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«On ne peut
aller de l'avant si l'on craint d'aller au socialisme « (Lénine) |
GROUPE pour
la construction du Parti et de l'Internationale ouvriers révolutionnaires Supplément Fonction publique à CPS n°55 – 14 mai 2014 |
Face à l'offensive d'une
violence inédite engagée contre les fonctionnaires,
Dirigeants CGT, FO et
FSU :
Rompez avec le gouvernement et engagez le
combat pour le retrait du Pacte de responsabilité, la défense de notre statut
et la revalorisation de nos
traitements !
8 ans de gel du point d'indice
(la dernière augmentation du point d'indice du 01/07/2010 était relative au
solde de l'année 2009) : Il faut
remonter aux décrets lois Laval en 1934, il y a 80 ans, pour trouver une
attaque plus violente contre les traitements des fonctionnaires !
Mais
le gouvernement Hollande-Valls-Pinel n'entend pas en rester là. Les 18
milliards de coupes dans les dépenses publiques contenus dans le Pacte de
responsabilité annoncent une attaque frontale contre les fonctionnaires :
non seulement les suppressions massives de postes sont poursuivies ainsi que
les coupes dans les budgets, mais c'est maintenant une offensive en règle
contre le statut, contre les garanties de la Fonction publique de carrière que
le gouvernement entend conduire à partir des « négociations » Fonction publique
ouvertes officiellement ce 19 mai sur la base du rapport Pêcheur.
Le Pacte de responsabilité implique une attaque contre
les fonctionnaires, contre leur statut
Le but de
ces « négociations » est de réaliser les objectifs que les différents
gouvernements, de Chirac à Sarkozy, s'étaient fixés avec les rapports Dutreilh, le livre blanc de Silicani
mais qu'ils n'avaient pu mener à terme ; c'est de s'appuyer sur toutes les
mesures partielles que ces différents gouvernements ont pu faire passer pour
faire maintenant un pas décisif dans la remise en cause des statuts nationaux.
C'est ainsi
que le relevé de conclusions qui définit la méthode et le calendrier des
négociations place au centre des dites négociations la mise à plat du statut et
les parcours professionnels dits « au mérite » que le rapport Pêcheur propose
de substituer aux déroulements de carrière à l'ancienneté statutaires.
Autrement dit, ce qui est à l'ordre du jour
pour le gouvernement c'est, non seulement le gel du point d'indice pendant 8
ans, mais également la liquidation des déroulements de carrière à l'ancienneté
qui permettent aujourd'hui aux fonctionnaires de limiter leurs pertes de
pouvoir d'achat. L'accès au 3e grade
à l'ancienneté administrative terminé, idem pour l'accès au 2e grade
de chaque catégorie !
Sachant que
le rapport Pêcheur préconise aussi le retour de la mobilité Sarkozy pour
accompagner les restructurations et suppressions de postes...mais en
l'intégrant dans le statut pour lui donner plus de force contraignante, qu'il
préconise de liquider les garanties statutaires nationales en donnant les
pleins pouvoirs aux chefs de services locaux, on mesure la portée
anti-statutaire des « négociations » chargées de mettre en œuvre ce rapport.
Le décret Peillon, en instance de publication, qui
remet en cause le statut particulier national des enseignants du second degré
en leur imposant de nouvelles obligations de service et en accordant des
pouvoirs considérablement accrus
aux chefs d'établissement donne un avant-goût de
ce que le gouvernement projette pour toute la Fonction publique.
Offensive en
règle contre les fonctionnaires et leur statut, le Pacte de responsabilité
constitue également une offensive frontale contre la Sécurité sociale, contre
les travailleurs. Hollande a présenté le gouvernement, dont Valls
est le premier ministre,
comme un « gouvernement de combat ».
Il a raison : c'est un gouvernement de combat contre les travailleurs, un
gouvernement entièrement au service de la bourgeoisie. Les chiffres parlent
d'eux-mêmes. D'un côté, les subventions pour les capitalistes : plus de 40
milliards à force de Crédit Impôt Compétitivité des Entreprises, d'exonérations
de charges sociales et de cadeaux fiscaux ; de l'autre, pour les salariés,
les fonctionnaires et les retraités les coupes budgétaires :18 milliards
dans les dépenses de l'Etat, 11 dans les budgets des collectivités locales, 21
milliards dans les dépenses sociales et l'assurance maladie, le gel des
pensions et des prestations sociales, les hausses d'impôts (10 milliards, dont
l'augmentation de la TVA depuis janvier).
C'est pourquoi aujourd'hui, dirigeants de la CGT,
de FO, de la FSU , dirigeants des fédérations de fonctionnaires, votre première
responsabilité est de vous prononcer contre le Pacte de responsabilité, pour
son retrait !
Assez de ce dialogue social qui porte la politique du gouvernement !
Contre les pseudo-négociations dirigées contre le statut Fonction
publique !
