Article paru dans Combattre pour le Socialisme n°78 (mai 1999)

 

Elections européennes du 13 juin :

- Contre l'intervention militaire impérialiste contre la Yougoslavie

  et les peuples des Balkans !

- Contre "l'union européenne" des capitalismes

- Contre le gouvernement Jospin-Gayssot-Chevènement-Voynet-Zuccarelli

Pour les Etats Unis Socialistes d'Europe !

 

Guerre contre le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes


Depuis le 24 mars 1999, les grandes puissances capitalistes, au premier rang desquelles les Etats-Unis, pilonnent sans relâche la République Fédérale de Yougoslavie, semant la terreur et la mort parmi les populations de Serbie, du Kosovo et du Monténégro. L’impérialisme français tient la deuxième place dans ce dispositif d’agression militaire, dont le journal Le Monde (24 avril), favorable à l’intervention de l’OTAN, résume ainsi le résultat :

« Selon l’expression imagée d’un stratège de l’OTAN, cela revient à vouloir ramener l’économie de son adversaire à son état supposé du temps du Moyen Âge. »

 

En neuf semaines de bombardements, plus de 800 opérations aériennes, 25 000 raids ont ruiné les infrastructures économiques de la RFY : destruction des raffineries, des complexes chimiques, des usines de fabrication de voitures, de machines agricoles, d’avions d’épandage, de construction hydraulique et pneumatique… jusqu’aux aspirateurs Sloboda à Cacak. Le système de communications est hors d’usage ; ponts, aéroports, gares et voies ferrées, routes et immeubles explosent sous les bombes. D’après Nezavisnost, syndicat indépendant du gouvernement de Milosevic, la guerre a ajouté 500 000 chômeurs au million enregistré avant l’agression des forces de l’OTAN, dans un pays où le taux de chômage s’affichait officiellement à 27% (près du double en réalité).

Le secrétaire général de l’OTAN, Javier Solana a déclaré, sans ambages, le 23 avril, que le plan Milosevic de vidage du Kosovo de sa population albanaise était connu en détails dès octobre. Pour les Kosovars, le Monténégro ou la Macédoine, advienne que pourra, les impérialistes n’en ont rien à faire ; ce n’est ni leur point de départ, ni même une préoccupation, tout juste des « dommages collatéraux ». 960 000 Albanais ont été expulsés du Kosovo, dès le début des frappes aériennes, ce qui ne constitue une révélation que pour les naïfs et les fabricants de propagande.

 

La satisfaction de la légitime revendication du peuple kosovar à l’indépendance, sciemment piétinée à la conférence réunie à Rambouillet, recule encore davantage. L’impérialisme américain qui se vante de pouvoir plonger dans le noir, au sens propre et figuré, tout le territoire de l’ex-Yougoslavie, a d’ores et déjà renforcé sa présence dans cette région de l’Europe, ses troupes ont pénétré en Albanie, il prépare l’occupation de la RFY et du Kosovo par 45 000 soldats de l’OTAN.

 

C’est le plan que les ministres des affaires étrangères des pays les plus industrialisés et la Russie (G 8) ont adopté le 6 mai : occupation militaire, « administration provisoire » du Kosovo par les forces impérialistes « civile et de sécurité efficaces ».


Le gouvernement Jospin-Gayssot-Chevènement-Voynet-Zuccarelli, aux côtés de Chirac,

au service du capitalisme français


En accueillant et présidant la conférence de Rambouillet, Chirac et le gouvernement Jospin-Gayssot-Chevènement- Voynet-Zuccarelli ont d’abord essayé de jouer leur propre jeu, au nom des intérêts de « la France », c’est à dire de ses patrons, de ses banquiers : préserver la place de l’impérialisme français dans les Balkans face aux menées américaines pour instaurer leur hégémonie, et face à l’impérialisme allemand, dont la force ne cesse de s’affirmer dans la concurrence des capitalismes européens.

