Article paru dans le bulletin « Combattre pour le socialisme » n°64 (n°146 ancienne série) - 1er mars 2017 :

 

Italie :

Après l’échec du référendum constitutionnel, le gouvernement Gentiloni relance
la concertation avec la direction de la CGIL sur les « réformes » nécessaires
pour tenter de sauver ce qui peut encore l’être du capitalisme italien

 

La dette souveraine de l’Italie vient de perdre son dernier A auprès des agences financières : « rien de grave » dit-on officiellement ; mais c’est bel et bien l’expression d’une situation économique qui continue de se dégrader dans le contexte de l’après « non au référendum »…

Dans le même temps l’UE, qui jusqu’au référendum du 4 décembre 2016 avait été très complaisante avec le déficit pour ne pas gêner Renzi, exige de nouveaux efforts budgétaires pour réduire le déficit : 3,9 milliards de coupes nouvelles dans le budget de l’État à adopter en urgence. Le spread repart à la hausse, la réforme de la loi électorale a été rejetée par la cour constitutionnelle, et au sein du PD les couteaux sont tirés : un horizon économique et politique plein d’incertitudes pour le gouvernement Gentiloni, encore assombri par les pressions allemandes contre la politique de l’argent facile (Quantative easing) de la BCE.

Pour autant, l’échec de Renzi et la crise du parti bourgeois au pouvoir, par eux-mêmes, n’ouvrent pas de perspective nouvelle pour la classe ouvrière : non seulement les « réformes » (droit du travail, école) demeurent, mais encore la disparition de toute forme de parti d’origine ouvrière ne trouve pas un début de solution.

Reste la CGIL, seule organisation ouvrière de masse, mais avec la signature par la direction de la FIOM (Fédération de la métallurgie de la CGIL) du contrat national dans la métallurgie, il est clair qu’il n’y a aucun obstacle à l’orientation co-gestionnaire au sein même de la direction confédérale. 

Ce n’est pas la fin de la lutte de classe du prolétariat mais, une nouvelle fois, un échec de la bourgeoisie (ici dans la tentative d’instituer un État plus fort) ne va pas de pair avec une avancée pour le prolétariat. Un prolétariat encore marqué par le désarroi politique.

Échec d’une tentative de réforme bonapartiste

La réforme des institutions Boschi-Renzi n’était pas la première tentative de la bourgeoisie italienne de se doter d’un exécutif fort, en rupture avec la constitution de 1947 concédée pour se dégager de la mobilisation révolutionnaire qui, non seulement avait emporté le régime fasciste mais aussi la tentative de maintenir en place la monarchie. La première République, où les députés étaient élus à la proportionnelle intégrale, était un régime parlementaire. Néanmoins, pour limiter les prérogatives du Parlement, les mêmes pouvoirs étaient confiés à un Sénat élu dans un cadre régional au suffrage universel restreint (plus de 25 ans) et avec une proportionnelle (plus forte moyenne) plus favorable aux grandes formations, en premier lieu la Démocratie Chrétienne.

Sur la vague des opérations politico-judiciaires du début des années 90, dans le but de mettre fin à l’instabilité politique chronique et de mettre en place des gouvernements forts capables de conduire les réformes nécessaires à la bourgeoisie italienne pour son insertion dans le marché unique et vers l’euro, la loi électorale avait été modifiée avec l’attribution de 75% des sièges au scrutin majoritaire. En même temps, la suppression du Sénat (facteur d’instabilité car Parlement et Sénat ont les mêmes pouvoirs législatifs, le gouvernement étant également responsable devant eux, mais les rapports de force entre les différentes formations peuvent y être différents), était mise à l’ordre du jour sans que jamais le projet puisse aller à son terme.

