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Les militants interviennent et informent CPS : 48ème congrès de la CGT

Intervention au comité ferré du syndicat cgt metro rer du 14 mars 2006 à propos du 48ème congrès confédéral de la cgt

 

Parce qu’elle est la plus grande organisation ouvrière du pays, un congrès confédéral de la cgt est toujours un événement. Dans une situation d’offensive généralisée contre la classe ouvrière, où des acquis majeurs datant de l’après-guerre, comme les régimes de retraites, dont celui de la ratp, devenu vulnérable, le droit à la santé, sont remis en cause, alors que le gouvernement a engagé une attaque sans précédent contre le droit du travail, poursuit la privatisation des entreprises publiques afin de satisfaire les appétits du grand capital, la responsabilité de la cgt et du congrès confédéral est précise : revendiquer la défense des acquis, et, pour que cela ne reste pas un chiffon de papier, agir pour réaliser l’unité des organisations syndicales pour enrayer l’offensive du gouvernement et des patrons.

 

Mais il n’y a rien de cela dans les 63 pages des documents du congrès confédéral ! Les revendications ouvrières : les dirigeants confédéraux ne les connaissent pas; la question du pouvoir d’achat, le rattrapage du pouvoir d’achat perdu dans les entreprises publiques, par les fonctionnaires, l’augmentation générale des salaires et des allocations, et la plus brûlante, celles qui concernent les chômeurs, le projet de la confédération les ignore ! Idem pour la revendication du droit à un travail et à un salaire, correspondants à la qualification; idem pour l’opposition à tout licenciement !

 

Dans ces conditions, quel sens donner à la proposition d’“ une sécurité sociale professionnelle ” ? Un trompe-l’œil pour qui voudrait y voir quelque garantie; la banalisation de la précarité. Et puis, Chirac, lui aussi, est pour “ une véritable sécurisation du parcours professionnel ” ! Il a même déclaré “ souhaiter que les partenaires sociaux s'emparent pleinement de cette ambition ” !

 

De même, comment parler d’“ une protection sociale élargie ”, sans revendiquer prioritairement l’abrogation des contre-réformes de la sécurité sociale et des hôpitaux ?

 

La direction confédérale ignore aussi la nécessité de combattre le gouvernement et les patrons. Elle ignore même l’existence du gouvernement Chirac-Raffarin, Chirac-de Villepin !

 

Nous connaissons le prix de l’orientation appliquée par la confédération : après avoir appelé à voter, en 2002, pour Chirac au 2ème tour de la présidentielle, la direction confédérale a refusé d’appeler à la grève générale comme le demandaient, au printemps 2003, les manifestations et aussi, par exemple à la ratp, les assemblées de terminus, d’attachements – le bureau syndical peut en témoigner. C’est elle qui porte la responsabilité de cette défaite.

 

Ni revendication, ni mobilisation des travailleurs pour combattre : comment les militants peuvent-ils présenter la cgt comme un centre de résistance aux attaques du gouvernement, des directions, du patronat ? Il y a cohérence dans l’orientation de la confédération; le document ne laisse pas planer le doute; il décrète pour les entreprises publiques : “ il est évident qu’elles ont besoin de se transformer. (…) Nous ne pouvons nous contenter de défendre le statu quo ”.

 

A la ratp – et cela est vrai dans les autres entreprises publiques – nous sommes payés pour savoir ce que signifie “ le besoin de transformer ” l’entreprise publique : “ modernisation ”, “ rationalisation ”, restructurations, suppression annoncée des conducteurs, après les agents de manœuvre, liquidation de la filière actuelle des agents de station, filialisations, et toutes les mesures de productivité.

 

Et quand le document présenté au congrès précise : “ La cgt entend élaborer les réponses avec tous les intéressés, usagers particuliers et entreprises, etc… ”, quelqu’un peut-il affirmer qu’on peut défendre les exploités en collaborant avec les exploiteurs, défendre les travailleurs en “ élaborant les réponses ”, par exemple, avec Veolia-Connex, 1er groupe privé de transport en commun en Europe ?

 

Quant au syndicalisme qui en découle, la confédération met les points sur les i : le congrès devrait décider de “ mettre la vie syndicale au service de la citoyenneté à l’entreprise, à déployer des pratiques de négociation démocratiques et offensives pour en faire des moyens de progrès social… ”. Nous savons à quoi aboutit une telle orientation : la contre-réforme du régime des retraites, obtenue par la direction, après des mois de consultations-négociations, sans que l’exigence du retrait de l’opération n’ait été avancée, sans que les personnels n’aient été, à aucun moment, appelés à lutter pour son retrait !

