Editorial de C.P.S Nouvelle série n°32 (n°114),  29 mars 2008

 

 

Alors que la crise financière et économique enfle, le gouvernement Sarkozy-Fillon martèle : « nous allons accélérer le rythme des réformes ».  L’enjeu de l’heure :

Front unique des organisations du mouvement ouvrier (syndicats, partis)

pour le retrait des « réformes » Sarkozy

 


Le 19 mars, à l’occasion du conseil des ministres suivant la défaite électorale des candidats UMP lors des municipales et cantonales, Sarkozy a déclaré : « Depuis 1958, aucun gouvernement n'a autant agi, autant réformé. Il faut continuer. C'est la seule façon de tenir nos engagements, c'est la seule façon de répondre aux difficultés du moment. Dans la tempête économique mondiale, il faut fermement tenir le cap ». Avant même le second tour, Fillon déclarait « il faut accélérer le rythme des réformes ». Pour le prolétariat, pour la jeunesse, le message est clair : la brutalité de la politique gouvernementale va s’accentuer. Mais ce message est tout aussi net à l’adresse des capitalistes français sérieux qui ne croient pas une seconde aux déclarations de Christine Lagarde sur l’air de « tout va très bien madame la marquise ». Sarkozy entend leur « impatience » : le gouvernement compte faire le maximum pour défendre leurs positions sur un marché mondial menacé par une crise financière et économique aux potentialités dévastatrices.


Face à « la crise la plus grave depuis 1945 » (Alan Greenspan)


Dans le Financial Times du 17 mars, Alan Greenspan, qui s’était pourtant illustré à la tête de la banque centrale américaine par ses propos sibyllins, déclare : « l'actuelle crise financière aux Etats-Unis va être vraisemblablement jugée comme la plus grave depuis la fin de la Seconde guerre mondiale ». Depuis la seconde guerre mondiale, cela signifie depuis 1929, crise qui vit l’effondrement des banques, la chute de la production, la dislocation du marché mondial et au bout du compte déboucha sur la seconde guerre mondiale. Quelques jours auparavant, le Figaro se faisait plus précis sous la plume d’un de ses éditorialistes :

« il y a des limites à l'action des banques centrales. Il arrive un moment où tout le système de crédit risque l'implosion. Nous y sommes.(…)  La situation actuelle appelle ainsi une réponse globale, à la mesure du séisme qui risque de se produire. Il est minuit moins cinq. Il reste peu de temps pour penser l'impensable avant qu'il ne survienne. »

 

Ces différents porte-voix du capital financier n’exagèrent pas. La crise financière engagée à partir du retournement du marché immobilier américain (cf. le précédent numéro de CPS), dans un contexte de ralentissement de la croissance économique aux Etats-Unis, menace de mettre à bas tout le château de cartes de la finance mondiale. Les défaillances des institutions financières, engagées jusqu’au cou dans le marché des prêts hypothécaires à risque (« subprime »), et plus largement dans toutes les opérations dans lesquelles la dette publique et privée est traitée comme un capital, comme un actif financier, prend de plus en plus l’air d’une réaction nucléaire en chaîne échappant à tout contrôle.

 

La faillite de la banque Bear Stearns (BSC), cinquième banque d’affaires des Etats-Unis permet parfaitement de mesurer ce qu’il en est. Entraînée dans le gouffre par la faillite d’un des fonds de pension de la société Carlyle, dans lequel elle était investie aux côtés de Citygroup, BNP Paribas et autre UBS, BSC a vu ses clients, inquiets des répercussions sur elle, retirer tous leurs placements à la vitesse d’un clic de souris (17 milliards de retrait en 48 heures !). Le cours de ses actions s’effondrait derechef. Mais la faillite de cette banque menaçait à son tour de faire l’effet d’un séisme sur l’ensemble du système bancaire. La Réserve Fédérale est donc intervenue, en lien avec la banque Morgan Stanley, pour « sauver » Bear Stearns. Mais à quelles conditions ! C’est en effet sur une offre initiale de deux dollars par action (remontée ultérieurement à dix), que le rachat, financé par la banque centrale américaine, devait s’opérer. Il y a quelques mois, l’action BSC était à 170 dollars. « Que valent les banques en temps de crise financière ? » s’interrogeait Le Monde du 18 mars. La suite : « Rien, répond le « marché » ».

 

Après la quasi-faillite de Bear Stearns, la première question qui hante les marchés financiers est « à qui le tour ? ». L’océan de capital fictif sur lequel nagent depuis des années les banques et qui sert au financement de l’économie mondiale dans son ensemble s’est couvert de vagues menaçantes et tous se demandent quel sera le prochain à faire naufrage. Mais une autre question est posée : jusqu’où l’Etat américain, la banque centrale, doivent-ils aller, et peuvent-ils aller ?

