Les militants interviennent et informent
Combattre Pour le Socialisme
RATP : Contre la liquidation du régime des
retraites
650 travailleurs des lignes 2 et 7 du métro, A et B du Rer, syndiqués (cgt, fo, sud, sat, cftc,
cfdt, indépendants) et non syndiqués, ont signé
l’appel aux bureaux syndicaux de la ratp :
Le 1er janvier 2006, si la Direction garde les mains libres, notre régime des retraites aura disparu.
Depuis la
constitution de la ratp, le règlement particulier des
retraites est partie intégrante et protégé par le statut du personnel, qui
édicte : “la Régie supporte obligatoirement les charges résultant de
l’application du règlement des retraites”.
Au 1er janvier prochain, une
nouvelle caisse de retraite, “ autonome ” de la ratp,
“ adossée aux régimes de droit commun (régime général géré par la cnav et régimes complémentaires arrco-agirc) ”
doit être mise en place. Les cotisations seront alignées sur le régime général
et augmenteront : de 7,85% à 11,92% pour les salariés et de 15,34% à
18,01% pour l’employeur. Un verrou essentiel dans la défense de nos retraites
aura sauté : désormais, la Direction pourra utiliser, selon son bon
vouloir, des circonstances favorables pour remettre en cause les droits
spécifiques de notre régime.
Il faut le constater : la
Direction a publiquement annoncé cette opération début mai et elle n’a jamais
cessé de garder les mains libres; le 15 juin, elle a ouvert
“ officiellement les négociations avec les organisations syndicales avec
une réunion d’information ”. Le temps passe et la Direction déroule son
calendrier; aucun combat n’a été engagé contre cette opération destructrice et
la Direction. Au contraire, les réunions du conseil d’administration, du comité
d’entreprise, des cdep comme les réunions
particulières de consultation et de “ négociations ” se sont
pleinement tenues; aucune organisation syndicale n’a demandé le retrait de
cette contre-réforme !
Dirigeants des organisations
syndicales de la ratp,
- prononcez vous immédiatement
contre l’opération en cours dirigée contre le régime de retraites,
- exigez de la Direction le
retrait de cette contre-réforme et le maintien intégral du règlement
particulier des retraites !
- arrêtez, refusez toute
négociation, toute concertation, sur la question des retraites.
Nous savons que si la Direction
ne cédait pas à l’injonction de retirer son opération en cours, la mobilisation
générale, dans l’unité, des organisations syndicales et de l’ensemble du
personnel serait nécessaire.
Nous,
soussignés, nous adressons à vous, bureaux syndicaux : prenez les décisions
nécessaires pour mener au combat et arracher le maintien intégral de notre
régime de retraites.
L’appel
leur a été remis ou envoyé le 31 octobre par les initiateurs. Le 7 novembre,
aucune réponse n’étant parvenue, une délégation de 10 signataires s’est rendu
aux sièges de la cgt ferré, de fo, du sat et a
rencontré sud à la Bourse du
travail.
- cgt (Rue
Charlot) Il nous est répondu que le bureau, en réunion, ne nous recevra pas. La
délégation finit par trouver le bureau qui ne peut plus se dérober. O. Villeret, secrétaire général, déclare : “ Nous
ne sommes pas demandeurs. Nous irons aux réunions de négociations… ” A
la question : “ Pourquoi la cgt
ne déclare-t-elle son opposition à cette contre-réforme ? Pourquoi ne
demande-t-elle son retrait ? ”, O. Villeret
“ répond ” : “ Nous appellerons à une journée d’action
le 23 novembre, le jour de la séance du cre ”
(la direction présente la contre-réforme pour obtenir l’avis du cre).
- sud La
direction du syndicat interrompt l’assemblée de militants et un camarade lit à
la tribune l’appel; la direction promet qu’elle en discutera l’après-midi et
enverra la réponse. Mais aucun courrier n’est reçu à ce jour (10/11).
- fo (Rue Turbigo) Le permanent nous avise que le bureau du
syndicat n’est pas présent et qu’il refuse de répondre au nom du syndicat.
- sat Le bureau est à
l’extérieur, mais un responsable, Montagnon, est
rencontré au restaurant d’entreprise de Lyon-Bercy :
“ Nous ne sommes pas demandeurs mais on ne peut pas s’opposer ”
(et de citer, comme causes : la régionalisation, le “ règlement
européen ” et “ les normes comptables ifrs … ”
en 2007 !)
-
cfdt Un
responsable, M. Francesconi, rencontré, lui aussi à Lyon-Bercy, se dit favorable à l’adossement d’une caisse ratp à la cnav.
