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Supplément RATP du 15 janvier à CPS n°39

Menaces majeures

- « La réforme des retraites » : « 2010, un rendez-vous capital » (Sarkozy)
- Lois sur les transports ferroviaires (loi Araf) et sur le « Grand Paris » : « La refonte complète du modèle économique de l’Entreprise est en train de s’opérer à travers ces 2 lois » (le président de la Ratp, au conseil d’administration, le 4 décembre)

Après la défaite subie par les conducteurs de la ligne A, quelles leçons tirer ?

« Du sang et des larmes ? »



« Du sang et des larmes ? En présentant à l’Elysée son grand emprunt, N. Sarkozy a discrètement énuméré, le 14 décembre, la liste des réformes de l’Etat et du système de protection sociale qu’il entend engager en 2010. La réforme des retraites aura bien lieu l’année prochaine. Et ce n’est pas tout. Le président va aussi s’attaquer aux autres sources de déficit : la santé et les collectivités locales… »
Ces extraits du Monde (16/12/2009) sont brefs mais suffisamment expressifs. Les journalistes convoqués par Sarkozy ont bien fait passer son message : Lui, Sarkozy, a annoncé la nouvelle vague d’aides aux groupes capitalistes - 35 milliards d’euros à leur disposition – qui s’ajoutent aux montants gigantesques, et exonérations, déjà attribués par le budget de l’Etat (+ le budget de la sécurité sociale), le budget « de relance », le plan d’aide aux banques, etc. – C’est le côté pile. Eux, journalistes, devaient se charger du côté face de sa politique : un plan anti-ouvrier, encore plus brutal que les brutales contre-réformes accumulées depuis des années.


Objectif : briser les régimes de retraite


Des nouvelles attaques contre les régimes de retraite voulues par le pouvoir, on connaît au moins la profondeur. On sait que le conseil d’orientation des retraites remet, ce mois-ci, un rapport sur le passage à « un régime en points ou en comptes notionnels », qui instaurerait l’individualisation, la liquidation des régimes (général, particuliers), pousserait le plus loin possible la capitalisation (chaque retraité a un capital qui fond au rythme des effondrements de la Bourse et des autres « actifs financiers »)


« C’est un défi que je lui propose (…) la mutation de la Ratp »



C’est la mission que Sarkozy a fixée, en juin 2009, au président de la Ratp. Réélu, celui-ci a publiquement et sans réserve « signé » le « contrat d’objectif » : faire de la Ratp, « une entreprise comme les autres », comme on dit depuis des années. Il est clair qu’après France Télécom, Edf, Gdf, et, désormais, La Poste, qui devient une « société anonyme », la Ratp, ainsi que la Sncf, les 2 dernières très grandes entreprises publiques, sont, pour le pouvoir, condamnées à devenir des entreprises privées ou à s’engager pleinement dans cette voie.
L’« obligation de service publique » (osp) est désormais la loi. L’« ouverture à la concurrence » doit permettre aux groupes capitalistes (privés) de s’emparer, avec l’aide décisive de l’Etat, des activités qui promettent de devenir des plus juteuses dans les transports collectifs, d’abord dans la région parisienne. C’est ainsi qu’un groupe comme Veolia (en passe d’annexer par ailleurs la ci-devant entreprise publique Edf), 1er groupe mondial dans le secteur des transports collectifs, et qui convoite la place dominante dans la « région capitale », bénéficie d’appuis aussi puissants que la Caisse des dépôts (la plus ancienne institution financière de France) et aussi… la Ratp (qui l’a choisi dans l’affaire de Transdev au détriment de …la Sncf, et qui lui est « partenaire » dans des investissements en Asie).
La position affirmée actuellement par les syndicats ne présente pour ce(s) groupe(s) pas plus de danger qu’un couteau sans lame et qui aurait perdu son manche, puisque, par exemple, la fédération Cgt des transports a demandé (dans une plaquette de juillet-août 2009) « la création d’un pôle public national de transport public » : voilà une « revendication » - pour reprendre une expression à la mode - tout à fait « Veolia compatible ». Au point, d’ailleurs, que Veolia s’est offert une publicité au dos de cette plaquette !
Après des années de montée progressive de restructurations, filialisations, « externalisations »,… et de suppressions de postes, déréglementation et remise en cause des acquis, c’est à une mise en œuvre accélérée de la « mutation » de la Ratp que la Direction entend procéder, à la mesure des appétits voraces des capitalistes.
Avec la constitution d’un nouveau département (Sem), prévue le 1er mars, voici la séparation historique des stations et gares d’avec les conducteurs. Une 1ère grande découpe de la Régie, exécutée en quelques semaines ! Le gouvernement a fait adopter un amendement visant à la « séparation comptable » des infrastructures et de l’exploitation (étape vers l’éclatement de la Ratp en 2 entreprises, comme à la Sncf). Faut-il rappeler qu’en juillet 2007, les sénateurs ont déjà déposé une proposition de loi pour diviser la Ratp en 2 sociétés de droit commun (ferré et routier) ?
Quelles qu’en soient les formes, la « mutation » de la Ratp a pour objectif et condition qu’il soit mis fin aux acquis, garanties statutaires, réglementaires, dont dispose encore le personnel, et qu’il soit amené au conditions de vie et de travail du « droit commun ».


