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Article paru dans Cps n°35 de janvier 2009

Fondation du NPA : la LCR «tourne la page» du «trotskysme»


Au lendemain des élections présidentielles de 2007 et du million et demi de voix d’O.Besancenot, la LCR a lancé l’opération de son propre « dépassement », dans une nouvelle formation dont le nom provisoire (qui devrait durer faute d’en trouver un autre) est « Nouveau Parti Anticapitaliste ». L’organisation de jeunesse de la LCR, les JCR, s’est purement et simplement dissoute.
A l'université d'été de la LCR de 2007, Besancenot appelait à « tourner la page du vieux mouvement ouvrier pour en écrire une nouvelle, vierge, en regroupant par le bas des personnalités anonymes » (Le Monde du 27/8/2007). Un an plus tard, dans une interview au Figaro (Dassault ne rechignant pas plus que les autres magnats des medias à assurer la promotion du « gentil facteur »), Besancenot précisait : « Ce parti ne sera pas trotskiste mais ouvert aux différents apports du mouvement ouvrier et des luttes d'émancipation. Par exemple, pour le féminisme ou l'écologie ».
De fait, le mot « trotskisme » n'apparaît pas une seule fois dans les « principes » soumis au congrès fondateur du NPA de cette fin janvier, pas plus d’ailleurs que la référence, même frauduleuse, à la IVe internationale. Ce n’est pas pourtant par peur des « -ismes ». Le projet de principes dit « « Nous voulons que le NPA fasse vivre le meilleur de l'héritage de ceux qui ont affronté le système depuis deux siècles, celui de la lutte des classes, des traditions socialistes, communistes, libertaires, révolutionnaires ».Socialisme, communisme, anarchisme, auxquels on peut rajouter le « guevarisme » de pacotille dont se revendique Besancenot, bref tout… sauf le trotskysme.

Dans le même temps, quoique ce ne soit pas déterminant, malgré la promotion disproportionnée dont a bénéficié Besancenot, le NPA ne signifiera pas un saut qualitatif de la LCR sur le plan numérique. La première réunion nationale des « comités pour nouveau parti anticapitaliste », les 28 et 29 juin 2008, affirmait d'ores et déjà avoir rassemblé 800 à 1000 délégués issus de 300 comités regroupant eux-mêmes 10 000 participants. Il n'était pas nécessaire, à cette étape, de s'acquitter de la moindre cotisation pour être associé aux discussions desdits comités, ni pour en être délégué... non plus que lors de la seconde réunion nationale, début novembre, pourtant chargée de rédiger les textes préparatoires au congrès. Pierre-François Grond, dirigeant de la LCR qui joue un rôle de premier plan dans la mise en place du NPA, n'en affirmait pas moins à la presse: « on compte au total sur quelque 10.000 membres au congrès de fondation » (AFP, 9/11/2008).
Mais le 24 décembre - une semaine avant la date-butoir initialement prévue pour la prise en compte des adhésions par le congrès - l'hebdomadaire Politis affirmait que les adhésions au NPA avaient à peine dépassé la moitié de cet objectif. Fort opportunément, ladite date butoir a été décalée de 18 jours...
Et encore, quel que soit le nombre réel d’adhérents, il ne s’agira pas de militants, au contraire de la LCR, ce que le projet de statut revendique haut et fort, en caricaturant pour le dénigrer le militantisme lui-même : « « nous voulons rompre avec les logiques du parti élitiste au rythme impossible à suivre, où ce sont celles et ceux qui militent le plus qui fixent à la fois le rythme et l'orientation politique ». Que cela soit clair ! Les militants seront noyés sous le nombre des adhérents.

De quoi donner à la minorité de la LCR, qui est également pour le « dépassement » de la Ligue, des arguments pour critiquer à la fois « un congrès bâclé » (la dissolution de la LCR se faisant à marche forcée) et affirmer que le NPA sera une « simple extension de ce qu’était la LCR » avec en prime interdiction faite « aux membres de la IVe Internationale le droit de le demeurer ».
Alors, la question se pose d’autant plus qu’il n’y a pas afflux militant : un nouveau parti, dans quel objectif, sur quel programme ?


Oui, il faut un nouveau parti, ouvrier, révolutionnaire, combattant pour le socialisme


Naturellement, le Groupe pour la construction du Parti Ouvrier Révolutionnaire et de l’Internationale Ouvrière Révolutionnaire considère qu’un nouveau parti est absolument nécessaire. Alors que la crise du capitalisme connaît des développements majeurs, et entraîne l’humanité dans le gouffre, le prolétariat mondial, la jeunesse, ont besoin d’un parti qui ne soit pas lié au vieux monde pourrissant, un parti qui combatte ouvertement pour l’expropriation des grands groupes industriels et financier dont le développement est tel que leur socialisation est vitale, un parti qui combatte pour l’organisation planifiée et rationnelle de la production en fonction des besoins des masses et plus de la loi du profit, un parti qui combatte donc pour la prise du pouvoir par un gouvernement révolutionnaire agissant sous contrôle et en faveur des masses exploitées et opprimées, dans la perspective du socialisme, tout particulièrement, celle des Etats-Unis Socialistes d’Europe.