-
cftc et indépendant sont joints par téléphone. J-F. Umbria (cftc)
répond qu’on ne peut pas s’opposer et J-P. Margottin
(indépendant) enverra par courrier la position de son organisation; c’est un
tract (18/10) qui conclut : Rien ne change.
Quelles leçons tirer ?
L’accueil reçu – sauf de sud - n’est pas celui attendu par une
délégation de 10 conducteurs (syndiqués et non syndiqués) au nom de 650
travailleurs qui s’adressent aux organisations syndicales pour la défense d’un
des acquis les plus précieux des personnels de la Régie ! Stupéfaction de
camarades de se faire rabrouer par les dirigeants syndicaux, rue Charlot.
Que valent les
“ réponses ” (péniblement) recueillies ? Certains arguments sont
directs : “ On ne peut pas s’opposer à la suite de la
régionalisation, du règlement européens et des normes ifrs ” (autonomes). Autant dire que le syndicat se
fait le porte-parole de la direction dont le slogan est bien connu : faire
de la ratp “ une
entreprise comme les autres ”. Autrement dit : il faudrait
accepter, sans réagir, la destruction de tous les acquis !
D’autres réponses sont
tortueuses : “ Nous sommes pas demandeurs… ” (cgt, autonomes). Mais à qui
répondent-ils ? En tout cas pas aux travailleurs ! Ce que les
travailleurs disent, c’est : Prononcez vous contre la contre-réforme du
régime des retraites, exigez de la Direction le retrait !
Les “ réponses ”
aboutissent à une même conclusion : aucune organisation ne combat pour
le maintien intégral du règlement particulier des retraites !
Il faut désormais le
constater : cela fait maintenant 6 mois que l’opération a été engagée au
grand jour et la direction avance imperturbablement; elle soumet aux
responsables syndicaux les projets de décrets dont la promulgation marquerait
la liquidation du régime actuel des retraites. Dire sans détour : en
participant inlassablement aux réunions de “ négociations ” - et les
dirigeants de la cgt, par
exemple, n’en finissent pas de réclamer “ de véritables négociations ” !
– les responsables syndicaux assurent la direction de leur soutien.
Pour ne pas se soumettre une
nouvelle fois au mauvais coup de la direction, les représentants syndicaux
doivent boycotter la séance du cre
du 23 novembre !
Il est encore temps !
Chacun comprend que les 650
signataires indiquent combien est profonde et dominante l’aspiration des
personnels à défendre le régime des retraites. Mais l’isolement, le sentiment
d’isolement permettent aux responsables syndicaux de se rire de cette
aspiration. Les travailleurs doivent compter sur leurs propres forces comme ils
l’ont fait en 1995, quand le gouvernement Chirac-Juppé
a dû reculer. En mai 2003, le gouvernement a mesuré la mobilisation du
personnel de la Régie, sa volonté de combattre, et il a exempté la ratp de la contre-réforme Fillon; les
organisations syndicales ont alors appelé à arrêter la grève…
Les permanents doivent se
soumettre à la volonté des travailleurs et prendre les décisions nécessaires
pour mener au combat et arracher le maintien intégral de notre régime de
retraites.
***
Il faut multiplier les
initiatives, poursuivre encore la signature, former des délégations aux
responsables syndicaux, intervenir dans les assemblées de personnel et bien sûr
dans les réunions syndicales. Mais il faut briser l’isolement, faire connaître
toute initiative militante, s’organiser. Contactez-nous !
Compte-rendu publié avec le soutien
versé par les signataires
Les initiateurs de l’appel aux bureaux
syndicaux (suivent 8 noms de conducteurs)
Déclaration de 8 conducteurs
Le 6 décembre
2005
Nous,
qui avons été parmi les initiateurs de l’adresse, signée par 650 travailleurs
du métro et du rer - lignes 2, 7,
a et b - aux bureaux syndicaux, voulons, jusqu’au bout, donner le
maximum de chances à ce pressant appel :
Prononcez
vous immédiatement contre l’opération en cours dirigée contre le régime de
retraites, exigez de la Direction le retrait de cette contre-réforme et le
maintien intégral du règlement particulier des retraites ! Arrêtez, refusez
toute négociation, toute concertation, sur la question des retraites.
Nous savons que si la Direction ne cédait
pas à l’injonction de retirer son opération en cours, la mobilisation générale,
dans l’unité, des organisations syndicales et de l’ensemble du personnel serait
nécessaire. Prenez les décisions nécessaires pour mener au combat et arracher
le maintien intégral de notre régime de retraites.
La délégation aux bureaux
syndicaux, que nous avons constituée le 7 novembre, composée de 10 conducteurs,
avait conclu dans son compte-rendu :
Les
“ réponses ” aboutissent à une même conclusion : aucune
organisation ne combat pour le maintien intégral du règlement particulier des
retraites !
