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Editorial de CPS n°40 - 17 mai 2010

Partout en Europe, sous l’impact des développements de la crise,
les gouvernements capitalistes ont déclaré la guerre  
aux travailleurs et aux jeunes. 

En France, aujourd’hui, c’est la contre-réforme des retraites.

L’issue: combattre pour la rupture avec la défense du capitalisme,
la rupture du « dialogue social » avec Sarkozy-Fillon.

 

La quasi faillite de l’Etat grec sonne le tocsin
pour un mode de production capitaliste au bord de la débâcle


« Nous avons vécu et vivons des temps véritablement dramatiques (…) la situation la plus difficile depuis la deuxième guerre mondiale, voire depuis la première ».
Telle est l’appréciation que Jean Claude Trichet livre au Spiegel du 17 mai. Au moment où ces lignes sont écrites, les principaux Etats d’Europe, l’euro, l’Union Européenne, sont dans une tourmente économique et financière qui peut à tout instant se transformer en crise dislocatrice.

Le 2 mai, sous la houlette de l’impérialisme allemand, l’Union Européenne et le FMI finalisaient un plan de 150 milliards de crédits pour empêcher la faillite de la Grèce, à des conditions draconiennes. Mais ce premier plan soulevait directement la question : après la Grèce, à qui le tour ? Une semaine après, un fonds de garantie européen était créé, à hauteur de 750 milliards d’euros.
Mais passé un bref enthousiasme, le spectre de la faillite d’un Etat est revenu tarauder les marchés financiers aux abois. Même la brutalité des plans anti ouvriers qui se déclarent partout en Europe n’a pas rassuré le Capital financier : la poursuite avérée de la stagnation économique en Europe conjuguée au bond de l’endettement public depuis deux ans pour colmater les brèches ouvertes par la crise  fait que le risque de faillite, de cessation de paiement, d’Etats comme la Grèce mais plus encore l’Espagne, où l’immobilier est en déroute, sinon la Grande-Bretagne, paraissent difficile à conjurer. Avec des conséquences en premier lieu sur les banques (lesquelles, allemandes et françaises en tête, sont en réalité les premières bénéficiaires des plans de crédit à la Grèce).
D’autant que même les plans de coupes claires dans les dépenses publiques et de hausse des impôts vont encore plus annihiler à brève échéance toute croissance économique sur le vieux Continent.

Toute l’Europe est au bord du gouffre, avec des conséquences mondiales incalculables.  Par exemple, si Obama est intervenu directement auprès de Zapatero au nom de Wall Street pour le pousser à trouver des « solutions », c’est que la crise européenne suffit à menacer d’écroulement la mince reprise obtenue aux Etats-Unis à coups de dizaines de milliards de subventions publiques – et donc là aussi d’un endettement faramineux, sans précédent.

Et encore il faut ajouter à ce tableau les signes avant-coureurs (apparition des déficits commerciaux) que le plan colossal de relance mis en place par le gouvernement chinois est en train de se préparer une crise de surproduction non moins colossale, faute de nouvel élargissement du marché mondial.
Or c’est ce plan qui a permis notamment aux Etats Unis et au Japon, endetté jusqu’à l’os, de relancer leurs exportations.

Mais quelles ‘solutions’ ont réellement les gouvernements capitalistes pour empêcher leur propre faillite? Arroser le feu de la crise de la dette en l’arrosant de pétrole d’un nouvel endettement ? En réalité, dans le cadre de la crise économique mondiale engagée depuis 2007, même en portant les coups les plus rudes aux travailleurs, ces « solutions » que sont les emprunts de cavalerie qui ont pris leur galop depuis la fin de la convertibilité du dollar en or en 1971 sont à bout de souffle. Les chevaux sont fourbus. Le mode de production capitaliste a amené le monde au bord du gouffre du krach, il fait eau de toutes part et même si les bourgeoisies mondiales entendent lâcher le maximum de lest pour ne pas sombrer – c’est-à-dire liquider tout acquis ouvrier existant, même mince, baisser comme l’annonce Strauss-Kahn partout le prix de la force de travail de 20%  - la leçon de la panique qui a saisi les marchés, c’est-à-dire les banques et les compagnies d’assurance, c’est que les capitalistes eux-mêmes ne voient pas comment ils pourraient échapper au naufrage. Tous savent que, d’une manière ou d’une autre, une formidable dévalorisation du capital existant est à l’ordre du jour. Le caractère de tournant dans la situation mondiale de cette crise s’impose à tous.

Aujourd’hui l’infarctus menace l’économie mondiale comme jamais auparavant. Tous les rapports économiques sont tendus à se rompre, et d’abord au sein de l’Union Européenne où chaque bourgeoisie lutte avec une férocité décuplée contre ses concurrents, et chacune contre son propre prolétariat.