La réserve fédérale américaine a déjà baissé drastiquement ses taux d’intérêts pour permettre aux banques (et aux entreprises) de se refinancer à moindre coût, et soutenir le cours des actions en diminuant l’attractivité des placements obligataires d’Etat; elle est intervenue pour la première fois depuis quarante ans pour financer le rachat d’une banque d’affaires en perdition ; elle a même intégré elle-même dans ses propres actifs des masses de créances hypothécaires douteuses en les échangeant aux banques contre ses obligations du trésor, … pour Les Echos du 21 mars « la Fed aura bientôt tiré ses dernières cartouches ».

 

C’est donc clair : jamais un krach financier majeur n’a été si proche, et rien ne dit que l’action des cercles dirigeants du capital financier nord-américain parvienne à le repousser encore une fois. D’autant que l’action de la réserve fédérale a elle-même des implications lourdes de dangers. C’est la situation du dollar qui le manifeste le plus. Non seulement la monnaie américaine est tendanciellement tirée vers le bas par la persistance des déficits publics – dans lesquels le financement des guerres et de l’économie d’armement pèse d’un poids décisif – et commercial, mais la baisse ultra-rapide des taux d’intérêts américains, donc la baisse de la rémunération des placements en dollar, précipite ce mouvement. Même Bush a fini par s’inquiéter de cette chute du dollar. Or, a fortiori si l’Etat fédéral américain intervenait plus massivement encore pour faire face à la crise financière, la baisse des taux, l’augmentation des déficits et l’extrême fragilité de la sphère financière en général ne pourraient qu’aggraver cette chute. Que l’on y songe un instant : courant mars, l’or a dépassé le cours de 1000 dollars l’once ! En 1971, lors de la fin de la convertibilité du dollar en or, le cours était de 35 dollars l’once ! Les plus grandes banques peuvent ne plus rien valoir en quelques heures, la monnaie de référence du système monétaire international est totalement dévaluée, voilà qui met à jour l’abîme creusé par des décennies d’économie d’endettement généralisé, de parasitisme économique. La menace d’une crise monétaire se conjugue donc à celle d’un krach dévastateur.

 

Mais au stade actuel, les dégâts de la crise financière et économique ouverte depuis l’été dernier sont considérables.


Premières conséquences de la crise : récession, inflation, expulsions, famine


Le fait que la crise financière ait précipité les Etats-Unis dans la récession n’est même plus l’objet de débats parmi les aréopages des économistes bourgeois. Ce dont ils discutent est de savoir : pour combien de temps, le scénario tenant la corde (celui que répercute Greenspan) étant celui d’une récession de longue durée. C’est que non seulement le ralentissement économique avait commencé (notamment dans le secteur automobile) avant que n’éclate la bulle spéculative créée dans le domaine de l’immobilier, mais que la conséquence majeure sur l’économie de la crise financière est la crise du crédit : malgré tous les efforts de la banque centrale américaine et de ses consoeurs européennes ou japonaise, les craintes de défaillance entraînent toujours à la hausse les taux d’intérêts, donc diminuent la capacité d’emprunt, donc d’investissements nouveaux. Qui plus est, la Chine, qui a joué depuis des années un rôle de débouché pour les capitaux excédentaires, risque de voir ses principaux marchés à l’export – dont elle dépend – se contracter nettement, avec des conséquences encore incalculables.

 

Cette récession se propage partout dans le monde – d’autant plus vite que la crise financière touche au cœur même du mode de production capitaliste, les banques, dont le rôle est décisif. Les dernières prévisions de l’OCDE indiquent avec netteté que l’activité économique dans la zone euro ou au Japon, notamment, a commencé à ralentir.

Pour le prolétariat mondial, cela signifie dans un premier temps des nouvelles cascades de licenciements, de fermetures d’usines, l’augmentation du chômage. Dans toute une série de pays, à commencer par les Etats-Unis, ce sont aussi des expulsions par millions de prolétaires de leur logement qui sont déjà en cours, transformant certains quartiers de grande cités américaines en véritables villes fantômes.

 

Mais une autre conséquence de la crise financière est une résurgence de l’inflation, qui est par exemple au plus haut dans la zone euro depuis 10 ans. Son origine n’est pas mystérieuse : d’un côté la chute du dollar, et plus généralement la surabondance de création de monnaie de crédit, de l’autre le fait que les incertitudes sur les marchés actions et les marchés dérivés poussent cette monnaie à chercher d’autres secteurs où s’investir. C’est notamment le cas dans les matières premières, comme le pétrole ou les produits de l’agriculture, dont les cours connaissent une flambée spéculative spectaculaire. Conséquence : une augmentation partout des prix à la consommation (même le gouvernement français doit admettre une augmentation de 5% des prix en un an dans les grandes surfaces), qui partout agresse le prolétariat, et qui prend un tour particulièrement dramatique dans les pays dominés par l’impérialisme, où plusieurs émeutes de la faim ou contre les hausses de prix se sont déjà produites, notamment en Asie, en Afrique, ainsi au Burkina-Faso ou au Cameroun. Dans ce dernier pays, le gouvernement de Paul Biya vient de réprimer par le sang et des milliers d’arrestations arbitraires un soulèvement populaire contre le régime en février et mars. Voilà les premières conséquences de la situation créée par cette nouvelle crise du mode de production capitaliste.


