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Extrait de l'éditorial paru dans Combattre pour le socialisme n°79 d'octobre 1999 

L'enjeu Michelin

  M.Dumas et marc Blondel se sont rendus à l'université d'été du Medef. Ils ont "dialogué" avec le CNPF de la "compétitivité" des entreprises françaises, sous les lazzis de la salle, dans une ambiance qui aurait fait fuir n'importe quel militant syndical possédant ne serait-ce qu'une once de dignité. Morceaux choisis:

 "Dès la présentation des interlocuteurs, la salle, remplie d'entrepreneurs, éclate de rire en découvrant les fonctions de Michel Jalmain, chargé de la politique revendicative à la CFDT." (…)

"L'intervention du représentant des patrons de l'hôtellerie, André Daguin, affirmant sous les rires qu' «aujourd'hui les PME n'ont pas de représentant syndical, et quand elles en ont un elles le virent», permet de détendre l'atmosphère pendant quelques secondes " (sic!)

M. Seillière : « Il y a des pays sans syndicats, comme les Etats-Unis ou la Nouvelle-Zélande, où l'on a réussi à transformer le travail en marchandise. Ce n'est pas stupide, au vu des résultats qu'ils obtiennent en matière de plein emploi et de croissance... »

 (extraits du Monde du 5 septembre)

Conclusion des débats: la direction CGT décide … d'inviter le patronat à la fête de l'Humanité!

On ne saurait mieux saisir l'esprit du dispositif matériel et surtout politique mis en place par les dirigeants syndicaux pour assurer au gouvernement le passage du projet de loi majeur qu'est le projet de loi dit "des 35 heures".

Mais gouvernement, PS, PCF, dirigeants syndicaux, se sont trouvés devant une situation tout à fait imprévue.

L'enjeu Michelin


L'annonce le 8 septembre par la direction de Michelin de 7 500 suppressions d'emploi en trois ans en Europe, concomitamment à l'annonce d'importants bénéfices, est comme un défi lancé à tout le prolétariat, un nouveau Renault-Vilvorde.

Mis à part cet aspect délibérément provocateur, le fait que Michelin fasse des bénéfices tandis qu'il licencie n'a rien d'étonnant. Aiguillonné par la concurrence des autres grandes firmes du secteur, Michelin applique les lois immanentes au mode de production capitaliste, dont le moteur est le profit: la recherche de la productivité maximum, donc de l'exploitation maximum de la force de travail, produire plus de marchandises avec moins de salariés, se débarrasser des secteurs insuffisamment rentables.

Mais, alors que se sont multipliées les annonces de suppressions d'effectifs depuis la rentrée, la chair des discours de Jospin sur "la société de plein emploi" a été totalement mise à nu lors de son passage à France 2, le 13 septembre: le soutien total aux licenciements chez Michelin.

"je ne crois pas que l'on puisse désormais administrer l'économie (…)Ce n'est pas par la loi, les textes, qu'on régule l'économie.(..) Tout le monde admet le marché."

L'émotion suscitée dans tout le prolétariat, d'abord par l'annonce des licenciements, puis, plus encore peut-être, par la profession de foi "libérale, mais sans excès" pour reprendre ses termes, de Jospin, principal dirigeant du parti socialiste, a été considérable.

Pour preuve, dès le lendemain soir, la réunion de direction du PS voyait même un vieil éléphant socialiste, Louis Mermaz, sortir de son semi-sommeil pour juger l'intervention de Jospin "pathétique", tandis que J-L.Mélanchon soulignait que Jospin avait repris ouvertement un "vocabulaire [qui] était jusque-là celui des adversaires du PS ". Quant au PCF, il n'était pas moins secoué.

Le "plan social" de Michelin est ainsi devenu en quelques jours une question politique centrale et brûlante. Il est clair que, pour le prolétariat, mettre en échec la direction de Michelin et le gouvernement de la "gauche plurielle" serait un point d'appui considérable pour défendre ses acquis menacés, de bousculer le dispositif mis en place par les dirigeants syndicaux pour assurer au gouvernement une rentrée sous contrôle.

Du même coup, pour le PS, le PCF, les appareils syndicaux, rien n'a été plus urgent que de fermer la  porte à une telle possibilité.

Pas un licenciement, pas une suppression d'emploi !


Contre la direction, contre le gouvernement Jospin-Gayssot-Chevènement-Voynet-Zuccarelli, la première exigence ne peut être que "pas un licenciement, pas une suppression d'emploi".

C'est cette revendication qu'il s'agit d'imposer aux directions des syndicats du groupe, qui doivent, pour sa satisfaction, appeler à la grève générale.

