Article paru dans Combattre pour le Socialisme n°37 d’avril 1991

 


après la guerre impérialiste :
a bas la paix impérialiste



le “boulot” n’était pas achevé




Le jeudi 28 février à 3 heures du matin (heure de Paris), Georges Bush annonçait à la radio et à la télévision :


«Après avoir consulté le secrétaire à la défense Dick Cheney, le chef d’état-major inter-armées, le général Colin Powel, je suis heureux d’annoncer qu’à minuit (jeudi 6 heures du matin heure de Paris), exactement 100 heures après le début des opérations terrestres et six semaines après celui de l’opération “Tempête du désert”, toutes les forces des Etats Unis et de la coalition suspendront toutes les opérations de combat offensives»


“Mission accomplie” ? Si l’on s’en tient au plan strictement militaire, pas tout à fait. Quelques heures avant, au cours d’une conférence de presse, le général Schwarzkopf avait certes déclaré que 29 divisions (quelques heures plus tard le nombre atteindra 40) irakiennes sur 42 engagées dans le combat, étaient détruites. Il ajoutait :


«S’il avait été dans notre intention de prendre l’Irak, de détruire le pays, de la dominer, nous aurions pu le faire sans rencontrer d’opposition. Mais cela n’a jamais été dans nos intentions»


Pourtant, le 27 mars, le général Schwarzkopf accordait un interview à une chaîne de télévision américaine dans lequel il affirmait que la bataille au sud de l’Irak «était vraiment en train de devenir, la bataille de Cannes, une bataille d’annihilation totale». Il précisait :


«Franchement, ma recommandation avait été la suivante : “continuez la marche en avant”. Je veux dire que nous les avions mis en déroute et que nous aurions pu continuer à leur infliger de grandes destructions. Nous aurions pu leur fermer complètement toute issue et livrer une bataille d’annihilation. Et le président a pris la décision de nous faire arrêter à une heure donnée, à un endroit donné, qui leur laissait certains axes de retraite. J’estime que c’était de sa part une décision très humaine et très courageuse.


De toute évidence beaucoup de ceux qui se sont échappés, n’auraient pu le faire si la décision de nous arrêter là où nous étions n’avait pas été prise (...). Mais, encore une fois, j’estime que c’était une décision très courageuse de la part du président».


En effet, la décision de mettre fin «aux opérations de combat offensives» a été annoncée soudainement. Quelques heures avant il n’en était pas question. Georges Bush l’a prise avant que ne parvienne à l’ONU l’acceptation par l’Irak de toutes les résolutions que le Conseil de Sécurité avait adoptées depuis le 2 août 1990. Que s’est-il donc passé ?




une armée de guerre civile




Un des objectifs de l’impérialisme américain était, sans doute, de provoquer la chute du pouvoir de Saddam Hussein, de préférence par un coup d’Etat militaire. Il n’a jamais été de détruire l’appareil d’Etat de l’Irak et notamment le corps des officiers, les forces répressives de toute sorte. De son côté, Saddam Hussein n’a pas engagé toutes les forces dont il disposait dans le combat. Il a gardé une partie de celles-ci, dont une partie de la garde républicaine. La certitude de la défaite terrestre acquise il a fait refluer du champ de bataille le plus grand nombre possible de contingents.


Georges Bush savait qu’au Kurdistan un soulèvement se préparait d’autant plus qu’il semble bien qu’au point de départ il l’ait encouragé. Il était averti que les Ayatollahs d’Iran allaient impulser le soulèvement des Chiites du sud de l’Irak. Opposé fondamentalement à l’indépendance des Kurdes, opposé à ce que l’Irak devienne une “république islamique” liée à Téhéran, ou même à ce que le sud de l’Irak deviennt une “république chiite islamique” dépendante de l’Iran, Bush, plutôt que d’impliquer directement l’armée américaine à l’intérieur de l’Irak, a laissé entre les mains de la caste des officiers irakiens et, éventuellement, de Saddam Hussein une armée de guerre civile. Certes, nombre de soldats de l’armée irakienne en déroute ont rejoint au sud le soulèvement chiite et au nord l’insurrection kurde, mais Bush a permis à une importante partie de la garde républicaine engagée au sud, dans les combats, de se replier sur la rive gauche de l’Euphrate. Grâce à Bush, ces forces se sont jointes à celles que Saddam Hussein avait gardées en réserve, et dont “Le Monde” du 3 mars fait un décompte :


