Merkel et Hollande viennent
de décider de réduire les masses grecques à la famine
En 1918, les puissances impérialistes victorieuses imposaient une véritable
saignée doublée d'une humiliation à l'Allemagne. Une énorme dette de guerre
devait être payée. Les ressources allemandes étaient directement spoliées. La
Sarre était occupée. Cette humiliation n'a pas été pour rien dans la montée
victorieuse du nazisme 15 ans plus tard.
Certes la Grèce de 2015 n'est pas l'Allemagne de 1918. Elle est loin d'en
avoir le poids économique. Mais l'humiliation n'est pas moindre. Le parlement
grec est sommé de voter en 72 heures : hausse de la TVA, réforme des
retraites, "libéralisation" du marché du travail. L'apparence même de
la "souveraineté" de la Grèce disparaît. Non seulement l'accord somme
la Grèce de privatiser en rafale aéroports, transports électriques, ports, mais
encore, l'Union européenne aura la main sur les privatisations pour faire en
sorte que l'argent aille directement dans la poche des créanciers.
L'impérialisme allemand a répondu de manière pratique à la question :
qui est le maître en Europe ? L'impérialisme français, après avoir préparé
à Athènes même un plan à peine moins violent, s'est soumis, conformément aux
rapports de forces réels entre les deux pays. Il ne restait plus qu’à Hollande,
avec le ton doucereux qui lui sied si bien, à faire avaler la pilule au peuple
grec.
Un accord punitif et
exemplaire
Sans aucun doute, il s'agit à travers cet accord de garantir les intérêts
des créanciers : les États
impérialistes eux-mêmes, les banques. Mais il ne s'agit pas que de cela.
D'autant que tout le monde sait que, même en saignant le peuple grec jusqu'à la
dernière goutte, la dette dans sa totalité est à vrai dire irrecouvrable.
Il s'agit d'un accord punitif et d'une punition exemplaire. De quoi
travailleurs et jeunes doivent-ils être punis ?
Ils doivent être punis du vote de janvier où ils ont chassé le parti de la
bourgeoisie grecque – la Nouvelle Démocratie – pour envoyer au Parlement (la
Vouli), une nette majorité de députés de partis issus du mouvement ouvrier,
Syriza rassemblant à lui seul 149 députés sur 300 (auxquels il faut ajouter les
18 du KKE – le Parti Communiste grec – et les 13 du PASOK – Parti Socialiste -,
laminé par son soutien depuis 2009 à tous les mémorandums de la Troïka).
Ils doivent être punis de leur vote au référendum du 5 juillet où ils ont
voté de manière massive contre les propositions de la Troïka – ces mêmes
propositions qui de manière considérablement aggravée leur sont imposées 8
jours plus tard !
Rappelons-le : c'est souvent à plus de 70% que les quartiers
populaires ont voté Non au référendum. C'est à 85% que les jeunes de 18 à 24
ans ont voté Non. Ce Non constituait et constitue un véritable camouflet au
capital financier et aussi à la bourgeoisie grecque qui s'était mobilisée pour
le Oui. Ce Non s'est imposé malgré non seulement le pilonnage du patronat grec,
des médias à ses ordres, mais aussi malgré le honteux appel à voter Oui du
PASOK faisant adopter la même position à la GSEE (principale confédération syndicale
du privé), malgré le non moins honteux appel du KKE à voter "ni Oui, ni
Non", plaçant ainsi les deux camps, c'est-à-dire les deux classes sur un
même plan !
En riposte à ce "Non", par l' "accord" imposé par
Merkel-Hollande à Tsipras le 13 juillet, les puissances impérialistes d'Europe
viennent d'envoyer un message limpide aux prolétariats d'Europe : "Voilà
comment nous traitons aujourd'hui et traiterons à l'avenir toute tentative de
rebellion des masses laborieuses contre nos propres plans d'exploitation et de
paupérisation !"
L'écrasante responsabilité du
gouvernement Tsipras-Kammenos
Si les masses grecques voient à juste titre dans la Troïka leur ennemi
juré, la coalition des suceurs de sang, la responsabilité du gouvernement
dirigé par Tsipras n'en est pas moins écrasante. Rappelons que contre la
majorité issue du vote du 25 janvier, Tsipras a constitué un gouvernement
d'alliance avec les "Grecs Indépendants" – dont le chef est Kammenos
– parti ultra-réactionnaire, grand défenseur de l'Église et de l'Armée, impliqué dans nombre de mémorandums
précédents.