C’est alors qu’est arrivé Renzi (février 2014), “il rottamatore”, c’est-à-dire celui qui fait place nette des « scories » du passé, qu’il s’agisse d’Enrico Letta son prédécesseur (du PD comme lui), du droit du travail, du statut des enseignants, des dirigeants du PD issus du PCI ou des institutions…

Dès son arrivée au pouvoir, Renzi mis en chantier la réforme de la constitution sous un double aspect : d’abord la fin du bicaméralisme c’est-à-dire la fin du pouvoir politique du Sénat : sénateurs non élus, désignés par les régions, sans aucun pouvoir législatif, sans influence sur l’avenir du gouvernement, le tout accompagné de la réduction des pouvoirs du Parlement, pour laisser une plus large autonomie à l’exécutif.

Enfin, la loi électorale était profondément modifiée, avec un scrutin majoritaire à deux tours (ballotage) assurant un plein pouvoir au parti représentant la plus forte minorité. 

Une réforme de caractère bonapartiste en tout point. Elle a été adoptée par les deux chambres, mais cela ne suffisait pas à Renzi qui voulut y ajouter l’onction populaire. Fort du succès électoral du PD aux Européennes de 2014, il annonça qu’il soumettrait la suppression du Sénat à référendum, précisant qu’en cas d’échec il quitterait le gouvernement. Un remake de : « Moi ou le chaos ». 

Pendant les deux ans et demi où il a cumulé le secrétariat du PD et la conduite du gouvernement, Renzi a imposé à son organisation un contrôle sans faille au point que, rapidement, on l’a appelée PDR : parti de Renzi. Un parti qui, nonobstant la présence 24 h sur 24 du chef sur les écrans de télé, était confronté à la fuite accélérée des militants provenant du PCI, ceux qui assuraient le maillage du territoire. Car entretemps, il y avait les autres réformes : celle du droit du travail (job’s act) et celle du statut des enseignants (buona scuola), pour l’essentiel.

Quoique généralement peu encombré de doute sur ses mérites et sa popularité, Renzi avait fini par réaliser que le saccage des conquêtes ouvrières n’était pas sans conséquence : le jour du vote, après avoir été informé d’une participation élevée au scrutin, il aurait confié à deux de ses fidèles : « S’ils sont si nombreux à voter c’est que le pays veut me renvoyer à la maison » (La Repubblica 5/12/2016). Deux ans après avoir claironné vouloir faire du référendum un plébiscite sur sa personne, il n’espérait plus qu’une victoire par défaut… d’électeurs !

L’affluence aux urnes (70%) a été exceptionnelle s’agissant d’un référendum et le verdict sans appel (près de 60% de Non). Pourtant, l’apprenti Bonaparte, n’avait pas manqué de soutiens : Obama, Merkel, Juncker, les marchés financiers, non moins que la Confindustria (patrons de l’industrie), le PDG de la FCA (ex-Fiat) et même, in fine, Romano Prodi qui, quelques semaines plus tôt, avait manifesté des réserves en annonçant solennellement qu’il ne ferait pas connaître son vote…

Mais l’appui des « grands » d’Italie, d’Europe et du monde, motivé par la nécessité, disaient-ils, de poursuivre et amplifier les « réformes », ne pouvait pas rassurer (au contraire) cette très large part de la société qui avait pris de plein fouet la liquidation de l’article 18 (job’s act) et la réforme de l’école.

Selon les médias, 66% des ouvriers, 72% des chômeurs, 68% des femmes dites « à la maison » ont voté non. Très explicite, Il Sole 24 Ore, journal de la Confindustria : « (…) Le cas de Milan nous fait encore mieux comprendre ce qui est arrivé. Le oui a vaincu largement dans les quartiers du centre, les plus aisés, mais il a perdu dans ceux de la périphérie. Même chose à Rome et à Turin où, dans l’ensemble, le non a prévalu exception faite des quartiers du centre.(…) ».