«Dans le nord de l’Irak et autour de Bagdad, une trentaine de divisions intactes, non engagées dans le conflit et probablement mal entraînées. Avec, ici ou là, un millier de chars, un millier de blindés, un millier de pièces d’artillerie, récupérés du Koweit, des armes chimiques, les quelques deux cents hélicoptères - sans oublier les avions de combat - demeurés sous abris ou stockés en d’autres lieux, dont les coalisés n’ont pas trouvé trace sur le théâtre de leurs opérations et que le régime de M. Saddam Hussein n’a pas alignés pour conserver, encore, des atouts dans sa manche».


Pendant un mois, la coalition impérialiste, l’impérialisme américain en premier lieu, a surveillé de près le déroulement des opérations. Très classiquement Saddam Hussein a procédé en deux temps. Premier temps : il a regroupé l’essentiel de ses forces au sud pour écraser les Chiites, quitte à laisser les “peshmergas” qui ne disposaient que d’un armement léger s’emparer de la partie irakienne du Kurdistan. Deuxième temps : disposant d’un armement lourd, relativement important, les troupes irakiennes ont réoccupé facilement au moins les villes du nord, en se livrant à des massacres. Bush a dicté les “règles du jeu” : il a “interdit” à Saddam Hussein d’utiliser les avions dont il dispose encore et les gaz asphyxiants ; il l’a “autorisé” à user de ses hélicoptères de combat et de bombes au phosphore et au napalm.




saddam hussein finit “le boulot”




Par la même occasion l’armée de guerre civile, dont a disposé Saddam Hussein, a “fini le boulot” de la coalition impérialiste. En six semaines de bombardements, l’aviation alliée a détruit les centrales électriques, l’alimentation en eau, les ponts, les usines, etc... D’après un rapport de la “mission de l’ONU” : au lieu de 450 litres d’eau utilisés en moyenne par personne à Bagdad avant la guerre, la quantité disponible ne serait plus que de 10 litres ; il n’y a plus d’électricité pour alimenter constamment les hôpitaux ; la destruction des centrales électriques, des installations de stockage, des raffineries de pétrole, bloque la vie économique ; joint au blocus elle affame l’Irak ; les destructions d’immeubles le nombre de morts et de blessés, par suite des bombardements, est inchiffrable. Il y aurait eu 100 000 soldats irakiens tués au cours de l’offensive aéro-terrestre et de sa préparation. Pour utiliser l’appréciation officielle, l’Irak a été ramené à “l’âge pré-industriel”. La guerre civile, que Saddam Hussein a menée, a complété la guerre de la coalition impérialiste : destruction du potentiel économique de l’Irak ; nouvelle saignée des masses kurdes et irakiennes.


On pourrait parodier ce que Trotsky écrivait à propos de l’agression impérialiste du Japon contre la Chine et du rôle de Tchang Kaï Tchek :


«Nous n’avons jamais eu ni diffusé aucune illusion sur Saddam Hussein. Il est le bourreau des ouvriers et paysans d’Irak. Malgré toute sa mauvaise volonté il a été contraint de faire la guerre à l’impérialisme américain pour les restes d’indépendance de l’Irak. Dans cette guerre nous combattions inconditionnellement au côté de l’Irak contre l’impérialisme. Ne pas participer à cette guerre, seuls pouvaient le faire des canailles, des poltrons ou des imbéciles. Nous n’en savions pas moins que la trahison de Saddam Hussein était inéluctable».


Cette trahison provient de ce que les régimes petits bourgeois, du type de celui de Saddam Hussein, qu’il existe ou non dans le pays une bourgeoisie nationale, même s’ils peuvent entrer en conflit avec l’impérialisme, sont liés, organiquement, sur les plans nationaux et internationaux à l’ordre bourgeois. Seule le prolétariat peut combattre jusqu’au bout l’impérialisme et le vaincre par la révolution prolétarienne. Mais pour combattre Saddam Hussein et son régime, il fallait prioritairement et inconditionnellement combattre l’impérialisme. Depuis la fin des hostilités et jusqu’à ce jour, Saddam Hussein n’a été qu’un instrument de l’impérialisme et d’abord de l’impérialisme américain.




