Les militants interviennent et informent Combattre pour le Socialisme

 

RATP : Intervention d’un conducteur à Nation L2,

à l’Assemblée des militants de l’Union syndicale cgt/ratp, le 9 septembre 2004

 

 

Une de fois de plus, il faut le constater : étape par étape, les acquis les plus précieux des travailleurs sont victimes des coups les plus durs.

Après les régimes de retraite - surtout celui des fonctionnaires - il y a un an, c’est, en quelques jours, la Sécurité sociale puis edf et gdf qui ont été victimes de contre-réformes destructrices, 100 000 personnels de l’Education nationale mis en cause par la régionalisation. Et auparavant, cela a été la loi Fillon qui permet de remettre en cause les conventions collectives. Et la suppression du jour férié qui montre aux patrons comment augmenter le temps de travail sans rien payer aux travailleurs. Tous les secteurs sont touchés. Sarkozy a prévenu : après edf et gdf, c’est au tour de la Poste. Mais c’est aussi au tour du droit de grève, du code du travail, etc. Et personne n’oublie un instant le sort angoissant fait aux chômeurs.

 

On a retenu l’apostrophe de Seillière, le patron des patrons, déclarant il y a quelques jours : “ Depuis que M. Raffarin est là, on n’a rien eu pour l’entreprise. ” Au-delà de l’arrogance du digne héritier des maîtres des forges, tous les travailleurs sont prévenus de l’ambition des capitalistes : aucun acquis ouvrier ne doit échapper à la destruction !

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C’est dans ce contexte que nous situons l’objectif affiché par la présidente Idrac : La ratp doit devenir une entreprise à part entière. La direction a qualifié d’“ accord historique ” l’accord cadre sur “ la modernisation du Métro ”, signé le 12 juillet par fo, le sat et 3 autres organisations. Si l’avenir des personnels était définitivement écrit dans cet accord et dans les autres, alors nous pourrions dire qu’en quelques années, c’est la liquidation des conducteurs et des agents de manœuvre du Métro et un bouleversement complet pour les personnels des stations, qui seraient mis en œuvre, pour ne m’en tenir qu’au Ferré. On comprend pourquoi la Direction jubile !

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Chacun se demande comment le gouvernement Chirac-Raffarin a pu mener victorieusement des attaques aussi majeures, et, en respectant scrupuleusement ce qu’il appelle la “ feuille de route ” ! On se souvient des énormes manifestations au printemps 2003 contre le projet Fillon. Comment, à edf-gdf, depuis 2002, les appels communs des fédérations à la grève et à manifester ont été massivement suivis, et comment les personnels ont clairement repoussé, au référendum de janvier 2003, toute remise en cause de leur régime de retraite. Et ce, contre la direction de la cgt-énergie de l’époque.

Contre la volonté du gouvernement d’appliquer ses contre-réformes, les travailleurs, eux, ont montré au grand jour leur détermination de s’opposer, de combattre et de défendre leurs acquis.

Il faut le constater : la partie n’a pas été égale. Les dirigeants syndicaux, je pense en fait à la cgt et à fo, n’ont pas voulu appeler à la grève générale, comme le demandaient les travailleurs – y compris à la ratp, après que la Direction ait déclaré que la Régie était préservée de la loi Fillon - pour battre le gouvernement. Ils revendiquaient une “ bonne réforme ” et de “ vraies négociations ” et nous avons eu la contre-réforme ! Ils n’ont pas voulu de la grève générale à edf-gdf; ils ont dénoncé ce qu’on appelle en haut : la “ radicalité ”; et ils ont fini par ne plus exiger le retrait du projet. Et Sarkozy a pu déclarer que tout ça s’était bien passé, “ sans drame ”. Quant à la contre-réforme Douste-Blazy, toutes les organisations ont déclaré “ partager le diagnostic ” du rapport prescrit par Raffarin, et dont a découlé la loi !

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2 voies sont possibles :

 - Ou bien la Direction applique la politique gouvernementale. Et d’étape en étape, c’est le saccage de toutes les conditions de vie et de travail. La ratp devient inexorablement une entreprise comme les autres.

- Ou bien les syndicats appellent, dans l’unité, les personnels à combattre la Direction, pour la défense de tous les postes, contre la flexibilité, contre toute forme de salaire au rendement, pour le rattrapage du pouvoir d’achat.

Camarades, il n’y a pas de place pour une véritable défense des acquis, s’il y a “ dialogue social ”.

 

Je m’adresse aux responsables de nos organisations. Votre responsabilité est lourde :

- Ou bien les plans de la Direction s’appliquent.

- Ou bien, pour engager le combat contre la Direction, vous retirez la signature sur les accords et protocoles télébilletique au métro, Réflexe au rer. Vous dénoncez le vote des élus cgt, au Conseil d’administration, en faveur du projet Ouragan qui prévoit la suppression de 350 postes.

Vous refusez toute négociation et consultation sur le projet de “ service garanti ”, sur les protocoles “ modernisation ” et conduite.

 

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