Pas un travailleur, pas un jeune, ne croit que le PS ou le PCF puissent être les creusets d’un tel parti. L’expérience de leur passage conjoint au pouvoir, et aussi de l’absence de réaction sérieuse, de rupture, à la politique qu’ils y menèrent ou y mènent partout en Europe suffit ici à régler cette question.
C’était à la IVe Internationale, fondée par Léon Trotsky en 1938, que revenait la tâche historique d’oeuvrer à la construction de nouveaux partis révolutionnaires. Soixante-dix ans après, l’échec a été largement avéré. Non point qu’il était inéluctable. Mais force est de le constater. Le courant international auquel appartient la LCR et qui se dit frauduleusement, « la IVe Internationale », a réussi ces dernières années à voter la confiance au démocrate-chrétien Prodi ainsi que les crédits de guerre au parlement italien (cf. CPS n°30). Au Brésil, durant des années l’un des principaux dirigeants de ce courant, Rosetto, a été ministre du gouvernement Lula et officiellement « trotskyste » avant qu’une rupture, à son initiative d’ailleurs, finisse par avoir lieu. Mais cela, nous y reviendrons, ne tombe pas du ciel : toute l’histoire de ce courant politique, le pablisme, y tendait.

Le pire est que le regroupement constitué en défense du trotskysme, pour la reconstruction de la IVe Internationale, dont le dernier élément notable fut le Parti Communiste Internationaliste, a connu une dégénérescence politique épouvantable (dont l’une des étapes importantes a été l’exclusion de Stéphane Just de ses rangs en 1984, suite à quoi ce dernier constitua le Comité et publia Combattre pour le Socialisme). Aujourd’hui, la dégénérescence du courant lambertiste se manifeste par exemple dans une campagne présidentielle menée par un G.Schivardi qui n’hésitait pas à se réclamer publiquement de de Gaulle, dans la constitution d’un « Parti Ouvrier Indépendant » qui fait de la défense de la « République » de la « Nation » ou de la « Démocratie » l’alpha et l’omega d’une politique d’alignement total sur l’appareil de Force Ouvrière. L’un des aspects les plus repoussants est le soutien apporté à Bouteflika par son homologue algérien, le Parti des travailleurs de Louisa Hanoune (sur ces questions nous renvoyons au supplément à CPS n°25 consacré entièrement au social-patriotisme de cette prétendue « IVe Internationale » lambertiste). Mais le récent soutien, aux Etats-Unis, à la candidate ex-Démocrate Cynthia McKinney investie par le « Green Party » ne vaut guère mieux sur le plan des principes élémentaires d’indépendance de classe.

Pour autant, le Groupe sait que la construction de nouveaux partis finira par s’imposer comme une nécessité, difficile mais incontournable, dans des secteurs entiers du prolétariat et de la jeunesse, malgré le rejet actuel de toute forme d’organisation qui provient de ce bilan calamiteux. Nous savons aussi parfaitement que ce n’est pas autour de nous que les regroupements allant dans ce sens, que la recomposition du mouvement ouvrier, se feront, même si notre combat pour passer du Groupe à l’Organisation vise à être le plus utile possible au succès de ces futurs regroupements.
Et cette utilité irremplaçable, c’est fondamentalement, par l’intervention et l’élaboration politiques, la défense des acquis du combat pour la construction de la IVe Internationale, la défense autant que possible des acquis du marxisme, en ceci qu’ils seront indispensables à la construction victorieuse des instruments de demain d’émancipation des travailleurs.
« Le prolétariat n'a d'autre arme dans sa lutte pour le pouvoir que l'organisation. Divisé par la concurrence anarchique qui règne dans le monde bourgeois, accablé sous un labeur servile pour le capital, rejeté constamment «dans les bas-fonds» de la misère noire, d'une sauvage inculture et de la dégénérescence, le prolétariat peut devenir et deviendra inévitablement   une force invincible pour cette seule raison que son union idéologique basée sur les principes du marxisme est cimentée par l'unité matérielle de l'organisation qui groupe les millions de travailleurs en une armée de la classe ouvrière. » (Lénine, Un pas en avant, deux pas en arrière).

« Mais, pourra-t-on nous objecter, puisque vous-mêmes reconnaissez qu’il faudra des transitions vers la construction du nouveau Parti, qu’il ne sortira pas armé de pied en cap de la cuisse de Jupiter, pourquoi le NPA ne serait-il pas une telle transition ? » Outre que la situation objective de décomposition du mouvement ouvrier, notre période de réaction, ne s’y prête guère, il n’est pas besoin de partir en guerre avec un fusil à tirer dans les coins pour réaliser que le NPA tourne d’emblée le dos aux questions-clé qui lui permettraient d’être utile aux travailleurs de ce pays (indépendamment du fait que ses militants puissent tout à fait jouer un rôle positif à l’occasion dans les luttes quotidiennes, ce qui est autre chose).