Dans La Repubblica, au lendemain du vote, après avoir évoqué les manifestations ouvrières contre le job’s act, le journaliste rappelle : « Pourtant, il [Renzi] continuait à aller de l’avant. Il a fait adopter la réforme électorale en imposant le vote de confiance, il a réorganisé la RAI [radio d’État] en donnant pleins pouvoirs au directeur général, un homme à lui. Est-ce que ce sera pour avoir opéré en hâte, pour la volonté de faire passer une idée juste sans se préoccuper des réactions des intéressés, mais c’est proprement à ce moment-là que Renzi commit l’erreur dont il se repent peut-être : la réforme de la « Buona scuola » qui ne plaisait pas à la majorité des professeurs. Lui, pensait qu’avec 100 000 titularisations de précaires ils seraient convaincus, mais eux, ils voyaient dans le renforcement du pouvoir des chefs d’établissement et, notamment, le pouvoir donné à ces derniers de recruter les enseignants, deux attaques inacceptables à la liberté de l’enseignement. Ils ont protesté, fait grève, ils sont descendus dans la rue mais Renzi a continué comme si de rien n’était : il les a dressés contre lui, rejetant dans un anti-renzisme permanent ceux qui, dans les années du berlusconisme, avaient été, sur le terrain, l’âme culturelle de l’opposition aux gouvernements qui écrivaient les lois ad personam (à son profit) pour Berlusconi. »

Le journaliste, favorable au contenu de la réforme, regrette la méthode. Renzi s’est toujours présenté comme celui qui n’avait pas de temps à perdre pour rencontrer les syndicats. Exit la concertation, règle d’or du syndicalisme d’accompagnement et secret de la « cohésion sociale »...

C’est cela qui explique que la direction de la CGIL qui, tout en refusant obstinément d’organiser l’affrontement centralisé avec le gouvernement pour lui imposer le retrait aussi bien du job’s act que de la « buona scuola », ait appelé à voter non au référendum. 

Si l’on met de côté la CGIL, sur laquelle nous reviendrons, et secondairement les syndicats dits « de base », le camp du non, pour sa part la plus largement médiatisée, était dominé par des forces réactionnaires : Grillo (M5S ou Mouvement 5 Etoiles), la Ligue du Nord, Berlusconi (qui a néanmoins moins précisé que ses entreprises voteraient oui !). Ils se sont contentés de surfer sur la vague d’hostilité au gouvernement en espérant en tirer les fruits lors de législatives qu’ils (sauf Berlusconi) disaient vouloir précipiter, une hypothèse qui semble désormais écartée. 

D’autre part, les pieds écrasés du PD (Bersani, d’Alema…), qui ont également appelé à voter non, tout comme Monti qui avait gouverné avec le soutien du PD, ou Zagrebelski, ex-président de la cour constitutionnelle qui, comme nombre de juristes, a appelé à voter non, ne remettent nullement en cause les réformes anti-ouvrières. Ils ont seulement exprimé une divergence sur la manière d’y parvenir. Expression d’une crise au sein de la bourgeoisie italienne, pas nouvelle mais que la formation du PD n’a pas résolue.

La victoire du non n’ayant pas été une surprise, un dispositif de secours avait été préparé par le Président de la République et, au lendemain de la démission de Renzi, la vie politique n’a connu aucune interruption. Dans un premier temps le résultat n’a pas perturbé les « marchés » : bourse tranquille, y compris pour le secteur bancaire pourtant très mal en point. La loi de finances de l’État a été votée en 24 heures, avec une majorité jamais vue, et les banquiers ont été momentanément rassurés, tout laissant penser que si MPS (Monte dei Paschi di Sienna, la plus ancienne banque au monde) ne parvenait pas à se recapitaliser par les moyens du marché, l’État - via les contribuables - mettrait la main à la poche. 

En une semaine, le gouvernement du Comte Gentiloni était installé : au premier coup d’œil une photocopie du précédent. Maria Elena Boschi, fille de banquier en banqueroute, qui avait eu en charge la réforme institutionnelle, y gagne une promotion : elle devient la numéro 2 du gouvernement. Maintenue aussi la collaboration avec les ex de la bande à Berlusconi. À noter, pour eux, la promotion d’Alfano de l’intérieur aux affaires étrangères.