 

Des discussions sont en cours sur le projet d’un nouveau protocole de “ droit syndical ”, sur l’“ amélioration du dialogue social ”. Sous cette appellation ou sous d’autres, comme : “ partenaires sociaux ”, “ cogestion ”, “ citoyenneté d’entreprise ”, c’est toujours le même vieux refrain repris par les patrons pour faire passer sans heurt leur politique. Il suffit d’écouter ce qu’en dit avec chaleur la présidente. J’estime que c’est l’occasion, avec cette réunion, de demander au bureau syndical de dénoncer ce projet et annoncer que toute négociation avec la direction doit être rompue.

 

Pour conclure, voilà donc l’orientation présentée au congrès confédéral et c’est pourquoi j’ai voulu cette mise en garde. C’est pour un syndicalisme opposé qu’il faut se prononcer, le syndicalisme qui fasse de la cgt un moteur du combat contre la Direction, le gouvernement, le patronat, leur politique, pour la défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs.

Je postule à défendre ce syndicalisme au congrès. C’est pourquoi, au nom de la démocratie ouvrière et syndicale, je m’adresse à tous ceux, y compris ceux ne partageant pas mon intervention, qui estiment que les problèmes qui assaillent la classe ouvrière doivent être abordés le plus largement possible, et je les appelle à me déléguer au Congrès.

(Cette candidature a été repoussée.)

 

Contribution pour le 48ème congrès de la CGT d’un militant du SNADGI-CGT

(Nous publions cette contribution, destinée à la tribune de discussion préparatoire au congrès, respectant les normes prévues pour cette tribune mais qui n’y a toujours pas à ce jour été publiée !)

 

Le point de départ de l’orientation de la CGT doit être de tout faire

pour briser l’offensive du gouvernement Chirac-Villepin-Sarkozy

 

 

Le rapport d’activité souligne « l’offensive permanente et conjointe du gouvernement et du patronat » ces trois dernières années. Mais on cherchera en vain dans le rapport d’orientation l’objectif qui devrait en découler: briser cette offensive. Dans ce document, pas la moindre revendication : ni contre les licenciements, les suppressions de poste, ou pour le rattrapage du pouvoir d’achat, contre les privatisations.  Tout a disparu derrière le  « nouveau statut du travail salarié ». 

 

Le rapport d’activité explique que, sur cette question du « Nsts », le patronat et son gouvernement seraient « sur la défensive », alors qu’il reconnaît qu’ils sont à l’offensive « dans tous les domaines ». La conclusion découle d’elle-même: le « nsts » ne se situe pas à contre-courant de l’offensive gouvernementale et patronale, mais au contraire dans une logique d’accompagnement.

 

C’est cette logique d’accompagnement qui était déjà à l’œuvre en 2003 sur la question des retraites au niveau de la direction confédérale. Après s’être alignée en janvier sur les positions de la Cfdt en faisant l’impasse sur la défense des 37,5 annuités, demandant une « réforme » négociée avec ce gouvernement, la direction confédérale est restée sourde à l’exigence qu’elle appelle à la grève générale. Ne serait-ce que pour cette raison, il faut rejeter le rapport d’activité.

La réforme des structures et du système de cotisations proposées par le document d’orientation sont des instruments de cette politique. Il s’agirait d’imposer notamment aux syndicats des évolutions (Cf. III-89 et III-90) dans l’objectif affiché d’en finir avec les fédérations existantes aux profits de vastes conglomérats étrangers aux syndiqués et éloignés d’eux. Le nouveau système de cotisation apparaît clairement comme un aiguillon pour pousser en ce sens.

 

Au moment où ces lignes sont écrites, le sort du contrat première embauche et derrière lui celui du Cdi est en balance. La direction de la confédération, des fédérations, appelleront-elles à la montée en masse à Paris, aux côtés des étudiants, pour exiger l’abrogation du C.P.E. ?

 

On peut néanmoins tirer un premier enseignement de ce mouvement : si le gouvernement s’est trouvé exposé sur cette question, c’est qu’il n’a pas eu recours préalablement à la « concertation », au dialogue social, qu’il  s’est empressé par contre de proposer dès lors qu’il s’est trouvé face au mouvement de la jeunesse. Pour combattre le gouvernement, il faut rompre la concertation avec lui.

 

Face à l’offensive du gouvernement, le 48ème congrès a comme responsabilité de tout faire pour briser l’offensive particulièrement virulente menée depuis 2002. Pour cela : combattre dans l’unité des organisations du mouvement ouvrier contre la politique du gouvernement à la solde du patronat. De défendre les acquis au lieu de théoriser l’inéluctabilité de leur disparition.

 

Et pour commencer, de désigner comme des ennemis à combattre, et pas des partenaires avec qui l’on pourrait s’entendre, les Chirac, Villepin, Sarkozy et leur « majorité » UMP.

Le 11 mars 2006

 

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