*******


Alors que le devoir des organisations syndicales est de préparer les travailleurs à faire bloc contre les attaques de la Direction et à prendre toute leur place dans le front qui devra être dressé contre le gouvernement pour repousser l’attaque contre les régimes de retraite, c’est un coup très dur que les conducteurs de la ligne A viennent de subir avec la grève de 18 jours, une épreuve de force perdue face à la Direction, et indirectement, tous les conducteurs et l’ensemble du personnel en sont ébranlés.



Ligne A. Après 18 jours de grève totale


 


Dans Le Figaro du 21/12/2009, le président Mongin exultait. A la question : « La grève dure depuis 13 jours sur le Rer A. Croyez-vous à une sortie prochaine du conflit ? », il répondait : « Oui. (…) La grève est toujours l'expression d'un rapport de force et cette fois-ci les salariés n'ont pas assez mesuré notre détermination. Je pense que le trafic va reprendre progressivement. »
Il faut immédiatement corriger ces propos : ceux qui ont lancé les appels à la grève, défini les revendications, négocié avant et pendant, ce sont les bureaux syndicaux. Et les travailleurs ne portent aucune responsabilité.


La prétendue victoire des conducteurs de la ligne B : une imposture



Au bout des 5 jours de grève des conducteurs de la ligne B, en novembre, un canard avait circulé : « La Direction a cédé aux revendications. » La réalité est inverse : cette présentation permet d’abord de voiler le fait que la Direction a abouti à la phase finale de l’opération dite interopérabilité Ratp-Sncf, en obtenant la suppression de 16 postes et un temps de travail allongé de 20 minutes. Quant aux « +10 points obtenus lors de la dernière grève », ils avaient été proposés par la Direction… avant même le début des 5 jours de grève, comme l’avait indiqué le constat de sortie de grève, signé par le directeur du département et les représentants syndicaux Cgt, Fo et Sud. En outre, « cette mesure de reconnaissance des spécificités de la ligne B, ligne interopérée, se fera dans le cadre d’une ambition de qualité de service qui renforce l'efficacité de l'entreprise… », selon ce constat. Donc une prime acquise avant la grève, sous condition de productivité !
Dans quelle mesure, cet indigne bobard, propagé en particulier sur la ligne A, a-t-il semé des illusions chez certains ?


