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«On ne peut
aller de l'avant si l'on craint d'aller au socialisme « (Lénine) |
GROUPE pour la construction du Parti et de l'Internationale ouvriers
révolutionnaires Supplément à CPS n°58 – 15 octobre 2015 |
Les militants interviennent et informent Combattre
pour le socialisme
Pourquoi la CGT ne
doit pas participer à la conférence sociale d'octobre
Adresse au Bureau confédéral, à la direction
nationale de la CGT Finances publiques (le13 octobre)
(Texte adopté par la CE CGT Finances
des Bouches-du-Rhône par 17 voix contre 4, immédiatement transmis à la
direction nationale CGT Finances et à la Commission confédérale nationale de la
CGT qui siègeait au même moment. Une prise de
position unanime de la CE CGT Finances de la Charente-Maritime allant dans le
même sens a été adoptée)
C'est indiscutable après le coup de force perpétré
par le gouvernement pour imposer son projet d'accord dans la Fonction publique
: le « dialogue social » n'a de valeur aux yeux du gouvernement que
pour lui permettre d'appliquer sa politique de coups de boutoir contre le
statut de la Fonction publique, le développement maximal de la mobilité entre
les trois fonctions publiques pour accompagner les restructurations et le plan
social qui découlent des coupes budgétaires du pacte de responsabilité.
Voilà pourquoi le gouvernement s'est permis ce que
rarement un gouvernement avait osé faire auparavant, c'est-à-dire de s'asseoir
sur les règles qu'il avait lui-même fixées pour la négociation dès lors
qu'elles ne lui permettaient finalement pas d'appliquer son projet d'accord.
Le fait que le gouvernement, après ce passage en
force, annonce qu'il y aura des groupes de suivi avec les organisations
signataires, comme si on avait un accord signé en bonne et due forme, en est
une preuve supplémentaire : pour le gouvernement Hollande-Valls-Macron, il n'y
a pas de règle à respecter ; le seul impératif, ce sont les exigences du
MEDEF, sa volonté de s'attaquer frontalement au statut de la Fonction publique,
au Code du travail, aux salariés.
Les réactions
du gouvernement après les événements d'Air France en sont la démonstration
éclatante
Que des salariés s'opposent à un troisième plan
social en trois ans, à un plan de 3000 suppressions de postes et licenciements
dans un secteur économique en plein boum, qu'ils en soient exaspérés, voilà qui
est insupportable pour monsieur Valls qui dénonce des « voyous ». Car pour lui, que les salariés protestent
gentiment, passe encore, mais ils n'ont en aucune façon le droit d'exprimer qu'il
s'agit d'une question vitale pour eux, de leur existence sociale. Ils ont le
devoir de s'incliner devant une raison supérieure : la légitimité des
suppressions d'emplois, la loi du patronat, quand bien même elle conduit
directement à Pôle emploi.
Lorsqu'on compare la virulence de la réaction du
gouvernement contre les salariés d'Air France, le déchaînement médiatique qu'il
a suscité, avec l'impunité dont a bénéficié en 2013 le mouvement patronal des
bonnets rouges en Bretagne et finalement la capitulation en rase campagne du
gouvernement face à leurs exigences, on ne peut qu'être frappé par l'évidence
que ce gouvernement est du côté des patrons, contre les salariés.
Il est pour la répression la plus féroce contre les
travailleurs qui ont osé s'opposer au plan social et pour la domestication des
organisations syndicales : elles doivent prendre en charge l'application de
sanctions contre les salariés d'Air France et les attaques les plus violentes
contre le monde du travail en s'associant, notamment dans le cadre de la
prochaine conférence sociale, à la définition du calendrier des contre-réformes
à venir, à commencer par l'entreprise de liquidation du Code du travail qu'est
le projet d'inversion de la hiérarchie des normes du droit du travail. Voilà ce
que signifie la déclaration de Hollande qui en appelle à un « dialogue social apaisé » tout en
annonçant la répression pour les travailleurs.
Pour nous, il est inconcevable que la CGT s'inscrive
dans ce cadre, qu'elle se prête à l'opération « dialogue social apaisé » du gouvernement car la CGT ne peut pas
accepter que les travailleurs d'Air France soient soumis à la répression pour
l'exemple, elle ne peut légitimer l'organisation d'un « dialogue social » ayant
pour objectif de réduire les lois, règlements et conventions collectives qui
protègent les salariés à des coquilles vides et de soumettre les salariés,
entreprise par entreprise, au chantage patronal à l'emploi pour faire baisser
leurs salaires et augmenter le temps de travail, c'est-à-dire détruire ce pourquoi
la CGT s'est construite. Car elle ne peut cautionner le coup de force du
gouvernement contre les fonctionnaires.
C'est pourquoi notre section demande que la CGT
refuse de participer à la conférence sociale du 19 octobre pour affirmer :
·
Nous sommes du côté des fonctionnaires, contre le plan de mobilité
forcée que le gouvernement veut leur imposer !
·
Nous sommes du côté des salariés d'Air France, contre le plan de 3000
suppressions d'emplois et licenciements! Nous exigeons aucune sanction contre
les salariés !
·
Nous sommes pour la défense intégrale du statut et du Code du travail !
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Intervention du représentant du courant Front
unique au Conseil national de la FSU (le 13 octobre)
« Hier matin, la police a arrêté 6 travailleurs
d’Air France à leur domicile. Ils sont menacés de plusieurs années de prison.
