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Supplément universités à CPS n°38 (2 décembre 2009)

En Allemagne, aux Etats-Unis, les étudiants entrent en mouvement et affirment
La jeunesse ne doit pas payer pour la crise des capitalistes!

En France, le gouvernement Sarkozy veut franchir un saut décisif dans la mise en œuvre de l’autonomie/privatisation des universités, de la LRU avec son « grand emprunt ».
La responsabilité des dirigeants syndicaux étudiants (Unef) et enseignants est de se prononcer :

A bas le « grand emprunt » Sarkozy,
non à la privatisation des universités !

 

Allemagne, Californie: la jeunesse refuse de payer pour la crise du capitalisme


Le 18 novembre, 85 000 étudiants ont manifesté dans toute l'Allemagne avec pour mot d'ordre: « De l'argent pour l'éducation, pas pour les banques! ». Ce contre quoi ils se dressent, avec force c'est la mise en oeuvre du « processus de Bologne » (LMD) qui a déjà fait des ravages dans la plupart des universités d'Europe, déstructurant les diplômes en confettis nommés « ECTS ».

En Allemagne, la ‘normalisation’ LMD est un levier pour expulser les étudiants des universités, pour soumettre leur volonté d’apprendre, de savoir, aux normes bourgeoises étouffantes de la ‘rentabilité’.  Les étudiants allemands, en manifestant, occupant leurs universités, affirment leur refus des filières engorgées, des amphis bondés, des bourses dérisoires. Ils refusent aussi un avenir de soumission  aux exigences d’un patronat qui a reçu des milliards d’euros de subventions supplémentaires depuis l’éclatement de la crise actuelle du capitalisme.

Au même moment, en Californie, les étudiants organisent l'occupation de leurs universités pour protester contre la hausse vertigineuse de leurs droits d'inscription: 32%! Le 24, ils ont envahi le siège administratif de l'université de Berkeley, dont les dirigeants admettent percevoir de 250 000 à 300 000 $ par mois! A la source de ce racket, une série de coupes sombres dans le budget de l'éducation par Schwarzenegger et son administration, la suppression de dizaines de programmes jugés « non rentables » dans un état en quasi-faillite du fait de cette crise économique mondiale sans précédent depuis les années 30 et dont la faillite de Dubaï vient de rappeler qu’elle n’est en rien finie.
Dans deux des principales puissances économiques du monde, les mouvements étudiants le montrent : il y a opposition irréconciliable entre les intérêts de la jeunesse étudiante, entre le droit de la jeunesse au savoir, à la culture, et à un avenir digne de ce nom, et les politiques menées au service des patrons et des banquiers.

Sous couvert de « grand emprunt » le gouvernement Sarkozy-Fillon veut franchir un saut décisif dans l’application de la LRU, l’autonomie des universités, vers leur privatisation


En France, le « grand emprunt », dont le rapport Rocard-Juppé a fixé le cadre est  une nouvelle manne financière déversée sur le patronat, sous prétexte « d’innovation » - le tout au frais des travailleurs.  
Mais l’essentiel du rapport Juppé-Rocard prône que l’emprunt finance une offensive violente contre les universités, sous prétexte de faire de l'enseignement supérieur un des « axes prioritaires d'investissements d'avenir ».  Serait ainsi créée une « agence nationale des campus d'excellence » chargée de déterminer quelles filières sont « utiles » pour le patronat et auraient à ce titre droit à financement. Les pôles d'excellence ainsi distingués feraient fusionner « des établissements de formation, des laboratoires de recherche appliquée publics et privés et des acteurs industriels. ». Il s'agit donc de parachever la mainmise du patronat sur l'enseignement supérieur à tous les niveaux – vouant là aussi les filières et universités « non rentables » au dépérissement ou à la disparition.

D’un côté il y aurait donc des « pôles d’excellence » arrosés de subvention à la condition expresse que dans ces pôles la volonté du patronat s’exprime (et la LRU de Sarkozy-Pécresse le permet, tout comme elle permet les fusions d’universités). De l’autre, des universités étranglées, des étudiants écœurés, comme l’atteste la baisse historique des inscriptions à la fac.  Voilà l’avenir que conçoivent pour la grande masse des étudiants Sarkozy et son gouvernement.

C’est à cela que partis et dirigeants syndicaux du mouvement ouvrier se sont associés en participant aux discussions sur le ‘grand emprunt’. On comprend les félicitations adressées par Sarkozy le 1er décembre aux appareils syndicaux : « la France peut être fière de son mouvement syndical » !

Mais si Sarkozy va reprendre les axes du rapport Rocard-Juppé à son compte, rien n’est encore bouclé.
Comment s’y opposer ? Réunir les conditions du combat implique de s’organiser pour imposer aux dirigeants des syndicats étudiants et enseignants qu’ils rompent avec le gouvernement et lui opposent un front uni sur les revendications réelles. L’expérience amère de ces dernières années l’a montré aux étudiants !

Pourquoi la ‘mastérisation’ s’applique-t-elle ?


