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«On ne peut aller de l’avant si l’on craint d’aller au
socialisme « (Lénine) |
GROUPE pour la construction du Parti
et de l’Internationale ouvriers révolutionnaires Supplément
à CPS n°54 – 13 septembre 2014 |
Le gouvernement Hollande-Valls-Pinel
avec le représentant de la banque Rotschild, Macron, plébiscité par le MEDEF :
un gouvernement de guerre ouverte contre les travailleurs !
Il fait appel à la
coopération des dirigeants syndicaux
via le « dialogue social » qui, à l’unanimité, ont répondu : présents !
À l’inverse, la
responsabilité des dirigeants syndicaux, c’est de :
●
Rompre la coopération avec le
gouvernement et le MEDEF,
rompre le dialogue social
●
Organiser le combat pour imposer à la
majorité de députés PS-PCF
de
rejeter le budget 2015 et la loi de
financement de la Sécurité sociale, concentrés des attaques anti-ouvrières
Hollande au journal Le Monde le 21 août : « le gouvernement devra aller plus
vite, plus loin »
Le
25 août, Valls présentait la démission de son gouvernement. La veille,
Montebourg avait dit dans Le Monde : "L’Europe
est en train de se mettre dans une impasse à cause des choix de politiques
économiques (…) Je n’excepte pas la France dans ce constat". Cette
interview suivait de quelques jours celui de Hollande où celui-ci affirmait à l’inverse
sa volonté de continuer la même politique en "allant plus vite, plus
loin".
En
réalité, Montebourg ne représente en aucun cas une politique de rupture avec le
capital. Il a fait ses preuves au contraire comme serviteur zélé du capital :
soutien aux plans de licenciements et de suppressions de postes à Sanofi, PSA,
attaque brutale contre les ouvriers de Goodyear confrontés à la fermeture de l’usine,
intervention directe contre la grève des camionneurs de Mory
Ducros.
D’ailleurs
sur le fond rien ne le sépare réellement de Hollande-Valls (il y a quelques
mois, le même Montebourg assurait la promotion de ce dernier comme Premier
ministre). Les uns et les autres, en défense du capitalisme français, réclament
désespérément de l’UE et de l’Allemagne un peu d’oxygène pour le capitalisme
français sous la forme d’un assouplissement des "critères de
Maastricht" qui imposent de réduire les déficits publics, et d’une
politique de "relance" dont ils espèrent, à tort ou à raison, qu’elle
élargirait les débouchés de l’économie française.
Mais
l’ampleur de l’offensive à l’ordre du jour du gouvernement exige le silence
dans les rangs des ministres. Donc exit Montebourg (et dans son sillage Hamon
et Filipetti).
Le gouvernement Valls II (Valls-Macron-Pinel)
La
constitution du nouveau gouvernement vaut programme. Outre le maintien du parti
bourgeois des "radicaux de gauche", la nomination de Macron, qui vient de la banque Rotschild,
l’homme qui a conçu le "pacte de responsabilité", en dit assez long.
Le
MEDEF ne s’y est pas trompé. Dans son "université d’été", il a
accordé une standing ovation à Valls venu faire un acte d’allégeance
ostentatoire en déclarant son "amour" pour "les
entreprises" (traduisez : pour les capitalistes), tout en demandant
« des preuves d’amour », redoublant ses exigences.
Dans
le même temps, Hollande adoptait en défense de l’impérialisme français la
posture guerrière dans le rôle du roquet d’Obama, en en rajoutant par rapport à
ce dernier. Après le soutien éhonté aux massacres commis par Israël à Gaza cet
été, après l’annonce de la fourniture d’armes à l’"opposition" en
Syrie, de la fourniture d’armes au gouvernement régional du Kurdistan irakien
(tout en se prononçant contre le droit légitime du Kurdistan de se constituer
en État indépendant), de la continuation de l’intervention militaire en
République centrafricaine et au Mali, il vient d’annoncer à Bagdad sa décision
de bombarder en Irak.
Ce
gouvernement dégage dès sa constitution une forte odeur de décomposition avec
son lot de boules puantes et de scandales, avec la nomination puis expulsion
dès les premiers jours de Thévenoud, qui membre de la
« commission contre la fraude fiscale », ne payait pas d’impôts ! C’est
pourtant ce gouvernement qui a pour mission de tirer une nouvelle rafale d’attaques
anti-ouvrières. C’est le mandat que lui donne la bourgeoisie française aux
abois dans le cadre de la crise générale, et qui va s’aggravant toujours, du
mode de production capitaliste à l’échelle mondiale.