En revanche, il faut souligner l’importance d’un changement, le seul : la ministre de l’éducation est remplacée par Valeria Fedeli, ancienne responsable nationale de la Fédération du Textile de la CGIL, qui a fait toute sa carrière dans l’appareil du syndicat jusqu’en 2012, date à laquelle son expérience professionnelle a été validée par un siège de sénatrice sur les bancs du PD. Elle a en charge d’étouffer l’opposition des enseignants et des étudiants à la réforme.

Le ministre des finances n’a pas une tâche plus facile

Une dette publique asphyxiante, des banques submergées de créances douteuses

En 2015, le PIB réel de l’Italie était encore inférieur de 8,3% à celui de 2007 (- 143 milliards, Istat). « Les investissements privés se sont écroulés de 30% entre 2008 et 2015, les investissements publics de 27,8%. » (Istat, Institut national de statistiques) 

 Conséquence de l’effondrement économique, la dette publique, qui avait relativement régressé entre 1994 et 2006 (de 117,2 % du PIB à 102,6%), a atteint 131,9 % du PIB en 2014 et on prévoit 133% pour 2018. En 2016, l’État a payé 66 milliards d’intérêts sur la dette, une somme équivalente au budget de l’éducation nationale. On relèvera que celui-ci place l’Italie au dernier rang des pays de l’OCDE pour le ratio des dépenses d’enseignement par rapport au PIB. Il faut préciser qu’avec les taux d’intérêt de 2012, il en aurait coûté 16 milliards de plus, d’où la dépendance extrême à la politique de l’argent facile de la BCE. 

Pour les banques, la mauvaise situation structurelle (trop de petits établissements régionaux) se combine avec la crise économique. Elles totalisent 350 milliards de prêts en souffrance, soit un tiers des créances douteuses en Europe. Pour 4 parmi les 5 premières banques du pays, les pertes ont atteint 18 milliards en 2016. 

En 2015 quatre banques régionales ont failli, renflouées par le système de garantie interbancaire : il en a coûté 3,6 milliards, 140 000 épargnants ayant perdu 430 millions d’euros, et 1000 d’entre eux la totalité de leurs économies. À la fin de l’année 2016, c’est la situation de la troisième banque du pays (MPS) qui est venue au premier plan : après le referendum, il y a eu échec de la tentative de la recapitaliser sur le marché, l’État devant mettre 6,6 milliards d’argent public pour éponger des années de gabegie privée, la nationalisation des pertes. 

La crise bancaire a une autre conséquence : la nécessité pour les établissements de tailler dans les dépenses c’est-à-dire dans les effectifs et les droits acquis des personnels. D’où le plan présenté aux organisations syndicales pour le renouvellement du contrat national du secteur. Un article de La Repubblica du 21 janvier dernier rend compte de l’ouverture des discussions sous le titre « La restructuration du secteur impose de revoir les vieux accords pour une plus grande flexibilité ». 

Depuis 2000, 40 000 emplois ont déjà été supprimés en usant largement des départs en préretraite. Mais les fonds à disposition de ce dispositif s’épuisent. Or les banques prévoient 20 000 suppressions de postes d’ici à 2020. À cela s’ajoute qu’aux emplois stables sont substitués de plus en plus souvent des emplois hors convention collective (contrat). D’où l’empressement pour anticiper le renouvellement du contrat national qui viendrait à échéance fin 2108, pour, selon le syndicat majoritaire (autonome) : « prévoir de nouvelles flexibilités contractuelles et de nouvelles activités professionnelles », à l’opposé de la revendication de la défense du contrat et de l’extension de ses garanties à tous les employés. 

Mais ce ne sont pour autant ni les banquiers ni les secteurs les plus fortunés de la bourgeoisie qui font les frais de la crise.

« Une Italie plus pauvre et plus inégale » (titre de la presse)

« 17 millions d’Italiens n’ont pas un travail régulier et gagnent moins de 10 000 euros par an » (Istat, La Repubblica, 7/12/2016). 