Le Pacte de
responsabilité est le produit de semaines de concertation avec les dirigeants
syndicaux. Après la défaite cuisante
des municipales, le gouvernement a plus que jamais
besoin de la concertation pour faire passer une politique aussi ouvertement
dirigée contre les travailleurs, les fonctionnaires, la jeunesse et les
retraités. Voilà pourquoi il cherche à aller le plus loin possible dans
l'association des organisations syndicales au Pacte de responsabilité, depuis
la conférence sociale prévue cet été jusqu'aux négociations d'application du pacte
aux différentes branches et qu'il appelle toutes les organisations, y compris
les non signataires du pacte, à y participer. C'est également le cas dans la
Fonction publique avec le cycle de « négociations » ayant pour but la
« mise à plat » du statut qui s'ouvre le 19 mai grâce à la
participation continue de toutes les fédérations de fonctionnaires depuis le
départ à l'agenda social Fonction publique du gouvernement.
Mais,
au moment où le gouvernement décide d'un blocage historique du point d'indice,
comment une fédération de fonctionnaires pourrait-elle sérieusement prétendre s'opposer
au blocage du point d'indice et participer dans le même temps à la mise en
place de parcours professionnels au mérite qui s'opposent à de réelles
augmentations du point d'indice pour tous ?
Comment
une fédération de fonctionnaires pourrait-elle défendre les garanties
statutaires et participer à une négociation sur la base d'un rapport qui
propose d'introduire dans le statut la mobilité Sarkozy ?
Comment
une fédération de fonctionnaires
pourrait-elle défendre les garanties statutaires
nationales et participer à des négociations sur la base d'un rapport qui
prévoit au contraire de déconcentrer la gestion pour liquider les garanties
nationales ?
N'est-il
pas évident au contraire que le gouvernement ne pourrait se fixer l'objectif de
liquider les garanties de la Fonction publique de carrière, sur lequel se sont
cassés les dents les gouvernements de Chirac et de Sarkozy, si les fédérations
de fonctionnaires FO, CGT et la FSU refusaient de s'associer aux
« négociations » menées dans ce cadre ?
C'est
clair : pour défendre nos traitements, notre statut, le droit au
déroulement de carrière, notre régime spécial de retraite, il faut que les
fédérations de fonctionnaires décident l'arrêt immédiat de leur participation à
l'agenda social Fonction publique et la rupture immédiate des négociations
dirigées contre le statut !
Arrêtez de prendre en charge la
politique de ce gouvernement. Il faut le combattre !
La voie à suivre pour combattre le Pacte de
responsabilité et défendre le statut
Le fait que,
lors du vote de « principe » du 29 avril sur le Pacte de
responsabilité, 41 députés du PS se soient abstenus car ils sont placés dans la
situation impossible d'avoir à supporter une politique pire que celle qui a
valu au PS une défaite cuisante aux élections municipales en provoquant une
abstention massive de son électorat, indique clairement la voie à suivre pour
combattre le Pacte de responsabilité, défendre nos traitements et notre statut.
Il
faut que les dirigeants de la CGT, de FO, de la FSU, les dirigeants des
fédérations de fonctionnaires se prononcent clairement pour le retrait du
Pacte, pour le retrait des coupes budgétaires, la levée du blocage du point
d'indice et appellent à l'organisation d'une manifestation nationale en
direction de l'Assemblée pour mettre dans la rue la masse des travailleurs,
qu'elle pèse de tout son poids sur la majorité PS-PCF et l'empêche de voter le
collectif budgétaire contenant les coupes budgétaires qui sera soumis à
l'Assemblée en juin.
Une
telle manifestation, rassemblant massivement travailleurs, fonctionnaires,
jeunes et retraités, ouvrirait la perspective de la constitution d'un autre
gouvernement, d'un gouvernement du front unique des organisations ouvrières,
responsable devant la majorité PS-PCF qui, rappelons-le, a été élue par les
travailleurs pour en finir avec la politique de Sarkozy-Fillon,
alors que les gouvernements Hollande, non seulement la poursuivent, mais
l'aggravent.
De
ce gouvernement, les travailleurs exigeraient la satisfaction de leurs
revendications à commencer par l'augmentation générale des salaires et
traitements ainsi que l'arrêt des plans de licenciements.
La
crise du capitalisme ne cesse de s'aggraver, engendrant chômage, misère,
précarité. La seule issue pour les travailleurs est dans la constitution d'un
véritable gouvernement ouvrier, expropriant les grands trusts capitalistes,
nationalisant sans indemnité ni rachat les banques, organisant la production en
fonction des besoins sociaux et non plus du profit. C'est ce pourquoi
combattent les militants regroupés autour du bulletin Combattre pour le socialisme.
Le 14
mai 2014
Prenez
contact : AEPS – 1 bis, rue Gutenberg
‑ 93100 Montreuil
Site web : http://socialisme.free.fr e.mail : socialisme@free.fr
Supplément à Combattre pour le socialisme n° 55 – Directeur de publication : Roland Michel – Imprimerie spéciale