Le capitalisme français dans
une situation désastreuse
Tout
est là : dans la déconfiture de la bourgeoisie française sur le marché
mondial. Il y a les chiffres récents : 0 % de croissance depuis le
début de l’année. Mais il y a les tendances sur les 10 ou 15 ans passés. Depuis
15 ans, la part de la France dans les exportations mondiales est passée de 4,7
à 3,2 %, soit un recul de 32 %. La production manufacturée a baissé
de 10 % en 12 ans. Y compris dans les zones traditionnelles de domination
de l’impérialisme français (Afrique du Nord, ancien empire colonial d’Afrique
noire), les capitalistes français se font damer le pion. Idem dans les secteurs
économiques où traditionnellement la France occupait une place de choix (vins
et alcools, agroalimentaire). Les banques subissent le contre-coup
de faillites dans les pays méditerranéens (ainsi le Crédit Agricole qui, après
la Grèce, essuie de grosses pertes au Portugal ), de la situation en Russie
(Société Générale), ou sont sous le feu des décisions de l’impérialisme US
(amende record pour la BNP décidée par la justice, c’est-à-dire l’Etat US,
directement versée au budget fédéral américain). Les faillites se succèdent à
un rythme échevelé : 72000 dépôts de bilan en 2013.
Les
appareils qui trônent au sommet des organisations syndicales prétendent : « Mais
non il n’y a pas de crise : les dividendes versés aux actionnaires en 2013
ont augmenté de 30 % ! » Et ils en concluent qu’il y a d’autres
solutions... dans le cadre du maintien du capitalisme : il suffirait que
ces dividendes aillent à l’investissement. Si ces chiffres ont un sens, ils
signifient d’abord la nécessité d’en finir avec le régime du profit, avec le
capitalisme. Mais outre le fait que ces dividendes sont versés par les groupes
du CAC40 qui réalisent l’essentiel de leurs profits hors de France, ces
chiffres témoignent de l’enrichissement éhonté des capitalistes, non de la
bonne santé du capitalisme. Car précisément si les profits ne s’investissent
pas, c’est que, du fait de la crise de surproduction, les capitalistes n’ont
nullement la garantie de pouvoir vendre le surplus de marchandises qu’ils
mettraient sur le marché avec de nouveaux investissements.
Les
premières victimes de cette situation sont les masses laborieuses. Le chômage
enfle de mois en mois et a dépassé très largement les 5 millions. Les
travailleurs se serrent la ceinture et la consommation y compris de produits
courants diminue (-2 % en 2013), amplifiant la crise et accentuant la
tendance à la déflation.
Dans
cette situation, les bourgeoisies concurrentes – à commencer par la bourgeoisie
allemande - poussent impitoyablement leur avantage. A toutes les suppliques de
Hollande et autres Sapin demandant des délais supplémentaires pour diminuer les
déficits (la dette atteint 96 % et le déficit loin de diminuer sera pire
cette année que l’an dernier à 4,4%), Merkel répond par un « Nein » retentissant. A leurs demandes de faire en
Allemagne une politique ouvrant la vanne de la demande, les représentants de la
bourgeoisie allemande répondent avec morgue : « Croyez-vous que si
nous augmentons les salaires chez nous, les salariés allemands vont acheter des
voitures Renault ou Peugeot ? ». Chaque jour livre son lot de
nouvelles humiliations.
Pour
retrouver sa place dans l’économie mondiale, ou pour stopper l’effondrement, la
bourgeoisie française sait très bien qu’il n’y a qu’une solution : baisser
brutalement le prix de la force de travail, soit le salaire direct, soit le
salaire indirect (droits ouverts par la Sécurité sociale, budgets sociaux,
etc.). C’est l’alpha et l’omega de la politique du
gouvernement Hollande-Valls-Macron-Pinel.
Un plan concentré d’offensives
anti ouvrières
À l’ordre du jour du gouvernement, figurent :
●
le projet de budget 2015 et le projet de loi de financement de la Sécurité
sociale : 21 milliards d’économie pour commencer à financer les 50 milliards
versés au patronat d’ici 2017 dans le cadre du pacte de responsabilité. Cela
signifie : blocage des salaires des fonctionnaires, blocage des pensions,
diminution massive des postes dans la plupart des ministères, diminution
massive des dotations aux collectivités territoriales avec en perspective un
plan massif de restructuration -suppressions de postes parmi les fonctionnaires
territoriaux dans le cadre de la réforme territoriale. Pour ce qui est de la
Sécurité sociale, déremboursement des médicaments, étranglement de l’Hôpital
Public, mis à mal du statut de ses personnels, attaques contre les allocations
familiales...
