« Il n'est plus question aujourd'hui, comme au XIXème siècle d'assurer simplement un développement plus rapide et plus sain de la vie économique : il s'agit aujourd'hui de sauver l'humanité du suicide... Au début de la nouvelle révolution, les opportunistes vont tenter une fois de plus, comme ils l'ont fait il y a un quart de siècle, d'imprégner les ouvriers de l'idée qu'il est impossible de construire le socialisme sur des ruines et la dévastation. Comme si le prolétariat était libre de choisir ! Il faut construire sur les fondations que nous donne l'histoire (….)La guerre détruit les structures, les chemins de fer, les usines, les mines, mais elle ne peut détruire la technique, la science, les qualifications professionnelles. Après avoir créé son propre État, organisé correctement ses propres rangs, amené au travail les forces qualifiées héritées du régime bourgeois, et après avoir organisé la production conformément à un plan unifié, le prolétariat va non seulement restaurer en quelques années tout ce qui a été détruit par la guerre, mais créer aussi les conditions de la plus grande floraison culturelle sur le fondements de la solidarité. »
Ainsi s’exprimait Léon Trotski en 1940 dans le Manifeste d’Alarme à l’heure où déferlait sur toute l’Europe la barbarie nazie. Nous ne sommes pas en 1940, mais l’humanité est à nouveau brutalement confrontée à la barbarie capitaliste sous toutes ses formes : militarisme et guerre, nouveaux développements de la misère et de la famine, liquidation de tous les acquis ouvriers, destruction des conditions naturelles indispensables à l’existence humaine (crise dite « écologique »). Pour sauver l’humanité du suicide, rien n’est plus indispensable et urgent que de combattre pour le socialisme. Cela ne peut se faire sans construire le parti ouvrier révolutionnaire, outil indispensable pour accomplir cette tâche historique. Ce combat doit faire face aujourd’hui à des conditions politiques difficiles. Le capitalisme a été rétabli en Russie et dans les autres pays qui constituaient l’URSS, ainsi que dans les pays de l’Est de l’Europe, en Chine, au Vietnam. La bureaucratie stalinienne s’est faite elle-même le fourrier de ce rétablissement du capitalisme, et elle en porte la responsabilité historique. Les partis socialistes, les PC ont officiellement fait disparaître de leur programme toute remise en cause de la propriété privée des moyens de production, en même temps qu’ils s’enfonçaient dans une crise de décomposition pouvant aller jusqu’à leur propre liquidation. Les appareils syndicaux s’associent étroitement à tous les plans de destruction des conquêtes ouvrières via le « dialogue social ». Plus que jamais, la crise de l’humanité se réduit à la crise de la direction révolutionnaire. Il est impossible d’œuvrer à la résolution de cette crise sans combattre inlassablement contre la politique de soumission-collaboration des directions syndicales avec la bourgeoisie et ses gouvernements. Voilà ce qui distingue le Groupe pour la Construction du Parti Ouvrier Révolutionnaire, de l’Internationale Ouvrière Révolutionnaire de la myriade de groupes dits « d’extrême gauche », qu’ils se réclament ou non du « trotskysme », qu’ils masquent leur soutien aux appareils syndicaux d’un verbiage plus ou moins radical. Le Groupe pour la construction du Parti Ouvrier Révolutionnaire s’inscrit dans la continuité politique du Comité pour le redressement politique et organisationnel du PCI, puis – lorsqu’il fut établi que le PCI ne pouvait plus désormais être redressé – du Comité pour la Construction du Parti Ouvrier Révolutionnaire, de l’Internationale Ouvrière Révolutionnaire . Le Comité fut fondé en 1984 par Stéphane JUST suite à son exclusion du PCI ainsi que celle de ses camarades. « La tâche stratégique de la 4ème Internationale ne consiste pas à réformer le capitalisme, mais à le renverser » indique le programme de transition - dont l’objet est d’« aider les masses, dans le processus de leurs luttes quotidiennes, à trouver le pont entre leurs revendications actuelles et le pro-gramme de la révolution socialiste ». La direction du PCI, reniant le programme de transition, et désormais entièrement soumise aux appareils syndicaux contre-révolutionnaires (particulièrement à l’appareil de FO) avait alors décidé de liquider le PCI comme organisation révolutionnaire et la possibilité de construire le parti révolutionnaire, nécessaire au prolétariat pour vaincre. La direction du PCI brisait ainsi à mort le combat pour la reconstruction de la 4ème internationale fondée par Léon TROTSKY, et ce alors que la conjonction de la révolution sociale et de la révolution politique demeurait la perspective. Cela prit la forme d’un regroupement « large » substituant au combat pour le gouvernement ouvrier le programme de « la démocratie ». Le Groupe pour la construction du Parti Ouvrier Révolutionnaire, de l’Internationale Ouvrière Révolutionnaire constate que la 4ème Internationale a été détruite, et est morte comme organisation révolutionnaire. Mais les acquis politiques de la 4ème internationale comme ceux des 1ère, 2ème et 3ème Inter-nationales demeurent plus que jamais vivants. Ce sont de ces acquis, ainsi que des acquis du Comité fondé par Stéphane JUST en 1984 que se réclame le groupe pour la construction du POR et de l’IOR. .