écrasement économique et politique de l’Irak




Et maintenant l’impérialisme poursuit l’écrasement économique et politique, la mise en esclavage de l’Irak. La résolution 687 du Conseil de Sécurité, adoptée le 3 avril, qui fixe les conditions “d’un cessez le feu définitif” dans le Golfe, codifie cet écrasement. Sous prétexte de “désarmement” toute l’industrie irakienne est placée sous le contrôle de commissions que l’impérialisme, américain principalement, dirigera en fait. Qui plus est : l’Irak devrait payer d’écrasantes “réparations”. Articles :


«16) Réaffirme que l’Irak, sans préjudice de ses dettes et obligations antérieures au 2 août 1990 - questions qui seront réglées par voies normales - est responsable, en vertu du droit international, de toutes les pertes, de tous les dommages, y compris les atteintes à l’environnement et le gaspillage délibéré de ressources naturelles (...)


17) Décide que les déclarations faites par l’Irak depuis le 2 août 1990 au sujet de sa dette extérieure sont nulles (...) et exige que l’Irak honore scrupuleusement toutes ses obligations au titre du service et du remboursement de sa dette extérieure.


18) Décide de créer un fonds d’indemnisation pour les dommages et préjudices visés au paragraphe 16 et de constituer une commission qui sera chargée de gérer ce fonds.»


Ce sont des centaines de milliards de dollars que, au titre de “réparations”, devrait payer l’Irak, auxquels s’ajouteraient d’autres centaines de milliards de dollars nécessaires à sa reconstruction.


La résolution 687 décide l’établissement :


«5) ... d’un plan concernant le déploiement immédiat d’un groupe d’observateurs des Nations Unis chargé de surveiller le Khor Abdullah et une zone démilitarisée (...) s’étendant sur 10kms à l’intérieur de l’Irak et sur 5kms à l’intérieur du Koweit (...) de prévenir les violations de la frontière par sa présence dans la zone démilitarisée.»


Des “casque bleus” seront envoyés dans cette zone. Tout cela sans préjudice des accords d’Etat à Etat que passeront l’impérialisme américain et les gouvernements de la région pour maintenir une présence militaire américaine. Le Koweit, par exemple, réclame le maintien en permanence d’une force militaire US sur son territoire.




une chasse gardée de l’impérialisme us




Le 6 mars, dans un discours prononcé devant le congrès des Etats Unis, Bush définissait ses “objectifs de paix” :


«Notre engagement en faveur de la paix au Moyen-Orient ne s’arrête pas avec la libération du Koweit. Ce soir, laissez-moi définir quatre objectifs-clefs.


... Nos amis et alliés auront la responsabilité première de la sécurité régionale (...). L’Amérique est prête à travailler avec eux pour assurer la paix... cela signifie une participation américaine à des manœuvres communes impliquant des forces terrestres et aériennes. Et cela signifie le maintien d’une présence navale crédible dans la région comme nous l’avons fait pendant quarante ans.


... Contrôler la prolifération des armes de destruction massive.


... Travailler à créer de nouvelles occasions pour la paix et la stabilité au Moyen-Orient (...). La géographie seule ne peut garantir la sécurité et la sécurité ne repose pas sur la seule puissance militaire (...)


— Israël et plusieurs pays arabes ont pour la première fois affronté ensemble le même agresseur. Désormais, il devrait être clair pour toutes les parties que faire la paix au Moyen-Orient demande des compromis (...).


— Une paix globale doit être fondée sur les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité des Nations unies et le principe du territoire en échange de la paix. Ce principe doit être élaboré pour assurer la sécurité et la reconnaissance d’Israël et, en même temps, les droits politiques légitimes des Palestiniens. Toute autre solution manquerait aux deux critères d’équité et de sécurité. Le moment est venu de mettre fin au conflit israélo-arabe (...).


