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Article paru dans CPS n°28 ancienne série, juin 1989

VIVE LE PROLÉTARIAT, LA POPULATION LABORIEUSE, LES ÉTUDIANTS DE CHINE.
CONTRE LA BUREAUCRATIE CHINOISE
RUISSELANTE DU SANG DES MASSES POPULAIRES.

VIVE LE SOCIALISME

1ÈRE PARTIE :
LE VÉRITABLE VISAGE DE LA BUREAUCRATIE

Vers la deuxième partie : les réformes économiques

Vers la troisième partie : bref rappel de l'histoire de la Chine


DANS LA TRADITION DES BUREAUCRATIES PARASITAIRES
ET CONTRE-RÉVOLUTIONNAIRES

La clique de la bureaucrate chinoise actuellement au pouvoir à Pékin, les Deng Xiaoping, Li Peng, Tan Shankung et autres, les généraux qui leur sont liés, veulent noyer dans le sang le puissant mouvement de masse qui remet en cause le pouvoir de la bureaucratie parasitaire, corrompue et contre-révolutionnaire
Ils sont totalement dans la tradition des bureaucraties parasitaires d’URSS, d’Europe de l’est et d’ailleurs qui, depuis Staline, ont assassiné par millions, ouvriers, paysans, jeunes, révolutionnaires.
A ce jour, à Pékin les morts se comptent par milliers et par milliers, les blessés par dizaines de milliers. En province également la répression fait rage. Ainsi àChangdhu, capitale de la province la plus peuplée de Chine, le Sichnan, il y a plus de 300 morts et des milliers de blessés.
Cyniquement les dirigeants des bureaucraties cubaine et est-allemande approuvent la répression et ceux de l’URSS la soutiennent plus discrètement.
A Canton. Shanghai, Harbin, Tianjnin, Nankin, Wuhan, Xian, Changsha, etc. manifestations et grèves contre la répression se succèdent.
Tous les ouvriers, les travailleurs des villes et des campagnes, les jeunes de Chine et du monde entier sont solidaires des étudiants et de la population laborieuse de Pékin.


LE CONTINGENT ET LE NÉCESSAIRE

Le 15 avril Hu Yaobang mourait Nommé Secrétaire général du Parti Communiste chinois, il avait été destitué de ce poste au début de l’année 1987. Le sommet, alors dominant, de la bureaucratie chinoise l’accusait d’être responsable d’avoir laissé, se dérouler les manifestations étudiantes de décembre 1986 et de janvier 1987. Il avait été également accusé, d’avoir pratiqué une politique beaucoup trop souple vis à vis du peuple tibétain qui n’accepte pas la domination chinoise. En fait, c’était un vieux bureaucrate réactionnaire. Tout son passé en témoigne. Vétéran de la «longue marche», il avait été «épuré» en 1966 au moment de la «révolution culturelle».
Il avait refait surface alors que celle-ci était totalement liquidée et que son chef de file, Deng Xiaoping, récupérait, après la mort de Chou Enlai et de Mao Zédong, le pouvoir. Il était de l’équipe dirigeante qui, à partir de 1978, a donné toute leur ampleur aux «réformes économiques» déjà engagées. En 1980 il avait succédé à Hua Guafeng comme Secrétaire général du PCC, Hua Guafeng ayant lui-même succédé à Mao Zédong à la mort de ce dernier.
Ironie de l’histoire : la mort et l’enterrement de Hu Yaobang ont cristallisé la nouvelle et gigantesque mobilisation de masse qui vient d’avoir lieu en Chine, mobilisation qui, certainement, est loin d’être terminée. Mais le fait qu’il ait été éliminé du pouvoir par ses pairs sous l’accusation de ne pas avoir maté, comme les sommets dirigeants le voulaient, le mouvement étudiant de décembre 1986 et de janvier 1987, lui a donné une certaine «aura». Ce fut l’occasion que les étudiants, et à leur suite d’immenses masses, ont utilisée pour manifester et exprimer leur rejet du gouvernement et des sommets dirigeants de la bureaucratie chinoise. La mort et l’enterrement de Hu Yaobang n’ont été que le contingent qui a déclenché le nécessaire : la gigantesque mobilisation de masse laquelle montre la puissance des charges sociales et politiques explosives que la gestion par la bureaucratie de la société chinoise a accumulées.