Les conducteurs de la ligne A mystifiés

 

Ce qu’expliquait un conducteur, le 21 décembre, dans l’assemblée de son terminus :


« Voici désormais 13+1 [le 9 novembre] jours que nous sommes en grève, à la quasi-totalité. Et les bureaux syndicaux demandent à chacun des 4 terminus de décider : poursuivre ou arrêter la grève ! Pour quel résultat ?
Cela fait longtemps que les conditions de travail sont dégradées, suite à l’augmentation de l’offre de service et au refus de la Direction d’ajuster les effectifs correspondants. A plusieurs reprises, les conducteurs ont montré qu’ils auraient été prêts à combattre, dans l’unité des organisations syndicales, sur cette claire revendication : augmentation des effectifs nécessaires pour compenser l’augmentation du service, sans toucher aux conditions de travail de chacun et à la réglementation.
C’est une position traditionnelle dans notre section, et que j’ai toujours défendue, en tant que secrétaire, en particulier, à la rentrée, quand la Direction a proposé un nouveau tableau de service.
Mais les bureaux syndicaux en ont décidé autrement : ils ont négocié et renégocié avec la Direction. La « revendication », c’est leur « revendication » : une prime de 150 euros, dont « 30 euros variables ». Ce n’est pas un rattrapage (même partiel) du pouvoir d’achat perdu – ce qui ne peut être exigé sans une mobilisation générale des personnels de la Ratp. C’est le prix d’un accord de productivité, l’application en somme du plan d’entreprise par les conducteurs de la ligne A.
Les bureaux syndicaux ont escamoté la revendication des conducteurs et ils ont lancé un mot d’ordre de « grève illimitée » pour la ligne A. Et ils ont continué à négocier avec la Direction. Ils ont tout eu entre les mains, 13 jours de grève totale ! Et pour aboutir à quel résultat ?
Il est manifeste que c’est l’exigence de la Direction - ce qu’elle appelle « l’amélioration de la régularité » - qui est au cœur des « négociations », c’est-à-dire une nouvelle aggravation de notre charge de travail, mais à un prix variable et maximum de 80 euros. »


Insérons dans cette intervention des extraits d’un mémo de la Cgt, qui nous invitait, le 22 décembre, à « mieux comprendre le conflit sur la ligne A du Rer ». Etayant l’intervention du camarade, faite la veille, ce mémo souligne que, alors que les bureaux syndicaux ont mis en avant « une revendication articulée autour de la revalorisation d’une prime existante - prime qualification pénibilité qui englobe la prime suggestion Rer – (…), la Direction a proposé l’articulation suivante : une prime pérenne avec une partie fixe et une partie variable. (…) En signe d’ouverture dans cette négociation, les 6 organisations syndicales ont accepté l’articulation proposée par la Direction… »
Puis, « lors de nouvelles négociations, l’idée d’une prime avec une partie fixe et une partie variable a été transformée par la Direction en une prime uniquement variable basée sur la régularité. »
Il est donc devenu manifeste que c’est l’exigence de la Direction qui est au cœur des négociations.


Poursuivons l’intervention du camarade :


« Au moment où les personnels de la Ratp devraient être appelés par les organisations syndicales à resserrer les rangs et se préparer à faire front, dans l’unité, aux attaques les plus brutales du gouvernement – je pense d’abord aux retraites, dans quelques semaines ou quelques mois – et à celles de la Direction, voici que les bureaux syndicaux nous ont isolés des autres catégories. Y compris des conducteurs du métro; y compris des agents des gares du Rer; y compris des conducteurs de la ligne B ! Alors qu’en face, le 1er ministre et le secrétaire d'Etat aux transports encouragent la Direction de la Ratp à l’inflexibilité !
Les bureaux syndicaux nous envoient ‘‘ dans le mur ’’. C’est leur entière responsabilité de nous sortir de cette situation. Aucunement, la nôtre ! Mais s’il se trouve quelqu’un pour se faire le porte-parole des bureaux syndicaux, alors il devra, demain, endosser les conséquences de ce mouvement.
Quant à moi, je n’ai rien à retirer de ce que j’ai déjà expliqué – avant la grève (le 28 novembre, par écrit) et dès la 1ère assemblée du terminus - : je ne m’estime en rien responsable de cette impasse, et, en conséquence, je ne voterai rien. »