Pour n'évoquer que les quinze derniers jours, pourquoi Tsipras a-t-il
organisé le référendum ?
D'une part la Troïka, et en particulier l'impérialisme allemand, ne lui
laissaient pas la moindre marge de manœuvre, le sommant d'avaler, jusqu'à la dernière gorgée, l'infâme potion des
mesures les plus violentes contre les masses. D'autre part, Tsipras n'avait
alors aucune certitude de pouvoir faire avaler cette potion à la majorité de
députés des partis issus du mouvement ouvrier qui siègent à l'Assemblée
grecque, en particulier de l'ensemble des députés de Syriza. Le référendum
constituait donc de la part de Tsipras la recherche d'une légitimité "au
dessus des partis". En ce sens, c'était une opération typiquement
bonapartiste visant à lui donner les mains libres. En tant que telle, elle
visait à rassembler les Grecs par-delà leur appartenance de classe, bourgeois
et prolétaires, derrière le prétendant bonaparte. De ce point de vue, elle n'a
pas réussi.
Et c'est pourquoi contre le résultat du référendum, dès le
lendemain, Tsipras s'adressait à tous les partis, en particulier à Nouvelle
Démocratie qui avait fait une campagne acharnée pour le Oui, pour une
déclaration commune que signaient tous les partis à l'exception du KKE, qui
cependant répondait à l'invitation, et des fascistes d'Aube Dorée, qui
préparent à leur façon l'avenir.
Dès le surlendemain, le nouveau ministre des finances grec a écrit à
l'Eurogroupe. Le Monde du 9 juillet
résume : "La Grèce s'engage à adopter presque toutes les mesures
proposées par les créanciers le 26 juin, qu'Athènes avait alors rejetées en
annonçant la tenue d'un référendum".
On ne saurait mieux dire. Application immédiate des mesures contre les
retraites, augmentation de la TVA – payée essentiellement par les masses
laborieuses alors que les armateurs, l'Église, une grande partie du patronat grec sont exonérés d'impôts –
accélération des privatisations : tout y est !
Dans la nuit du vendredi 10 juillet, Tsipras a fait adopter par 250 voix
sur 300 députés le "mandat" pour négocier avec la Troïka sur la base
des mesures... contre lesquelles, 5 jours plus tôt, les travailleurs grecs
s'étaient massivement prononcés. Ont voté pour : Nouvelle Démocratie,
Potami (parti bourgeois "centriste"), la majorité des députés
"Grecs Indépendants". Mais aussi la grande majorité des députés de
Syriza (sur 149 députés, seulement 2 ont voté contre, 8 se sont abstenus). Ont
voté contre les députés du KKE et les fascistes d'Aube Dorée.
Le vote par la majorité des députés de Syriza, comme d'ailleurs des députés
du PASOK revenait à piétiner le vote des travailleurs du 5 juillet. C'était une
véritable trahison.
Dès lors, l'issue de la "négociation" du dimanche 12 était
inscrite. Il ne restait plus qu'à Merkel, soutenue bon gré mal gré par
Hollande, à faire boire à Tsipras le calice jusqu'à la lie. Ce qui fut fait.
Les "négociations"
entre l'UE et la Grèce éclairent d'une lumière crue la nature même de l'UE
Pour tous les travailleurs, pour les militants, les derniers événements
sont riches d'enseignements. L'UE y a montré sa vraie nature. Les
"valeurs" de l'UE dont se réclament pourtant bruyamment les sommets
des organisations issues du mouvement ouvrier, se révèlent pour ce qu'elles
sont : l'UE est une alliance des différents États bourgeois d'Europe au compte du capital financier
ligués contre le prolétariat pour obtenir de celui-ci un taux d'exploitation
toujours plus important, pour détruire toutes les conquêtes ouvrières.
En ce sens, à l'inverse de la soumission à l'UE revendiquée par les
appareils dirigeants des syndicats, par le PS, le PCF, la seule position
conforme aux intérêts ouvriers consiste d'abord à se prononcer : à bas l'UE !
A bas l'Euro !