DES MANIFESTATIONS MONSTRES

Les derniers événements sont connus.
Du 17 au 20 avril : manifestations de milliers d’étudiants à la mémoire de Hu Yaobang, ancien Secrétaire du PC chinois. La place Tian Anmen est transformée en forum de la «contestation».
21   avril : les manifestants tentent, pour la première fois depuis la fondation du régime en 1949, d’envahir le Palais du Peuple («parlement») situé sur la place Tian Anmen.
22  avril : funérailles de Hu Yaobang : malgré l’interdiction de manifester, des milliers d’étudiants restent sur la place Tian Anmen. L’agitation s’étend dans tout le pays.
24 avril : les étudiants de l’Université de Beida (Pékin) entament un boycott des cours.
27 avril : passant outre la mise en garde et à l’interdiction de manifester, les étudiants rassemblent sur la place Tian Anmen un demi-million de personnes.
5 mai : le Secrétaire général du PC chinois, Zhao Ziyang s’engage en faveur du dialogue, reprise des cours dans certaines Universités de Pékin.
13 mai : début de la grève de la faim d’un millier d’étudiants sur la place Tian Anmen pour «l’ouverture du dialogue sur la démocratisation».
16  mai : Zhao Ziyang lance aux quelques 3000 grévistes de la faim un appel à mettre fin à leur mouvement
17  mai : en dépit de l’appel au calme du chef du PC chinois, plus d’un million de personnes envahissent le centre de Pékin. La police reste invisible. Le mouvement gagne une vingtaine de ville de Chine. Des manifestations monstres de Chinois de Hong Kong, du Japon, etc...
18  mai : à Pékin dans la matinée, les chefs du parti et du gouvernement se rendent au chevet de plusieurs grévistes de la faim hospitalisés. Ils affirment leur volonté de dialogue et de réformes. Les étudiants demandent que Li Peng (premier ministre) et Zhao Ziyang se rendent sur la place Tian Anmen, qu’ils y «demandent le pardon du peuple chinois». Nouvelle manifestation de plus d’un million de personnes à Pékin (d’après l’AFP - «Libération» des 20 et 21 mai 1989).
19 mai : Zhao Ziyang et Li Peng sur la place Tian Anmen. Dans la soirée Li Peng annonce la loi martiale. La population bloque les camions militaires.
21 mai : plus d’un million de pékinois coupent l’accès au centre de la ville. Cas de fraternisation entre manifestants et soldats.
23 mai : nouvel afflux de manifestants place Tian Anmen et dans diverses villes au cri de «Li Peng démission». Dans la soirée encore plus d’un million de manifestants.


LA LOI MARTIALE INAPPLIQUÉE

La proclamation de la loi martiale, sans que le gouvernement de Li Peng soit en mesure de l’appliquer, semble se retourner contre ses initiateurs. Elle est un facteur supplémentaire de mobilisation des masses et de radicalisation du mouvement. Manifestement la hiérarchie militaire est divisée et dans son ensemble réticente à l’application de la loi martiale. Au sommet de la bureaucratie chinoise, comme à ses différents niveaux, c’est la confusion, l’impuissance et la division. Li Peng et Deng Xiaoping (qui réapparaît) semblent avoir réussi à écarter du pouvoir le Secrétaire général du PCC Zhao Ziyang nommé à ce poste à la suite de l’éviction de Hu Yaobang en janvier 1987. A son tour il est accusé de faiblesse et de libéralisme. Mais l’échec de la loi martiale remet tout en question.
Or, voilà que le 25 mai, sans pour autant appliquer la loi martiale, les chefs des trois grands départements de l’armée accordent leur soutien à Li Peng et à Deng Xiaoping. Pour la première fois depuis la proclamation de la loi martiale Li Peng apparaît à la télévision. La rumeur se répand que Zhao Ziyang et les dirigeants de la bureaucratie qui le soutenaient ont été arrêtés. Le mouvement semble s’essouffler. Progressivement les étudiants qui faisaient la grève de la faim y mettent fin. Les étudiants de Pékin quittent plus ou moins la place Tian Anmen. Les étudiants venus de province continuent d’y stationner au moins pour un temps. Des appels d’étudiants, se donnant comme les dirigeants du mouvement, se prononcent pour mettre fin à la grève de la faim et à l’occupation de la place Tian Anmen. Les étudiants de province repartent peu à peu. La place se vide en même temps que la vie à Pékin redevient normale. Pourtant, le 29 mai, les étudiants des Beaux-Arts dressent sur cette place une statue de la liberté réplique de celle érigée à l’entrée du port de New York. A cette occasion une nouvelle et puissante manifestation a lieu à Pékin. Ensuite le mouvement semble se résorber au moins dans ses expressions publiques.
Le 30 mai, les premières arrestations sont annoncées. Quelques étudiants considérés comme des «leaders» et trois ouvriers qui auraient constitué un syndicat illégal, plus 11 motards qui auraient, aux premiers jours de la loi martiale, sillonné les rues de Pékin pour fournir aux étudiants et aux manifestants des informations sur les positions de l’année. En même temps que des signes indiquent qu’au sommet de la bureaucratie l’instabilité persiste. L’agence Chine Nouvelle cite un discours de Peng Zhen, ancien président du «parlement» qu’il aurait prononcé le 26 mai : «Il ne faut pas juger hâtivement mais sur les faits» aurait-il dit. Il aurait ajouté en attaquant Deng Xiaoping et Peng Zhen : «que le droit doit l’emporter sur l’absolutisme personnel» et que surtout : «absolument personne n’est au-dessus des lois».