Menaces sur l’Union Européenne


La crise autour de la dette grecque a tendu les rapports au sein de l’Union Européenne. Alors que l’impérialisme français, et plus encore évidemment les espagnols et italiens, étaient pour fournir rapidement de l’argent à la bourgeoisie grecque (et via elle, aux banques les plus exposées dans ce pays, et notamment les banques françaises, mais encore aux marchands d’armes français dont les contrats ont été garantis par Papandréou), l’impérialisme allemand s’est opposé jusqu’à la dernière limite. Cette limite étant la faillite de l’Etat grec, avec des répercussions sur l’Euro qui auraient touché y compris Berlin. Mais c’est l’impérialisme allemand qui a dicté ses conditions à « l’aide » - qui se traduit par une véritable mise sous tutelle du pays, contraint de rendre compte tous les trimestres de la mise en œuvre des mesures décidées, rendre compte à ses deux principaux bailleurs de fonds : le Fmi d’une part, l’Allemagne de l’autre, tout en devant rembourser les pays prêteurs à un taux (5%) qui saigne encore davantage le pays.

Pour autant, si donc l’on a du mal à croire le journal El Pais quand il prétend que Sarkozy aurait menacé Merkel que la France quitte l’euro, ce qui est certain, et Merkel elle-même l’a affirmé publiquement à la mi-mai, c’est que l’existence de l’euro est en jeu. Et avec celle de l’euro, l’Union Européenne elle-même. C’est cet enjeu qui explique que les principaux pays de l’UE aient décidé de violer eux-mêmes leurs propres traités. En effet ces derniers interdisaient tout à la fois la création de ce fonds dit « d’entraide » (de financement des attaques réactionnaires, plutôt) ou encore le rachat par la BCE d’obligations émises par des Etats (technique qui revient à introduire dans les fondations de la BCE du sable au lieu du ciment). Que les milliards soient virtuels, qu’ils soient mis à disposition par des pays eux-mêmes endettés jusqu’au cou, est une réalité qui se peut se manifester dans les jours qui viennent en étendant l’incendie au lieu de le circonscrire. Mais le fait est, et le non-respect des traités européens l’indique : il y a le feu à la maison UE et la température de l’incendie se mesure à l’élévation des taux d’intérêts exigés des Etats présumés les plus faibles, ou aux chutes de tension qui frappent le cours de l’euro.

Une précision d’importance s’impose. La crise de 1992-1993 avait fait voler en éclats le système monétaire européen. L’Euro est une chaîne sans doute plus solide : du coup, son explosion, inscrite dans sa nature même de monnaie commune à des économies disparates et concurrentes, n’en sera que plus violente.Aujourd’hui, le prix du maintien de l’Union Européenne et de l’Euro, le prix de la défense du capitalisme en banqueroute, les différentes bourgeoisies de l’UE entendent le faire payer au prix fort aux masses. La nature réactionnaire de cette prétendue « Union » est patente.
Mais si finalement l’euro éclatait, le prix dans le cadre du mode de production capitaliste ne serait pas plus avantageux que de payer son maintien, une vague d’inflation déferlerait et les masses en feraient les frais. 

Cela dit, qu’il est sinistre de voir le PS et y compris le PC saluer le dernier « plan » de secours des banques et des gouvernements banqueroutiers comme le début d’une nouvelle ère pour l’Union Européenne, singeant en cela les discours de Mme Lagarde (« La création enfin d’un fonds d’entraide et de solidarité européenne que nous avions souhaité marque un tournant important dans l’histoire de la construction européenne. » selon L’humanité).
Car – qui ne le sait – le déblocage de ce fonds est conditionné par l’adoption de plans d’une brutalité sans précédent depuis 1945 contre les travailleurs et les classes populaires. Déjà, le vote pour le plan de refinancement de la Grèce par le PS à l’Assemblée nationale valait déclaration d’union sacrée pour défendre l’UE et l’Euro, pour défendre le capitalisme. Quant au PCF et au PG, ils ne s’étaient qu’abstenus, en opposant, non pas la dénonciation de la dette publique grecque comme illégitime, creusée par les militaires, les armateurs et autres magnats, mais en demandant un taux d’intérêt moindre que celui exigé.
« Une agression anti-ouvrière, oui, mais à bon marché », en d’autres termes…

Or, le tocsin grec ne sonne pas que pour le capitalisme pourrissant. Pour le prolétariat aussi, à partir de la Grèce, l’alarme doit être donnée : c’est dans toute l’Europe qu’une offensive sans pareille depuis des décennies vient de s’engager et à laquelle, dans tous les pays, il faut se préparer à faire face et tenter de briser.

Partout en Europe, une offensive d’une violence sans précédent contre les prolétariats


Le plan concocté par les Merkel, Strauss Kahn et Papandréou contre le prolétariat grec est le prototype de ce qui s’annonce partout en Europe : une attaque féroce, en règle, contre les conditions d’existence du prolétariat.