Mais l'alliance que constitue l'UE est une alliance conflictuelle. Elle ne
fait nullement disparaître les antagonismes entre puissances impérialistes. Les
derniers jours ont vu Hollande tenter vainement de se dresser contre
l'impérialisme allemand, prêt à bouter hors de l'UE la Grèce si Tsipras ne se
soumettait pas à 100% à son diktat. L'impérialisme français, lui, craignait
mortellement le Grexit, non seulement parce que cela aboutissait à une
domination plus grande encore de l'Allemagne en Europe, mais aussi parce que la
conséquence possible en eût été l'augmentation des taux d'intérêts sur les
obligations d'État des
pays les plus fragiles, c'est-à-dire l'Italie, le Portugal, l'Espagne... et la
France !
En tout état de cause, la façon dont s'est conclu
l' "accord" du 13 juillet l'indique clairement : il n'y a
pas de "couple franco-allemand". Il y a un impérialisme dominant en
Europe : l'impérialisme allemand, par rapport auquel l'impérialisme
français est condamné à des jérémiades.
Pour le
prolétariat grec, le principal obstacle tient à son propre désarroi politique
entretenu par les appareils dirigeants du mouvement ouvrier
Ce que contient l'accord Merkel-Hollande-Tsipras, c'est une nouvelle
dégradation épouvantable pour les masses laborieuses grecques. Déjà les
salaires ont diminué de 30 à 50% depuis 2008, déjà les retraites ont été
laminées, déjà 25% de la population est sans travail, plus de 50% des jeunes.
Déjà un tiers de la population ne bénéficie plus de la moindre couverture
santé, condamnée à se soigner dans des hôpitaux où travaillent des bénévoles,
et qui n'ont d'autres ressources que celles que leur offre la charité publique.
Et demain sera pire !
Voilà pourquoi la première exigence consiste à dire de manière claire et
nette : A bas le diktat Merkel-Hollande (auquel s'est soumis
Tsipras) ! Une telle exigence devrait être formulée en direction de
la Vouli pour que la majorité Syriza-KKE-PASOK refuse de se soumettre à ce
diktat, de voter les lois anti-ouvrières qui sont exigées d'elle. Et cette
exigence pour avoir quelque chance d'être entendue suppose l'organisation d'une
puissante manifestation nationale en direction de la Vouli à l'appel des
directions syndicales, dans l'unité. L'appel de l'ADEDY (syndicat majoritaire
de la Fonction publique) à la grève le 15 juillet est de ce point de vue la
réfraction du refus du prolétariat grec de se soumettre.
Car le prolétariat et la jeunesse grecs n’ont pas dit leur dernier mot.
Comme le démontre leur vote massif pour le non au référendum du 5 juillet, ils
refusent la déchéance dans laquelle les fait plonger les banksters et les
gouvernement à leur solde.
Mais l'obstacle principal au déferlement du prolétariat, c'est le désarroi
politique, l'absence de perspective politique. C'est en ce sens que pourrait
être soumis à la discussion des militants ouvriers et des jeunes qui cherchent
à s'ouvrir une voie pour combattre les éléments d'un programme offrant une
issue ouvrière.
Dans le cadre du maintien du
capitalisme et de la propriété privée des moyens de production, pour les masses
grecques le choix, c'est : misère avec l'euro ou misère avec la
drachme !
Il faut commencer par préciser une chose : pour des militants
révolutionnaires en Grèce, il serait parfaitement correct de se prononcer pour
la rupture avec l'UE, la BCE, le FMI dans la continuité du refus massif de
leurs plans de famine exprimé lors du référendum du 5 juillet. Mais une telle
rupture, pour indispensable qu'elle soit, est parfaitement insuffisante. Dans
le cadre du maintien du capitalisme, le retour à la drachme non seulement ne
permettrait en rien de sortir de la misère que les masses grecques endurent,
mais la misère risquerait fort d'être pire encore : celles-ci seraient en
particulier accablées par une brutale augmentation du prix des produits
d'importation, du fait de la faible valeur de la drachme par rapport à l'euro.
Il faut ajouter que la dette qui continuerait à être libellée en euros, serait
plus écrasante encore.
Voilà pourquoi, la rupture avec l'UE, la BCE, le FMI n'est le début d'une
solution pour les masses que s'il s'agit des prémices à des mesures radicales
de rupture avec le système de la propriété privée des moyens de production,
avec le capitalisme.
