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"On ne peut aller de l'avant si l'on craint
d'aller au socialisme" (Lénine) |
CERCLE
pour la construction du Parti et de l'Internationale ouvriers
révolutionnaires Supplément
à CPS n°15 - 6 mars 2004 |
Lors des élections régionales et cantonales
et après, combattre:
* Pour la rupture des organisations du
mouvement ouvrier (partis, syndicats)
avec le gouvernement UMP Chirac-Raffarin, le Medef , la bourgeoisie
* Pour un front uni CGT - FO - FSU - PS - PCF
contre le gouvernement et sa politique
Alors
que vont avoir lieu les seules échéances électorales prévues avant 2007, Chirac
et Seillière ont planifié une nouvelle phase d'attaques réactionnaires d'ici
l'été.
Dès
avril, l'Assemblée nationale UMP est saisie d'un projet de loi sur
« l'autonomie ». Celui-ci prévoit de voler une journée de travail à
tous les salariés (le lundi de Pentecôte)
au profit des patrons, dont une partie reversée à une caisse étrangère à la
Sécurité sociale et décentralisée.
C'est
un premier pas dans l'application de la contre-réforme de l'assurance-maladie
annoncée pour l'été, que le rapport Fragonard qui lui sert de base résume
ainsi: faire cotiser plus les travailleurs pour être moins et moins bien
remboursés, détruire les caisses de sécurité sociale et parallèlement
démanteler le système d'hospitalisation public. Le tout au nom d'un déficit
largement causé par les dettes cumulées envers le régime général de l'Etat et
du patronat (qui bénéficie annuellement de 20 milliards d'exonérations de
charges).
Toujours
pour juillet, Chirac a annoncé une loi « pour l'emploi », qu'il
serait plus juste de nommer loi « pour le patronat » puisqu'elle a
pour but de généraliser les CDD de longue durée, d'étrangler les pouvoirs des
délégués du personnel notamment en matière de licenciements, de
« nettoyer » par ordonnances le code du travail, ainsi que de balayer
le régime actuel d'assurance-chômage.
Tout
cela est préparé alors que pleuvent les licenciements, que les chômeurs sont
exclus par centaines de milliers de toute indemnité, que les salaires sont
comprimés, alors que les coupes budgétaires frappent la fonction publique, et
que les restaurateurs et patrons se voient offrir de nouveaux milliards de
cadeaux fiscaux. Enfin, le parlement achève l'examen de l'acte II de la
décentralisation qui supprime des dizaines de milliers de postes dans la
fonction publique d'Etat et fait des Régions et Départements des instruments
directs de destruction de la formation, de la Santé, ainsi que de formidables
vaches à lait pour les capitalistes (tout en faisant exploser la fiscalité
locale).
Alors,
et notamment à l'occasion des élections, travailleurs, jeunes se posent à
nouveau la question: comment en finir avec cette politique, comment défaire ce
gouvernement?
Les
manoeuvres préparatoires à cette nouvelle vague d'attaque sont déjà engagées.
Et quelles sont-elles? D'abord le ralliement au rapport Fragonard comme
« diagnostic partagé » des
dirigeants CGT et FO ainsi que du PS. Sur la base de cette félonie le
gouvernement et son ministre de la canicule ont tenu un sommet débouchant sur
la mise en place de huit groupes de travail chargé de paver la voie à cette
contre-réforme - auxquels participent les dirigeants confédéraux.
De
son côté, Fillon chargé trois « groupes de travail » incluant les
directions syndicales de préparer la future loi (dite) pour l'emploi en
parallèle avec les négociations Medef/syndicats sur les restructurations. Les
dirigeants syndicaux, et avec eux le PS et le PCF se préparent ainsi à
« travailler » aussi loin qu'ils le pourront avec le gouvernement, à
brader toute revendication ouvrière au nom des « (contre) réformes
nécessaires ».
Il
n'y a qu'à constater leur passivité criminelle face au projet de hold-up de la
journée du lundi de Pentecôte, dont ils n'exigent même pas à ce jour le
retrait, sans parler de préparer dès maintenant une manifestation unie à
l'Assemblée nationale pour son retrait!
Les
travailleurs n'ont pas oublié où a mené au printemps 2003 pour les retraites la
politique des sommets syndicaux de concertation, de « dialogue
social » avec Chirac-Raffarin, saupoudrée de journées d'actions (même
« reconductibles »): à une dure défaite.
Ils
peuvent mesurer qu'il faudra, pour défendre l'assurance-maladie, les acquis
ouvriers, infliger une défaite majeure au gouvernement, et pour cela réussir
cette fois-ci à imposer aux dirigeants syndicaux, et dans le mouvement au PS et
au PCF, qu'ils combattent, ensemble, le gouvernement UMP, et donc qu'ils
cessent de collaborer avec lui et le Medef.
Une
seule conclusion: pour battre le gouvernement UMP de Chirac, exiger des
organisations qui parlent au nom des travailleurs (directions syndicales, PS
PCF) la rupture avec le gouvernement, avec la bourgeoisie.
Voter
pour la rupture des organisations syndicales ouvrières, du PS et du PCF avec le
gouvernement, voter pour le front unique de ces organisations contre le
gouvernement, c'est voter quand c'est possible: au premier tour pour le
candidat du parti ou de l'organisation du mouvement ouvrier de son choix (PS,
PCF, LCR/LO voire PT), et au second tour pour le candidat de ces formations
resté en lice face au représentant des partis bourgeois.