●
la mise à mal du code du travail : banalisation du travail du dimanche,
remise en cause des « seuils sociaux » (disparition des comités d’entreprise
et surtout du délégué du personnel dans les petites entreprises),
« flexibilité du marché du travail » c’est-à-dire nouvelles
facilitations des mesures de licenciement, et sous couvert de remise en cause
des « 35 heures », liquidation de toute définition légale du temps de
travail par le biais de la « négociation d’entreprise », ce qui
suppose la liquidation des conventions collectives et a pour conséquence une
diminution brutale des salaires par le non paiement des heures supplémentaires
comme telles.
●
le développement massif de l’apprentissage patronal, richement subventionné
quand des dizaines de Lycées Professionnels Publics sont fermés. Apprentissage
et stages visent à réduire la jeunesse à une situation de sous-prolétariat
brutalement surexploitée.
●
la liquidation du statut de la Fonction publique avec en particulier l’annonce
officielle par Lebranchu, la ministre de la FP, de la remise en cause de la
promotion à l’ancienneté – qui seule permettait vaille que vaille aux
fonctionnaires de préserver leur pouvoir d’achat - au profit de la promotion
« au mérite », ce qui signifie individualisation et arbitraire. Mais
aussi réduction considérable des corps de la Fonction publique, négociation
locale substituée à la gestion nationale dans le cadre des statuts nationaux,
mobilité généralisée inter et intra fonctions publiques, etc.
●
l’attaque à tous les niveaux contre les statuts des enseignants (parution du
décret liquidant les garanties des enseignants du secondaire, décret
« rythmes scolaires », parution du décret modifiant le statut des
enseignants du supérieur qui constitue une reprise aggravée de la réforme Pécresse, ministre de Sarkozy).
Une offensive qui réclame la
coopération constante des appareils syndicaux – et l’obtient -,
via le dialogue social
Le
9 septembre, dirigeants syndicaux, MEDEF et CGPME se rencontraient. Pas un seul
dirigeant syndical ne manquait à l’appel. A l’ordre du jour, l’« agenda
social » et en particulier la discussion sur les « seuils
sociaux ». Le 22 septembre, commence la « négociation » Fonction
publique sur les objectifs mentionnés plus haut. A nouveau, toutes les
fédérations fonctionnaires ont annoncé leur participation.
On
se souvient pourtant que les dirigeants CGT, FO, FSU avaient décidé de ne pas
participer à la deuxième journée de la « Conférence sociale » le 8
juillet. Cela faisait suite à ce qui s’était exprimé y compris dans les sommets
de la CGT et qui avait conduit Lepaon à déclarer : « Le
gouvernement ne peut pas décider du calendrier, des objectifs, des
thématiques... et demander aux organisations syndicales d’assurer la mise en
œuvre... ». Mais cette rentrée le montre. Visiblement le gouvernement
peut « demander aux organisations (ou plutôt à leurs dirigeants) d’assurer
la mise en œuvre... » de sa politique. Lepaon l’a martelé à l’assemblée
de rentrée de la CGT, et parlant des concertations programmées, à la suite de
la Conférence sociale, de mise en œuvre du pacte de responsabilité : «
Nous y serons ». Et à sa suite, les directions de Force Ouvrière et de
la FSU ont pris la même décision.
Le gouvernement Valls-Macron-Pinel est faible.
Il a un besoin vital de la coopération des directions syndicales
Les
coups de menton de Valls n’y changent rien. Le gouvernement est faible et c’est
pourquoi il a tant besoin des dirigeants syndicaux. Même dans le cadre des
institutions de la Ve République, il ne peut se passer de la caution
de l’Assemblée nationale.
Or
siège dans cette assemblée une majorité de députés PS-PCF issue du vote
populaire de 2012 qui a chassé Sarkozy et l’ex-majorité parlementaire UMP-UDI.
Certes jusque-là, bafouant le vote populaire de 2012, les députés PS ont
servilement voté toutes les mesures réactionnaires et pro-patronales des
gouvernements Ayrault et Valls I. Il y eut toutefois une exception avec l’abstention
de 41 députés PS sur le pacte de responsabilité. Il y a aujourd’hui une crise
dans le PS. Nombre de députés dits « frondeurs » font mine de
regimber. Aucune illusion n’est permise. Leur seule motivation est qu’ils
savent que la politique du gouvernement conduit le PS au désastre – et leur
carrière personnelle avec ! Et à aucun moment ils ne défendent une
politique en faveur de la classe ouvrière. Mais ce qu’expriment leurs
grincements, c’est la contradiction existante entre la majorité PS-PCF à l’Assemblée
et le gouvernement Valls-Macron-Pinel.