Les mesures qui peuvent éviter au prolétariat grec la misère, la
famine, le chaos, la barbarie
La première mesure consiste évidemment dans la dénonciation de la dette
dans sa totalité (c'est-à-dire la décision de ne pas en payer un seul
euro). Cette dette n'est en rien celle des travailleurs grecs. C'est la dette
des banquiers eux-mêmes qui ont été renfloués aux frais de l'État, celle des capitalistes qui se sont goinfrés de prêts
avant de se déclarer insolvables, celle de la hiérarchie militaire dont chaque
année le budget augmentait de manière exponentielle,... celle des créanciers
eux-mêmes qui ont été remboursés à des taux usuraires. On ne saurait dire moins
que ce que dit Stilglitz, économiste bourgeois, prix Nobel en 2001 – qu'on ne
peut sûrement pas accuser d'être un révolutionnaire ! : "Seule
une très faible partie des énormes sommes prêtées à la Grèce lui était réellement
destinée. Elles ont servi à rembourser les créances privées notamment des
banques en Allemagne et en France. La Grèce n'a reçu que des miettes mais elle
a payé le prix fort pour préserver les systèmes bancaires de ces pays".
Le syndicat ADEDY (syndicat majoritaire dans la fonction publique grecque)
le dit clairement : "Le gouvernement dans les propositions qu’il a
formulées dans le processus de négociation montre qu’il ne tient pas compte des
besoins actuels réels des travailleurs et travailleuses, des besoins de la
grande armée de chômeurs, de nos jeunes et des retraités. Il accepte que la
dette doive être payée dans sa totalité quand il est évident que sa suppression
est une condition préalable pour répondre aux besoins de la population."
La seconde mesure consiste dans la nationalisation sans indemnité ni
rachat sous contrôle ouvrier des banques. Le gouvernement Tsipras-Kammenos
a laissé sortir les capitaux de la bourgeoisie grecque pour s'en prendre
ensuite à la possibilité des travailleurs et retraités grecs de retirer leurs
salaires et pensions ! A l'inverse, après avoir exproprié les banquiers,
il faut faire appel aux employés de banque pour qu'ils interdisent la sortie
des capitaux restants.
Il est nécessaire d'arrêter immédiatement les privatisations (le
port du Pirée, les aéroports etc.) et au contraire d'annuler toutes les
privatisations opérées depuis 2008, renationalisation sans rachat d'autant
plus que ces privatisations se sont faites généralement à prix bradé,
permettant aux capitalistes acheteurs des opérations juteuses).
Au-delà, il est nécessaire de collectiviser les grands moyens de
production et d'échange, sans quoi, aucun plan de production permettant de
satisfaire les besoins les plus urgents de la population laborieuse n'est possible.
Il faut exproprier sans délai les biens de l'Église, en
particulier les terres, faire en sorte que l'agriculture grecque contribue en
priorité à nourrir la population laborieuse. La séparation rigoureuse de l'État et de l'Église doit être établie, le clergé vivant exclusivement des dons
volontaires des fidèles.
Il est nécessaire d'engager sans délai le démantèlement des corps
répressifs de l'État, de la hiérarchie militaire et de la police, dont tout
le passé et le présent – son infiltration notable par les fascistes d'Aube
Dorée par exemple – montre assez qu'ils sont prêts à tout pour la défense de
l'ordre bourgeois.
Seul un véritable
gouvernement ouvrier peut mettre en œuvre de telles mesures
C'est une évidence : ce n'est sûrement pas du gouvernement
Tsipras-Kammenos qu'on peut attendre de telles mesures. Avancer tout ou partie
de ces mesures en laissant entendre que l'actuel gouvernement pourrait les
mettre en œuvre,
c'est tromper les travailleurs. Seul un gouvernement ouvrier, constitué à
partir des comités ouvriers organisés du bas en haut, à même d'établir les
besoins de la population, de prendre les mesures pratiques à même d'y faire
face, pourrait le faire.
Mais, dira-t-on, à ce jour de tels comités n'existent pas. C'est vrai. On
ne peut les décréter et ils ne peuvent surgir que de la mobilisation
révolutionnaire des masses elles-mêmes. Mais existe dès maintenant une majorité
de députés à l'Assemblée, majorité de députés issus des partis d'origine
ouvrière (principalement Syriza, mais aussi le KKE, et le PASOK). Donc,
mathématiquement, il est possible de constituer un gouvernement du Front Unique
Syriza-KKE-PASOK sans représentant de partis bourgeois (tels les "Grecs
Indépendants" actuellement au gouvernement, grands défenseurs de l'Église et de la hiérarchie militaire). Mais
objectera-t-on : le PASOK vient d'appeler à voter Oui au référendum ; et
le KKE ne veut pas entendre parler d'un gouvernement de Front Unique. Et
l'immense majorité des députés de Syriza viennent de voter le "mandat"
donné à Tsipras pour l'accord que l'on sait ! C'est exact. Mais que Syriza
fasse publiquement la proposition d'un tel gouvernement devant l'opinion
ouvrière à ces partis et ceux-ci se verraient dans l'obligation d'assumer leur
refus. Et ils en paieraient durement le tribut !
