RATP : Intervention à
l’assemblée des syndiqués CGT du 4 septembre
Contre la prolongation de
service
Publiée dans CPS °26 du 7
octobre 2006
Il
y a quelques mois, la direction annonçait le projet de prolonger le service une
heure plus tard les vendredis et samedis soir au métro. L’ensemble des
syndicats (sauf le cgc) réagissait en dénonçant un
projet « remettant en cause l’unité
du métro et du rer, les règles d’embauche pour les
jeunes conducteurs », les règles d’utilisation et de travail des
personnels, « la stc15 et instaurant
de la flexibilité à la conduite ». Et les syndicats « exigeaient le retrait pur et simple de ce
projet scandaleux. »
Mais
la cgt retirait sa signature et mettait au point avec
les autres organisations syndicales un autre communiqué : il n’exigeait
plus le retrait du projet mais « demandait
le gel de toutes décisions et l’ouverture de véritables négociations… »
Depuis,
la ligne du syndicat a été tout à fait claire : le tract du 26 juillet
affiche en exergue : « La cgt, sans aucune ambiguïté, est pour le prolongement, pour
encore plus de service public mais aussi pour que cela se fasse dans de bonnes
conditions pour les usagers, pour les agents et que cela génère de
l’embauche. »
Camarades,
il y a 2 orientations qui s’opposent :
Celle
qui inclut « l’exigence du retrait
du projet scandaleux ». C’est un bon point d’appui pour combattre la
direction dans l’unité.
Celle
du tract du 26 juillet, qui propose « que
cette nouvelle offre (de service) ne soit pas qu’une mesure supplémentaire de
productivité au détriment des conditions de vie et de travail des agents. »
Camarades,
quelque temps avant de partir, la présidente Idrac a annoncé « un nouveau plan de performance qui vise à
multiplier la productivité par 3, ce qui pourrait représenter 600 suppressions
d’emplois par an pendant 10 ans ! Rien de moins que 6 000 emplois qui
passent à la trappe ! » (tract cgt métro-rer du 16 juin).
Son
successeur, le pdg Mongin,
dans un courrier adressé à chacun, a fait comprendre qu’il reprenait les
objectifs anti-ouvriers de sa prédécesseure et en
reprend d’ailleurs les mêmes termes : la « performance »,
« s’appuyer sur l’expérience et la compétence des
administrateurs... », le « souci permanent
du dialogue ».
Que
signifie alors l’invitation formulée par l’Union cgt (le 3 juillet) : « Il ne tient qu’à Mr. Mongin de rouvrir la
porte du dialogue social, de mettre en œuvre une politique propice au
développement de notre service public, pour les usagers et les agents de la ratp… » ?
Laisse-t-on
entendre que le pdg, précédemment chef de cabinet du
Premier ministre de Villepin et autrefois du Premier ministre Balladur, et dont
le journal Le Monde a rappelé le « penchant pour le passage en
force », pourrait, de lui-même, « mettre en œuvre une politique
propice pour les agents » ?
Ou
bien faut-il comprendre que la direction aurait les mains libres pour appliquer
sa politique si elle respectait le « dialogue social » ?
On
l’a vu : la négociation de la modernisation-décentralisation
des pcc, le « dialogue social » mène à la
suppression des b2 chefs de manœuvre. La cgt n’a pas
combattu !
On
l’a vu aussi avec la contre-réforme de notre régime des retraites, son
intégration dans le régime général : là aussi, la cgt
n’a pas combattu la politique de la direction !
Camarades,
de plus en plus de travailleurs se rendent comptent que pour défendre nos
acquis, il faut rompre avec le « dialogue social », avec la
direction, et qu’il faut la combattre.
Je
vous invite à intervenir dans ce sens : ce qui signifie, au ferré, agir
pour que le syndicat mette en avant l’exigence du retrait du projet de
prolongation de service, qu’il rompe les négociations, et prenne les mesures
nécessaires pour arracher le retrait du projet.