 

Mis en échec, ils se sont alignés sans hésiter derrière l’état-major US pour faire la guerre à la RFY et aux peuples des Balkans, espérant garder ainsi quelque influence dans les développements ultérieurs.

 

Depuis, ils font pleuvoir les bombes et s’accrochent avec les autres brigands impérialistes sur le partage à venir du butin de guerre, hypocritement appelé « aide à la reconstruction ».

Le 21 avril, Chirac déclarait :

« Il est indispensable que l’Union européenne joue tout son rôle dans le règlement politique d’une crise qui se déroule à ses portes. Dans cet esprit, avec le Premier ministre, j’ai proposé que l’Union européenne se voie confier par l’ONU, lorsque la paix sera rétablie, la responsabilité d’administrer provisoirement le Kosovo. »

 

Voilà comment le capital traite la revendication d’indépendance du peuple kosovar : par les bombardements, l’entérinement des déportations, l’occupation militaire étrangère. Le 25 avril, les visées françaises sont ramenées à la proportion qui convient à un impérialisme de troisième rang :

« Adopté par les 19 membres de l’OTAN, un ‘Plan de stabilité pour les Balkans’ a été présenté par les Allemands. Il concerne l’Albanie, la Bosnie, la Bulgarie, la Croatie, la Macédoine, la Roumanie, la Slovénie. Il vise à promouvoir le développement économique et l’intégration de ces pays dans les institutions européennes, afin de combattre les effets du conflit. Une réunion se tiendra le 27 mai à Bonn pour préciser le plan. »

 

Voilà comment le capital se dispose pour mettre en coupe réglée les Balkans. Voilà les véritables buts de guerre, voilà le sens de leurs « démarches diplomatiques ».


La politique criminelle du PS, du PCF et des dirigeants syndicaux


Le gouvernement bourgeois que dirige Jospin, celui avec lequel Chirac déclare au Conseil des ministres du 31 mars « n’avoir, sur ce dossier, une fois de plus, aucun clivage » a pu compter sur l’appui complet des organisations ouvrières, le PS, le PCF, les directions (qui leur sont liées) de la CGT, de FO, de la FSU, de la FEN, pour participer à la guerre contre la RFY et tous les peuples des Balkans. Parce qu’ils défendent, sur cette question comme sur toutes les autres, l’ordre bourgeois, les intérêts du capital, ils se sont partagés la large gamme des nuances du soutien à la politique gouvernementale.

 

Soutien ouvert du côté du PS. Sans vergogne, F.Hollande pérore sur papier glacé (Le Manifeste des Socialistes européens) :

« Nos aînés ont jeté les bases de l’Union européenne pour bannir la guerre sur notre continent, cette guerre qui par deux fois en un demi-siècle a ravagé l’Europe. »

Mensonge ! Le gouvernement que le PS vertèbre est un gouvernement qui participe aujourd’hui au déferlement de la guerre en Europe. Tous « courants » confondus, partisans déclarés de l’OTAN, de l’ONU ou des deux, le PS soutient le gouvernement qui bombarde les populations des Balkans.

« Les socialistes ont approuvé la décision de l’Europe de rechercher une solution diplomatique à Rambouillet et de recourir à la force, le temps nécessaire pour y revenir. » (Convention du PS, 10 avril)

 

Les appareils syndicaux permettent à Chirac et au gouvernement Jospin - Gayssot - Chevènement - Voynet -Zuccarelli de mener cette guerre d’agression, prennent directement en charge la propagande impérialiste, pour tromper les travailleurs, pour les attacher au char de la bourgeoisie française, de la réaction :

« Il était grand temps, au nom du droit, au nom des valeurs humaines, de répondre par la force à la force brutale. » (Communiqué FEN, 28 avril).

« La CGT-FO apporte son soutien à la CISL (Confédération internationale des syndicats libres) et la CES (Confédération européenne des syndicats) qui ont demandé à l’ONU de prendre des mesures urgentes pour promouvoir et créer les conditions d’une reprise du dialogue et de la recherche d’une solution pacifique dans le conflit entre la Yougoslavie et le Kosovo. » (FO-Hebdo, 31 mars).