On dira : telle n'est nullement la position des dirigeants de Syriza,
dont toute la politique au contraire vise à la recherche de l'accord avec la
bourgeoisie et la Troïka ! Ce sont donc les masses qui devront imposer ce
gouvernement du Front Unique, comme elles devront imposer aux directions
syndicales de combattre dans ce sens. Ce n'est en rien une utopie. La
manifestation devant les locaux de la GSEE, contre l'appel au vote Oui de ses
dirigeants, témoigne au contraire de cette tendance à imposer la réalisation du
Front Unique. Le gouvernement du Front Unique ne serait certes pas un véritable
gouvernement ouvrier. Mais il constituerait un court intermède vers ce dernier.
Pour les États-Unis socialistes d'Europe
Mais il faut encore préciser : même si un gouvernement de cette nature
se mettait en place, nul ne peut imaginer que de manière durable et dans les
étroites frontières de la Grèce, les difficultés qui harcèlent les masses
laborieuses en Grèce puissent être résolues. La constitution d'un gouvernement
ouvrier en Grèce ne pourrait prendre son véritable sens que dans l'appel au
prolétariat de toute l'Europe pour que dans chaque pays le combat soit engagé
pour en finir avec les gouvernements bourgeois, pour que le prolétariat prenne
le pouvoir, pour la constitution à partir de là des États-Unis socialistes d'Europe, seule perspective
historique pour échapper à la barbarie vers laquelle chaque jour davantage le
maintien du capitalisme conduit la civilisation humaine.
Ce qu'est le véritable soutien
au peuple grec
Le prolétariat et la jeunesse grecs bénéficient, en particulier depuis le
Non du 5 juillet, de la sympathie incontestable des travailleurs et de la
jeunesse de tous les pays d'Europe, particulièrement en France. La question est
la suivante : comment doit s'exprimer pratiquement le soutien au peuple
grec ?
Les appareils dirigeants des syndicats, le PCF, l' "extrême
gauche" ont organisé des rassemblements qui se présentaient comme "en
soutien au peuple grec". Mais sur quelle orientation ? Prétendument
contre la Troïka et en soutien au gouvernement Tsipras-Kammenos qui en réalité
ne s'oppose en rien à ladite Troïka comme on l'a montré ci-dessus. On voit ces
mêmes forces politiques (au premier rang desquelles le PCF) aujourd'hui soutenir
le diktat Merkel-Hollande, soutenir Hollande contre la sortie de la Grèce de
l'UE. Donc le soutien au peuple grec consisterait à exiger... que le peuple
grec continue à être soumis à ceux qui le pressurent et le saignent depuis des
années. Le "soutien au peuple grec", ce serait le soutien à
Hollande-Valls, au moment même où ceux-ci se prononcent pour le paiement
intégral de la dette par le peuple grec !
Le soutien au peuple grec, bien au contraire, c'est dans chaque pays le
combat pour l'annulation de la dette grecque envers les créanciers dudit pays.
C'est, en France, l'annulation de la dette grecque envers l'État français et les banques françaises. Rappelons que
rien qu'en intérêts la France a extorqué 730 millions d’euros entre 2010 et
2014 au peuple grec !
C'est ce combat qui doit être mené partout, en particulier dans les
organisations syndicales.
Pour la construction du Parti
Ouvrier Révolutionnaire, de l'Internationale Ouvrière
Le Non des masses grecques du 5 juillet atteste qu'en Grèce comme ailleurs,
le prolétariat ne pourra accepter éternellement d'être laminé sans réagir. Mais
il est en même temps cruellement privé de la perspective politique lui
permettant de mener son combat à son terme. La question décisive à résoudre
pour que cette perspective soit avancée est celle de la construction du Parti
Ouvrier Révolutionnaire, de l'Internationale Ouvrière Révolutionnaire. C'est ce
à quoi entendent œuvrer les
militants de notre Groupe, regroupés autour du bulletin Combattre pour le Socialisme. Prenez contact !
Le 13 juillet 2015
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