Seuls face à la Direction et au gouvernement


 


Les dirigeants syndicaux se sont plaints que la Direction, comme diraient des gamins, ne jouait pas le jeu !
« La Direction a eu la volonté de faire échouer cette négociation (…). Depuis près d’un an la Cgt n’a eu cesse d’interpeller la Direction, de ’’ l’alarmer ’’ sur la situation tant sur les conditions de travail et de reconnaissance de la qualification des conducteurs que sur les conditions de transport des usagers. Il n’y a pas d’ambiguïté sur la stratégie de la Direction qui joue depuis le début la carte du pourrissement… » (mémo Cgt).
Quel accablant aveu ! Ainsi, informée par le « dialogue social » de l’état d’esprit des conducteurs, de leur pugnacité, la Direction a pu concentrer toute la puissance de l’entreprise, adossée aux ressources de l’Etat, préparer le dispositif antigrève. Comment cette politique des bureaux syndicaux, la maîtrise qu’ils ont eue tout au long de la « préparation » et de la conduite du mouvement, pouvaient-elles ne pas conduire à la défaite ?
Alors que Le Monde (25/12) expliquait : « Rer A : pourquoi l'Elysée a choisi la fermeté », le secrétaire général de la Cgt Métro-Rer, lui, révélait au Monde.fr (22/12) : « Nous sommes, depuis l'origine du conflit, sur un terrain politique » !
Mais, jusqu’au dernier moment, les responsables syndicaux ont voulu que les conducteurs de la ligne A - enfermés par leur politique dans une nasse, isolés - assument la responsabilité de poursuivre ou d’arrêter un mouvement, devenu sans espoir, dans le désordre, terminus par terminus.


Sarkozy : « le gouvernement est bien heureux de dialoguer en confiance… »



Tirant, le 1er décembre 2009, le bilan des 14 mois écoulés depuis la brutale aggravation de la crise financière, Sarkozy a rendu un vibrant hommage aux dirigeants syndicaux :
« Je veux au point où j’en suis saluer le sens des responsabilités dont les partenaires sociaux ont fait preuve, syndicats et patronat. Franchement, dans la crise, patronat comme syndicats de salariés ont été responsables, crédibles, mesurés. (…) Il n’y a eu aucune démagogie des syndicats et lorsqu’il a fallu gérer des situations violentes et sensibles, le gouvernement a été bien heureux de pouvoir dialoguer en confiance avec des partenaires avec qui nous ne partageons pas naturellement tout, mais qui se sont avérés des partenaires très responsables. »
Et avec la même fougue, le 15 janvier (« Vœux aux partenaires sociaux ») : « J’en suis très reconnaissant aux représentants des organisations sociales… »


Au conseil d’administration de la Ratp, les membres syndicaux « se félicitent… »


 