Voici le concentré de la politique du gouvernement Hollande-Valls-Macron. Voilà
l’autre face du « dialogue social ».
Valls au nom du gouvernement a traité ces
travailleurs de « voyous »
et a exigé la plus grande sévérité contre eux. La justice de classe a obtempéré
avec zèle en envoyant des policiers dès 6 heures du matin procéder à leur
arrestation comme s’ils étaient de dangereux terroristes. Leur crime ?
Avoir osé s’opposer à un nouveau plan de suppressions d’emplois. Il y aurait eu
violence ? C’est une évidence que la direction d’Air France pratique une
violence sociale systématique contre les travailleurs. Depuis des années, c’est
l’aggravation des conditions de travail, le travail supplémentaire, les
pressions à la démission, le chantage permanent. Ces dernières années, ce sont
plus de 10 000 emplois qui ont été supprimés et le nouveau plan en prévoit
2 900 supplémentaires, avec pour la 1ère fois dans l’histoire
de la compagnie, des licenciements secs. Et devant une telle agression
caractérisée qui menace leur vie, celle de leur famille, les salariés auraient
dû rester sereins. Au contraire, collectivement face à une attaque d’une
brutalité inouïe, ils ont manifesté leur légitime défense. Ils ont signifié
qu’ils n’accepteraient pas leur condamnation à la mort sociale. Ils ont refusé
qu’elle soit prononcée dans le huis clos d’un salon feutré où le dialogue
social consiste à tenter de rendre présentables les pires attaques contre les
travailleurs et à les faire endosser par les représentants syndicaux.
La véritable violence, c’est celle des patrons,
celle de l’Etat. Qui peut oublier tous ces jeunes manifestants mutilés par la
police, tous ces migrants matraqués par les CRS et le meurtre de Rémi Fraïsse il y a un an. La criminalisation et la répression
des mouvements sociaux est la règle. Ainsi ces derniers mois, notre collègue de
Poitiers, les 6 enseignants du collège Bellefontaine
à Toulouse et nos deux collègues de Colombes ont été persécutés hélas sans que
notre fédération n’ait mené de campagne publique nationale pour les soutenir.
Alors sans tergiverser, la responsabilité de notre
fédération est de dénoncer dès aujourd’hui l’acharnement contre les
travailleurs d’Air France, d’exiger leur libération immédiate, l’arrêt des
poursuites judiciaires et de s’opposer à toute sanction contre eux. C’est aussi
de s’adresser aux dirigeants des confédérations ouvrières pour que se constitue
un front uni contre la répression gouvernementale et patronale.
Il faut souligner le cynisme du gouvernement qui
traite les travailleurs d’Air France comme des bandits au moment Valls soutient
en Egypte le dictateur al-Sissi et les dirigeants saoudiens qui massacrent des
milliers de civils au Yémen, musèlent la liberté d’expression à coups de fouet,
et décapitent autant que Daech.
Venons-en à PPCR. Notre courant a dénoncé
vigoureusement les forfaitures et les viols de la démocratie syndicale qui ont
abouti à un vote frauduleux lors du dernier Conseil national.Pour autant,
malgré cette signature usurpée, le gouvernement n’a pas pu se targuer du
soutien des fédérations syndicales majoritaires pour lancer son assaut contre
le statut des fonctionnaires. Et comme notre direction qui s’affranchit des
règles dès qu’elles la contrarient, Valls s’est émancipé lui aussi des règles
en vigueur, et a indiqué que puisque PPCR ne pouvait être appliqué de gré, il
le serait de force. Et il a félicité notre fédération, en fait notre direction,
pour son esprit de responsabilité allant jusqu’à souligner le pourcentage
obtenu lors du vote frauduleux.
Notre fédération ne peut accepter d’être
instrumentalisée par le gouvernement dans son coup de force pour s’attaquer à
notre statut. Il revient donc à ce Conseil national, indépendamment de ce que
furent les positions des uns et des autres précédemment, de décider le retrait
de la signature sur PPCR.
Ce gouvernement est bien déterminé à poursuivre et
aggraver sa politique en faveur des capitalistes et contre les travailleurs et
la jeunesse. Son seul appui c’est le « dialogue social ». Ainsi dans
quelques jours aura lieu une nouvelle conférence sociale. Comme celles qui
l’ont précédée, elle a pour objectif de montrer aux travailleurs qu’ils ne
peuvent pas compter sur les dirigeants syndicaux pour affronter le gouvernement
puisque ceux-ci acceptent encore de cautionner cette initiative gouvernementale
au moment d’une offensive simultanée et particulièrement violente contre le
Code du travail et le statut des fonctionnaires.
Alors, il revient à notre fédération, à sa direction
de déclarer qu’elle ne participera pas à cette conférence. Elle doit s’adresser
aux directions des confédérations ouvrières pour qu’elles fassent de même.
Cette rupture avec le gouvernement annoncerait la volonté de rompre avec le
gouvernement et de l’affronter réellement en particulier pour empêcher la casse
du Code du travail et celle du statut des fonctionnaires. (…)
«
Dernière minute : La confédération
syndicale CGT vient de faire savoir qu’elle ne se rendra pas à la conférence
sociale, répondant à l’exigence de nombreux syndicats.
«