Quelle politique face à la crise du mode de production capitaliste ?


Défendre les intérêts de la classe ouvrière, de la jeunesse, dans la situation qui vient exige une orientation claire. Des réponses immédiates s’imposent, comme le combat contre toutes les expulsions des familles populaires des logements qu’elles occupent, et, pour en finir avec la crise du logement, l’expropriation des logements vides et leur mise sous contrôle des organisations du mouvement ouvrier, la mise en chantier des logements nécessaires.

Face à l’augmentation du coût de la vie, l’exigence de l’augmentation générale des salaires, de leur garantie par leur indexation sur l’inflation réelle (calculée par les organisations syndicales), l’annulation des dettes qui écrasent les ménages populaires, voilà la réponse qui ne fasse pas retomber le poids de la crise du Capital sur les épaules du prolétariat.

Mais plus fondamentalement, dans le cours de la crise financière elle-même apparaît sous une forme détournée la mesure-clé qui permettrait de conjurer la catastrophe qu’elle représente pour les masses. Car que ce soit aux Etat-Unis, où de facto c’est la banque centrale qui a financé le rachat de BSC, en Allemagne où le gouvernement a fait procéder de même avec la banque IKB, ou en Grande-Bretagne, où le gouvernement a directement procédé à la nationalisation « temporaire » de la banque Northern Rock, la « socialisation des pertes » à laquelle procèdent peu ou prou tous les gouvernements capitalistes indique que, du point de vue des travailleurs, la réponse de fond à la crise financière est l’exigence de l’expropriation, la nationalisation sans indemnité ni rachat du système de crédit, pour le mettre au service de la satisfaction des besoins et aspirations du plus grand nombre, des exploités.

 

Si les appareils des organisations syndicales, le PS (qui a fourni au FMI et à l’OMC leurs présidents) et le PCF, ne reprennent aucune des revendications ci-dessus, c’est qu’ils s’inscrivent totalement dans le cadre de la perpétuation du mode de production capitaliste, alors même que celui-ci fait entendre des craquements sinistres. Voilà pourquoi leurs revendications en matière de finance s’arrêtent à un « contrôle », à de la « transparence », voire à une modification des traités européens, bref s’arrêtent là où commencent les choses sérieuses, à savoir la question de la propriété privée. Toutes les bureaucraties qui dominent le mouvement ouvrier s’inscrivent donc totalement dans le cadre qui est aussi celui du gouvernement Sarkozy-Fillon, celui du capitalisme français – et donc acceptent le dialogue social avec lui, sur la base de ce terrain commun, et donc des revendications féroces qu’émettent les capitalistes français dans tous les secteurs.

Exagération ? Qu’on en juge par la position de l’appareil CGT autour du futur projet de loi de réforme du statut des Ports. A la veille de l’appel de la fédération CGT à la grève contre le transfert au privé du secteur des grutiers, lequel appel intervenait après deux grèves reportées et, surtout, de longues négociations avec le gouvernement,  Les Echos (du 25 mars) faisaient paraître un article soulignant que le problème majeur de l’appareil du syndicat FNDP-CGT était que « cette réforme est difficile à faire passer en interne », et de conclure :

« Sur le fond, la FNPD-CGT ne remet pas vraiment en cause la nécessité de rapprocher les dockers et les grutiers sous un commandement unique. Elle l'a du reste déjà acceptée, sous des formes diverses, à Dunkerque et au terminal Port 2000 du Havre.  Mais elle ne veut pas se la voir imposer par une loi, arguant du fait que la concertation, puis la négociation préconisées depuis janvier par le gouvernement « pourraient finalement être annulées par le projet de loi lui-même ».  En attendant, et malgré l'appel à la grève de demain, les ponts sont loin d'être coupés, la FNPD précisant qu'elle se rendra à une réunion de concertation prévue demain également, si le gouvernement la maintient. »

 

Ce qui vaut pour les dirigeants FNDP-CGT vaut bien entendu pour tous les appareils syndicaux par delà leurs nuances. Mais précisément, la situation relative du capitalisme français s’aggrave encore et exige que le gouvernement Sarkozy-Fillon redouble de contre-réformes.