Les travailleurs de Michelin ont montré qu'ils y étaient prêts en débrayant massivement le 21 septembre et en manifestant par milliers à Clermont ou Soissons. Mais c'est tout le prolétariat qui cherche à s'exprimer contre les licenciements.

Le seul débouché politique est d'exiger des députés PS et PCF qu'ils interdisent les licenciements à Michelin, de combattre notamment pour que les directions des organisations syndicales engagent un tel combat.

Cette revendication, en même temps qu'elle est la seule réponse à l'agression de la direction de Michelin, ouvre sur l'essentiel des réponses politiques aux maux qui assaillent le prolétariat. En effet, l'interdiction des licenciements chez Michelin nécessite que le groupe soit exproprié, sans indemnité ni rachat. Exiger l'interdiction des licenciements, c'est exiger en fait la rupture avec la loi capitaliste du  profit qui commande les licenciements.

C'est poser directement la question d'une autre politique, permettant d'en finir avec le chômage avec la misère, d'un autre gouvernement.

Car si l'interdiction des licenciements, du travail précaire, est une nécessité vitale, immédiate, lutter contre le chômage exige de diminuer massivement le temps de travail, sans flexibilité, ni baisse des salaires, jusqu'à embauche de tous les chômeurs.

C'est parfaitement possible: on produit suffisamment pour satisfaire sans attendre les besoins les plus urgents de la population laborieuse, de la jeunesse. Un plan orientant la production rationnellement, en fonction de la satisfaction de ces besoins est nécessaire.

En un mot: seule une politique anticapitaliste peut permettre de lutter contre le chômage.

C’est un fait que, dans les conditions politiques actuelles, cette perspective politique apparaît comme bouchée aux yeux de larges masses. Les bureaucraties qui gangrènent le mouvement ouvrier n’ont pas manqué cette occasion d’enfoncer le clou. Citons R. Hue, qui concluait son discours aux journées parlementaires du PCF en ces termes:

" Le Premier ministre et le gouvernement doivent intervenir et cela n'a rien à voir avec je ne sais quel étatisme d'un autre temps"

Ce rejet affiché par Hue de "l'étatisme d’un autre temps" est une reformulation fidèle du credo de Jospin : "on ne peut plus désormais administrer l'économie".

Qui veut faire accepter le mode de production capitaliste comme intouchable veut faire accepter les licenciements. Mais, face au rejet qui sourd dans les profondeurs du prolétariat du plan social chez Michelin, le PS, le PCF, sont néanmoins contraints de donner une réponse. Là encore, c'est Jospin qui la donnait dès son intervention du 13 septembre:

"Il est aussi possible à Michelin de commencer à examiner les 35 heures pour sauvegarder des emplois".


"Le pire serait d'en arriver à manifester contre le gouvernement" (R.Hue)


Dès le 12 septembre, lors de la fête de l’Humanité, R.Hue lance la "perspective" d'une manifestation "pour l'emploi". Cette manifestation va vite devenir un point d'ancrage pour faire barrage à la volonté du prolétariat de combattre le gouvernement, les licenciements chez Michelin, la loi (dite) des "35 heures", un moyen pour le PCF en particulier de justifier sa participation au gouvernement.

Il suffit, encore une fois, de laisser la parole à Robert Hue:

"Précisant que la manifestation n'a pas pour but " de faire tomber le gouvernement, mais de l'aider à prendre les mesures qui s'imposent ", le dirigeant communiste a renouvelé son appel à tous les partenaires de la majorité afin qu'ils se joignent à l'initiative. "Attention, a-t-il lancé à l'adresse du PS, sans toutefois le nommer, de ne pas rester en dehors du train de révolte, mais en même temps du train d'espoir que représente cette manifestation. C'est quelque chose qui est en train de grandir. Le peuple de gauche est prêt aujourd'hui à manifester pour que le gouvernement prenne des initiatives, le pire serait qu'il en arrive à manifester contre le gouvernement. "  (L'Humanité du 24 septembre)

Très vite, LO et la LCR apportent leur soutien à la manifestation impulsée par le PCF.

La formation d'Alain Krivine a apporté son soutien, estimant « qu'en dépit de ses maladresses » ou « des réserves qui peuvent être exprimées », l'idée d'une manifestation nationale sur l'emploi « est populaire ». Pour Christian Picquet, membre du bureau politique de la LCR, « cette initiative a le mérite d'ouvrir une brèche».

 (Le monde, 23 septembre)

De leur côté, les dirigeants du PS, après s'être dits "ouverts" à une telle manifestation, multiplient … les propositions d'amendements au projet de loi Aubry, amendements sensés "durcir" celle-ci. Mais un exemple suffit à montrer ce qu'il en est.