L’article sur la Grèce que publie ce  numéro de CPS le détaille largement mais tout travailleur conscient a dû avoir les cheveux qui se dressent sur la tête en entendant annoncer les baisses de 15% des salaires des fonctionnaires et des retraites, la hausse de 3 à 4% de la TVA. Moins connues en France, les clauses permettant de dénoncer les conventions collectives pour baisser les salaires dans le privé, et de faciliter les licenciements. Le report de l’âge légal de départ en retraite à 67 ans. Bien entendu, si les prolétaires et la jeunesse grecs trouvaient les ressources pour faire dérailler ce train de mesures, cela aurait une résonance dans toute l’Europe.
Mais sans attendre, avec l’annonce de la création du « fonds d’entraide » de 750 milliards, les déclarations de guerre similaires se sont mises à pleuvoir partout en Europe : annonces de nouvelles coupes budgétaires au Portugal, et de la hausse de la TVA. 25 milliards de coupes claires en Italie, blocage des salaires des fonctionnaires, report de l’âge de départ en retraite. Mais c’est en Espagne, pays où la crise capitaliste sévit très brutalement (en deux ans les mises en chantier s’y sont effondrées de 96% !), que Zapatero a « franchi le rubicon » selon les termes de la presse espagnole, en annonçant notamment une baisse des salaires des fonctionnaires de 5%. Le nouveau gouvernement britannique conservateur-libéral de Cameron, constitué au lendemain de la défaite électorale du New Labour, n’a pas d’autre programme.

Les  baisses de salaires pour les fonctionnaires (et par ricochet pour tous les travailleurs) sont à l’ordre du jour partout en Europe. Déjà le gouvernement irlandais a décrété en deux étapes des baisses allant jusqu’à 15%, tandis qu’en Roumanie, l’addition est de 25%. Et dans tous les pays, les coupes budgétaires signifient la liquidation de l’accès aux soins et la destruction d’autres services publics.

Et bien évidemment le gouvernement Sarkozy, lui aussi sous la pression de cette crise exceptionnelle, va devoir emprunter le même chemin. L’annonce par Fillon de nouveaux milliards d’économies sur le budget de l’Etat – dont les dépenses devraient être gelées en valeur, c’est-à-dire baisser, en est une indication claire. C’est une première mesure dont les répercussions sur les services publics et les aides sociales vont se faire rudement sentir.

Cette annonce n’a pas empêché les directions syndicales de se rendre au « sommet social » du 10 mai, lors duquel Sarkozy a annoncé le maintien de toutes les aides aux patrons décidées depuis l’éclatement de la crise (comme celles au secteur de l’automobile alors que PSA ferme une usine à Melun-Sénart) … et la fin des autres ! C’est l’évidence : la réforme des retraites en préparation devient une question plus brûlante encore qu’auparavant pour le capitalisme français. Elle sera la mesure de la force des coups que la crise oblige à porter contre les masses.

De la Grèce à l’Irlande : affrontements au sein des organisations syndicales


L’offensive engagée à l’échelle de l’Europe par les bourgeoisies souligne l’importance, dans les luttes de classe des prolétariats, des organisations syndicales et la responsabilité des bureaucraties syndicales, « lieutenants ouvriers de la bourgeoisie ». Il suffit pour s’en convaincre de regarder ce qui se passe à deux extrémités de l’Europe, en Irlande et en Grèce, pays qui ont en commun que l’offensive y est la plus brutale notamment en termes de baisse des salaires nominaux. En Irlande, où la crise est particulièrement virulente, le soutien des appareils syndicaux à l’offensive de la bourgeoisie s’est manifesté par la signature d’un accord dit de « Croke Park », à Dublin. Cet accord entérine les baisses de salaires des deux années passées en échange d’une promesse de … gel des salaires pour les quatre années à venir (sauf « circonstances exceptionnelles » (sic !), lesquelles ces temps-ci n’ont pas grand-chose d’exceptionnel). Pis encore, l’accord prévoit que la « réforme » du secteur public sera menée en complète concertation (ce dont l’appareil se félicite, bien entendu). Mais la ratification de l’accord se heurte à d’importants obstacles. Le congrès d’un des syndicats des enseignants, à l’unanimité, a adopté une motion appelant à son rejet. D’autres syndicats, comme celui des infirmières, ont adopté la même position. Et la direction d’une des principales organisations syndicales, dénommée « impact », au champ de syndicalisation plus étendu et élastique, a même pris position contre la ratification, avant de retourner sa veste un mois plus tard sous la pression du gouvernement, relayée plus ou moins ouvertement par le parti travailliste irlandais. Ce n’est qu’à la mi juin que l’on saura si le vote des syndiqués aboutit à ratifier cet accord, mais une chose est claire : c’est au sein des organisations syndicales que s’est exprimé une première résistance sérieuse à l’offensive réactionnaire et elle n’a pas été étouffée. Bien entendu, le rejet de l’accord de Croke Park ne serait qu’un début. Mais ce serait un évènement politique notable.