Dans un document de la CGIL, on trouve encore les éléments suivants (données officielles : Istat et Censis) : de 2008 à 2015, 25% de la capacité industrielle de l’Italie (deuxième puissance industrielle en Europe) a été détruite entraînant la disparition de 1,6 million d’emplois. Les personnes dans la catégorie en « souffrance et dans la gêne » (chômeurs, découragés de chercher un emploi, travailleurs autonomes à faibles revenus, précaires et part time involontaires) sont passées de 5,8 millions (en 2007) à 9,7 millions. De 2007 à 2015, les personnes en situation de pauvreté absolue sont passées de 1,789 million à 4,102 millions. Le nombre des jeunes en pauvreté absolue a triplé. Dans le Sud, 4 familles sur 10 sont en situation de pauvreté (le Sud a battu les records de vote non). Par rapport à 2007, les personnes à faibles revenus qui ont renoncé à se soigner sont passées de 5,5 millions à 11 millions. En 2015, pour la première fois depuis l’après-guerre, l’espérance de vie à la naissance a diminué sensiblement.

Éloquentes encore, les dernières statistiques officielles publiées (10 février) sur les effets du job’s act sur le marché du travail : depuis 2014, 485 000 emplois ont été créés dont 392 000 CDI (sans protection contre les licenciements), mais le nombre global d’emplois reste inchangé à 22 millions, et ce alors que la réforme est accompagnée d’une overdose d’exonérations patronales (15 à 18 milliards par an). On peut noter que les nombreux ex-bureaucrates de la CGIL reconvertis députés ou sénateurs (PD) ont tous voté le job’s act, ainsi Guglielmo Epifani, secrétaire national de la CGIL de 2002 à 2010 puis secrétaire national du PD du 11 mai au 15 décembre 2013, date à laquelle il a dû laisser la place à Matteo Renzi ; il est député et à ce titre président de la commission des affaires productives du Parlement. Il a voté le job’s act sans état d’âme, jetant à la poubelle, avec l’article 18, ce qui restait de protection de l’arbitraire patronal pour les salariés confrontés aux licenciements.

Si on se rappelle que les gouvernements précédents s’étaient cassé les dents sur cet objectif, et en particulier que Berlusconi avait été défait sous la menace de la grève générale après une manifestation monstre (3 millions) à Rome (mars 2002) à laquelle la direction de la CGIL avait été contrainte d’appeler, on mesure l’évolution de la situation du prolétariat italien après le hara-kiri du PCI et l’anéantissement du PSI dans les procès pour corruption.

Le changement au ministère de l’Éducation

Mais, la validation des acquis de l’expérience ne s’arrête pas au Parlement ; elle peut conduire jusqu’au ministère de l’Éducation, comme il est arrivé à Valeria Fedeli. 

L’essentiel de la réforme « buona scuola » réside dans la liquidation du statut des enseignants sur deux points : l’affectation sur un poste dépend du bon vouloir du chef d’établissement, ce dernier ayant aussi la main sur l’affectation de primes au mérite. Il s’agit de discipliner une profession qui, très mal payée, largement précarisée après un recrutement exclusif de contractuels des années durant, n’a dû qu’aux manœuvres de la direction de la CGIL de ne pas parvenir à centraliser son combat pour imposer le retrait de la réforme. 

Comme la profession est au contact direct de la jeunesse, pour laquelle les conditions d’études ne sont pas meilleures - des parents se cotisent pour financer le chauffage dans des lycées publics (La Repubblica, 11/01/2017) -, et que le poids des directions syndicales se fait moins sentir sur les jeunes, l’enjeu est de grande importance.

V. Fedeli n’a pas attendu pour annoncer l’ouverture de négociations sur la mise en œuvre de la réforme et a lâché du lest sur un point qui avait provoqué beaucoup de colère : l’obligation aux nouveaux titulaires (ex-contractuels) de rester trois ans en poste avant de pouvoir postuler à une mutation. Pour la rentrée 2017, il y aura une dérogation à la règle qui demeure pour la suite à cette étape.