Silence sur l’intervention militaire impérialiste, sur l’active participation française.

 

Côté PCF : « Le président de la République a confirmé la recherche d’un règlement politique sous l’égide de l’ONU ; Lionel Jospin a réaffirmé la nécessité que l’ONU définisse le cadre général d’un règlement politique. Nous nous félicitons que se rouvre la voie diplomatique. » (Comité national du 16 avril). « Une administration civile et militaire paraît de plus en plus indispensable pour rendre possible un véritable statut d’autonomie du Kosovo. L’Union européenne doit sans retard entreprendre de réunir une conférence européenne pour la paix, la sécurité et la reconstruction des Balkans. » (Dépliant élections européennes).

En clair, le PCF soutient Chirac et, de l’intérieur et de l’extérieur, le gouvernement qui bombarde, soutient les buts de guerre impérialistes, mais ne soutient pas… les bombes qui tombent.

 

Les dirigeants de la CGT et de la FSU disent la même chose et organisent leurs « campagnes de solidarité » :

« Outre la solidarité financière … collecte de matériel scolaire pour l’envoi de cartables garnis (crayons, cahiers, etc). Cette action suppose une logistique importante. La FSU s’adressera aux ministères concernés (Education nationale, Affaires étrangères, Coopération) pour obtenir le soutien nécessaire dans ce domaine. »

(Pour, journal de la FSU, mai).

Il ne manque que le ministère de la Défense pour que le cynisme soit à son comble.


La seule voie


Parce que les puissances impérialistes coalisées derrière les Etats-Unis n'ont à offrir que de nouvelles guerres, une misère et une réaction sans fin, la responsabilité des organisations ouvrières, partis et syndicats, est de se dresser en défense des peuples dominés. C'est de combattre contre ces bandits que sont les grandes puissances capitalistes, en commençant par leur propre impérialisme, qui veulent pouvoir rançonner les Balkans comme l'ensemble de la planète à merci.

 

La seule voie conforme aux droits des peuples à disposer d'eux-mêmes, la première aide véritable qui puisse être apportée aujourd'hui aux Kosovars, exigent de combattre en France pour que cesse le soutien des directions syndicales, du PS et du PCF, au gouvernement qui participe à la guerre d'agression contre la Yougoslavie et les peuples des Balkans.

Pour cela doit s'exprimer et s'élever l'exigence :

 

Dirigeants des organisations syndicales (CGT, FO, FSU, FEN, UNEF-ID, UNEF), PS, PCF, prononcez-vous :

 

- Pour l'arrêt immédiat des bombardements, de l'agression militaire contre la Yougoslavie et les peuples des Balkans

- Contre le plan de Rambouillet qui piétine le droit des peuples à l'indépendance, à commencer par celui des Kosovars ; à bas le plan du G 8 qui prépare l’occupation militaire, la colonisation

- Pour le retrait immédiat et sans conditions des forces armées impérialistes des Balkans et de l'Adriatique, qu'elles y soient sous couvert de l'OTAN ou de l'ONU, à commencer par les troupes françaises

- Appelez ensemble à une puissante manifestation à l'Assemblée nationale pour imposer ces exigences aux députés du PS et du PCF.

 

Les pays capitalistes dominants utilisent les peuples des Balkans, les uns contre les autres, pour régler leurs conflits d’intérêts, pour tailler et conforter leur zone d’influence. Ils les ont jetés dans la boucherie de 1914, morcelés à Versailles en 1918, dominés politiquement et économiquement. L’impérialisme français a prôné « la Grande Serbie », a soutenu tous les régimes réactionnaires contre les peuples de la région.