Quant à la Grèce, sans reprendre le détail de l’article que publie ce numéro de CPS, il suffirait presque de citer ici des extraits du journal italien  La Reppublica  de début mai qui narre l’ambiance de la réunion de direction de la fédération syndicale de la fonction publique (nous soulignons) :
« " Manifestations oui, tout de suite, avec deux jours de grève nationale mais sans violence". L'objectif? "arrêter les mesures du gouvernement qui ramène le pays 20 ans en arrière. Mais sans paralyser l'économie".  Ilioas Lliopoulos puissant secrétaire générale de l'Adedy - syndicat des 560 000 fonctionnaires grecs - est épuisé. "Cela a été une des réunions les plus difficiles de ma vie" admet-il en s'enfonçant dans le fauteuil de son bureau à deux pas du parlement (…). Trois heures de confrontation, des hurlements et même quelques bousculades dans une salle enfumée du quartier général Adedy pour mettre au point une riposte à la coupe sombre  de 30 milliards qui "abaissera jusqu'à 35% le salaire de beaucoup de nos syndiqués". Faucons contre colombes. "Quelques uns, et même pour être honnête plus de quelques uns, voulaient arrêter la Grèce tout de suite" raconte LLiopoulos. Ils proposaient une grève illimitée et le blocage du port du Pirée et du parlement jusqu'au retrait des mesures. Et à l'inverse? A l'inverse l'Adedy a choisi pour le moment, avec un certain soulagement du gouvernement Papandreou et des marchés, la voie de l'opposition soft : grèves par secteurs (une petite satisfaction pour la base la plus turbulente) puis les deux journées de stop qui culmineront dans les cortèges de demain avec le privé. Puis, peut être jeudi , une nouvelle réunion pour faire le bilan(...) et décider si, convoquer, peut être en fin de semaine, une manifestation de toute la Grèce.
" Pour autant personne ne doit se faire d'illusions- dit Lliopoulos- notre lutte sera durissime. Nous n'avons pas d'alternative face à ce massacre social. Notre base est un volcan prêt à exploser et nous ne pouvons pas le sous évaluer". L'écho des trois heures de dèbat tumultueux résonne encore dans les oreilles du grand ancien du syndicalisme héllénique : " Tous répétent une seule chose : cette crise fait les riches plus riches et les pauvres plus pauvres. Ok, nous savons que le moment est difficile, nous ne sommes pas sur la lune. Et nous sommes prêts à faire notre part.. »

Tout est sans doute concentré ici : à la fois le refus de l’appareil de « paralyser le pays » et son accord pour que les travailleurs prennent « leur part », donc l’acceptation des mesures anti ouvrières. Mais aussi l’expression du « volcan » qu’est la base jusque dans les sommets syndicaux, sous la forme de l’exigence de la grève jusqu’au retrait des mesures réactionnaires. Le fait que cette exigence s’exprime largement jusque dans la direction de la fédération syndicale valide totalement la nécessité du combat au sein des organisations syndicales, contre leur direction, pour que les organisations syndicales combattent en défense des travailleurs et pour cela rompent avec les gouvernements bourgeois.

Il faut réaffirmer ici ce que disait le quatre pages que notre Groupe a publié en avril : la question de la dénonciation de la dette publique illégitime, creusée par  les dépenses militaires et les cadeaux aux patrons, de l’exigence que les députés des partis ouvriers, majoritaires au parlement, refusent de la payer, est décisive. Il s’agit en particulier de faire sauter le barrage que représente, en Grèce, au Portugal, en Espagne, sans oublier Strauss-Kahn à la tête du FMI, la prise en charge des pires mesures anti-ouvrières par la social-démocratie vermoulue.

A cet égard il faut relever la position ahurissante du NPA qui se prononce, s’agissant de la dette grecque, puisque son journal ‘Tout est à nous’ conclut son article (édition du 6 mai) ainsi « Il faut refuser de payer pour des dettes sans audit, transparence et débat sur ces dettes. » « Audit » et « transparence » ? La « commission économie » du NPA parle le langage des DRH. Dans le même temps, Besancenot et Grond écrivent une tribune dans le monde du 13 mai pour revendiquer en termes à peine voilés ce qu’au PCF on appelle une « réorientation » de l’UE, en revendiquant « une vraie construction européenne » avec des « critères de convergence (sic !) sociaux » dont un « droit de véto » sur les licenciements … le grotesque ne tue pas. Mais pendant ce temps les dirigeants du NPA notamment au sein de la FSU soutiennent les directions syndicales – à commencer par celle de la FSU – qui, pour le moins, ne mettent pas leur « veto » à la « réforme » Sarkozy des retraites.