Une discussion est également ouverte sur l’attribution de la prime au mérite, dont le principe n’est pas remis en cause par la direction de la fédération de la CGIL qui demande que le choix soit dans les mains du collège des enseignants et non pas du seul chef d’établissement : bonjour l’ambiance dans la salle des profs ! La ministre ne s’est pas encore prononcée sur le sujet, mais elle peut continuer d’affirmer son soutien global à la réforme, la concertation est lancée sur de bonnes bases. 

Mais avant même les résultats du référendum, les dirigeants de la CGIL avaient mis en place un dispositif avec le patronat et le gouvernement pour affaiblir des secteurs décisifs du prolétariat : métallurgie et plus généralement l’industrie, ainsi que la Fonction publique.

La direction de la CGIL a dit NON à Renzi, mais du « plan pour le travail » au « pacte pour l’usine »,
elle dit OUI à la cogestion des « réformes » nécessaires à la bourgeoisie

La campagne de la CGIL sur le référendum s’est faite sur le terrain de la défense de la constitution de la première république (1947), omettant au passage que cette dernière n’avait été concédée que pour reconstruire un État bourgeois, y compris la police, officiers et nombre des juges étant sortis sans encombre de l’État fasciste, et qu’elle avait été déjà sérieusement altérée par la liquidation de la proportionnelle.

La direction de la CGIL a appelé à voter non, mais y voir une rupture avec les objectifs politiques défendus par le gouvernement Renzi serait erroné. Ce n’est pas par hasard que la veille du référendum, la direction de la FIOM et celle de la fédération de la Fonction publique (FP) de la CGIL ont annoncé : pour la première, la signature de l’accord avec le patronat sur le contrat national dans la métallurgie ; pour la seconde, son accord avec le gouvernement sur les bases sur lesquelles devaient s’ouvrir les négociations pour le renouvellement du contrat dans la FP. 

Mais on reprendra d’abord un document produit par les « théoriciens » qui écrivent pour la direction de la confédération. Titre : « Le plan pour le travail, un plan extraordinaire pour l’emploi, les jeunes et les femmes ». Alléchant !

Son préambule affirme : « Il s’agit de créer directement du travail pour faire repartir la croissance. L’idée générale est de créer une nouvelle demande (augmentation des emplois, des salaires, des consommations et des investissements) en promouvant simultanément une nouvelle offre (nouveaux secteurs d’activité, nouvelles consommations collectives, nouveaux métiers) pour un développement futur. (…) Que l’on ne nous dise pas que ces propositions sont impossibles. Toutes les fois qu’elles ont été mises en œuvre, elles ont fonctionné. On peut citer le « New Deal » américain (…). »

On peut s’arrêter là, car, qui veut savoir, sait que la relance de l’économie américaine n’a pas été le produit du New Deal, mais du passage à l’économie de guerre : alléchant, non ?

De ce “New Deal” à la Camusso (secrétaire confédérale) - Landini (secrétaire de la FIOM), on a trois illustrations : les deux contrats nationaux précédemment évoqués et, nullement par hasard au lendemain même du référendum, l’annonce d’un Pacte pour l’usine, unissant syndicats et patronat. 