LA BUREAUCRATIE DIVISÉE ET EN DÉCOMPOSITION

La bureaucratie chinoise est non seulement divisée, mais elle est en pleine décomposition. Sous la direction de Deng Xiaoping depuis 1978, la Chine a été engagée dans un cours économique pro-capitaliste, les «quatre modernisations» : celles de l’industrie, de l’agriculture, de l’armée et des sciences techniques prônées par Chou Enlai dès 1975 et réaffirmées au Xle congrès du PCC en août 1977. Ce cours a multiplié la corruption de la bureaucratie chinoise, prévaricatrice de la base au sommet. Il a renforcé les forces centrifuges, chaque petit potentat de province s’efforce d’échapper le plus possible à sa subordination au pouvoir central. En fait de «modernisation de l’armée», ce cours s’est développé largement à son détriment Ses effectifs ont été réduits de quatre à trois millions. Ses représentants ont été évincés du bureau politique. Le budget militaire a été réduit
Les deux vieux maréchaux du temps de la «longue marche», Nie Rougzhen et Xu Xiangqian, ainsi que sept anciens chefs de l’armée, auraient écrit le 20 mai à Deng Xiaoping : «Nous exigeons que l’armée ne réprime, ni n’affronte le peuple... afin d’éviter que la situation ne s’aggrave, elle ne doit pas rester dans Pékin». Le surlendemain, les troupes bloquées aux abords dé la Capitale se retiraient dans leur camp. Le communiqué du Commandant de la loi martiale datant du 21 mai affirme le soutien des militaires «aux demandes de la population, lutte Contre la spéculation, contre la corruption, démocratisation socialiste et respect de la légalité». Il qualifie même le mouvement étudiant de «patriotique». La presse est remplie d’articles dans lesquels des officiers affirment qu’ « il ne saurait être question d’ouvrir le feu sur les étudiants» ou « de réprimer le peuple». D’autres articles exaltent les services rendus par la troupe à la population (d’après «Libération» du 30 mai)


LE COUP DE POKER SANGLANT

Dans la nuit du 2 au 3 juin : grande manœuvre des bureaucrates au pouvoir. Ils font traverser Pékin par des milliers de soldats qui sont à pieds et sans armes. Leur but ? Faire éclater des incidents entre les soldats et la population ; faire en sorte que parmi les soldats il y ait des «victimes». Dans la nuit du 3 au 4 juin, c’est le coup de poker sanglant. Les blindés et les soldats du 27e corps d’armée sont lancés sur Pékin et la place Tian Anmen. C’est le massacre. Les étudiants et la population résistent, sans arme, héroïquement.
Ce recours au massacre est une fuite en avant. La clique au pouvoir est isolée. Les loups se terrent dans leur tanière. Les masses immenses rejettent cette clique. La bureaucratie chinoise pourrie jusqu’à la moelle se décompose. Les appareils militaires de certains corps d’armée s’opposeraient à l’application de la loi martiale. Que se passe-t-il dans les profondeurs du pays, dans les usines, dans les universités ? A tout le moins une situation d’anarchie est prévisible. Encore bien même les Deng Xiaoping, Li Peng, Yan Shangkung et autres parviendraient-ils à se cramponner au pouvoir, quelle serait leur emprise sur une Chine ingouvernable où se conjugueraient crises économique, sociale et politique ?


LES IMPÉRIALISMES JOUENT... LA BUREAUCRATIE

Les serments et trémolos «démocratiques» des gouvernements impérialistes ne doivent pas tromper : la répression sanglante joue à leur avantage. Ils appellent communisme son contraire : les bureaucraties parasitaires, pourries, corrompues et contre-révolutionnaires. Ils estiment qu’ils tireront les marrons du feu. Au cas où la répression sanglante échouerait, ils espèrent que d’autres bureaucrates, «les libéraux», succéderaient à la clique actuellement au pouvoir, qui donneraient un nouvel élan aux «réformes économiques» pro-bourgeoises et bourgeoises, à la constitution d’une néo-bourgeoisie chinoise et qui ouvriraient totalement les portes de la Chine à la pénétration impérialiste.
Les gouvernements impérialistes savent que si la clique actuellement au pouvoir s’y maintient elle devra faire des concessions nouvelles à la restauration capitaliste et à la pénétration impérialiste pour tenter de sortir de l’impasse et lutter contre les masses.

Vers la deuxième partie

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