification (Juin
2006), la généralisation de la mobilité et de la flexibilité, la mise en place
du salaire au mérite, etc…
Il s’adresse à la direction du
Syndicat FO-Trésor pour qu’il demande à la direction
de la Fédération des Fonctionnaires FO de
- en premier lieu ne pas se
rendre aux rencontres qui doivent avoir lieu avec le ministre Dutreil ;
- de boycotter toutes les
réunions de concertation prévues dans les semaines qui suivent au ministère
pour discuter de la liquidation du statut de la Fonction Publique et ce dès
celle prévue le 24 mai prochain.
- De s’adresser aux directions
des autres organisations syndicales pour qu’elles prennent la même position.
Pour réunir les conditions du
combat dans l’unité pour la défense inconditionnelle du statut.
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