 

En 1991, l’impérialisme allemand a donné une nouvelle impulsion aux tensions dans les Balkans en précipitant l’explosion de la Yougoslavie, en se servant de la Croatie et la Slovénie proclamées « indépendantes ». À Dayton en 1995, l’impérialisme américain prend la main, s’allie Milosevic et l’instrumentalise pour dépecer la Bosnie (toutes les prises de territoires par l’armée et les milices serbes ont été entérinées) et établir une présence militaire de dizaines de milliers d’hommes.

 

Seules la classe ouvrière et la paysannerie des Etats issus de l'ancienne Yougoslavie et des autres Etats de la région peuvent régler les questions nationales, unir les peuples, en prenant le pouvoir, en combattant pour une fédération socialiste des Balkans, partie prenante du combat pour les Etats-Unis Socialistes d'Europe, ce qui implique le respect du droit des peuples à l'autodétermination, y compris à l'indépendance.


L'Europe des capitalismes


Les grands discours des gouvernements bourgeois en Europe, sur son « unité », sont aussi fiables que ceux sur « la paix ». L’Europe restera celle des capitalismes, de leur coopération et de leurs contradictions et antagonismes explosifs, tant que subsistera le mode de production capitaliste. Il est indissociable des frontières nationales dans lesquelles il s’est constitué et développé. Propriété privée des moyens de production et Etats nationaux le caractérisent. C’est par la multiplication des frontières, les occupations militaires, comme par les accords entérinant la force respective de chaque bourgeoisie en Europe (Maastricht, Amsterdam), que les Etats capitalistes tentent de surmonter l’étroitesse des limites nationales.

 

Le « Parlement européen » n’est qu’une assemblée impuissante où les pseudo députés discourent. Le pouvoir réel est dans les mains des États membres, des gouvernements bourgeois.

La constitution de l’Union Européenne, prenant la suite de la CEE, la réalisation de l’Union monétaire, correspond à cette tentative. Mais former un marché commun n’est pas fusionner les économies, unifier le niveau de développement.

 

Aujourd’hui, l’Union Européenne marque essentiellement la puissance économique gigantesque de l’impérialisme allemand, sa puissance politique restaurée, et les efforts constants de l’impérialisme français pour maintenir une place en Europe et dans le monde, sans commune mesure avec sa vitalité, économique et politique, déclinante.

 

Le mode de production capitaliste au stade de sa décrépitude, de son pourrissement, est incapable d’unifier l’Europe. L’Union Européenne, la zone euro sont vouées à la dislocation : la « coopération » des capitalismes ne se développe que si leurs intérêts ne sont pas inconciliables, qu’autant qu’ils concordent.


Pour unifier l'Europe: A bas l'Union Européenne, son Euro, ses traités de Maastricht et d'Amsterdam


Sur un (seul) point, l'unité entre eux est totale : faire payer à la population laborieuse, à la jeunesse, la crise du mode de production capitaliste.

 

Les différents impérialismes européens utilisent l’UE, les traités de Maastricht et d’Amsterdam, l’euro, comme des instruments pour faire payer aux masses le prix du maintien du mode de production capitaliste.

Pour cela, les gouvernements bourgeois au service du capital mènent en Europe une offensive généralisée, taillant dans les budgets sociaux, abaissant au maximum la valeur de la force de travail, détruisant les conquêtes, les acquis des prolétariats et de la jeunesse.

 

Les rapports de production capitaliste, la propriété privée des moyens de production sont inséparables de la production et de la réalisation de la plus-value, du profit particulier, c'est-à-dire de l'exploitation de la force de travail du prolétariat, exploitation d'autant plus intensive qu’une crise, économique et financière, dislocatrice du marché mondial menace.

Cette Europe des capitalismes, qui ajoute une nouvelle guerre à la liste sanglante qu’elle a dressée tout au long de ce siècle, plonge des dizaines de millions de travailleurs dans le chômage et la misère, dont 16 millions dans l’UE.

 

Dans la zone euro, le taux de chômage est de 10,5%, il est supérieur à la moyenne de l’Union européenne. Partout la remise en cause du droit à la retraite, aux soins médicaux, aux études. Partout la chasse aux travailleurs immigrés, à ceux que la misère pousse à chercher ailleurs les moyens de leur subsistance.