Un parti qui milite pour chasser Sarkozy, pour le front unique à cette fin,
pas un parti que Sarkozy utilise pour se maintenir au pouvoir


Aucun parti (même si le NPA s’annonce plus comme une grosse organisation qu’un parti) ne peut se dérober devant la question du pouvoir. Quel gouvernement, pour quelle politique, cette question prend une urgence toute particulière dans ces temps de crise du capitalisme quand la bourgeoisie s’acharne à faire payer sa propre crise aux travailleurs, aux jeunes. Comment en finir avec Sarkozy et son gouvernement de commis des patrons du Cac 40, quel autre gouvernement porter au pouvoir ? Sans réponse à ces question, on pourra toujours gloser sur « les luttes, les luttes », on n’en contribuerait pas moins à les amoindrir, à en émousser le tranchant. 
C’est exactement ce que fait le NPA en affirmant : « c'est par le développement et la généralisation des luttes, des grèves généralisées et prolongées que l'on peut bloquer les attaques, imposer des revendications ». D’ailleurs les termes sont pesés au trébuchet: « grève généralisées » (à la sauce des appareils, celle des Assemblées générales prétendument « souveraines » qui en réalité ne décident de rien tandis que les bureaucrates syndicaux gardent les mains libres) ce n’est pas la grève générale c’est-à-dire l’affrontement avec le pouvoir. Car précisément, l’affrontement avec le pouvoir est forcément sous-tendu, et doit être nourri par l’existence d’une alternative politique. Le NPA se livre à un tour de passe-passe sur cette question en précisant : «  C'est le rapport de force issu de la mobilisation qui peut permettre la mise en place d'un gouvernement qui imposera des mesures radicales en rupture avec le système et engage une transformation révolutionnaire de la société ».

Certes, il est difficile d’envisager qu’un gouvernement révolutionnaire arrive au pouvoir en dehors de toute mobilisation ! Mais comment nourrir ces mobilisations en dehors d’une perspective gouvernementale alternative, en tout cas sans s’efforcer d’en ouvrir une ?
Or aujourd’hui le prolétariat – en dehors de circonstances exceptionnelles – ne peut poser la question d’un autre gouvernement en dehors de l’existence de ses organisations traditionnelles, partis, mais aussi syndicats, quelle que soit la distance (il faut en tenir compter) croissante qui les en éloigne. D’ailleurs, sur le terrain des élections, la majorité des travailleurs n’a pas d’autre choix pour battre les candidats du pouvoir et manifester sa volonté d’un autre gouvernement, d’une autre politique, qu’en votant pour les candidats du  PS ou, localement, du PCF, sans que cela ne manifeste la moindre illusion pour eux. Simplement, les travailleurs savent que ce sont ceux-là qui peuvent prétendre, pour le moment, à exercer le pouvoir. C’est une donnée incontournable. Besancenot et ses amis ne l’ignorent pas, eux qui ont appelé à voter Royal contre Sarkozy en 2007 – et on ne leur fera pas l’insulte de penser qu’il s’agissait d’un soutien au programme ou à la personne de Mme Royal. D’ailleurs, même si les élections partielles n’ont pas une signification énorme, le NPA a pu le vérifier lui-même, dans la Marne (3,8% contre 4,4% au PCF et 28% au PS) et en Gironde (3,22% contre 43,7% au PS pour lequel le NPA a appelé à voter au second tour).

Mais la ligne constante du NPA, c’est : « feu contre le PS ! ». Dès l’abord, l’appel à constituer le NPA s’adressait à « toutes celles et tous ceux, individus, équipes militantes, courants politiques » qui « se situent dans la plus stricte indépendance avec le PS et refusent de cogérer les institutions avec celui-ci ». Poser les problèmes ainsi est totalement réactionnaire. D’abord, c’est signifier que « cogérer les institutions » avec le PCF serait acceptable, et avec le PS non. Le distinguo n’a pas d’autre sens que de se prononcer contre un gouvernement issu du front unique. Car la question n’est pas « cogérer avec le PS », la question est de combattre réellement le PS, en fonction de la place qu’il occupe, d’ouvrir la perspective, d’utiliser toute tribune pour proposer l’unité sur la base d’un programme sans aucun doute inacceptable par les dirigeants du PS, mais favorable aux travailleurs et saisissable par eux. A cet égard, même si Mélenchon le fait au compte d’une resucée d’union de la gauche sans rivage à droite, lui et son nouveau parti ont posé le problème sur la table (au meeting de fondation du PG) en affirmant qu’ils voulaient gouverner et qu’ils voulaient rassembler une « majorité » pour cela et y peser au maximum.
La LCR elle a depuis longtemps inventé une « théorie », celle des « deux gauches », une « social-libérale », l’autre « anticapitaliste ». Que ce « clivage » soit une pure construction intellectuelle, l’exemple allemand suffit à le prouver : les amis de Besancenot, les pablistes, sont en Allemagne partie prenante de Die Linke dirigé par l’ancien ministre et chef du SPD Oskar Lafontaine, lequel gouverne en coalition à Berlin avec le SPD, et y a mené une telle politique qu’à Berlin les anciens militants SPD ou syndicaux ont catégoriquement refusé d’intégrer ce « parti de gauche ». Il y a quelque teinte nostalgique dans cette théorie des deux gauches. Les « principes du NPA » justifient en effet ce clivage par le fait que « le PS a renoncé à une politique de réformes progressistes dans le cadre du système ». Des « réformes progressistes », rien que ça… La porte du NPA est ouverte aux nostalgiques du parti de Mitterrand. Les travailleurs les jeunes qui ont de la mémoire, celle de l’union de la gauche de 1981 à 1984, celle aussi, pourquoi pas, de la guerre d’Algérie que la SFIO mena férocement, apprécieront comme il se doit ces fariboles. 