Les députés socialistes, s'avisant subitement que le projet de loi casse le SMIC et permet des embauches à 35 heures payées … 35, cherche à dissimuler cette évidence, tout en restant dans le cadre fixé par le gouvernement: pas question d'augmenter le SMIC. Plusieurs projets d'amendements plus tard, voici comment un député socialiste, G.Fuchs résume le résultat: rien à faire!

"Si au bout de quelques mois on se rend compte que la gauche vient de rendre possible une baisse du Smic de 700 francs, on aura du mal à expliquer ça" s'angoisse-t-il.

Tandis que le PCF fixe sa manifestation au 16 octobre, incluant dans ses mots d'ordre la "revendication" d'une bonne loi des 35 heures, la commission de l'Assemblée nationale prépare amendement sur amendement. Tout cela converge sur un point fondamental: aider le gouvernement à reprendre l'initiative en utilisant la loi dite des "35 heures".

C'est ce qu'il fait par la voix de Jospin lors des journées parlementaires PS à Strasbourg, le 27 septembre.


27 septembre, Strasbourg: Jospin persiste et signe


Les élus PS, debout, y compris les éminences de la "Gauche Socialiste", applaudissent Jospin. Ce 27 septembre, à Strasbourg, les journées parlementaires du Parti Socialiste ont un air d'exorcisme du spectre qui les hante: Michelin. "Encore un effort, camarade", titre l'Humanité du lendemain. Le concert médiatique est unanime: Jospin aurait remis le cap à  "gauche" – c'est la version officielle. Le PCF organise ainsi le sabordage de sa propre manifestation.

En réalité, Jospin maintien le cap … de ses déclarations du 13 septembre: "tout le monde admet le marché".

Vérifions les faits: les 7 500 suppressions d'emplois, le sinistre qu'est la fermeture de Wolber? Le gouvernement maintient son feu vert. Jospin ne mentionnera même pas le nom "Michelin" dans son discours!

Tout juste ouvre-t-il la porte à "l'amendement Michelin" déposé par le groupe PS à l'Assemblée. Mais quel est-il? L'obligation de négocier un accord sur les "35 heures" avant de procéder à un plan social, sous peine de ne plus toucher d'aides de l'Etat. Voici donc: l'émotion soulevée dans tout le prolétariat, répercutée au sein du PS et du PCF, entraîne l'annonce que, dans certaines conditions (bénéfices "substantiels"), l'Etat ne financerait pas les licenciements! Mais même cette annonce est un pur mensonge.

Voyons en effet comment les événements pourraient se dérouler à Michelin.

D'ores et déjà, la direction du groupe à l'intention de s'appuyer sur les "acquis" du patronat consignés dans les accords Aubry, en particulier celui de la Métallurgie. En sortant le temps de pause du temps de travail effectif, celui-ci tombe à environ 36 heures par semaine. Il suffit alors de placer une demi-douzaine de jours de congé par an, si possible à la convenance de la direction (comme chez Renault), de placer en outre la formation professionnelle dans ces jours de repos (comme le permet l'article 10 du projet de loi), pour non seulement porter l'annualisation,  la flexibilité à un niveau sans précédent, mais encore, puisque qu'ainsi Michelin se sera conformé à la loi, toucher les aides colossales qui vont de pair avec cet "aménagement du temps de travail". Que l'Etat ne finance pas, disons, les départs en préretraite chez Michelin n'est plus qu'un détail secondaire.

Voilà donc ce que veut dissimuler tout ce tintamarre sur le "tournant gauche" de Jospin: que les licenciements doivent passer, que la fermeture de Wolber doit avoir lieu, et que la seconde loi Aubry doit être votée, en servant par dessus le marché d'alibi à la politique criminelle que mène le gouvernement  contre la classe ouvrière, en transformant la vieille revendication ouvrière de réduction du temps de travail en une machine de guerre au service du patronat.


 

Faire entériner les licenciements chez Michelin, faire passer avec eux le projet de loi Aubry, constitue pour la bourgeoisie un enjeu essentiel. Du vote du projet de loi Aubry découle la possibilité pour le gouvernement Jospin-Gayssot-Chevènement-Voynet-Zuccarelli de poursuivre son offensive tout azimut contre le prolétariat et la jeunesse. 

(1er octobre 1999)

 

Annexe: déclaration publiée le 25 septembre 1999

 

Contre le plan social chez Michelin avec le feu vert du gouvernement,
dirigeants syndicaux du groupe Michelin, votre responsabilité est totale:

Appelez et organisez la grève générale du groupe:

Aucun licenciement ! Aucune suppression d'emploi !