Vive les Etats Unis Socialistes d'Europe!


Répondre aux immenses besoins de la population laborieuse et de la jeunesse, réduire et supprimer les inégalités de développement, résoudre les questions nationales, exigent une croissance sans précédent et harmonieuse des forces productives, exigent par conséquent d’exproprier le capital.

 

Seul le prolétariat est en mesure de réaliser cette tâche historique, construire une Europe unie. Il le peut en formant les États Unis Socialistes d’Europe. Mais la condition première de la constitution des États Unis Socialistes d'Europe est que, dans chaque pays, le prolétariat chasse du pouvoir la bourgeoisie, qu'il détruise l'État bourgeois ; qu'il devienne la classe dominante, construise son propre État et ses organes ; qu'il exproprie la bourgeoisie de la possession des moyens de production, organise la production selon un plan élaboré et réalisé sous contrôle ouvrier, répondant aux immenses besoins de la population laborieuse et de la jeunesse. En un mot : qu’il marche au socialisme.

 

La prise du pouvoir par le prolétariat dans un des pays d’Europe constituera comme une formidable impulsion pour tous les autres prolétariats. Ainsi se formeront les États Unis Socialistes d’Europe dans le respect du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes - car à l'origine de l'oppression nationale il y a toujours la spoliation et l'exploitation. Seuls la révolution prolétarienne, la dictature du prolétariat sont en mesure de construire les États Unis Socialistes d'Europe. Toute autre orientation, toute autre perspective est charlatanisme et mystification.


 

La politique du Comité pour la construction du parti ouvrier révolutionnaire,
de l'internationale ouvrière révolutionnaire


Les élections du 13 juin au Parlement européen ont lieu au scrutin de listes nationales et à la proportionnelle intégrale. Le Comité pour la construction du Parti Ouvrier Révolutionnaire, la construction d'une Internationale Ouvrière Révolutionnaire n'a pas les moyens politiques et matériels de présenter une liste. Sans quoi il le ferait, pour développer son programme, celui du combat pour le socialisme.

 

À l’occasion de ces élections, il applique la politique qui concrétise ce combat : rupture des organisations ouvrières (syndicats et partis) avec la bourgeoisie, avec le gouvernement Jospin-Gayssot-Chevènement-Voynet-Zuccarelli qui la sert ; rupture de toutes les organisations, fédérations, confédérations syndicales avec les organismes constitués, par et dans l’UE, en vue de les faire participer à l’élaboration et à l’application des directives et décisions des capitalismes européens ; Front Unique de la CGT, de FO, de la FSU, de la FEN contre la politique du gouvernement que dirige Jospin ; à bas Chirac, à bas la V° république, pour un gouvernement du Front Unique des organisations ouvrières, gouvernement PS-PCF ne comprenant pas de ministres membres d'organisations et de partis bourgeois, ou faisant partie du personnel politique de la bourgeoisie.

De ce gouvernement, le prolétariat et la jeunesse exigeront : qu'il satisfasse leurs revendications ; qu'il annule toutes les mesures réactionnaires prises par les différents gouvernements bourgeois ; qu'il en finisse avec le chômage par l'élaboration et la réalisation sous contrôle ouvrier, d'un plan de production correspondant aux immenses besoins des masses, ce qui nécessitera l'expropriation de la bourgeoisie de la possession des moyens de production.

 

Un tel gouvernement ne saurait être qu'un gouvernement de transition vers un véritable gouvernement ouvrier, vers le pouvoir, l'État ouvrier. Bien entendu, l'une des tâches de ce gouvernement devrait être de dénoncer l’UE, ses traités de Schengen, Maastricht, Amsterdam, son euro, de dénoncer l’OTAN, l’ONU, de proposer aux masses prolétariennes et à la jeunesse de combattre pour les États Unis Socialistes d'Europe. À leur appel répondra le puissant prolétariat américain, au-delà, tous les prolétariats, pour édifier la République socialiste universelle. Pour remporter cette victoire décisive sur la bourgeoisie, il faut une Internationale ouvrière révolutionnaire, ses sections dans chaque pays. C’est pour travailler à leur construction qu’agit le Comité, qui revendique cette tâche dans le nom même qu’il s’est choisi.