Mais cette construction qui oppose la social-démocratie d’antan à celle d’aujourd’hui sert grandement les partis bourgeois : elle justifie leur maintien au pouvoir. Sarkozy et ses amis patrons de presse l’ont bien compris. Le Canard enchaîné du 18 juin 2008 rapportait ces propos de Sarkozy, tenus à Hollande, dans la langue raffinée qu'on lui connaît: «Vous nous avez bien emmerdés avec Le Pen pendant des années, maintenant on va vous niquer avec Besancenot. ».
Ce qui suscitait ce commentaire de l'hebdomadaire Marianne : « Comme pour appuyer les déclarations présidentielles, des organes qu’on peut difficilement soupçonner de gauchisme publient dans la foulée des sondages qui font mousser le facteur. Le Figaro, enquête Opinion Way à l’appui, assure que Besancenot serait le meilleur opposant à Sarkozy tandis que L’Express, avec la caution de BVA, fait savoir que « Les Français aimeraient que (Olivier Besancenot) ait plus d’influence dans la vie politique ».
L'intérêt bien compris de la bourgeoisie, c'est de propulser le « Nouveau Parti Anticapitaliste » dans la mesure où il a comme base programmatique l’opposition à l’unité des rangs des travailleurs, donc de leurs organisations, contre le pouvoir de la bourgeoisie. Ce n’est pas pour rien que Sarkozy en 2007 s’était élevé contre le risque que Besancenot n’ait pas les signatures nécessaires pour se présenter aux présidentielles.

Au demeurant, ce n’est pas qu’en se situant contre l’ouverture de toute alternative politique que le futur NPA sert objectivement les intérêts de Sarkozy.


Un parti qui combatte la politique des appareils syndicaux de soutien au gouvernement,
pas un parti qui les soutienne au quotidien


Les lecteurs de CPS savent que c’est grâce au soutien des appareils syndicaux, tout particulièrement grâce au redoublement de concertation, de « dialogue social », que Sarkozy et Fillon ont fait autant en si peu de temps. Ils ont trouvé dans les sommets syndicaux des auxiliaires les plus zélés qui soient, tout convaincus à l’avance de la nécessité des « réformes ». Voilà pourquoi la question du combat contre la concertation avec le gouvernement, contre le dialogue social, au moment de fonder un parti, est décisive. Le NPA mentionne dans ses principes le « jeu de dupes du dialogue social ». Mais qui sont les « dupes » ? Ceux qui croiraient que le NPA entend s’y opposer.
Il se trouve en effet qu’à la FSU, première fédération de fonctionnaire, les militants de la LCR, demain du NPA, pilotent une tendance, l’Ecole Emancipée, qui co-dirige cette fédération.
Or récemment, une échéance s’est présentée : la signature de l’accord sur le « dialogue social » dans la fonction publique en mai 2008. Ledit protocole d’accord, qui claironnait l’existence de « convergences » entre gouvernement et directions syndicales, et s’inscrivait dans la mise en œuvre de la réforme-destruction du statut de la fonction publique, était soumis à signature au lendemain de l’annonce par le gouvernement de l’instauration du Service Minimum d’Accueil dans le primaire, attaque contre le droit de grève de tous les enseignants.
Sans le soutien de la tendance dirigée par LCR/NPA, la direction de la FSU ne pouvait réunir la majorité requise pour pouvoir ratifier cet accord lors du Conseil National de la FSU de mai. Or cette tendance, dans un premier temps, s’est divisée… au point que la majorité requise a fait défaut à l’appareil. Aussitôt, ce dernier brandissait la menace d’être exclue de la majorité de la FSU. L’ensemble de cette tendance choisissait de se coucher.
Les cadres syndicaux du futur NPA ont ainsi placé sans équivoque le futur parti sur les rails de la capitulation devant l’appareil syndical.

Replacé dans ce contexte, le titre du projet de résolution soumis au congrès fondateur du NPA « face à cette politique [celle de Sarkozy- Ndlr], la gauche politique et le mouvement syndical ne font rien » rend un son creux. « Rien » ? Si : les appareils la soutiennent, cette politique. Et le NPA les couvre. Même l’objectif annoncé dans le même texte de « rompre avec la politique de cogestion et d’accompagnement » est immédiatement désamorcé par cette précision qui promet la capitulation en cas d’affrontement … « dans le respect de l’indépendance des syndicats ». Vieille « théorie », talon d’Achille de la Charte d’Amiens, utilisée depuis long par les lambertistes pour couvrir toutes les capitulations possibles et imaginables.
 
