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Déclaration du Groupe pour la construction du Parti ouvrier révolutionnaire,
de l’internationale ouvrière révolutionnaire

Le capitalisme en faillite entraîne le monde au bord du gouffre :
on ne peut aller de l’avant si l’on craint d’aller au socialisme

Le congrès américain vient de voter le plan Bush-Obama de 700 milliards de dollars d’aide aux banques, un hold-up sans précédent dans l’histoire, qui viennent s’ajouter aux 300 milliards déjà dépensés pour… nationaliser banques et assurances en faillite. 1 000 milliards pour le capital financier, pour les banqueroutiers, tandis que des millions de travailleurs américains victimes de l’escroquerie du surendettement sont expulsés de leurs logements, licenciés.

En France, Sarkozy affirmait que « les caisses sont vides » : il trouve en quelques jours près de 30 milliards d’euros ! Il a annoncé un véritable détournement de fonds au compte du patronat à hauteur de 20 milliards de soi-disant « excédents » de l’épargne populaire destinée au logement social, alors que travailleurs et jeunes souffrent pour se loger. Il dépense 5 milliards pour racheter aux promoteurs immobiliers leurs chantiers en panne. Il injecte 3 milliards pour sauver Dexia d’une faillite imminente. Pour les travailleurs, Sarkozy a annoncé à Toulon une nouvelle «accélération des réformes »: la casse du système de santé public, de l’enseignement et du statut des fonctionnaires, la poursuite de la déréglementation du droit du travail ou encore la privatisation de la Poste. Le projet de budget, qui concentre cette politique réactionnaire, prévoit 30 600 suppressions de postes de fonctionnaires.

Partout dans le monde, et d’abord aux Etats-Unis, les dirigeants des plus grandes banques voient les montagnes d’argent sur lesquelles ils trônaient s’écrouler sous eux et appellent l’Etat au secours. Les marchés financiers décisifs sont en proie à la panique. Une crise mondiale s’est levée et va jeter des millions de travailleurs dans les pays dominants au chômage et dans la misère, alors que les spéculations criminelles sur les matières premières ont précipité des dizaines de millions de personnes dans la famine.

Dans ces circonstances dramatiques, travailleurs, jeunes, militants, s’interrogent : comment cela est-il possible ? Qui est responsable ? Quelle issue ?

Les défenseurs du capitalisme peuvent déposer leur bilan : c’est la banqueroute

Aucun crédit ne peut être accordé aux bonimenteurs du PS, des appareils syndicaux et leurs ombres portées altermondialistes quand ils affirment, derrière Sarkozy, qu’il s’agirait d’un problème de « régulation ».

D’où sont venus en effet ces flots de capitaux qui s’effondrent du jour au lendemain comme des châteaux de cartes ? C’est la contrepartie d’un endettement généralisé de toute l’économie, et d’abord celui des Etats bourgeois. Ce sont en effet les Etats qui, depuis des décennies, ont multiplié les dépenses parasitaires (comme l’industrie du massacre qu’est l’économie d’armement), les aides directes et indirectes au patronat, pour soutenir des économies qui autrement se seraient entrées en crise. C’était là la rançon à payer pour repousser les limites du capitalisme, dues à la propriété privée des moyens de production, au cadre étroit des nations, système pourri jusqu’à la moelle. C’est cet endettement colossal qui a servi de base à l’échafaudage hallucinant du crédit qui était considéré par messieurs les bourgeois comme de la « richesse », lequel aujourd’hui est profondément ébranlé, alors qu’avaient retenti plusieurs signaux d’alarmes, crises et krachs, ces dernières années.

Qui sont les coupables ? Ce sont les gouvernements au service de capitalistes, y compris ceux vertébrés par les partis sociaux-démocrates ou issus du stalinisme. Ce sont eux qui ont permis au capital financier de proliférer pour repousser la faillite capitaliste. Ce sont eux qui, sur l’autel de la « compétitivité », en réalité de la préservation d’un système banqueroutier dont le moteur est le profit, ont mené une guerre acharnée pour détruire un à un les acquis ouvriers hérités des vagues révolutionnaires du passé.

Et ils n’ont pu y parvenir que grâce au soutien des appareils bureaucratiques du mouvement ouvrier, insérés complètement dans la société bourgeoise au point d’avoir fait ouvertement allégeance au capitalisme.

Voici leur bilan : cette « crise majeure qui pousse le système économique mondial au bord du précipice » (Fillon), d’autant plus explosive qu’elle a été artificiellement repoussée des décennies durant.

Pour défendre les travailleurs et la jeunesse face à la crise, des mesures vitales s’imposent.
Pour les imposer, il faut l’unité des organisations issues du mouvement ouvrier contre le gouvernement.

Aujourd’hui, Fillon martèle ses appels à « l’unité nationale » alors que Sarkozy et lui veulent faire payer le prix de la crise aux ouvriers, employés, agents des services publics, bref le prolétariat et la jeunesse. Hollande en déjà accepté le principe en répondant « chiche !» Il faut au contraire imposer :

Non à « l’unité nationale » derrière le gouvernement !

Partis, organisations syndicales du mouvement ouvrier doivent combattre contre le gouvernement Sarkozy, sans cacher que l’objectif est d’en finir avec lui.

Cela signifie combattre pour la rupture du « dialogue social », lequel, assaisonné de « journées d’action », mâche le travail du gouvernement. Ainsi, alors que Sarkozy a mis en place la commission Ailleret pour privatiser La Poste, il faut exiger d’elles le boycott de cette commission !

Cette exigence du front unique des syndicats (CGT, FO, FSU, Unef) et partis (PS, PCF), doit s’imposer autour de mesures élémentaires qui ont comme principe incontestable : ce n’est pas aux travailleurs de payer pour la crise du capitalisme !