« Discuter sans relâche avec les partenaires sociaux »
pour faire passer la « réforme » des retraites


Le Canard Enchaîné du 4 mai, relatant une réunion tenue à l’Elysée, souligne que la « hantise » de Sarkozy serait que le dialogue avec Thibault soit rompu, et cite ce « commandement » du chef de l’UMP à ses troupes : « discuter sans relâche avec les partenaires sociaux », et donc « ne pas leur donner l’impression que tout est ficelé ». A propos de ficelle, celle-ci peut paraître un peu grosse, mais ce n’est pas aux dirigeants syndicaux qu’il faut donner le change, c’est aux masses qu’il faut les aider à donner le change, pour éviter « qu’ils ne se fassent déborder », Sarkozy dixit. 

Mais pourquoi discuter « sans relâche » ? Tout simplement pour ceci : le gouvernement entendu faire durer les « discussions » jusqu’à la mi juillet. Un premier document d’orientation à la mi mai, suivi d’un pré projet de loi à la mi juin, puis un véritable projet de loi adopté mi juillet en conseil des ministres et soumis, en urgence, au Parlement dès le 1er septembre… Accepter un tel calendrier c’est aider sans aucune ambiguïté possible le gouvernement à faire passer sa « réforme », minimiser autant que faire se peut les risques de « débordement » qui sont moins fort il est vrai encore pour un moment lors des congés ou de la rentrée scolaires.

Mais la forme rejoint bien évidemment le fond. Car de quoi discutent les dirigeants syndicaux ?
Les prévisions du COR, Conseil d’orientation des retraites, et ses propositions, ont donné le ton puisqu’elles constituent un « diagnostic partagé ». Elles aboutissent inéluctablement à des propositions d’allongement de durée de cotisation, donc de baisse des pensions et retraites.
De quoi discutent les dirigeants syndicaux ? D’un allongement général de la durée de cotisation en échange d’une reconnaissance de la « pénibilité » (laquelle reconnaissance relèverait, nous informe le document d’’orientation publié le 16 mai, d’un « dispositif individualisé »).

Quatre groupes de  travail ont été mis en place : l’un sur la pénibilité prépare l’allongement général de la durée de cotisation. Un autre sur la gouvernance prépare une cogestion accrue des retraites par les directions syndicales et la liquidation du code des pensions de la fonction publique, tandis qu’un groupe spécifique à cette dernière prépare la casse des acquis qui y subsistent. Dans ce dernier, sous forme de « questions » innocentes, dans la fonction publique, de l’alignement du taux de cotisation sur le celui du privé, de la remise en cause du calcul sur les six derniers mois : bref, de la baisse des salaires et des pensions. Et encore, de la création d’une caisse de retraites des fonctionnaires c’est-à-dire de la fin même de la notion de « pensions ».

Ils discutent de tout, sauf de faire payer le patronat et l’Etat, option écartée d’emblée, ouvertement, de la table des discussions par Sarkozy. Et avec quelle bonne volonté ils s’y rendent : Eric Aubin, dans  l’humanité du 13 mai, affirme d’une part sa satisfaction que le gouvernement « ait entendu nos arguments » et se déclare disposé, au nom de la CGT, à « augmenter la cotisation des salariés » à condition… qu’ils ne soient pas seuls à payer ! Quant à Mailly, pour FO, il déclarait dans La Croix du 29 avril  « Nous ne sommes pas opposés à une augmentation de cotisations (…) Une augmentation d’un point de la CSG, c’est près de 11 milliards qui entrent dans les caisses. »

Avec des telles bonnes volontés, le gouvernement Sarkozy tenaillé par la crise peut estimer à bon droit qu’il peut s’engager.  Le document d’orientation qu’il a adressé aux directions syndicales donne le cadre : allongement de la durée de cotisation, recul de l’âge de départ en retraite, et, s’agissant de la fonction publique, « progresser
vers une plus grande équité entre les régimes de retraite du secteur public et du secteur
privé. » Et pour cela : « Les règles spécifiques à la Fonction publique font par ailleurs l’objet d’une concertation avec les organisations syndicales de la Fonction publique, afin d’étudier celles qui ne seraient plus adaptées ». Comment dire plus clairement que le but de la « concertation » est la remise en cause des acquis des fonctionnaires ? A commencer par la baisse des salaires directs que signifierait l’alignement du taux de cotisation sur le privé – baisse des salaires pure et simple puisque n’existe pas de caisse de retraite dans la fonction publique, les pensions étant un salaire continué payé sur le budget de l’Etat.

Dans un tel cadre, l’annonce d’une nouvelle taxe sur les hauts revenus hors bouclier fiscal n’a qu’un sens : fournir un levier aux appareils syndicaux pour que la concertation, donc le projet de réforme, arrive à son terme.