Le capitalisme français dans une situation de plus en plus délicate


Même si les profits des entreprises du CAC 40 ont a nouveau battu des records d’indécence, considérée globalement, la situation dans laquelle se trouvent la bourgeoisie française et son gouvernement ne cesse de se détériorer. Tandis que Mme Lagarde affirme que, à l’instar du nuage de Tchernobyl, la crise ne passerait pas nos frontières (et ce après la perte colossale  de 7 milliards enregistrée par la Société Générale !), les prévisions de croissance piquent du nez et Les Echos du 20 mars rapportaient quant eux : « Les banques françaises sont parmi les plus touchées par la crise financière en Europe et leurs résultats devraient encore se détériorer en 2008, estime l'agence de notation Standard and Poor's (S&P) dans une étude publiée jeudi. »

Tous les pays de l’Europe, naturellement, sont ou seront touchés par la crise financière, voire immobilière. Mais opportunément, Le Monde du 28 mars a publié un article intitulé « Grâce à son industrie, l'Allemagne résiste à la crise ». Le journal rappelle que l’Allemagne créait même, quel luxe, des emplois dans l’industrie et qu’elle souffrait moins de la hausse de l’euro que les autres pays partageant cette monnaie – quand Gallois, président d’EADS vitupère contre la BCE et J-C.Trichet à cause du cours de l’euro, l’écho à Francfort est fort mince. Un banquier résume :  

« Dans le contexte actuel, l'avantage indiscutable des entreprises allemandes, c'est leur compétitivité qu'elles ont considérablement améliorée via d'importantes restructurations et la compression des coûts salariaux »

 

C’est en ce sens qu’il faut comprendre les flagorneries de Sarkozy, lors du dernier sommet franco-allemand, où il a fait de l’Allemagne « un modèle » : la baisse du prix de la force de travail réalisée dans ce pays, la hausse de la durée du temps de travail entreprise par entreprise, voilà son modèle. Mais malgré ces flatteries, ce sommet a été un véritable camouflet pour Sarkozy. D’une part il a été vertement tancé pour ses déficits publics – alors que le gouvernement de « grande coalition » en Allemagne vient de présenter le premier budget équilibré depuis la réunification. De l’autre, Merkel lui a fait remballer son projet « d’union méditerranéenne », que Sarkozy avait annoncé fièrement le soir de son élection. Ce projet deviendra, au lieu d’une zone réservée aux seuls pays méditerranéens, un prolongement des politiques de l’Union européenne. Autrement dit, l’impérialisme français ne pourra pas le piloter à sa guise et selon ses intérêts.

 

Le poids sans cesse grandissant de l’impérialisme allemand ne peut qu’exacerber les tentations du gouvernement de procéder à « un bouleversement des alliances en Europe » comme le titre une dépêche Reuters du 27 mars à l’occasion du voyage de Sarkozy en Angleterre, lors duquel il a déclaré : « le moteur franco-allemand n’est pas suffisant ».

S’inscrivent dans cette volonté d’échapper à la tutelle allemande le soutien de plus en plus prononcé à l’occupation de l’Afghanistan, par l’envoi de soldats français (annoncé à Londres comme le fait du prince) qui prendraient plus directement en charge la guerre coloniale dans ce pays dans le cadre de l’OTAN, ou encore le soutien marqué à Israël à l’occasion de la visite de Peres à Paris. Quant à savoir si ce rapprochement revendiqué avec Londres (et Washington) aura un quelconque avenir au-delà des gesticulations sarkozyennes, c’est une autre histoire.

En matière de défense des intérêts de l’impérialisme français, Sarkozy s’illustre aussi en Afrique (cf. la déclaration du Groupe sur l’intervention au Tchad reproduite dans ce numéro de CPS). Mais tout repose sur une seule chose : sa capacité à porter des coups sans cesse plus importants aux travailleurs en France. C’est ainsi qu’il faut comprendre cette autre déclaration de Sarkozy à Londres :

« Vous êtes devenus pour nous un modèle, une référence, et nous devons nous inspirer de ce que vous avez su faire, quelle que soit la couleur politique de vos gouvernements, ces vingt ou ces trente dernières années" (…) le Royaume-Uni a montré que dans l'économie globale, il existait une voie pour atteindre une croissance forte, le plein emploi, la solidarité. La France doit apprendre à regarder ce que ses voisins ont fait plus fort et avant elle ».


« C’est maintenant, dans les trois mois qui viennent, qu’il faut y aller. Maintenant ou jamais »
(Copé, président du groupe UMP à l’Assemblée nationale)


Cette déclaration de Copé émise le jour de la reprise des travaux parlementaires résume bien l’état d’esprit des classes dirigeantes : il y a pour elles urgence à porter le fer contre le prolétariat. Non pas que rien n’ait été fait, tant s’en faut, depuis l’arrivée de Sarkozy au pouvoir. Rappelons brièvement les victoires remportées par le gouvernement contre les travailleurs de la SNCF et de la RATP sur la question des régimes spéciaux, ou contre les étudiants sur la marche à la privatisation des universités (dont un exemple frais, tandis que les élus syndicaux dans les conseils d’administration votent les uns après les autres le passage au nouveau statut, est la création à Paris I d’un cursus « Conforama »). La loi sur la détaxation des heures supplémentaires a constitué un nouveau coup contre la durée légale du travail, une étape vers sa liquidation pure et simple entreprise par entreprise. On doit ajouter l’empilement des lois répressives, notamment la loi dont Sarkozy souhaitait carrément la rétroactivité et qui instaure la « détention préventive », dispositif sans précédent depuis Vichy.