Au printemps dernier, bien que sonnés par l’échec de la défaite du combat contre la LRU – dont la direction de l’Unef porte une responsabilité énorme – une partie des étudiants se sont engagés aux côtés des enseignants chercheurs, notamment pour le retrait du projet de masterisation (réforme de la formation des enseignants).
Ils avaient raison : cette « réforme » sacrifie tout à la fois la formation universitaire, la formation professionnelle, et liquide les IUFM. Que sont ces prétendus « masters » professionnalisés ? Il faudrait les préparer en même temps qu’un concours tout en faisant un stage pour remplacer les enseignants dans leurs classes ! Ce sont des machines à créer des précaires prêts à l’emploi dans l’éducation. Ils n’ont rien à voir avec de réels diplômes. Et dans le même temps la formation professionnelle de ceux qui auraient les rares postes laissés aux concours serait réduite au minimum.

Pourquoi les étudiants s’engageant aux côtés du puissant mouvement des enseignants-chercheurs ont-ils été vaincus ? Sarkozy a répondu à nouveau dans son discours du 1er décembre : « lorsqu’il a fallu gérer des situations violentes et sensibles, le Gouvernement a été bien heureux de pouvoir dialoguer en confiance avec des partenaires qui se sont avérés des partenaires très responsables. »

Et en effet, la direction de l’Unef s’est refusée à combattre réellement la masterisation, celle de la FSU s’est opposée ouvertement au mot d’ordre de « retrait » de cette réforme pour pouvoir en ‘négocier’ la mise en œuvre. Et dans le même temps malgré l’appel au boycott de la remise des maquettes de ces ‘masters’ en réalité les différents conseils d’universités dans lesquels siègent élus Snesup ou Unef ont fini par appliquer cette réforme. Tout comme dans les Conseils d’Administration ils se sont, fac après fac, situés dans le cadre de l’application de la LRU.
Combien révélateur est le fait que Martin Hirsh, haut commissaire de Sarkozy, ait été invité au dernier congrès de l’Unef en mai dernier sans subir nulle bronca - tandis que le service d’ordre de la direction protégeait des huées l’autre émissaire de Sarkozy à ce congrès, R.Descoings.

Or ce que les projets portés par Hirsch et Descoings, le « livre vert », la ‘réforme’ des lycées, ont de commun, c’est d’opposer aux connaissances les « compétences », jusqu’à les évaluer au bac. En clair, « l’engagement », l’apprentissage sur le tas, les b-a, bref la soumission individuelle à l’ordre social capitaliste seraient évaluées !
C’est à cela que les dirigeants de l’Unef ont donné leur feu vert ! Il faut que cela cesse.

Ces faits sont clairs : il est indispensable aujourd'hui, pour les étudiants, d’exiger de ces dirigeants qu'ils se prononcent : A bas le rapport Juppé-Rocard, non au « grand emprunt » Sarkozy, non à la privatisation-démantèlement des universités publiques !

Sans la coopération des conseils d’université, la mise en place des « pôles d’excellence» privatisés ne serait que difficilement possible : boycott des conseils universitaires !

Après les combats de ces dernières années, comment rassembler la force de la jeunesse étudiante - qui s’était notamment dressée pour balayer le C.P.E. - sans combattre pour la tenue, à l’appel de l’Unef, d’une conférence nationale étudiante, constituée de délégués élus en Assemblée Générales ? Une telle conférence aurait toute l’autorité pour convoquer une manifestation nationale à l’Assemblée nationale contre le collectif budgétaire que Sarkozy veut faire passer en janvier pour entériner le « grand emprunt ».

Quelle issue pour la jeunesse étudiante ?


Cela fait maintenant un an que la crise du capitalisme a éclaté publiquement. Cette crise a révélé le pourrissement insoutenable d’une économie orientée par la recherche du profit, criblée de dettes, dont le seul horizon est la fuite incessante dans l’endettement, la spéculation et le militarisme. Le capitalisme n’a aucun avenir à offrir à la jeunesse, il voue par dizaines de millions sur la planète les ouvriers et employés au chômage et à la misère.

Face à cette crise, il n’est d’autre issue que de rompre avec la loi du profit. Pourquoi le chômage de masse, l’absence de travail pour la jeunesse ? Parce que la production est orientée par les grands groupes privés et les banques selon les nécessités de leur concurrence. Au contraire, il faut un plan de production commençant à répondre aux besoins immenses des masses, à commencer par le droit au travail, en réduisant le temps de travail sans flexibilité pour travailler tous. Logement, santé, énergie, transports, alimentation, eau, communication, et bien entendu éducation et culture… : les secteurs essentiels à la société doivent être arrachés des mains des grands groupes capitalistes qui s’en repaissent.

Le capitalisme a mené la société dans le gouffre de la crise et ne peut l’en ressortir malgré une débauche de moyens sans précédent dans l’histoire. L’expropriation du capital, la  nationalisation sans indemnité ni rachat des groupes bancaires et industriels par un gouvernement révolutionnaire est la seule voie pour s’en sortir, pour ouvrir la voie à une société débarrassée de l’exploitation de l’oppression, à un avenir : le socialisme.
Sur cette perspective, dans le combat pour mettre les organisations syndicales au service des étudiants, il faut qu’une organisation révolutionnaire de la jeunesse se construise. C’est ce que proposent aux étudiants les militants qui diffusent « combattre pour le socialisme ». Prenez contact avec eux, discutons-en !

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