… au nom de la « réforme nécessaire»,
c’est-à-dire de la soumission au mode de production capitaliste


On le sait, les appareils syndicaux CGT, FSU, avec le PS, le PCF ou le PG, mènent campagne… sur la ligne suivante : « Les organisations syndicales demandent au ministre d’ouvrir de véritables négociations en traitant toutes les questions, et notamment celles du financement. » (communiqué commun de 6 fédérations de la fonction publique appelant à la journée du 27 mai).
Toutes disposées à faire leurs propositions sur le « financement » des régimes de retraites, les directions syndicales rassemblées dans l’intersyndicale Thibault-Chérèque ont même constitué leur propre groupe de travail, en plus des quatre constitués par le gouvernement, pour faire leurs propres « propositions » communes.
On retrouve aussi les appareils syndicaux, mais avec eux le PS, le PCF, le PG et le NPA, avec les Verts, sous couvert de la mince couverture de la Fondation Copernic et d’Attac, lesquelles associations ont lancé un appel intitulé « faire entendre les exigences citoyennes sur les retraites » (à qui sinon à Sarkozy ?), appel à partir duquel meetings et comités locaux unitaires se tiennent. Partant des postulats du COR, y compris les prévisions ridiculissimes portant sur l’année 2050 alors que nul ne sait si l’euro existera encore dans un mois, cet appel se conclut sur cette sentence qui ne fera pas trembler à l’Elysée : « Le financement des retraites est possible à condition d’en finir avec l’actuel partage éhonté de la richesse au bénéfice des revenus financiers. C’est ce partage qui constitue le tabou à faire sauter, et non l’âge de départ. »

Quels que soient les autres considérants et propositions de ce texte, il est marqué par un vide béant : l’exigence du retrait du projet de « réforme »  Sarkozy n’est pas là (bien que nombre de ses aspects connus à l’avance y soient critiqués). C’est que, pour la coterie des appareils syndicaux et politiques du mouvement ouvrier, il faudrait donc une « réforme » et non pas, si toutefois c’était nécessaire, faire payer le patronat et l’Etat.

S’agissant de ce dernier, c’est d’autant plus frappant que, sans entrer dans le détail, les réductions d’impôts sur le revenu consenties depuis quinze ans privent grosso modo les finances publiques de 20 milliards l’an, soit … un peu moins que la perte qu’a signifié la baisse de l’impôt sur les sociétés, moins que les plus de 30 milliards d’exonérations de charges, les plus de dix milliards de suppression de la taxe professionnelle, les 6 milliards de baisse de la TVA dans la restauration, sans oublier les 6 milliards versés aux constructeurs automobiles, etc.

Mais de quoi les régimes de retraites souffrent-ils ?  Du capitalisme et de sa crise. La démographie n’a rien à y voir : ce sont les cinq millions de chômeurs réels et les salaires sans cesse comprimés par rapport à l’inflation qui expliquent l’actuel déficit de la caisse d’assurance retraite. Parler d’une réforme des retraites de manière isolée, c’est accepter le reste, tout le reste, accepter comme non discutable la société capitaliste pourrissante. C’est déjà se situer sur le terrain du capitalisme. C’est d’ailleurs tout le sens des « projections partagées » par les appareils syndicaux, le Medef et le gouvernement au sein du Conseil d’Orientation des retraites.

Or précisément se manifeste aujourd’hui avec force dans toute l’Europe que le capitalisme en crise ne peut plus tolérer le droit à une retraite décente, tout comme il lui faut impérativement baisser les salaires des travailleurs. L’appel Copernic/Attac qui n’exige pas le retrait du projet Sarkozy de « réforme » des retraites n’est en ce sens que la petite musique qui sert aux directions syndicales pour accompagner le gouvernement jusqu’à son objectif.

Pour être juste, il faut dire qu’on peut aussi accompagner le gouvernement dans sa « réforme » sans en réclamer une autre : c’est ce que démontre la direction confédérale Force Ouvrière, laquelle participe tout assidûment que ses homologues aux réunions incessantes organisées au ministère du travail, à ces quatre groupes de travail qui dessinent la « réforme ». Dans cette tâche elle est accompagnée par le POI qui a lancé son propre appel à constituer des comités en défense des retraites en s’adressant non pas aux syndicats pour qu’ils rompent les discussions mais aux partis (PS, PCF, …) pour qu’ils refusent le « consensus ». Une phrase figurait dans l’appel initial lancé par le congrès du POI en janvier qui affirmait que si les directions syndicales « refusaient la négociation » alors le gouvernement ne pourrait passer.

En avril, une réunion nationale a formulé un nouvel appel : cette question est passée à la trappe. Il faut dire qu’entretemps dans des congrès syndicaux comme celui de la FSU les militants du POI ont refusé de voter pour la rupture des dites « négociations », comme à nouveau, récemment, au congrès du syndicat CGT des Finances (voir dans ce numéro). Ne reste donc que l’appel à refuser un « consensus » qui n’existera pas, puisque chacun gardera la « liberté » d’afficher son désaccord avec la « réforme » Sarkozy, après avoir tout fait pour qu’elle passe. Et sur ce terrain, le partage du travail entre les dirigeants CGT et ceux de FO est dorénavant manifeste.