— La recherche de solutions aux problèmes du Liban, du conflit israélo-arabe et dans le Golfe doit aller de l’avant, avec une vigueur nouvelle et détermination (...).


— Quatrièmement, nous devons favoriser le développement économique pour le bien de la paix et du progrès (...).»


Là-dessus James Baker, secrétaire d’Etat, a pérégriné au Moyen-Orient et au Kremlin. Le point central des “objectifs de paix” de Bush concerne Israël et les Etats arabes. Les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité enjoignent à Israël d’évacuer la Cisjordanie et la bande de Gaza. Yasser Arafat, qui n’en est pas à une cabriole près, a accueilli “favorablement” les propositions américaines qui se réduisent à ce que Israël, en échange de la reconnaissance de l’Etat d’Israël par les Etats arabes, évacue la Cisjordanie et Gaza. James Baker a reçu une “délégation” des Palestiniens qui lui ont demandé l’application intégrale des résolutions de l’ONU. Mais il s’est heurté à une fin de non-recevoir de la part du gouvernement Shamir, dont l’objectif presque officiellement affirmer, est d’obtenir la reconnaissance de l’Etat d’Israël par les Etats arabes et de faire de la Cisjordanie et de Gaza des colonies de peuplement en en chassant les Palestiniens et en y implantant des Juifs migrant d’URSS pour réaliser “le grand Israël”.


Quant “aux résolutions aux problèmes du Liban”, James Baker en a traité en tête à tête avec Hafez El Assad, le dictateur syrien sans se préoccuper de son “allié” François Mitterrand. D’ailleurs, James Baker n’a pas daigné consulté les gouvernements des grandes puissances capitalistes d’Europe. On ne saurait mieux marquer que l’impérialisme US considère dorénavant le Moyen-Orient comme sa chasse gardée. Cependant, il n’est pas de petits profits. Confronté à d’insolubles problèmes financiers, l’impérialisme américain a taxé ses amis et alliés afin qu’ils participent, au moins financièrement, à l’effort de guerre. Au total ils devraient lui verser 54 milliards de dollars alors que, selon certaines estimations, ses dépenses de guerre ne s’élèveraient qu’entre 30 et 45 milliards de dollars.


Tous les peuples du Moyen-Orient sont à un titre ou à un autre les victimes de cette guerre impérialiste. Une fois de plus le peuple palestinien est frappé. Ses justes aspirations à récupérer son pays en en expropriant les expropriateurs (en l’occurrence l’Etat d’Israël), à constituer son propre Etat, l’Etat palestinien sont foulées aux pieds, écrasées. De plus, au Koweit, les Palestiniens sont les victimes de véritables chasses aux sorcières organisées par les rentiers du pétrole : ils sont accusés d’avoir “collaborés” avec “l’ennemi”, les Irakiens.




l’impérialisme au chevet de ses victimes




Un nouveau et énorme scandale politique est en cours dont la figure de pointe est l’impérialisme français : la prétendue “solidarité” des puissances impérialistes à l’égard de la partie du peuple kurde qui vit dans le cadre de l’Etat irakien. Par centaines de milliers, sinon par millions, les Kurdes fuient dans des conditions épouvantables devant l’armée de Saddam Hussein. Ils craignent une sanglante répression. S’il en est ainsi, c’est parce que la coalition impérialiste, après avoir encouragé les Kurdes à se soulever, a donné à Saddam Hussein les moyens militaires de les écraser. Mais l’impérialisme français a pris l’initiative de faire voter au Conseil de sécurité la résolution 688, laquelle :


«Condamne (sic) la répression des populations civiles irakiennes dans de nombreuses parties de l’Irak, y compris très récemment dans les zones de peuplement kurde qui a pour conséquence de menacer la paix et la sécurité internationale.


... Exige que l’Irak mette fin à la répression et dans ce contexte, exprime l’espoir qu’un large dialogue s'instaure en vue d’assurer le respect des droits de l’homme et des droits politiques de tous les citoyens irakiens.


... Insiste pour que l’Irak permette un accès immédiat des organisations internationales à tous ceux qui ont besoin d’assistance dans tout l’Irak».