Lors de la séance du Ca le 11 septembre, le président Mongin, réélu, « affirmant la nécessité de réaliser le Plan d’entreprise 2008-2012 » a présenté ses « orientations stratégiques ». S’en est suivi un « débat stratégique ». Rappelons que tous les participants aux séances sont soumis au « devoir de confidentialité ». Mais, nous connaissons la déclaration commune des élus Cgt, Sud, Unsa, Cfdt, Cftc et Cgc.
D’abord, les représentants syndicaux ne se sont pas opposés au règlement Osp et au projet du « Grand Paris », qui forment désormais le cadre qui autorise la liquidation de la Ratp et stimule toutes les attaques contre les personnels. Mais, plus encore, ils ont manifesté leur impatience : « Nous étions demandeurs d’un texte sur l’application concrète du règlement Osp et nous sommes dans l’attente d’en prendre connaissance… ». Avec cet éloge : « Le projet de loi sur le Grand Paris reconnaît à la Ratp un rôle central dans la maîtrise d’ouvrage de la réalisation des futures dessertes et la gestion de leurs infrastructures et il faut s’en féliciter, même si l’hypothèse de recours aux financements privés n’est pas complètement écartée à ce stade… ».
On doit le constater : la déclaration des élus vaut approbation du programme (« stratégique ») présenté par le président de la Ratp. Ils déclarent :
« …Cela ne signifie pas pour autant que nous devions abandonner toute ambition au delà de notre territoire historique. Dans le contexte de l’ouverture à la concurrence dès décembre 2009 des transports franciliens, cela peut permettre, en profitant des compétences acquises ailleurs, de défendre la position de l'entreprise Ratp en Ile de France. Ce développement nous permet de préserver et de développer notre capacité technique en enrichissant les savoir-faire… »
Autrement dit, la politique du « top 5 » en 2013, concentré de la « feuille de route » fixée par Sarkozy, devrait permettre à la Ratp de maintenir sa place en Ile-de-France, ouverte depuis le 3 décembre à la concurrence, c’est-à-dire devenir plus rentable que toute autre entreprise capitaliste !


Mettre un coup d’arrêt aux défaites



L’assurance de Sarkozy – du moins, celle qu’il affiche – quand il annonce son objectif de ce qu’il appelle publiquement « consolider notre système des retraites » (entendre : briser) et qu’il prévient les confédérations syndicales que « nous en arrêterons ensemble le calendrier et les modalités à l'occasion de notre réunion d'agenda social, le 15 février » : on comprend qu’il la tient de l’autorité du conseil d’orientation des retraites qui fournit, sur commande, les avis qu’il attend. Et cette autorité, le « conseil » la tire de la participation des représentants les plus éminents des confédérations syndicales.


« Négociations-trahisons » (assemblées de grévistes, novembre 2007)



C’est au nom d’une « intense période de concertation et des négociations dans chacune des entreprises concernées à l’automne 2007 » (ce sont les mots de Sarkozy), que les régimes spéciaux de retraites (Ratp, Sncf, Edf, Gdf) ont pu être cassés.
Les bureaux syndicaux, fédérations et confédérations, avaient refusé de se prononcer pour le retrait de la contre-réforme, d’appeler à la grève générale, demandée par maintes assemblées de grévistes, au nom de ces prétendues « négociations » ? On garde le souvenir cuisant, par exemple, de la délégation de la Cgt menée par Thibault, composée des responsables syndicaux des secteurs concernés se rendant au gouvernement (le 13 novembre) quelques heures avant le début de la grève pour « négocier ». Mais, négocier quoi ? A en juger au résultat : la fin des régimes spéciaux dans les 4 entreprises publiques !


[Contrecoup aussi de cette lutte trahie et défaite : la multiplication de lourdes sanctions, jusqu’à la révocation, qui continuent à frapper des grévistes]

Pour une orientation de défense des travailleurs



- Contre tout nouvel allongement, toute nouvelle dégradation des conditions de retraite, il faut exiger des confédérations syndicales qu’elles refusent (boycottent) « la réunion d’agenda social 2010 » (15 février) annoncée par Sarkozy; qu’elles décident de la démission de leurs représentants au conseil d’orientation des retraites; qu‘elles dénoncent ses « travaux ».
- Exiger des bureaux syndicaux de la Ratp qu’ils condamnent la déclaration des membres syndicaux du conseil d’administration, (le 11/9); qu’ils décident de la démission immédiate de leurs membres du conseil d’administration.
Une telle orientation, c’est rompre avec la Direction, préparer et engager le combat unitaire des organisations syndicales pour la défense, sur tous les terrains, des travailleurs de la Régie.
Appliquer cette orientation, c’est - pour la défense des agents des stations et des gares, contre la dislocation des départements d’exploitation - rompre immédiatement toute concertation et combattre le projet de département Sem.
Une certitude : la rupture avec la Direction la défense des personnels, il faudra l’imposer aux directions syndicales. Les travailleurs trouveront la volonté et les ressources nécessaires. Il faut y contribuer.
Les choses sont ainsi : il faut bien partir des défaites subies et en tirer les leçons. C’est pourquoi il faut se réunir, s’organiser.