Il faut
désormais le constater : cela fait maintenant 6 mois que l’opération a été
engagée au grand jour et la direction avance imperturbablement; elle soumet aux
responsables syndicaux les projets de décrets dont la promulgation marquerait
la liquidation du régime actuel des retraites. Dire sans détour : en
participant inlassablement aux réunions de “ négociations ” - et les
dirigeants de la cgt, par
exemple, n’en finissent pas de réclamer “ de véritables
négociations ” ! – les responsables syndicaux assurent la direction
de leur soutien.
Pour ne
pas se soumettre une nouvelle fois au mauvais coup de la direction, les
représentants syndicaux doivent boycotter la séance du cre du 23 novembre ! Il est encore temps !
***
L’info
flash (21 novembre) de la Direction a rappelé : “ La réforme du
financement du régime spécial de retraite ratp,
déjà présentée, en juin, au Comité d’entreprise et au Conseil d’administration,
entre dans sa dernière étape. ”
Depuis,
la Direction a obtenu ce qu’elle voulait : il lui suffisait que le cre se tienne, que les élus syndicaux
acceptent d’y participer et donnent leur avis, puis, que le ca, dont la composition a été fixée
pour que la majorité approuve toujours la Direction, tienne séance, avec les
élus du personnel.
On
peut affirmer que la Direction a encore eu les mains libres. Voici quelques
faits :
- fo, autonomes, cfdt, cftc,
indépendants, cgc ont signé un communiqué commun, le
16 novembre, qui conclut : “Dans un contexte national tendu, nous
affirmons qu’il serait suicidaire aujourd’hui de mettre sur la place publique
les négociations internes à la ratp
sur le régime spécial de retraite”. En quelque sorte, “circulez, il n’y a
surtout rien à faire!”
-
L’union
syndicale cgt a diffusé, le 16 novembre, un tract titré : “ Services
publics, salaires, passons à l’action !!! ” (ignorant
la question essentielle des retraites) et appelant à un “ rassemblement
au siège de la ratp, le 23
novembre; avec la cgt ratp,
j’agis !!! ”, le jour de la séance du cre sur les retraites ! Dans des tracts datés du 14
novembre et titrés “ Dossier retraite : statut en danger ”,
les sections cgt avaient, elles,
appelé les agents de leurs unités “ à se mobiliser sur le préavis de
grève de 24 heures de la cgt du
23/11 et à se rassembler à la délégation à Lyon Bercy ”.
Peut-on
plus tourner le dos à une véritable opposition à la Direction et au combat pour
sauver le régime de retraite ?
-
Quant à sud - qui a fait part, le
17/11, aux autres syndicats de sa décision de “ cesser, depuis le 15
novembre 2005, toutes négociations ou concertation avec la direction sur le
sujet des retraites des salariés de la ratp ”
- il a déposé “ un préavis de grève pour une durée illimitée, à partir
du 24 novembre, avec les motifs suivants [nous précisons : et dans
l’ordre suivant] : Arrêt des restructurations et réorganisations qui
visent à préparer de nombreux établissements à la
privatisation ou à la filialisation; maintien intégral de notre règlement des
retraites ”.
***
Le
règlement des retraites peut encore être sauvé.
Comme
nous l’avions écrit dans notre compte-rendu, chacun a compris que les 650 signataires,
syndiqués (cgt, fo, sud, sat, cftc,
cfdt, indépendants) et
non-syndiqués, sur 4 lignes du métro et du rer,
indiquent combien est profonde et dominante l’aspiration des personnels à
défendre le régime des retraites. Mais l’isolement, le sentiment d’isolement
ont permis aux responsables syndicaux de se rire de cette aspiration.
Les
faits sont accablants pour les dirigeants syndicaux. Si la Direction aboutit à
faire disparaître le règlement particulier des retraites, les personnels
n’auront eu aucune responsabilité.
Mais,
si le temps presse, il est encore possible de le défendre; les décisions
ultimes (décrets) ne sont pas finalisées; ce qui est encore possible pour les
organisations syndicales (l’union syndicale
cgt a déclaré, le 28/11 :
“ Notre condamnation de cette réforme est claire ”), c’est de
se dresser pour affirmer : Bas les pattes devant le règlement
particulier des retraites ! et mener au
combat et arracher le maintien intégral de notre régime des retraites.
Si
“ rien n’est joué ”, alors c’est la responsabilité totale des
organisations syndicales d’organiser immédiatement la mobilisation générale
pour préserver le règlement particulier des retraites !
Contactez-nous !
Vers la section : interventions