Une issue politique existe
pour les travailleurs
Cambadelis,
premier secrétaire du PS martèle sous forme de menace aux députés PS : « quel
député PS pourrait vouloir la chute du gouvernement ? » les
enjoignant de voter la confiance, le budget, la loi de financement de la SS.
Valls, lui, déclare, adoptant la posture du Bonaparte : « C’est
moi ou Marine Le Pen ». Par-delà les députés PS, ils prétendent s’adresser
aux travailleurs : « Acceptez note politique ou alors, c’est le
FN, « le fascisme », etc. ».
Mais
en vérité, il y a une tout autre issue que l’acceptation de la politique de
Valls ou la dissolution – que propose un Mélenchon sans doute très pressé de
revoir une majorité des partis bourgeois à l’Assemblée qui serait désormais une
majorité de députés UMP et FN.
Cette issue est la suivante : que les députés PS-PCF majoritaires
rejettent Valls et la politique de son gouvernement, refusent de voter le
budget. Alors les conditions seront réunies pour la constitution d’un autre
gouvernement - sans représentants bourgeois, sans membre de partis de la
bourgeoisie - issus de cette majorité dont les travailleurs exigeront
satisfaction de leurs revendications. Cela signifie : en finir avec la
Vème République !
La responsabilité pleine et
entière des directions syndicales
Certes
les députés du PS ne le feront pas d ‘eux-mêmes. C’est vrai. Il faudra donc
leur imposer. Cela ne peut sûrement pas se faire avec une « journée d’action »
du type de celle qu’annonce la direction de la CGT pour le 16 octobre, à savoir
une journée « décentralisée » qui loin d’exiger le retrait des
projets de loi gouvernementaux (budget et SS) se prononcent contre leur vote
« en l’état », donc pour de « bonnes » mesures
gouvernementales.
Au contraire la responsabilité des directions syndicales (CGT, FO, FSU,
UNEF) est celle-ci :
●
qu’elles quittent sans délai toutes les tables de concertation avec le MEDEF
(« agenda social ») et le gouvernement (« négociation »
Fonction publique) !
●
qu’elles appellent dès maintenant à une grande manifestation de tous les
travailleurs, de la jeunesse à l’Assemblée nationale au moment de la discussion
budgétaire sur le mot d’ordre : à bas le budget 2015 ! Députés PS,
PCF, ne votez pas le budget ni la loi de financement de la Sécurité
sociale !
Actualité du combat pour le
socialisme, c’est-à-dire pour l’expropriation du capital
La
situation en France ne fait pas exception. Partout la crise du mode de
production capitaliste fait ses ravages et développe ses effets barbares. Les
puissances impérialistes déversent des milliards pour armer les belligérants de
l’Ukraine à l’Irak, mais les populations d’Afrique meurent par milliers du
virus Ebola car il n’y a ni médecins, ni médicaments.
La jeunesse est massivement vouée au chômage, sacrifiée sur l’autel du régime
du profit. De 2010 à 2013 aux USA, les 20 % les plus pauvres ont vu leurs
revenus baisser de 8 % quand celui des 10 % les plus riches ont vu
les leurs augmenter de 10 %. 3 % de la population accaparent
54,4 % de la richesse !
Seul
le socialisme, l’expropriation du capital et l’organisation de la production en
fonction des besoins des masses peut permettre à l’humanité d’échapper à la
barbarie. Cela suppose dans chaque pays la prise du pouvoir par la classe
ouvrière à travers ses conseils ouvriers, que soit brisée la vieille machine
étatique qui garantit la domination de classe actuelle de la bourgeoisie, que
soit ainsi ouverte la perspective des Etats Unis Socialistes d’Europe.
Pour la construction du
Parti Ouvrier Révolutionnaire, de l’internationale Ouvrière Révolutionnaire
Pour
cette tâche, le prolétariat et la jeunesse ont besoin d’une organisation, d’un
Parti. Ce ne sont sûrement pas les Partis Socialistes, ni les PC qui peuvent
réaliser cette tâche. Ils ont montré et montrent chaque jour qu’ils sont
indéfectiblement attachés au maintien du capitalisme. Le Groupe de militants
regroupés autour de « Combattre Pour le Socialisme » entend œuvrer à
la construction d’un Parti Ouvrier et d’une Internationale Ouvrière
Révolutionnaire. Il vous invite à vous associer à ce combat.
Le 13 septembre 2014.
Prenez
contact : AEPS – 1 bis, rue Gutenberg
‑ 93100 Montreuil
Site web : http://socialisme.free.fr « e.mail : socialisme@free.fr
Supplément à Combattre
pour le socialisme n° 54 – Directeur
de publication : Roland Michel – Imprimerie spéciale