Le secrétaire général de l’ONU est chargé de faire un rapport d’urgence sur le sort des populations civiles irakiennes et en particulier kurde, affectées par la répression. Il doit utiliser les moyens à sa disposition pour faire face d’urgence aux besoins fondamentaux des réfugiés et des populations irakiennes déplacées. La résolution :


«Lance un appel à tous les membres et à toutes les organisations humanitaires pour qu’ils participent à ces efforts humanitaires.»


Là-dessus des avions français, anglais, américains parachutent des vivres, des couvertures, des médicaments aux Kurdes d’Iran réfugiés dans les montagnes.

Ce sont les mêmes qui ont détruit la capacité industrielle par leurs bombardements de l’Irak, l’ont renvoyé sinon à “l’âge de pierre”, au moins à “l’âge pré-industriel” et par qui des dizaines, sinon des centaines de milliers d’Irakiens sont morts ou blessés, des millions crèvent de faim et de maladie faute de disposer ne serait-ce que d’eau potable. Avant de voter la résolution 688, prioritairement ils ont voté, l’impérialisme français le tout premier, la résolution 687 qui organise le pillage et la saignée économique du peuple irakien, et fait de l’Irak une colonie de l’impérialisme américain.




après la guerre impérialiste, la paix impérialiste




La “paix” impérialiste se met en place au Moyen-Orient. De temps à autre l’impérialisme français tente de faire entendre sa voix de fausset. Il s’accroche et s’efforce de maintenir une présence au Moyen-Orient. Il n’y a aucune autre raison à sa soudaine sollicitude à l’égard des Kurdes aujourd’hui, des Palestiniens peut-être demain. Mais le grand ordonnateur du “nouvel ordre” impérialiste au Moyen-Orient, c’est l’impérialisme américain. Il entend être hégémonique dans cette région du monde. Ecraser sous sa botte les peuples du Moyen-Orient exige de maintenir certaines données fondamentales : renforcer l’Etat d’Israël et maintenir sous le joug le peuple palestinien ; ne pas déstabiliser les régimes pro-impérialistes et totalitaires de Syrie, de Turquie, d’Iran ; rétablir un “régime fort” en Irak et par conséquent maintenir l’éclatement du Kurdistan et du peuple kurde, sa soumission à ces régimes et à ces Etats.


Contre la paix impérialiste, le front unique des organisations ouvrières, partis et syndicats (CGT, FO, FEN) n’est pas moins nécessaire qu’il ne l’était contre la guerre impérialiste.


Pour le retrait immédiat et inconditionnel de toutes les troupes impérialistes du Moyen-Orient :


a bas toutes les résolutions de l’ONU
a bas notamment la résolution 687
a bas les réparations exigées de l’Irak

a bas sa mise en tutelle politique, son pillage économique

La “solution” du “problème” kurde est simple et connue, comme est simple et connue la “solution” du “problème” palestinien. En 1920, les puissances impérialiste victorieuses dans la première guerre mondiale, alors que venait de s’effondrer l’empire ottoman promettaient l’indépendance au peuple kurde : c’était même consigné dans le traité de Sèvres. Mais ils ont découpé en cinq parties le Kurdistan et le peuple kurde : la première partie a été attribuée à la Turquie ; la seconde à l’Iran ; la troisième à la Syrie alors sous mandat français ; la quatrième partie à l’Irak, alors sous mandat britannique ; la dernière partie à l’URSS. Depuis les 26 millions de Kurdes vivent sous le joug de ces Etats. La “solution” au “problème” kurde est simple. C’est elle qu’il faut exiger. La solidarité véritable avec le peuple kurde c’est le


front unique des organisations ouvrières,
partis et syndicats, pour exiger et imposer :


le droit des 26 millions de kurdes à se constituer immédiatement et inconditionnellement en nation indépendante ; a former leur etat, à proclamer la république kurde.


Quant à la “solution” au “problème” palestinien, elle consiste : à mettre fin à l’Etat d’Israël et celui de Jordanie, à rendre aux Palestiniens leur pays et leurs terres ; à ce qu’ils puissent constituer leur Etat sur les ruines des Etats d’Israël et de Jordanie ; à ériger la République palestinienne.


Le 8/4/1991



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