LA MARCHE A
LA DESTRUCTION-PRIVATISATION DE LA RATP S’ACCELERE
ENTRAINANT LA
LIQUIDATION DU STATUT DU PERSONNEL DONT LE REGLEMENT DES RETRAITES
A COMMENCER
POUR LES 19000 AGENTS DU RESEAU DE SURFACE QUI VONT ETRE MIS A LA PORTE
<>
LES
DIRIGEANTS SYNDICAUX DOIVENT ROMPRE LEUR PARTICIPATION A CETTE ENTREPRISE
DEVASTATRICE
IL Y A
URGENCE A LEUR IMPOSER DE BOYCOTTER TOUTE FORME DE COLLABORATION AVEC LA
DIRECTION
L’ouverture à la
concurrence fait des ravages dans les transports publics et d’abord pour ceux
qui y travaillent. L’organisation et les conditions de travail des entreprises
qu’elles soient publiques ou privées sont remises en cause afin de les rendre
les plus compétitives lors des appels d’offres. Par exemple Transdev en
Ile-de-France, « Pour les conducteurs, l’amplitude horaire est passée de
7h30 à 11h ou 12h avec des temps payés 50% si vous sortez de votre plage de
travail effectif… » témoigne une conductrice, déléguée syndicale Sud au
dépôt de Melun (Le Monde 13/10/21).
Voilà ce qui attend
les machinistes à la Ratp, qui sont les premiers sur la liste : « Les
premiers appels d’offres portant sur les bus Ratp pourraient être lancés début
2022 », selon un document de la Secafi daté du 14/09/2021.
Comme à la Sncf, les
dirigeants de la Cgt à la Ratp ont opposé à la défense inconditionnelle du
statut l’illusion d’une ‘‘Convention collective nationale de haut niveau’’,
permettant ainsi au gouvernement et à la Direction de les associer à leur
projet de liquidation du statut du personnel.
19000 agents des bus
vont être virés de la Ratp, « mis en vente » [comme le déclarait les
représentants de la Cgt au Cse-c du 23/09/2020] à des entreprises ou des
filiales de droit privé (y compris celles de la Ratp). « Mais aussi tous
ceux dans les départements transversaux et de soutien qui travaillent pour le
département Rds (…) Ceux qui refuseront ce transfert seront licenciés »
alerte l’Ugict Cgt Ratp.
Un document du
département Rds à destination des machinistes « Tout savoir sur les
audiences de négociations en cours au sein du département Rds » détaille le
calendrier des négociations qui ont débutées dès janvier 2021 entre la
Direction et les organisations syndicales représentatives et qui vont se poursuivre
jusqu’en juin 2022. Leur objectif étant « d'aboutir à un accord collectif et
une mise en œuvre des nouvelles conditions de travail en juillet 2022 ».
Extrait : « Le
projet d’évolution de l’organisation et du temps de travail consiste à : - appliquer,
par anticipation, les principales dispositions du décret Cadre Social
Territorialisé (CST) et faire évoluer les conditions de travail actuelles des
machinistes receveurs, - revoir les organisations du travail des encadrants en
lien avec l’exploitation. » « Les premières audiences de négociation
(entre avril et juillet 2021) ont consisté à partager les orientations
souhaitées par la Direction du Département Rds sur la base des règles du décret
CST ».
La Direction demande
donc aux syndicats de signer la mise en pièces des conditions de travail, de la
règlementation et ainsi de participer à l’entreprise de
démolition-privatisation de la Ratp.
Il faut exiger et
obtenir des organisations syndicales de la Ratp qu’elles rompent immédiatement
avec la Direction en dénonçant le projet d’évolution de l’organisation et des
conditions de travail des machinistes et des encadrants du département Rds et
en boycottant les audiences de négociations de ce projet.
19000 ‘‘départs’’ à
la Ratp et ce n’est que le début de la liste des agents qui seront débarqués,
les annonces de filialisation-privatisation de services entiers s’enchainent
(Finance et Ressources humaines), sans compter les plans sociaux et
restructurations à l’œuvre. Diapason, ce sont plus de 1000 postes menacés. La
création de Business Units est une étape vers la filialisation-privatisation,
met en garde l’Ugict. « Au 1er janvier 2023, les départements
Mts, Mes et Rer auront disparu pour faire place à une Business Unit Ferré »
annonce encore l’Ugict. « Dans cette broyeuse qu’est la concurrence, aucun
secteur de la Ratp n’est épargné » déclare le Giso (Cgt-ouvriers). Telle
est l’ambition du plan ‘‘Ratp 2023’’ : réduire l’effectif de l’Epic à 4000
agents issus des infrastructures et de la sécurité d’ici 10 ans, selon l’Unsa-Ratp
(Fréquence novembre 2021).