Les différentes listes


Pour le 13 juin, vingt listes sont déposées. Il y a les listes présentées par les organisations et partis bourgeois, exprimant les contradictions qui déchirent la bourgeoisie française sur la meilleure façon de tenir tête à son puissant rival allemand : celle de Pasqua et De Villiers, comme celles de Le Pen et Mégret, vilipendant les compromis passés comme trop coûteux pour les intérêts du capital français ; celles de Bayrou et Sarkozy prônant le «couple franco-allemand» pour tenter de sauver la place de la «France» des patrons et des banquiers.

 

D’autres encore, comme celle des Verts, vert kaki, soutenant le gouvernement Jospin-Gayssot-Chevènement-Voynet-Zuccarelli auquel ils participent, soutenant l’intervention impérialiste contre la Yougoslavie et les peuples des Balkans. Assurément, pas une voix ouvrière, de la population laborieuse, de la jeunesse, pour ces listes !

 

Il y a la liste présentée par LO et la LCR. Sa seule justification serait qu’elle défende le programme prolétarien révolutionnaire, qu’elle combatte pour le Front unique des organisations ouvrières, partis et syndicats, contre le gouvernement. Ces organisations ne le font pas. Leur plate-forme ne prononce pas le mot socialisme, n’ouvre pas la perspective du combat pour l’expropriation du capital, responsable de la misère et de la guerre. Krivine s’est prononcé pour « une force d’interposition au Kosovo », c’est à dire pour le « droit » des puissances impérialistes à disposer du sort des peuples des Balkans.

 

Le PS impulse une liste de coalition avec les formations bourgeoises MDC (Chevènement) et Radicaux, de soutien total au gouvernement où siègent ces organisations bourgeoises.

 

Le PCF s’efface derrière la liste « Bouge l’Europe! », au compte du gouvernement de la « gauche plurielle ».

 

A nouveau, comme aux élections régionales, un dispositif visant à expulser la classe ouvrière des élections a été organisé. L’objectif est de lui interdire d’émettre un vote de classe, contre la bourgeoisie, contre le gouvernement Jospin-Gayssot-Chevènement-Voynet-Zuccarelli et sa politique antiouvrière.


Voter pour la rupture du PS et du PCF avec la bourgeoisie,
le front unique des organisations ouvrières (partis et syndicats)


Lors des élections, lorsque l’organisation révolutionnaire ne peut présenter ses propres candidats, elle appelle à voter pour les partis ouvriers traditionnels, tout en condamnant leur politique et en poursuivant son agitation pour qu’ils rompent avec la bourgeoisie, qu’ils réalisent contre elle le Front unique, qu’ils constituent un gouvernement de leurs seuls partis, duquel le prolétariat et la jeunesse exigeront la satisfaction de leurs revendications.

 

Le PS et le PCF ont matérialisé, avec les listes qu’ils vertèbrent à l’occasion des Européennes, le lien qui les attache à la bourgeoisie, à son valet le gouvernement Jospin-Gayssot-Chevènement-Voynet-Zuccarelli. Ils se sont disposés pour empêcher que s’exprime l’exigence : rompez avec la bourgeoisie, gouvernement du PS et du PCF !

 

Pour manifester cette volonté, le Comité pour la construction du Parti ouvrier révolutionnaire et de l’Internationale ouvrière révolutionnaire appelle à rayer de ces listes tous les candidats non-membres du PS et du PCF, candidats des formations bourgeoises ou faisant partie du personnel politique de la bourgeoisie, qui y figurent.


 

Le 29 mai 1999

 

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