 

Copé dit donc vrai, pour une fois, les mois qui viennent s’annoncent décisifs. Un certain nombre de projets de lois sont déjà sur les rails, comme celui sur la « modernisation économique » qui offrirait une nouvelle vague de cadeaux aux patrons découlant du rapport Attali, ou celui sur la « réforme du marché du travail » qui transpose l’accord scélérat signé en janvier par les dirigeants FO avec la caution de ceux de la CGT, accord qui instaure de nouveaux contrats précaires et autorise la « séparation à l’amiable », le licenciement express (cf. le précédent n° de CPS).

 

Mais à ce stade, ce n’est pas dans l’enceinte du parlement que l’essentiel des attaques prévues pour ce trimestre se nouent. C’est en particulier le cas pour la véritable vague d’assaut prévue contre les fonctionnaires. Ce numéro de CPS détaille ce qu’il en est de cette offensive, aussi faut-il ici souligner que d’ici trois mois doivent aboutir concomitamment le « livre blanc » de la fonction publique, un autre « livre blanc » sur le statut des enseignants, tandis que la réforme hospitalière avance  de pair avec la future mise en place des « agences régionales de santé » qui doivent servir de levier à la privatisation accélérée du système de santé, au démantèlement de l’hôpital public. De plus, de son côté, le gouvernement envisage de poursuivre encore plus loin dans la voie ouverte par les « franchises médicales », celle de la diminution des remboursements ou de l’augmentation des impôts type CSG et CRDS pour les salariés.

C’est aussi dans trois mois que devrait venir devant l’Assemblée le projet de loi sur la « mobilité » dans la fonction publique, pièce importante vers le démantèlement des garanties statutaires, qui prévoit même une clause de licenciement des fonctionnaires.

 

Une importance particulière doit aussi être accordée dans le calendrier gouvernemental à l’allongement de la durée de cotisation retraite à 41 annuités. Que même la Cfdt ait dit s’y opposer indique que pour le gouvernement, les choses ne sont pas entièrement acquises, sans parler de l’exigence mise sur la table par le Medef de relèvement de l’âge légal de départ en retraite de 60 à 61 ans. Ce n’est pas pour rien que le même Copé insistait dans son intervention sur « l’exigence de la concertation » qu’il liait indissolublement à celle des « réformes ».


 « le gouvernement a un besoin vital de poursuivre le dialogue social pour faire passer ses réformes » :
au lieu de préparer le combat contre lui, les dirigeants syndicaux répondent à son appel


Dans son édition du 21 mars, c’est dans les termes cités plus haut que le Figaro ponctue un article intitulé « pour Sarkozy, c’est le moment de réformer ». Et le journal de Serge Dassault de se féliciter :

« l’Elysée reste persuadé qu'il y a aussi un contexte favorable dans la mesure où la CGT a fait montre ces derniers mois d'une évolution notable vers le réformisme. De ce point de vue, l'Elysée conservera la ligne décidée l'année dernière, sous l'égide du conseiller de Nicolas Sarkozy, Raymond Soubie, du dialogue permanent avec les responsables syndicaux. »

 

A vrai dire, tout le début de l’année a été placé sous le signe du « dialogue social », depuis la conférence tenue fin décembre à l’Elysée sous l’emblème de « l’agenda 2008 », conférence rappelons-le lors de laquelle Sarkozy a clairement dit qu’il s’agissait de définir avec les directions syndicales « la voie la plus efficace et le calendrier le meilleur » pour faire passer sa politique. Début février, une conférence du même type s’est tenue, cette fois au sujet des questions du système de santé et de l’assurance-maladie. Mais le dispositif ne s’arrête pas là.

Ainsi dans la fonction publique, après une première vague de « dialogue », les « livres blancs » doivent procéder d’une nouvelle concertation avec les directions syndicales, tout comme la future « réforme hospitalière ». L’application de la « révision générale des politiques publiques » (RGPP), c’est-à-dire la restructuration drastique de l’administration, a donné à Fillon, dans une lettre du 19 mars aux préfets de Région, l’occasion d’en définir clairement les objectifs des concertations qu’il les charge d’organiser avec les organisations syndicales: « que les objectifs de ces réformes et leurs modalités soient comprises et acceptées ». On ne peut être plus clair : sans ces concertations, le gouvernement prendrait le risque que ces « réformes » soient … rejetées.

 

Alors qu’une certaine mobilisation lycéenne commence à poindre dans les établissements scolaires face aux suppressions de postes, alors que dans le primaire les professeurs rejettent les « réformes » des programmes et la modification de leur statut (cf.dans ce numéro), qu’au ministère de l’environnement et l’aménagement durable une manifestation centrale a largement rassemblé les agents du Medad contre la RGPP le 6 mars, de même au ministère de la Culture, la perspective de la grève générale de la fonction publique peut prendre corps, comme seul moyen d’obtenir le retrait des « réformes » Sarkozy qui pleuvent en ce secteur. En réunir les conditions exige à l’évidence d’intervenir aujourd’hui pour la rupture de ces « concertations » qui pavent la voie à la politique gouvernementale (voir les interventions militantes dans ce numéro), et que les dirigeants syndicaux assaisonnent de « journées d’action » à répétition, sinon de « manifestations nationales » sans revendications, comme celle que la direction FSU a d’ores et déjà convoquée pour le dimanche ( !) 18 mai.