« Un « pacte pour l’usine » qui ramène l’Italie vers la croissance en mettant au centre l’industrie. La Confindustria, la CGIL, l’UIL, la CISL en ont parlé plus de 4 heures, prenant l’engagement d’aller de l’avant pour ce défi qui suppose de nouvelles relations industrielles à l’ère du numérique et un projet de politique économique qui rende le pays plus compétitif. Une volonté mise noir sur blanc dans un communiqué qui donne les contenus du « pacte pour l’usine » et la volonté de poursuivre la confrontation. C’est une initiative qui a pris figure hier et qui renforce le climat de dialogue entre les partenaires sociaux ainsi que leur rôle, surtout dans la phase actuelle. (…). C’est précisément à la situation politique présente que se référent les premiers mots du communiqué : « Dans un moment de crise politique et institutionnelle, les partenaires se sont rencontrés pour confronter et partager leurs analyses respectives sur la situation économique et sur les mesures possibles pour remettre en route la croissance, les investissements, l’emploi « . Le président de la Confindustria V. Boccia a déclaré que la démarche témoignait « d’un grand sens des responsabilités » précisant, « dans un moment délicat pour le pays du point de vue économique et institutionnel, les partenaires sociaux expriment une volonté de cohésion et de capacité de proposition. Ce qui signifie […] construire une politique économique pour une industrie compétitive et une idée de croissance [sic]. » (La Repubblica, 8/12/2016)

« Mettre en route les investissements », beau programme ! Voilà ce qu’on a pu lire à ce sujet, après que le ministre de l’économie P.C Padoan a déclaré qu’il était plus préoccupé par la faible productivité du travail que par la dette : « La recette pour laquelle tous concordent c’est « faire plus d’investissements ». Mais comment ? Jusqu’à présent tout a tourné autour de la réduction des coûts pour les entreprises. Mais jusqu’alors, les exonérations fiscales n’ont pas donné de grands résultats. Certes, le gouvernement les a renforcées et mieux orientées. Toutefois la question que se pose un entrepreneur n’est pas « combien je vais économiser si j’investis » mais « qui achètera les biens que je produirai si j’investis ». En d’autres mots, tant que la demande interne ne se renforcera pas, avec plus de consommations privées et plus d’investissements publics, le cheval ne voudra pas boire (…). » (La Repubblica)

Si “le cheval ne veut pas boire”, c’est-à-dire si les possibilités de vendre les marchandises produites ne s’améliorent pas, et si même cela n’est pas suffisant pour rétablir la compétitivité, il ne reste plus à la disposition du capital que… la réduction des coûts, soit, pour parler clair, la réduction du prix du travail : pour les salaries, plus de flexibilité et de mobilité, salaires au « mérite » et contrats d’entreprise ; pour les patrons, exonérations fiscales et de cotisations sociales, qui amènent inévitablement à moins de santé, moins d’école, moins de retraite… 

Mais alors c’est un autre cheval qui pourrait ruer dans les brancards et celui-là, même s’il a déjà subi beaucoup de coups, fait encore peur : pour le contenir, c’est aux directions syndicales qu’il convient de s’adresser.

C’est la même préoccupation qu’exprimaient des juristes spécialistes du droit du travail signataires d’un appel à voter NON : « (…) parce qu’il serait imposé aux parlementaires de se prononcer de manière définitive dans un délai de 60 jours ce qui limite fortement la possibilité pour les commissions idoines de faire le travail nécessaire pour avoir pleinement connaissance de la situation (…). Dans les matières qui touchent à l’emploi et à la prévention, le recours à l’audition des organisations syndicales des travailleurs et celles des entrepreneurs est fréquent. Le temps réduit pour ces procédures aurait pour conséquence de limiter fortement la possibilité pour les formations sociales de participer à la vie économique et sociale du pays (…). La volonté de réduire le rôle des corps intermédiaires est encore confirmée par la suppression du CNEL [conseil économique et social à l’italienne], lequel aurait pu être réformé de sorte à en faire un véritable organisme de participation démocratique des forces économiques et sociales à la définition des choix du pays (…). » (La Repubblica)

