Communiqué paru dans Combattre pour le socialisme n°9 (91) de Combattre pour le Socialisme en octobre 2002

 

Pour la levée immédiate et inconditionnelle de l'interdiction de l'organisation nationaliste basque Herri Batasuna

 

Le lundi 26 août, le parlement espagnol réuni en session extraordinaire à l'initiative du gouvernement Aznar votait l'interdiction de Herri Batasuna, organisation nationaliste basque espagnole considérée comme le "bras politique" d'ETA. Ce résultat était obtenu avec le vote positif des députés du parti socialiste espagnol et l'abstention de ceux du parti communistes. Dans la soirée même, Aznar envoyait la police évacuer le siège central de Batasuna à Pampelune. Dans la foulée, plus d'une vingtaine de locaux et de permanences, notamment de San Sebastien et de Bilbao, étaient évacués à coups de matraques. Un délégué d'un syndicat lié à Batasuna était blessé à Bilbao. Une importante manifestation de défense d'Herri Batasuna a été violemment réprimée par la police.

 

La loi sur les partis politiques adoptée par le parlement le 4 juin 2002, dont l'interdiction de Herri Batasuna est une conséquence, prévoit qu'il suffit dorénavant au tribunal suprême d'être sollicité par le gouvernement, par cinquante députés ou sénateurs, pour décider d'interdire un parti politique qui "tendrait (sic!) à miner le système démocratique (re-sic!) ou apporterait un soutien actif ou tacite (re-re-sic!) au terrorisme ". En fait, par "système démocratique " il faut entendre la monarchie espagnole, le gouvernement du parti populaire, parti dont les racines politiques remontent au franquisme et, plus généralement, le régime bourgeois, la propriété privée des moyens de production.

 

Ainsi l'organisation Herri Batasuna est interdite non pour avoir approuvé les attentats commis par l'ETA mais pour ne les avoir pas condamnés publiquement! Rien d'étonnant à ce que le département d'Etat américain ait approuvé le gouvernement Aznar. Il s'agit de la même politique que celle de l'administration Bush, en particulier depuis le 11 septembre 2001: sous couvert de "lutte contre le terrorisme" une offensive brutale contre les droits démocratiques, pour le renforcement de l'appareil répressif, contre le prolétariat et le jeunesse. Le gouvernement Aznar cherchant tout particulièrement à reprendre l'offensive politique après la grève générale d'une journée du mois de juin.

 

Il ne fait pas de doute que le prolétariat espagnol dans son ensemble condamne le terrorisme aveugle et réactionnaire pratiqué par ETA. Mais les attentats d'ETA sont un prétexte pour l'Etat bourgeois espagnol - qui emprisonne des centaines de militants basques et laisse en paix les bourreaux des GAL ainsi que leurs complices dans l'armée et la police – pour interdire un parti qui dispose encore d'un soutien réel au pays basque (élus au parlement et dans les municipalités, etc.).

 

Notre Cercle se prononce inconditionnellement pour le droit du peuple basque, opprimé par la monarchie espagnole, à disposer de lui-même. Mais il considère également que seule la prise du pouvoir par le prolétariat espagnol et les masses du pays basque, la destruction de l'Etat bourgeois, la constitution d'un gouvernement ouvrier appuyé sur leur mobilisation révolutionnaire, pourront garantir ce droit, dans le cadre des Etats-Unis Socialistes d'Europe.

 

Dans l'immédiat, alors que Sarkozy s'est rendu à Madrid le 1er août pour "afficher l'entente de la France et de l'Espagne dans la lutte contre le terrorisme et l'immigration clandestine "(Le Monde, 02/09/2002), la responsabilité des dirigeants du mouvement ouvrier français, du PS, du PCF, des directions de la CGT, de FO, de la FSU, et aussi de l'UNEF, est de se prononcer inconditionnellement pour:

- LA LEVÉE IMMÉDIATE DE L'INTERDICTION D'HERRI BATASUNA

- LA LIBÉRATION IMMÉDIATE DE TOUS LES MILITANTS BASQUES EMPRISONNÉS

- AUCUNE SANCTION CONTRE HERRI BATASUNA EN FRANCE

Le 28 septembre 2002

 

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