Une provocation

C'est délibérément au moment de l'annonce d'une hausse de 20% de ses profits que le groupe Michelin a annoncé le 8 septembre un "plan social" de 7 500 suppression d'emploi en Europe, entraînant notamment la fermeture de l'usine Wolber de Soissons. Que Michelin fasse des profits ou pas, les licenciements, les suppressions d'emploi seraient de toute façon inacceptables. Mais la brutalité de cette agression contre les travailleurs du groupe, son retentissement, en ont fait une question centrale pour tout le prolétariat, c'est à dire pour l'immense majorité des travailleurs salariés.

Les travailleurs de Michelin n'acceptent pas.

Le 21 septembre, Clermont-Ferrand a connu sa plus grande manifestation depuis des années, tandis que 60% des ouvriers de Michelin faisaient grève. A Soissons, 5000 personnes ont manifesté contre la fermeture de l'usine Wolber-Michelin. D'autres grèves ont eu lieu, comme à Roanne. Les travailleurs de Michelin ont affirmé leur rejet total du "plan social".

Une revendication doit s'imposer:

Aucun licenciement, aucune suppression d'emploi !

Pour cela, les dirigeants syndicaux du groupe Michelin doivent réaliser l'unité et appeler à:

La grève générale du groupe Michelin

"Je ne crois pas que l'on puisse administrer désormais l'économie" (Jospin, France 2,  13 septembre)

Jospin a été clair: le gouvernement de la "gauche plurielle" donne son feu vert aux licenciements. Alors que l'émotion qui a saisi les travailleurs de ce pays provoque des remous au sein du PS et du PCF, qui depuis deux ans soutiennent fidèlement le gouvernement d'alliance avec les "radicaux", "citoyens" et "verts", ce gouvernement qui n'a empêché comme licenciement que celui du seul Chirac, Jospin est allé à l'essentiel: "tout le monde admet le marché". Effectivement: si l'on admet la dictature du capital financier comme seul horizon historique, il faut se résigner à encaisser toujours et plus de coups. C'est pour sa part ce à quoi travaille le gouvernement .

"Il est aussi possible à Michelin de commencer à examiner les 35 heures pour sauvegarder des emplois". (Jospin)

En effet, en invitant les travailleurs à se "mobiliser" sur les 35 heures, et à ne pas "tout attendre" du gouvernement, L.Jospin n'a pas seulement fait œuvre de cynisme. Il a fixé un cap qu'ont suivi le PCF et l'extrême-gauche, qui ont appelé à une manifestation le 16 octobre "pour la défense de l'emploi", "pour une bonne loi des 35 heures". Cette manifestation, tout comme les "amendements" au projet de loi Aubry qui soudain fleurissent dans le groupe socialiste, veulent présenter le projet de loi du gouvernement dit des "35 heures" comme le cadre dans lequel il serait possible de combattre le chômage.

C'est une mystification.  Le projet de seconde loi Aubry est, à l'image des accords déjà signés dans tous les secteurs, un instrument au compte grands groupes capitalistes français, en faisant de l'annualisation du temps de travail et de la flexibilité la règle, en cassant le SMIC, en offrant des aides financières énormes au patronat. Ainsi, son application dans l'automobile se traduit par des milliers de suppressions de postes, permises par l'accroissement de l'exploitation, dit "aménagement du temps de travail".

Au contraire, la première mesure de lutte contre le chômage, c'est: "aucun licenciement, aucune suppression d'emploi".

Imposer aux députés PS et PCF, majoritaires à l'Assemblée, qu'ils décident:
pas un licenciement, pas une suppression de poste à Michelin

Dans la situation actuelle doit s'exprimer l'exigence que les dirigeants des confédérations CGT, FO et des fédérations FSU et FEN se prononcent: aucun licenciement, aucune suppression de poste à Michelin!

Il faut exiger d'eux qu'ils engagent le combat en direction de la majorité PS-PCF à l'Assemblée nationale pour qu'elle décide: aucun licenciement, aucune suppression d'emploi à Michelin, ce qui pose directement la question de la nationalisation, sans indemnité ni rachat, de Michelin. Qu'ils engagent ce combat et s'ouvrirait la voie pour imposer aux députés PS et PCF qu'ils rejettent le projet de loi Aubry de démantèlement des acquis sociaux.

*    *   *

Contre le gouvernement Jospin-Gayssot-Chevènement-Voynet-Zuccarelli qui couvre aujourd'hui la direction de Michelin tout comme il soutint la fermeture de Renault-Vilvorde il y a deux ans, il existe une alternative positive: imposer aux députés du PS et du PCF qu'ils cessent de soutenir ce gouvernement, qu'ils décident que le gouvernement émane d'eux seuls, qu'ils en finissent avec Chirac et la V° République. D'un tel gouvernement, sans représentants de formations bourgeoises, les travailleurs exigeraient une politique conforme à leurs besoins et aspirations.

Le 25 septembre 1999

 

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