Un dernier exemple vaut d’être mentionné : celui de La Poste, dont les travailleurs sont confrontés à la volonté du gouvernement de briser le statut. Le NPA/LCR a été partie prenante, aux côtés des bureaucraties syndicales, du « Comité national de mobilisation contre la privatisation ». Unitaire, certes… pour réclamer à leur côté un « référendum » (en application de la révision constitutionnelle orchestrée par Sarkozy). Or ce « référendum » avait deux aspects  tout aussi néfastes. Le premier, c’était de signifier que, pour reprendre les propos du même Besancenot (Mediapart, 8 juillet 2008) : « les postiers seuls n'arriveront pas à s'opposer ». Glaçant au possible.
L’autre aspect : couvrir la participation des directions syndicales, SUD-PTT compris (ledit syndicat ayant été créé par des militants de la LCR), à la commission Ailleret, sur les conclusions de laquelle a pu s’appuyer Sarkozy. Jamais la LCR/NPA n’a combattu la concertation avec le gouvernement sur le statut de La Poste, pour les mêmes raisons d’appareil (ici SUD) que dans la fonction publique.

Bref, ces deux cas où la responsabilité de la LCR/NPA est directement engagée montre parfaitement qu’il n’est pas question pour ses dirigeants d’affronter les bureaucraties syndicales.  


 « Sans théorie révolutionnaire, pas de mouvement révolutionnaire » (Lénine)


Il est donc à ce stade établi que le NPA n’est ni un parti combattant pour chasser le gouvernement Sarkozy en luttant pour l’unité des rangs des travailleurs avec leurs organisations, ni un parti luttant contre le soutien qu’apportent les appareils syndicaux au gouvernement, tout au contraire.
Il faut donc en venir à ce qui constitue sa base : son programme. Que veut le NPA ?

On peut déjà dire ce qu’il ne veut pas, ce que ne voulait plus non plus la LCR qui a abandonné cette référence un soir de congrès à l’automne 2003, comme on abandonne son chien au crépuscule sur une aire d’autoroute : la dictature du prolétariat. Le Monde commentait à l’époque pertinemment : « Avec sa réforme des statuts, la LCR couronne un aggiornamento programmatique engagé à la suite de la chute du mur de Berlin. ».
Oh certes, voilà un épouvantail à moineaux que l’on ne peut manier impunément. Mais son contenu est simple : les classes dominantes, armées jusqu’aux dents, ne se laisseront pas chasser gentiment du pouvoir devant l’exercice du suffrage universel, ne s’inclineront pas, si la question devait se poser en ces termes, devant la « démocratie ». Il faudra non seulement les affronter, mais mener une guerre sans merci – sans plus de merci qu’elles n’en montent quotidiennement en faisant vivre un existence ressemblant à un cauchemar sans fin à des milliards d’être humains pour les exploiter ou les piller.
Prétendre au contraire, comme le fait le NPA dans son projet de « principes » que « Il n’y aura aucun recul sur les libertés démocratiques, même formelles, conquises parfois sous le régime capitaliste. Le socialisme c’est au contraire le règne de la démocratie la plus réelle et la plus étendue », c’est raconter des salades.
Ce n’est pas pour rien que Lénine (moins ‘fashion’, certes que Guevara), écrivait dans  L’Etat et la révolution :
« Quiconque reconnaît uniquement la lutte des classes n'est pas pour autant un marxiste ; il peut se faire qu'il ne sorte pas encore du cadre de la pensée bourgeoise et de la politique bourgeoise. Limiter le marxisme à la doctrine de la lutte des classes, c'est le tronquer, le déformer, le réduire à ce qui est acceptable pour la bourgeoisie. Celui-là seul est un marxiste qui étend la reconnaissance de la lutte des classes jusqu'à la reconnaissance de la dictature du prolétariat. C'est ce qui distingue foncièrement le marxiste du vulgaire petit (et aussi du grand) bourgeois.

Que signifie, dans les principes du NPA, ceci : « En finir avec le système capitaliste, suppose à la fois un bras de fer de longue durée, la force du nombre et une rupture avec l'État et les institutions dont il s'est doté, avec les institutions, européennes et mondiales aux services des classes dominantes. » ?
« Rompre avec l’Etat » ? Ca ne veut rien dire !
Soit on le casse, soit on le garde, auquel cas on ne parle pas d’en finir avec le capitalisme.  Quant au « bras de fer de longue durée », ou encore la « transformation révolutionnaire de la société » qui le concrétise à un autre endroit du texte, disons-le simplement : ce sont des emprunts au PCF, lequel à quelques longueurs d’avance sur la Ligue pour camoufler le refus de toute révolution sous des vocables « révolutionnaires », sinon « anticapitalistes ».