La crise n’a pas reflué. Pour la classe ouvrière, cela empire. D’abord le chômage : le gouvernement prévoit qu’il va s’accroître tout au long de 2010. Autre annonce : un million de chômeurs en fin de droits, en plus, dans les prochains mois ! Appauvrissement et précarité s’étendent.
En 2008, les Etats ont dû intervenir dans l’extrême urgence pour sauver le système bancaire. Implacable aveu de la faillite du mode de production capitaliste : les Etats ont dû transformer les gigantesques dettes privées en dettes publiques. « Nationaliser les pertes privées » pour protéger la « privatisation des profits » !
Désormais ce n’est plus seulement la faillite des banques et des assurances, et celle de pans entiers de l’économie qui menacent mais les banqueroutes d’Etats eux-mêmes (Islande, Grèce…).
Ce que la crise (même, si elle s’atténuait provisoirement), et la volonté des patrons, promettent aux travailleurs et à la jeunesse, c’est la régression permanente.
Pour l’instant la pression de la crise, mais, plus encore, la politique des organisations syndicales (ainsi que les partis issus du mouvement ouvrier) jouent négativement sur l’état d’esprit des masses laborieuses.
Mais cela ne peut être sans fin ! Les travailleurs et la jeunesse réagiront pour maintenir leurs conditions d’existence. Et chaque action résolue mettra en cause les capitalistes et le gouvernement Sarkozy.
Aucune lutte ne peut aboutir sans infliger une défaite, fatale, au pouvoir; autrement dit : sans que surgisse, à un moment donné, la question d’un autre gouvernement, celui des organisations ouvrières unies - et la nécessité d’en finir avec le régime de la 5ème république, ce régime taillé sur mesure pour tout gouvernement défendant l’ordre bourgeois.


Aucune issue dans le cadre du système capitaliste


Le capitalisme, dont le moteur est la réalisation du profit, ne peut qu’inlassablement chercher à baisser le prix de la force de travail avec tout ce qui en découle. Comment éliminer la chômage, défendre le droit à la santé pour tous, à l’instruction, à une retraite décente, à des conditions normales d’existence - sans même parler d’accès à la culture et de l’épanouissement pour chacun – en préservant le régime capitaliste ?
La classe ouvrière doit briser la domination des groupes capitalistes. Un seul moyen : leur expropriation. Et cette condition nécessaire satisfaite, un gouvernement ouvrier pourra, sous le contrôle de la classe ouvrière, élaborer et mettre en œuvre un plan de production pour répondre à la satisfaction des besoins d’ensemble.
Et voici le cœur des problèmes : nous connaissons l’inestimable aide qu’apportent au pouvoir les dirigeants syndicaux à la mise en place et l’application de sa politique. La « déclaration commune » (5 janvier 2009) de l’ensemble des confédérations syndicales proclame que « les seules lois du marché ne peuvent régler tous les problèmes » - c’est le langage de ceux qui défendent le système capitaliste. Cette déclaration a été approuvée par le Ps, Pcf, Pg, Npa, etc… Les directions des organisations syndicales et les partis et organisations politiques d’origine ouvrière – parce que liés à la société bourgeoise - ne pourront jamais constituer un gouvernement ouvrier et s’y opposeront.

C’est pourquoi il faut construire le parti ouvrier révolutionnaire, préparant et menant le prolétariat à la conquête du pouvoir, 1er pas vers la constitution des Etats socialistes d’Europe.

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