Retraites, « Représentativité », une exigence centrale : la rupture de la concertation


Mais, bien entendu, la fonction publique n’est pas le seul secteur où le gouvernement et le Medef associent les appareils syndicaux pour parvenir à leurs fins de la manière la plus efficace, suivant la voie qui leur a permis de briser les régimes spéciaux. A commencer par la question de l’allongement de la durée de cotisation à 41 annuités pour une retraite à taux plein. Le 27 mars, ce sont en effet tous les dirigeants syndicaux qui ont défilé à la queue leu leu chez Xavier Bertrand. Après avoir déjà fourni leur collaboration aux travaux du C.O.R. – lequel a remis un rapport prônant l’allongement à 41 annuités – cela revient de leur part à se situer sur le terrain de l’allongement de la durée de cotisation, quelles que soient les protestations que par exemple  dirigeants FSU et FO émettent sur le terrain du « retour à 37,5 annuités ».  D’ailleurs l’appel conjoint des dirigeants CGT et FSU à manifester le 29 mars ne revendique-t-il pas de « véritables négociations » dans le cadre desquelles ces appareils se font fort de convaincre le gouvernement – sans rire – que « d’autres choix » existent? En d’autres termes, pas question pour eux d’engager le moindre combat contre le gouvernement, seul moyen d’empêcher l’allongement de la durée de cotisation.

 

Parallèlement, d’autres « négociations » ont été engagées à l’initiative du Medef, lesquelles ont une importance centrale : celles sur la représentativité, dont le terme est prévu pour le mois d’avril. Au fil des séances hebdomadaires, le patronat avance tranquillement ses pions et compte faire d’une pierre plusieurs coups. D’une part, le Medef escompte sous couvert de représentativité porter un coup aux organisations syndicales ouvrières en supprimant le monopole de candidatures dès le premier tour des élections professionnelles, ce qui lui permettrait de relancer les « syndicats »-maison partout où c’est possible. Dans le même temps, en proposant une réforme du financement syndical, il s’en prendrait à la loi de 1884 qui empêcher de facto à l’état bourgeois de s’immiscer dans les comptes des organisations syndicales et de contrôler leur budget.

C’est dans ce contexte qu’est intervenue l’affaire de la caisse noire de l’UIMM – au sujet de laquelle personne ne peut croire Parisot et les autres dirigeants du Medef quand ils affirment angéliquement n’en avoir jamais rien su. En toile de fond de l’affrontement ouvert et venimeux entre les instances de l’UIMM et celles du Medef se manifestent les mutations en cours dans le patronat français. Rappelons que Parisot, avait été la première présidente du patronat à être élue contre l’avis de l’UIMM (Rocard, député européen du PS, lui a apporté un soutien tonitruant).

Mais le scandale des millions utilisés par Gauthier-Sauvagnac (notamment pour corrompre directement des dirigeants syndicaux - « fluidifier les relations sociales », dixit)  est intervenu opportunément pour contraindre l’UIMM à remettre à plat son mode de financement, lui aussi régi par la loi de 1884.  Par effet de levier, la caisse noire de l’UIMM devrait ainsi être renvoyée comme un boomerang vers les appareils syndicaux pour les amener à livrer leurs comptes à l’Etat. A quoi il faut ajouter que le fait que les mêmes appareils syndicaux vivent plus que largement des subventions que l’appareil d’Etat leur octroie directement et indirectement les met, de toute façon, dans une situation de dépendance totale envers la main qui les nourrit.

 

Là ne s’arrêtent pas les ambitions patronales dans les négociations sur la « représentativité ». L’instauration du principe de « l’accord majoritaire » est une étape pour arriver à bouleverser la hiérarchie des normes sociales, en clair, à permettre à un accord « majoritaire » d’entreprise de déroger à l’essentiel du droit du travail, aux conventions collectives et accords de branche. Dans la version intermédiaire du projet d’accord proposé par le Medef dans ces « négociations », les têtes de chapitres suivantes figurent dans la deuxième partie du texte, sans être encore développées, mais leurs intitulés sont assez clairs. Il s’agit en effet de redéfinir « le mode de conclusion et la validation des accords collectifs » (point 2 du texte) ainsi que « l’articulation des différents niveaux d’élaboration des normes sociales » (point 3).

On s’en souvient, et le précédent numéro de CPS y était revenu, Sarkozy a annoncé en début d’année la « mort des 35 heures » avant d’infléchir son discours face aux réactions verbales unanimes des appareils syndicaux, du PS et du PCF. C’est le but du patronat dans ces négociations que d’y parvenir, en basculant vers la définition, entreprise par entreprise, de la durée du travail.