Seul le personnel de
répression bénéficie d’augmentations de moyens en armes létales et en
effectifs. Le nouveau contrat entre Ile-de-France Mobilités et la Ratp pour la
période 2021-2024 annonce : « Pour une sécurité renforcée, Ile-de-France
Mobilités augmente les moyens accordés à la RATP afin d’accroître les effectifs
du Gpsr (23 agents supplémentaires). La Ratp devra également faire davantage
appel à la sécurité privée (au total plus de 100 agents) afin d’offrir une
gamme complète de prestations de sécurité ». Il y a déjà plus de 1 000
agents du Gpsr armés.
Cgt, Fo, Fsu et
Solidaires annoncent le retour de la réforme des retraites qu’elles auraient « combattue
et empêchée ». C’est un mensonge. Et le tract Cgt du 9 septembre pour la
journée du 5 octobre prouve que les bureaux syndicaux ne veulent pas plus
combattre pour la défense de notre régime de retraite.
« Le 5 octobre,
imposons à la Ratp : (…) Un renforcement de notre système de retraite par
répartition à prestations définies avec un âge de référence de départ à 60 ans
à taux plein, des départs anticipés pour nos métiers pénibles, la prise en
compte des études et de la période de recherche d’un premier emploi… ».
Autant revendiquer…
la liquidation du règlement des retraites ! Tout le monde le comprend !
Face à l’offensive
du gouvernement et de la Direction, il y a urgence à exiger, revendiquer :
« Pas touche aux
retraites ! Pas un poste, pas un emploi en moins ! Maintien intégral du statut
du personnel, des qualifications et des conditions de travail ! A bas les
restructurations ! »
Et que se dresse le
front uni des personnels et des organisations syndicales de la Ratp contre le
gouvernement et la Direction !
Voilà ce qu’est la
responsabilité des syndicats. Il faut le constater : les bureaux syndicaux
refusent d’organiser le combat pour défaire le gouvernement et la Direction,
ils refusent de rompre. Cela s’appelle le ‘‘dialogue social’’, par la
participation aux organismes de concertation [Ca, Cse…], par les ‘‘alarmes
sociales’’.
La Ratp rappelle,
sur un de ses sites, que « les décrets d’application (…) de la Lom (loi
d’orientation des mobilités) ont été rédigés par le ministère des transports
après avoir recueilli l’avis de plusieurs organisations dans le cadre d’une
concertation avec : l’Utp (les patrons des transports) ; les organisations
syndicales représentatives du transport public urbain, accompagnées de
représentants des organisations syndicales de la Ratp ; et Ile-de-France
Mobilités ».
Un exemple, voici ce
qu’explique ‘‘l’alarme sociale’’ déposée le 31 août par le secrétaire général
de la Cgt-Ratp, Bertrand Hammache, auprès de la Pdg. (Extrait) : « La
transformation de l’entreprise apporte quotidiennement aux salariés de lourdes
inquiétudes sur l’avenir et le sens de leurs missions de Service public ». Il
ne s’agit pas de la ‘‘transformation de l’entreprise’’ mais de son
démantèlement systématique. La ‘‘mission de Service public’’ n’est d’aucune
garantie, elle peut être exercée par une entreprise privée, à ses conditions
qui sont celles du profit capitaliste, l’exemple des télécom, 1ère
transformation de l’administration des Ptt, dont les personnels étaient des
fonctionnaires, et devenues Orange. Rappelez-vous les annonces de Lombard, le
Pdg de France Telecom en 2007, concernant les 22000 ‘‘départs’’ programmés dans
la marche à la privatisation : « Je les ferai par la fenêtre ou par la porte
». Des dizaines de salariés furent acculés au désespoir et au suicide…
C’est aux personnels
que les organisations syndicales doivent s’adresser : qu’elles convoquent dans
l’unité une assemblée générale des personnels de la Ratp qui discuteront,
décideront et organiseront le combat nécessaire pour défaire le gouvernement,
la Direction et préserver leurs conditions d’existence.