Lors des manifestations en soutien au peuple palestinien, Besancenot en a d’ailleurs directement appelé à ces « institutions européennes et mondiales » avec lesquelles il prône une mystérieuse « rupture ».
« Il s'agit de « montrer du doigt l'hypocrisie de la communauté internationale qui vote des tonnes de résolutions qu'elle n'applique jamais » a-t-il déclaré à la presse. Le « respect du droit international », des « résolutions » pourries de l’Onu d’où émane l’Etat colonial et raciste d’Israël comme « solution », la dénonciation de l’hypocrisie, voilà où mène le refus d’assumer ce que veut vraiment dire « révolutionnaire ». On nous pardonnera de donner cette autre citation de Lénine, mais son acuité est évidente :
« Sans théorie révolutionnaire, pas de mouvement révolutionnaire On ne saurait trop insister sur cette idée à une époque où l'engouement pour les formes les plus étroites de l'action pratique va de pair avec la propagande à la mode de l'opportunisme. » (Que Faire ?)


A l’auberge espagnole du NPA, le double langage, le double programme, sont érigés en vertus


Sur de telles « bases » bien friables, comment s’étonner de voir les « principes » du NPA proposer, au choix, soit le « socialisme », soit « l’éco-socialisme » comme objectif politique… le second étant évidemment la condamnation du « productivisme » du premier. Les « adhérents » trancheront, quoique le préliminaire proposé dans les principes, en affirmant que « le capitalisme met l’humanité et la planète en danger », a déjà répondu, en séparant la défense de la « planète » de celle de « l’humanité » (ou encore en refusant l’énergie nucléaire, par principe).

Mais de fait on trouvera dans ces « principes » une sorte de « double programme » : un programme maximum (le renversement du capitalisme) et... un programme minimum, ou « d’urgence », qui se définit lui-même ainsi : « Nous défendons un programme d'urgence qui, pour répondre aux besoins immédiats, prend sur les profits afin d'augmenter les salaires, les pensions de retraites, les minima sociaux. »

D'un côté, l'affirmation du socialisme comme une perspective lointaine... de l'autre, la mobilisation pour des « réformes immédiates » qui s'émancipent totalement de cette perspective, puisqu'il suffirait de « prendre sur les profits ».
Là encore, ce double langage n'a rien de nouveau. Le programme de transition de la IVe Internationale, rédigé en 1938, expliquait:
« La social-démocratie classique, qui développa son action à l'époque où le capitalisme était progressiste, divisait son programme en deux parties indépendantes l'une de l'autre : le programme minimum, qui se limitait à des réformes dans le cadre de la société bourgeoise, et le programme maximum, qui promettait pour un avenir indéterminé le remplacement du capitalisme par le socialisme. Entre le programme minimum et le programme maximum, il n'y avait aucun pont. La social-démocratie n'a pas besoin de ce pont, car de socialisme, elle ne parle que les jours de fête. »

A cette supercherie, les trotskystes opposaient leur propre méthode:
« La IV° Internationale ne repousse pas les revendications du vieux programme "minimum", dans la mesure où elles ont conservé quelque force de vie. Elle défend inlassablement les droits démocratiques des ouvriers et leurs conquêtes sociales. Mais elle mène ce travail de tous les jours dans le cadre d'une perspective correcte, réelle, c'est-à-dire révolutionnaire. Dans la mesure où les vieilles revendications partielles "minimum" des masses se heurtent aux tendances destructives et dégradantes du capitalisme décadent - et cela se produit à chaque pas -, la IV° Internationale met en avant un système de REVENDICATIONS TRANSITOIRES dont le sens est de se diriger de plus en plus ouvertement et résolument contre les bases même du régime bourgeois. Le vieux "programme minimum" est constamment dépassé par le PROGRAMME DE TRANSITION dont la tâche consiste en une mobilisation systématique des masses pour la révolution prolétarienne. »

Double langage, telle est la position des dirigeants LCR face à la crise du capitalisme, qui a donné lieu de la part de Besancenot à des positions parfois strictement contradictoires au jour le jour. Une fois l’expropriation des banques, une autre un pôle public du crédit, qui signifie le contraire, position empruntée aux dirigeants du PCF tout comme l’est la « revendication » de « la participation d'une représentation des salariés aux pouvoirs de décision » dans les entreprises (Rouge du 8 octobre 2008), énième mouture de l’association capital-travail, de la cogestion, ou encore celle d’une « taxe sur les transactions boursières » (dans le même article de Rouge où il revendique sans sourciller l’expropriation des banques ! Pense-t-il, parfois ?).

François Sabado, l’un des mentors de Besancenot, et l’un des principaux dirigeants de la LCR et de son regroupement international donne la cohérence minimale nécessaire à ces tête-à-queue permanents dans un article « de fond » publié notamment sur le site du NPA.
Il y explique la crise, non pas par la logique même du capitalisme, mais par « l’épuisement du modèle d’accumulation néo-libéral ». Traduction de ce jargon? Les coups portés aux masses auraient, non pas permis au capitalistes de repousser la crise mais … l’auraient précipitée ! Citons-le :
 « L’origine de cette crise c’est le consensus de Washington [sic ! – Ndlr], une série de défaites et reculs sociaux des années 1980 et du début des années 1990, une nette dégradation des rapports de forces globaux entre les classes au détriment du monde du travail. C’est une baisse considérable des salaires réels et de la part des salaires dans les richesses produites, une déréglementation généralisée, des privatisations des services publics. »