27 mai, 15 juin, les deux pièces d’un étau pour paralyser les travailleurs


Sinon de manière concertée, c’est au moins de manière combinée que, d’une part, la direction confédérale FO a appelé, seule, à une grève de 24 heures le 15 juin, peu avant que l’intersyndicale n’appelle à une « journée d’action » le 27 mai.
Mailly justifie cette division au nom de « revendications » différentes. Certes, « l’intersyndicale » à la création de laquelle la direction FO a participé, n’a jamais eu une seule « revendication » et pour cause : elle s’inscrivait par sa plateforme constitutive dans le cadre des « lois du marché ». Cette « intersyndicale » n’a eu pour but et fonction que d’aider le gouvernement Sarkozy-Fillon à tenir bon face à la crise du capitalisme, et il faut bien dire que jusqu’ici cette intersyndicale a parfaitement rempli son office.

Mais si l’intersyndicale n’a pas de « revendications », quelles sont celles de la direction Force Ouvrière ? Plus précisément, revendique-t-elle le retrait du projet de « réforme » gouvernemental ? Nullement. Elle appelle à la grève (avec manifestation nationale) autour du 15 juin en «soulignant que l’avant projet de loi devrait être connu vers la mi-juin ». Faute de pouvoir appeler à la grève à la mi-juillet, sans doute. Quoiqu’il soit possible que l’impact d’une grève appelée par la seule confédération FO à la mi-juin ne soit guère plus visible, sauf bouleversement dans la situation. Il s’agit en quelque sorte simplement de rythmer la marche à la réforme, selon le « calendrier concerté » sur lequel, rappelons-le, dirigeants syndicaux et gouvernement s’étaient accordés en février dernier lors du premier « sommet social » de l’année.

Quant à la journée d’action du 27 mai (avec appel à la grève dans la fonction publique), elle s’inscrit plus ouvertement encore sur le terrain de la « négociation » de la « réforme » : « Les organisations syndicales appellent l’ensemble des personnels à participer massivement aux grèves et manifestations le 27 mai prochain pour peser sur les choix à venir. » dit l’appel fonction publique, reprenant les propos tenus à la radio RTL par Bernard Thibault le 2 mai au lendemain de la journée de promenades « en famille » auxquelles il appelait pour premier mai : « Nous avons une prochaine réunion intersyndicale et il faudra que nous discutions d'autres initiatives, d'autres rendez-vous sans tarder avec l'objectif de peser avant que des décisions ne soient prises » . « Peser sur les décisions » c’est dire explicitement que l’on s’inscrit dans le cadre de la « réforme ».

Autrement dit, le dispositif d’accompagnement de la contre-réforme des retraites est parfaitement en place. Mais il ne se cantonne pas à une participation active aux concertations ponctuée par quelques journées d’action.


Opération déminage à la SNCF :
la direction CGT porte un coup dur au syndicat et aux cheminots


Après les lignes de RER (cf. le précédent numéro de Combattre pour le Socialisme), c’est, sur une tout autre échelle, à la SNCF que l’appareil CGT s’est livré à une véritable opération de déminage. Alors que l’entreprise est de plus en plus soumise aux impératifs de la loi du profit, que le statut des cheminots est attaqué de toutes parts, la direction CGT a lancé une « grève reconductible » qui a même surpris le grand capital, dont un porte-voix, Les Echos s’étonne de ce que l’on lui livre ainsi sur un plateau une corporation qui a été ces dernières années régulièrement à la pointe du combat contre les « réformes » des gouvernements successifs de la cinquième République.

Dans un article du 22 avril qui s’ouvre sur ces mots « Après quinze jours de conflit, la CGT apparaît paradoxalement comme la grande perdante de la grève à la SNCF » le quotidien patronal souligne à l’envi « Les mots d'ordre - de la politique de l'emploi à la question des salaires en passant par la réorganisation du fret -sont tellement larges que personne ne voit trop quelles mesures concrètes pourraient être obtenues. » En réalité, la direction fédérale cheminote CGT, flanquée de Sud Rail, a emmené délibérément dans le mur les cheminots qui ont répondu à son appel. Elle a tenté de présenter comme une victoire la tenue de tables rondes régionales lors desquelles, parfois, étaient confirmées des annonces d’embauches déjà annoncées avant la grève. Mais la régionalisation des négociations est en elle-même un succès pour la direction de la SNCF laquelle filialise et régionalise à tout va.

Au final, pour mettre les points sur les « i », la direction de la SNCF a fait savoir qu’il n’y aurait pas d’étalement des retraits sur salaire. Les cheminots emmenés à la défaite par la direction fédérale CGT vont payer le prix fort. Mais comment ne pas voir que cette opération, qui succède à celles menées sur les lignes A et B du RER, vise à mettre hors d’état de se battre les travailleurs au moment où le gouvernement dévoile ses batteries en matière de retraites ?