Le 1er
signal de mobilisation générale des travailleurs de la Ratp, c’est la rupture
des directions syndicales avec le gouvernement et la Direction, le boycott des
invitations du gouvernement et de tous les organismes et procédures de
concertation, Conseil d’administration, Conseil social et économique etc.
Les directions
syndicales ne le feront pas d’elles-mêmes, une initiative militante est
nécessaire pour aboutir. Rompre l’isolement, se réunir, se regrouper, s’organiser
est indispensable et le temps presse.
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Combattre pour le
socialisme a pris l’initiative de faire circuler ce
texte qui indique quel combat mener, alors que les personnels sont face aux
plus implacables des menaces.
En janvier 2020,
quelques jours après les appels à la reprise lancés par la Cgt, l’Unsa,… c’est
par une lourde défaite que se terminait la plus longue des grèves, menée
pendant un mois ½ pour défendre le plus précieux et plus ancien des acquis, le
régime des retraites.
Cps [supplément Ratp du 30/1/2020] avait
tiré les leçons et expliqué comment les grévistes ont été isolés - au nom de
« grèves reconductibles », d’illusoires « Ag souveraines »,
isolés, avec les cheminots, des autres secteurs du prolétariat par la trahison
des dirigeants syndicaux, par le refus même de ces dirigeants de se prononcer
pour la défense et le maintien du régime des retraites et leur ardeur à
coopérer (rôle de la « concertation », du « dialogue
social ») avec le pouvoir pour… « un autre projet des
retraites » (Cgt)
Quelques semaines
plus tard la pandémie déclenchait un effondrement économique général.
*
La crise sanitaire
due au Covid - dont l’ampleur est de la responsabilité entière du mode de
production capitaliste incapable de fournir des masques, du gel hydro-alcoolique
etc. lors de la propagation du
virus - a cristallisé la crise économique mondiale aggravée en 2008
(« crise des subprimes »).
Le capitalisme
français est particulièrement touché, tant sa faiblesse économique et politique
est manifeste, le contrat de construction de sous-marins déchiré par
l’Australie sur injonction des Etats-Unis en est une récente illustration.
L’armement (production de mort) reste pourtant un des derniers fleurons de
l’industrie française.
Pour tenter de
limiter la déchéance du capitalisme français, le gouvernement Macron-Darmanin
n’a d’autre solution que de s’attaquer à un degré jamais vu depuis la Guerre
aux acquis ouvriers, garanties collectives, statuts, retraites, Sécurité
sociale, chômage, libertés démocratiques…
Et dans ce cadre,
livrer à la voracité du capital les dernières entreprises publiques comme la
Sncf (désormais société anonyme, c’est-à-dire société de capitaux) ou la Ratp.
Déjà après la liquidation du statut pour les nouveaux cheminots, une ligne Ter
a été cédée au privé (Nice-Marseille à Transdev), déjà une ligne de bus Ratp,
le 183, a été cédée au privé sous couvert de création d’une ligne de tram (T9 à
Keolis).
*
Il n’y a qu’une
alternative : Ou bien subir sans réagir la destruction des conditions
d’existence arrachées dans le passé par la lutte de classe. Ou bien affronter
le gouvernement et la Direction, pour les défaire.
Pour Cps,
Si les travailleurs de
la Régie s’engagent dans cette voie, alors s’amorcera la mobilisation plus
générale du prolétariat, se dressant contre le gouvernement, pour balayer ce
gouvernement. Et à l’ordre du jour, un autre gouvernement, qui ne peut être,
dans les conditions politiques actuelles, qu’un gouvernement des organisations
ouvrières unies (sans parti bourgeois), dont les masses laborieuses exigeront
qu’il satisfasse leurs revendications.
Une autre
perspective s’ouvrira, celle d’un véritable gouvernement ouvrier, qui
expropriera les capitalistes de la possession des moyens de production, avec
l’objectif des Etats Unis socialistes d’Europe. C’est pour cela qu’il faut
s’organiser et construire le Parti ouvrier révolutionnaire.
Le 21/10/2021