Jusque lors, il semblait que la baisse du prix et de la valeur de la force de travail jouaient le rôle de contre-tendance à celle de la baisse du taux de profit. C’est en tout cas la base même de la compréhension marxiste de l’économie capitaliste. Pour F.Sabado, il n’en est rien. Mais cette fausse explication de la crise, qui s’inspire en réalité de l’école « régulationniste », ne fait que renforcer la portée des lignes qui suivent et qui sont le fond de l’orientation poursuivie par la LCR/NPA:
« Il faut renverser la tendance prise depuis 25 ans dans la répartition des richesses, consacrer ces richesses à l’emploi, aux salaires, à la sécurité sociale, aux services publics et pas à la spéculation financière. »
C’est une (fausse) solution capitaliste à la crise. Dans une telle optique, le socialisme est un supplément d’âme, une opinion qui n’a guère d’importance ; Sabado reprend à son compte la mystification capitaliste selon laquelle l’accumulation faramineuse de dettes ces dernières décennies serait une accumulation de richesses qu’il faudrait « réorienter » (encore un point commun avec la rhétorique du PCF). « Nous ne défendons pas seulement une nouvelle répartition des richesses mais aussi un changement des rapports de propriété. » écrit Sabado. Soyons précis ! Pour aujourd’hui, on se contentera de  « faire des incursions dans la propriété privée », ensuite, plus tard, on verra…
L’alternative n’est pas pour le NPA « socialisme ou barbarie », c’est « néolibéralisme ou régulation ».

Voilà pourquoi le « communisme » n’a décidément pas sa place dans la dénomination du nouveau parti qui revendique « une autre répartition des richesses » - et donc nullement la disparition de la classe capitaliste. Marx en son temps avait barré l’entrée de la première Internationale à Bakounine et ses amis car au lieu de militer pour l’abolition des classes sociales, ils militaient pour « l’égalisation » de celles-ci. Aujourd’hui c’est Marx qui n’aurait pas sa place au NPA.


La LCR ne peut être le creuset d’un nouveau parti révolutionnaire


Même en changeant de raison sociale, la LCR n’est pas tombée de la dernière pluie. Elle trouve son origine spécifique dans la crise qui a détruit en 1953 la IVe Internationale fondée par Léon Trotsky. Les ancêtres de la LCR, après avoir prêté un temps à Tito et au PC Yougoslave la mission de construire une nouvelle internationale, s’en remettaient alors à la bureaucratie du Kremlin, contrainte, affirmaient-ils, par l’impérialisme, pour exproprier le Capital et réunir les conditions du socialisme. Oh, certes, il fallait bien justifier son existence dans ce processus : c’était celui de bons conseils es révolution à l’appareil stalinien, au sein duquel, proposaient alors Michel Pablo et Ernest Mandel, il fallait « s’intégrer », même au prix de « capitulations ».
La résistance à ce cours liquidateur s’exprimant, d’abord en France au sein du PCI, puis dans toute l’internationale, déboucha sur une scission dislocatrice qui interdit aux pablistes d’en finir avec la IVème  Internationale, même si cette dernière était dès lors à reconstruire.

Lancé sur cette trajectoire, le courant pabliste, dont viendra plus tard la LCR (après quelques années d’entrisme clandestin au sein du PCF), trouvera sur son chemin d’autres hérauts qu’il chargera d’aller au « socialisme » voire de réunir les conditions pour construire une nouvelle Internationale. De Ben Bella et Sékou Touré à Gomulka, de Castro jusqu’aux sandinistes en passant par les officiers portugais du MFA en 1974, et aujourd’hui Chaves, une constante : la capitulation devant les modes dominantes et la promptitude à abandonner toute référence à la IVe Internationale (dont Ernest Mandel déclarera dans les années 70 qu’il était prêt à s’en défaire « dans les 24 heures » si l’occasion se présentait).
Mais la référence à la IVe Internationale même formelle, ne pouvait être abandonnée tant que subsistaient des organisations significatives cherchant à reconstruire celle-ci. C’est la liquidation de ce combat par les Pierre Lambert et Daniel Gluckstein (cf. le supplément de CPS n°25 déjà cité) qui a autorisé les dirigeants de la LCR à s’inscrire davantage dans la tendance à la décomposition du mouvement ouvrier qui s’est affirmée et amplifiée avec la restauration du capitalisme dans l’ex-URSS.

Avec, aujourd’hui plus encore qu’hier, une large couverture médiatique, la LCR contribue à sa place, celle d’une représentante officielle du « trotskysme », à effacer de la conscience des prolétaires la perspective du socialisme et du combat pour la construction d’un nouveau parti ouvrier révolutionnaire et de l’Internationale ouvrière révolutionnaire, comme autant de vieilleries. Tel est le sens fondamental de l’opération « NPA ».