Mais
si ce sera possible dans nombre de cantons, il en ira tout autrement dans les élections
régionales, politiquement les plus importantes. Pour ces élections, les listes
constituées par le PS et le PCF se placent sous le signe de l'alliance avec des
formations de nature bourgeoise, résidus du radicalisme, épaves du
chevènementisme, Verts,... qui y matérialisent que le PS et le PCF poursuivent
la politique de la « gauche plurielle », politique au service des
capitalistes qui les a amené à plébisciter Chirac le 5 mai 2002.
Ces
listes se situent donc contre l'exigence de la rupture avec le gouvernement Ump
et la bourgeoisie, ne permettent pas au prolétariat, aux travailleurs salariés,
d'exister pour leur propre compte dans les élections.
Le
programme de ces listes est à l'unisson: il ne peut pas susciter l'adhésion des
ouvriers, des employés, etc. même si bien des travailleurs voteront malgré tout
pour ces listes contre les candidats UMP, UDF ou FN.
Quant
aux listes LO-LCR, elles sont opposées au combat pour imposer aux directions
des centrales syndicales qu'elles rompent avec le gouvernement UMP et le
combattent, tout comme elles se refusent à opposer au gouvernement
Chirac-Raffarin le front uni de l'ensemble des organisations du mouvement
ouvrier. Même pour les cantonales où cela est pourtant possible, elles
n'appellent pas à voter au second tour pour les candidats PS ou PCF contre les
candidats des partis bourgeois. LO et LCR prétendent combattre pour
« programme d'urgence ». Mais comment mettre en oeuvre un tel
programme sans d'abord chasser le gouvernement Chirac-Raffarin, et donc militer
pour dresser contre lui le front uni des organisations du mouvement ouvrier?
Aussi,
pour les régionales, même si des travailleurs, jeunes, militants, chercheront à
émettre un vote de classe en votant LCR-LO, voter contre le gouvernement
Chirac-Raffarin et pour la rupture des partis et syndicats du mouvement ouvrier
avec lui, c'est rayer, sur les listes
du PS et/ou du PCF, les candidats membres des formations bourgeoises. Ce vote
aura comme signification claire à l'adresse du PS et du PCF, mais aussi des
sommets syndicaux qui leurs sont liés:
Assez
de la collaboration avec le gouvernement, le Medef! Front unique pour combattre
le gouvernement UMP et sa politique!
Il
s'inscrit dans la perspective d'un autre gouvernement, un gouvernement issu de
ce front uni des seules organisations du mouvement ouvrier.
La politique capable de mettre fin aux maux qui
accablent la masse de la population existe.
Un gouvernement cherchant vraiment à garantir le
droit aux soins le pourrait, en mettant immédiatement fin aux milliards
d'exonérations de charges patronales, en plaçant les caisses de Sécurité
Sociale sous le contrôle des seules organisations syndicales (abrogeant le plan
Juppé de 1996, la CSG, ...).
Contre le chômage, la précarité, non content
d'abroger le RMA et les mesures excluant des centaines de milliers de chômeurs
de l'Unedic, il interdirait les licenciements, le travail précaire, et
abrogerait les mesures de flexibilité et annualisation prises depuis 1993. Il
rétablirait les 37,5 annuités pour une retraite à taux plein, abrogeant les
mesures Balladur-Fillon, organiserait le rattrapage du pouvoir d'achat perdu
depuis vingt ans et indexerait les salaires sur l'inflation.
Il annulerait l'arsenal répressif pris ces dernières
années (lois Vaillant, Sarkozy, Perben), garantissant aux travailleurs immigrés
les pleins droits de citoyenneté.
Il
annulerait les privatisations engagées, reviendrait sur les mesures
successives de destruction de l'enseignement public, procéderait aux embauches
massives de fonctionnaires qui sont
nécessaires dans tous les secteurs .
Pour s'en donner les moyens, il dénoncerait la dette
publique qui ne sert qu'à engraisser les fonds de pension et les grands groupes
financiers.
Bien entendu, de telles mesures d'urgence exigent
pour être prises d'affronter les grands groupes capitalistes et leur Etat, de
rompre avec l'Union Européenne, de renverser la Cinquième République.
Au pouvoir, un gouvernement révolutionnaire
s'engagerait résolument vers l'expropriation des grands groupes capitalistes, à
commencer par les groupes bancaires qui engraissent les capitalistes et
étranglent les familles modestes, organiserait la production, la construction
de logements, en fonction des besoins des masses, sous le contrôle des
travailleurs eux-mêmes. Pour faire valoir cette politique rompant avec la
logique destructrice du Capital, allant
vers le socialisme, il faut s'organiser.
Et pour commencer, lors des élections et ensuite,
militer pour mettre le gouvernement Chirac-Raffarin hors d'état de nuire, pour
imposer aux organisations ouvrières (partis, syndicats) qu'elles rompent avec
lui et réalisent le front unique pour le combattre et le vaincre.
C'est ce pour quoi milite le Cercle pour la
construction du Parti ouvrier révolutionnaire, de l'internationale ouvrière
révolutionnaire.