Pas un sou pour les « banksters », le capital financier !

Au contraire, il faut que les comptes et avoirs des dirigeants des principales banques soient saisis, exiger l’annulation des mesures Sarkozy en faveur des banques et des patrons.

Alors que la société est menacée de ruine par l’effondrement du crédit, il faut exiger : levée du secret bancaire ! Assez des « agences de notation » ! Les directions syndicales du secteur ont les moyens de l’imposer en organisant des conférences des travailleurs des banques et assurances.

Au moment où, dans tous les pays, les gouvernements nationalisent les banques en déroute, où les banques centrales injectent tous les jours sur les marchés des centaines de milliards d’euros de prêts pour le capital financier, il faut exiger :

Nationalisation sans indemnité ni rachat
du système bancaire !

Enfin, alors que l’an prochain 45 milliards devraient être versés au Capital financier au titre des intérêts de la dette, laquelle résulte de décennies de mesures de soutien au grand Capital, du financement des guerres impérialistes :

- les organisations du mouvement ouvrier doivent dénoncer la dette publique, exiger le retrait immédiat des troupes françaises d’Afghanistan ou d’Afrique.

Pour que les travailleurs ne fassent pas les frais de la crise, d’autres mesures élémentaires s’imposent :

- le blocage des prix et des loyers

- L’augmentation générale des salaires et pensions de manière à effacer la perte du pouvoir d’achat, et la garantie de celui-ci par l’indexation des salaires sur l’inflation réelle, mesurée par les organisations syndicales.

- L’interdiction des expulsions, et la mise à disposition immédiate des centaines de milliers de logements vides existant actuellement sous contrôle syndical.

- L’annulation des dettes qui écrasent les familles ouvrières.

- Le refus de tout licenciement, alors que le chômage réel bondit, sous-produit direct de la crise économique et de celle du crédit qui resserre son nœud coulant sur la production.

Si le front unique des organisations du mouvement ouvrier se réalisait sur ces exigences vitales, les travailleurs pourraient balayer Sarkozy et son gouvernement. Les conditions seraient créées pour porter au pouvoir un gouvernement issu de ce front unique, émanant des seules organisations ouvrières. Il n’existe pas d’autre alternative.

Les travailleurs ont potentiellement la force de dicter ces exigences, de bousculer et battre en brèche le dispositif des appareils, s’ouvrir la voie vers un gouvernement qui soit pour eux comme un gouvernement de salut public.

Sarkozy l’avoue : l’alternative est soit l’aggravation de sa politique, soit « renouer avec le collectivisme », c’est le socialisme ou la barbarie capitaliste.

Dans son discours de Toulon, Sarkozy, qui mesure bien que la crise met en cause le capitalisme lui-même, a appelé à le  « refonder » (avec ses amis Lagardère, Bouygues  Bolloré, Pinault ou Dassault ?) et proféré cette mise en garde:  « l'anticapitalisme n'offre aucune solution à la crise actuelle. Renouer avec le collectivisme (…) serait une erreur historique ».

Après deux décennies de combat acharné de la classe capitaliste et des appareils, s’appuyant sur la restauration du capitalisme dans l’ex-URSS, pour enfouir la perspective du socialisme ; après des années vouées à la destruction des acquis ouvriers, le spectre du communisme les hante encore. Ils le savent : la crise du capitalisme peut remettre le « collectivisme » à l’ordre du jour.

Et en effet, quand les capitalistes eux-mêmes nationalisent à leur manière les banques en déroute, n’est-ce pas l’aveu que c’est la propriété privée des grands moyens de production et d’échange qui est en faillite ?

Alors que les Etats réunis au sein de « l’Union Européenne » des capitalismes antagonistes jouent le « chacun pour soi » (dixit Le Monde), que l’impérialisme allemand repousse sèchement le projet de plan européen de renflouement des banques concocté à l’Elysée, n’est-ce pas la démonstration qu’il faut dépasser les frontières nationales, la preuve que les Etats-Unis d’Europe seront socialistes, ou ne seront pas ?

La vague de « nationalisations » d’urgence dans tous les pays permet de mesurer l’arme formidable que représenterait, entre les mains des travailleurs, un système bancaire nationalisé, unifié. Cela permettrait d’utiliser le crédit comme un levier décisif pour orienter la production non plus selon la recherche du profit mais pour satisfaire les besoins des masses, en expropriant pour ce faire les plus grands groupes capitalistes qui exercent une influence décisive sur toute la vie économique et sociale.

Voilà dans quelle voie s’engagerait un gouvernement réellement révolutionnaire, appuyé sur le prolétariat, en brisant la 5ème République, en rompant avec l’Union Européenne et ses directives, pour mener une politique visant à satisfaire les besoins et aspirations des masses populaires, à permettre l’accès aux soins, à l’éducation, à la culture, et bien entendu en garantissant le droit le plus fondamental, celui de travailler dignement.

Aujourd’hui cette voie, celle qui mène au socialisme, qu’ils voulaient condamner s’entrouvre à nouveau. Mais il ne sera possible de s’y engager pleinement, de balayer la pourriture du vieux monde capitaliste, qu’en s’organisant pour cela, qu’en construisant une nouvelle Internationale révolutionnaire et ses partis, pour liquider le capitalisme.

Voilà la conclusion à laquelle la crise actuelle du capitalisme, qui menace toute la civilisation humaine, aboutit. Voilà le combat que notre Groupe propose aux travailleurs, aux jeunes, aux militants, de discuter et de mener ensemble.


Le 4 octobre 2008

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