Au passage, le NPA s’affirme lui-même plus perméable encore que la Ligue à l’idéologie bourgeoise, en se refusant à l’avance d’être un parti délimité politiquement et organisationnellement.  Le projet de statuts du NPA y pourvoient, s'inscrivant d’ailleurs là aussi dans le prolongement des expériences réalisées par le PCF – avec le chapeautage, dans un parti comprenant toujours moins de militants et toujours plus d' « adhérents » fantômatiques, par une direction nationale plus bureaucratique que jamais.
Au refus du soit-disant « élitisme » que nous avons déjà mentionné s’ajoute la conception décentralisée de comités de base « gérant librement leurs activités dans le cadre des orientations nationales et locales fixées par le congrès », incluant une « autonomie d'adaptation de ces orientations aux réalités locales ». Les « campagnes régionales », les formes de coordination locale des comités, et même l'adhésion de « courants politiques locaux » ne relèveraient en rien de la direction nationale. Seule obligation s’imposant à tous : la « parité » forcée. Bref : ce NPA sera une auberge espagnole sans fondations ni fenêtres, ouverte à tous vents de l’idéologie dominante.

Une précision s’impose : il est assuré que, lorsque surgiront les regroupements annonçant la reconstruction du mouvement ouvrier sur un nouvel axe, ceux-ci seront confus, et s’accrocheront naturellement pour se développer aux organisations existantes.

Mais précisément, l’une des tâches des révolutionnaires dans ces regroupements sera de convaincre leurs camarades de combat (qui en ressentiront de toute façon la nécessité) que sans une organisation rigoureusement délimitée et centralisée, aucune émancipation de l’idéologie dominante, bourgeoise, n’est possible, et, partant, aucune démocratie réelle non plus.

La LCR ne s’est-elle pas chargée de l’illustrer elle-même en promouvant un porte-parole en fonction de son impact marketing ?


"Si Coluche avait été de ce monde, je n'aurais jamais été candidat à l'élection présidentielle:
j'aurais voté pour lui
." (Besancenot)


Ces propos du porte-parole de la LCR, le « petit facteur » auquel aucune porte de l’audiovisuel n’est fermée, ont été tenus dans L’express du 26 novembre 2008. Ils sont hélas profondément révélateurs. Ordinairement, Besancenot se défend publiquement d’être trotskyste. Il se dit plus facilement « guévariste », quoique, lorsque l’appareil d’Etat a exercé sa vindicte contre Jean-Marc Rouillan, il ait fait aussi peu de cas du « guévarisme » (si tant est que cela existe autrement que sur des T-shirts made in China) que du « trotskysme » : « La LCR a toujours dénoncé les méthodes de l’Action directe et le NPA ne se bat pas pour la lutte armée » (AFP, 3/10/2008). Quant à voter, à défaut de Coluche (propulsé à l’époque comme aujourd’hui Besancenot pour tenter d’aider les partis bourgeois à se maintenir au pouvoir), on ne peut oublier que Besancenot, en 2002, a appelé à voter Chirac.

Porte-parole du NPA comme on est mannequin attitré d’une marque, Besancenot a notamment lancé au côté d’autres people dont il dit qu’ils sont ses « amis » (Joey Starr, déjà condamné pour avoir battu sa femme) et du maire-adjoint de Bagneux (Jean-Claude Tchicaya), le collectif « devoir de mémoires » dont la déclaration de principe adresse « un appel à la responsabilité politique des élus de la République, en charge de notre société (…) dans une démarche citoyenne » pour « lever les tabous » sur l’histoire de France dans l’objectif suivant : « A partir de cette vérité historique reconnue de tous, d’un passé commun, nous pouvons espérer reconstruire autrement une société cohérente, en paix avec son identité nationale. ». C’est la négation de la lutte des classes.

Au demeurant, l’hyper personnalisation du NPA autour de Besancenot est elle aussi un symptôme de son éloignement du communisme, de ce qu’est ce futur parti : un pas en avant qu’a décidé de franchir la LCR dans le sens de sa propre décomposition, s’inscrivant en y participant à la dégénérescence politique sans précédent du mouvement ouvrier.

Le NPA n’a pas d’avenir : les chocs d’importance que va lui administrer la lutte des classes sous le fouet de la crise du capitalisme, alors que ce parti n’a volontairement pas de base politique et qu’il va subir (dès les prochaines européennes) la concurrence en particulier du « Parti de Gauche », ne laissent pas de doute à ce sujet.

Dans l’immédiat, la liquidation de la LCR, abondamment médiatisée, contribue sans conteste à nourrir le désarroi politique des travailleurs, de la jeunesse, à dresser des obstacles à tous niveaux à la reconstruction du mouvement ouvrier sur l’axe de la révolution.

Malgré tous les obstacles, ce mouvement s’engagera. S’y préparer, le préparer, exige de défendre la théorie de la révolution prolétarienne mondiale, le marxisme, le trotskysme, contre tous ceux qui veulent les enterrer, pour propager les acquis indispensables à la construction de partis ouvriers révolutionnaires capables de jouer pleinement leur rôle, et dès aujourd’hui organiser autour d’eux. C’est, dans la présente période historique, la tâche que s’est fixée le Groupe et son bulletin Combattre pour le Socialisme.


Le 7 janvier 2009

 

 

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