L’opération déminage menée à la SNCF, venant s’ajouter aux défaites subies dans l’enseignement (voir dans ce numéro), à l’entreprise de traque aux chômeurs lancée par le gouvernement, au feu roulant des licenciements, semble dégager la voie au gouvernement. Et pourtant…


Tout peut basculer


Au moment où ces lignes sont écrites, pourtant, rien n’est assuré, à cause de la crise économique majeure qui peut bouleverser du jour au lendemain les conditions mêmes de la lutte de classe.

La tâche de l’heure est, alors que tout se concentre dans la « réforme » Sarkozy des retraites, de tout faire pour y faire barrage, ce qui signifie combattre pour la rupture du dialogue social avec le gouvernement, ce dont les interventions militantes que ce numéro publie tracent la voie.
Que la concertation soit rompue et l’une des conditions pour briser cette « réforme » si cruciale pour le capital financier français serait ouverte, le dispositif d’accompagnement de cette réforme par les appareils remis en cause. Sa violence, au diapason de ce qui se fait ailleurs en Europe, peut et doit nourrir cette exigence de rupture des discussions et de combat uni pour le retrait du projet de réforme Sarkozy.

Cette exigence pose et posera avec force la question de la liquidation de l’intersyndicale constituée avec la CFDT en défense du gouvernement. Dans son édition parue … le 1er mai, Le Monde relatait les déplacements dudit Chérèque devant les syndiqués fonction publique CFDT de la région de Toulouse, auxquels il expliquait qu’il fallait remettre en cause leur régime spécifique, tout en défendant la nécessité de l’allongement de la durée de cotisation ! Le combat pour imposer aux dirigeants de la CGT et la FSU de rompre avec Chérèque, est une composante du combat pour la formation,  d’un véritable front uni (syndicats CGT FO FSU, et partis issus du mouvement ouvrier) sur l’exigence du retrait du projet de réforme Sarkozy.  Sa constitution serait l’ouverture dont les masses ont besoin et que, dans leur mouvement, elles peuvent imposer, créant ainsi les conditions pour chasser le gouvernement Sarkozy-Fillon du pouvoir. C’est sur cette orientation qu’il faut militer dans les semaines qui viennent.

Enfin, dans le même temps, les développements de la crise du capitalisme imposent que se regroupent travailleurs, militants et jeunes, sur la seule perspective soutenable face à cette crise sans précédent depuis celle ouverte en 1929 et qui s’est poursuivie jusqu’à la seconde guerre mondiale : celle de la rupture sur tous les plans avec la loi du profit qui entraîne l’humanité toute entière, à marche accélérée, vers la barbarie.

Face à la frénésie de contre-réformes réactionnaires sous la pression du Capital financier, le programme d’un gouvernement révolutionnaire ne peut être appliqué sans commencer par l’expropriation des banques – qui «concentrent dans leurs mains le commandement réel de l’économie» (programme de transition). Un gouvernement ouvrier révolutionnaire dénoncerait la dette publique, sorte de facture des aides versées aux responsables de la crise, financiers, patrons, militaires.  Il impulserait la mise sur pied d’un plan de production visant à la satisfaction des besoins collectifs des travailleurs, assurant à la jeunesse l’avenir dont la prive la crise du capitalisme, assurant à tous la première des exigences : le droit au travail. Ainsi pourrait être mobilisé le secteur du bâtiment pour faire aux besoins immenses en logements sociaux de qualité, ainsi les besoins immenses des hôpitaux publics, de l’enseignement public, pourraient être satisfaits, ainsi l’énergie et les transports seraient arrachés des griffes rapaces des grands groupes privés, ainsi l’incurie et le gâchis capitalistes à l’origine de tant de désastres pourraient être surmontés, dans le cadre d’une Europe réellement unie, celle des Etats-Unis Socialistes d’Europe.

C’est sur ce programme que combattent et doivent se regrouper ceux qui mesurent dans la tempête actuelle à quel point il est urgent de construire un nouveau parti, le Parti Ouvrier Révolutionnaire, ceux notamment qui mesurent à quel point aujourd’hui les travailleurs payent le prix des échecs et des trahisons qui ont fait échouer le combat pour la construction, puis la reconstruction, de la Ive Internationale.  En combattant sur la ligne du front unique des organisations du mouvement ouvrier, syndicats (CGT, FO, FSU) et partis (PS, PCF, PG…), pour un gouvernement de ce front unique, donc pour le combat uni contre le gouvernement Sarkozy-Fillon, et la rupture du « dialogue social », notre Groupe milite sur cette perspective,  en dehors de laquelle il n’y a d’autre alternative que d’accompagner la marche à la barbarie sur tous les plaque signifie cette crise historique, et appelle à le rejoindre dans ce combat.

Le 17 mai 2010

 

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