 

Il est incontestable que le précédent accord sur la « modernisation du marché du travail » est un point d’appui sérieux pour le patronat. D’autant que la signature rapide de FO – appuyée sur les satisfecit décernés par la CGT aux « négociateurs » - n’a pas été remise en question par la réunion de sa direction élargie, la résolution du CCN ne recueillant qu’un seul contre et 4 abstentions. Il faut noter à ce sujet que le PT au sein de FO, en se contentant de « regretter » la signature de l’accord, a fait une nouvelle fois le jeu de la direction confédérale. Mentionnons par exemple le fait que Patrick Hébert ait rejeté une motion présentée à l’UD Loire-Atlantique pour qu’il aille au CCN avec le mandat du retrait de la signature de FO. La position exprimée par exemple par le syndicat des Métaux de la Loire (cf. notre précédent numéro) ou syndicat des territoriaux de Brest (« le Bureau du syndicat, considérant que par sa signature J.C.M. commettait sa deuxième traîtrise après celle de l'oubli de la revendication FO sur les "37,5 pour tous", a estimé à l'unanimité qu'au contraire il appartenait à Jean-Claude Mailly de démissionner de son poste de Secrétaire Général de la Confédération Cgt-FO. ») sont restées isolées. A aussi joué dans cet isolement la reprise du partage du travail entre les appareils syndicaux par le PCF, aligné sur la position de la direction confédérale CGT, et le PS, soutenant les signataires, au point que ce dernier ne compte pas s’y opposer lors de son passage au parlement.


Après les municipales : le PS donne son feu vert au gouvernement pour qu’il poursuive sa politique


Le rôle du PS et du PCF, qui ont la responsabilité particulière d’ouvrir, ou en l’espèce, de fermer, toute alternative à la poursuite de la politique du gouvernement Sarkozy-Fillon, est apparu en pleine lumière à l’occasion des municipales.

 

Ces élections ont été sur le plan électoral une défaite pour l’UMP. L’analyse des résultats montre que celle-ci est d’abord due à une moindre mobilisation de son propre électorat, qui s’est largement abstenu, notamment une fraction de l’électorat du FN gagné par Sarkozy qui ne s’est pas déplacé. Les raisons de cette abstention résident bien entendu dans l’aggravation de la situation économique, mais aussi dans certains aspects de la politique du gouvernement. Ainsi de nombreux élus (ou battus) de l’UMP ont-ils critiqué la reprise à son compte par Sarkozy du rapport Attali, lequel, véritable bréviaire de la déréglementation tout azimut, prônait notamment d’exposer à la concurrence sans limite certains secteurs comme les taxis, les pharmaciens, mais aussi les commerçants, bref de larges portions de l’électorat de l’UMP. Enfin, Sarkozy lui-même, surexposé par le fait qu’il pousse à l’extrême les traits bonapartistes de la 5ème République, a fait « pschit » aux yeux de ceux qui l’ont adulé, critique reprise vertement jusque dans les colonnes du New York Times (autant pour « Sarko l’américain »), lequel fustigeait ses «bouffonneries médiatisées et peu présidentielles» !

 

Mais cette défaite électorale n’a pas été une défaite politique affaiblissant le gouvernement. Comment aurait-il pu en être autrement vu l’orientation développé parle PS et le PCF ? D’une part, ceux-ci se sont situés sur un terrain « local », déclinant – comme les listes des partis bourgeois – les intitulés creux du genre « votre ville pour tous », « votre ville autrement », « votre ville avec vous », ad nauseam. De l’autre, la confusion politique engendrée par l’alliance avec les formations bourgeoises s’est accrue avec une véritable frénésie d’alliances avec le Modem (y compris, par exemple, à Lille où Martine Aubry n’en avait nul besoin pour être élue, mais aussi de la part du PCF comme à Aubagne). Il faut souligner que S.Royal a été en pointe de cette orientation réactionnaire au sein du PS.

Or, le dit Modem appelant à voter UMP dans de nombreux endroits, faisant ici liste commune avec l’UMP, là avec le PS et le PCF, ces alliances signifient ni plus ni moins une volonté des dirigeants du PS d’aller plus loin encore dans la décomposition de ce parti, sans rivage à droite. Par ailleurs, cette alliance ne lui a rien apporté (comme l’exemple de Marseille l’a démontré) – elle a même plutôt participé à nourrir les relatifs bons résultats de la LCR.

Au passage, les accords PS-Modem ont comme conséquence cocasse d’entraîner le départ de LO des listes d’alliances ainsi mises sur pied entre les deux tours. Mais l’essentiel est que LO avait choisi de figurer dès le premier tour sur les listes d’union de la gauche partout où c’était possible, s’engageant même à prendre en charge leur politique (parle vote du budget). Elle était donc d’emblée sur le terrain de l’alliance avec les formations bourgeoises type radicaux ou chevènementistes, et tout particulièrement des Verts, dont l’élection de Voynet à la mairie de Montreuil contre le sortant apparenté PCF s’est effectuée avec le soutien d’une partie du PS mais surtout de l’UMP, ce qui éclaire leur nature. Bref, la confusion politique propagée par le PS et le PCF s’est encore accrue dans ces élections – et l’abstention ouvrière et populaire importante en est une expression.

Au sujet du PCF, les cris de victoire lancés par M-G.Buffet sont ridicules : le PCF a encore reculé dans ces élections, perdant nombre de bastions (et dirigeant au total moins de villes de plus de 3 500 habitants qu’en 2001), et surtout le puissant conseil général du 93, raflé par les amis de Laurent Fabius.

 

Et le soir même des élections, il ne fallait pas 5 minutes à François Hollande pour affirmer que ces élections « n’étaient pas le troisième tour de la présidentielle », puis qu’il demandait au gouvernement un « remaniement de sa politique » (sic !). Quant au PCF, il dit attendre du gouvernement qu’il « entende les électeurs ». Bref, pour ces grands « démocrates », la « démocratie » c’est de voter une fois tous les cinq ans et de subir la politique du capital le reste du temps !


Préparer l’affrontement avec le gouvernement Sarkozy-Fillon


Bien qu’appuyé sur le soutien du PS, du PCF, et celui des appareils des directions syndicales ouvrières, enseignantes ou étudiantes, le gouvernement Sarkozy-Fillon n’a pas la certitude que les mois décisifs qui viennent tourneront à son avantage. Plusieurs grèves, en particulier pour l’augmentation des salaires, question qui prend de plus en plus à la gorge le prolétariat, sont venues en témoigner – à l’Oréal, les dirigeants syndicaux interviewés dans Le Monde signifiaient même : « nous avons été débordés ». A l’heure où ces lignes sont écrites, ce sont les lycéens qui cherchent à engager le combat contre les suppressions de postes – symptôme il est vrai du fait que les enseignants sont eux, entravés dans leur refus de ces suppressions par la politique des directions syndicales.

 

La question posée dans le fond de l’affaire est la suivante : tous les secteurs du prolétariat ont connu ces dernières années des défaites, produites par la politique des dirigeants syndicaux. Parviendront-ils à en tirer les leçons pour les surmonter ? Leur volonté d’empêcher le gouvernement et le patronat de frapper à coups redoublés se cristallisera-t-elle sous la forme de mouvements balayant les obstacles créés par les appareils syndicaux ?

En ce sens, il faut souligner qu’à l’usine Dunlop, les ouvriers ont rejeté la signature par les délégués CGT (et FO) d’un accord pourri de flexibilité, accord rejeté en octobre dans un référendum. Les instances CGT ont dû intervenir et … désavouer les délégués signataires !

 

L’intervention des militants révolutionnaires doit en tout cas s’efforcer d’ouvrir cette voie, celle de la rupture des « concertations » en tout genre pour ouvrir la voie au combat d’ensemble, dans le front unique des organisations du mouvement ouvrier, contre le gouvernement Sarkozy-Fillon et sa politique. Car telle est la leçon politique essentielle des défaites du passé.

Il est clair qu’un élément peut bouleverser toute la situation politique : l’éclatement violent de la crise financière, que de plus en plus de Cassandre prédisent dans les rangs des économistes et politiques bourgeois. Là non plus, rien n’est écrit : cela pourrait entraîner aussi bien un certain abattement qu’une effervescence politique grandissante, la remise en cause du mode de production capitaliste lui-même revenant au premier plan. Comme le rappelle le  programme de transition de la 4ème Internationale :

 « L'orientation des masses est déterminée, d'une part, par les conditions objectives du capitalisme pourrissant; d'autre part, par la politique de trahison des vieilles organisations ouvrières. De ces deux facteurs, le facteur décisif est, bien entendu, le premier : les lois de l'histoire sont plus puissantes que les appareils bureaucratiques. »

 

Dans cette situation, il est encore plus impératif de nourrir politiquement les mouvements éventuels de résistance à la politique du gouvernement et à celle des appareils syndicaux, en les inscrivant dans la perspective du combat pour le socialisme, pour l’appropriation collective des moyens de production et d’échange, afin d’organiser la production en fonction des besoins des masses et non plus de la loi du profit qui entraîne l’humanité vers de nouvelles catastrophes. Pour cela, il est indispensable que se regroupent, dans le mouvement qui les dressera contre la politique du gouvernement de Sarkozy, laquelle découle entièrement des exigences du mode de production capitaliste pourrissant, les travailleurs, les jeunes les plus conscients, sur l’axe de la prise du pouvoir par un gouvernement ouvrier, révolutionnaire, et donc pour la construction de l’instrument indispensable pour cet objectif, le parti ouvrier révolutionnaire.


Le 28 mars 2008

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