De la bonne volonté à l’égard des besoins de la bourgeoisie italienne, les dirigeants de la CGIL n’en manquent pas. Emblématique est la capitulation sans condition de la direction de la FIOM qui, après avoir refusé pendant 7 ans les conditions que voulaient imposer les patrons de la métallurgie, vient de s’avaler un contrat national sans précédent : pour la première fois, des avantages en nature seront (pour une partie) substitués aux augmentations de salaires : bons d’essence et bons d’achat, ainsi que des contrats d’assurance santé complémentaires auprès de compagnies privées. Ce dernier point est d’une gravité toute particulière puisqu’il accompagne le désengagement de l’organisme de santé public en matière de remboursement des soins. De fait, c’est une privatisation de la sécurité sociale qui est engagée. Les avantages en nature étant exonérés de taxes, c’est tout bénéfice pour les entreprises, et cela contribuera encore à la réduction des recettes publiques dont les salariés paieront les conséquences. L’augmentation de salaire réelle, elle, sera établie sur la base de l’inflation (moins la part générée par l’énergie !), ce qui représentera 8,7 euros par mois pour 2016, à compter de… juin 2017.

Mais dans ce contrat figure également un élargissement des dispositions dérogatoires au contrat national qui renforcent la liberté des patrons d’imposer des règles d’entreprise en matière de flexibilité, mobilité, primes de productivité… toutes matières sur lesquelles, jusqu’à présent, au moins formellement, la direction de la FIOM avait mis son veto. 

Cerise sur le gâteau pour la collaboration patronat-syndicats, la possibilité de former un comité consultatif de participation (CCP) dans les entreprises qui emploient plus de 1500 salariés (avec au moins deux unités de production de plus de 300 salariés ou une de plus de 500). Il sera mis en place à la demande d’une des parties concernées, et composé de 3 à 6 représentants de l’entreprise, du même nombre de représentants et des syndicats nationaux ou territoriaux signataires du présent contrat, et de la Représentation syndicale unitaire (délégués syndicaux élus). « Le comité consultatif de participation se réunit au moins une fois par an et sur requête motivée par des circonstances en rapport avec la marche de l’entreprise pour examiner : la structure et les tendances des marchés sur lesquels opère l’entreprise, les stratégies industrielles avec référence à d’éventuelles modifications de l’organisation, l’évolution de l’emploi en référence aux types d’embauche possibles (souligné par nous). Le CCP est en outre convoqué par l’entreprise en cas de choix stratégiques importants concernant l’aménagement industriel et les perspectives d’emploi à fin de permettre aux représentants syndicaux de donner leur avis. (…) Les participants aux réunions sont tenus à la réserve sur les informations de caractère confidentiel et au respect rigoureux du secret industriel sur les faits et les données qui leur sont communiqués. (…) »

C’est l’institutionnalisation de la cogestion mode Volkswagen, celle qui associe les directions syndicales à l’organisation des licenciements, de la flexibilité …

Comment le secrétaire de la FIOM qui, sans pour autant engager le syndicat dans la voie d’un combat frontal, avait condamné le coup de force perpétré par le PDG de la Fiat (2010) pour imposer la signature d’un accord d’entreprise dérogeant au contrat national en est-il arrivé à cette capitulation sans fard ? C’est que la production industrielle a baissé de 30% depuis 2007 et si en 2011 la courbe s’était un peu redressée, elle est depuis redevenue plate à son plus bas niveau : Landini, qui n’a pas d’autre horizon que l’économie de marché, ne peut même plus faire semblant de s’opposer. 

Il faut encore remarquer que le document préparatoire à l’accord gouvernement-syndicats pour le contrat national des fonctionnaires se réfère explicitement aux nouvelles relations patronat-syndicat dans le privé : 

« Les travailleurs sont le moteur du bon fonctionnement de la FP : d’eux, de l’organisation du travail (…) dépendent les délais de réponse et la qualité des services qui sont offerts aux citoyens et aux entreprises. Le secteur public a besoin d’innovation profonde à partir des besoins des personnes et se situe au côté, et non au-dessus, des citoyens et des entreprises. (…) Pour satisfaire à ces besoins, nous considérons qu’il est fondamental que la réforme de la FP soit accompagnée du renouvellement du contrat (…) et d’une reprise des relations avec le syndicat qui contribuent à une élévation du niveau de productivité comme cela se fait dans le secteur privé. Ces facteurs représentent un élément déterminant dans la période de réforme de la FP  non moins que pour la cohésion sociale. » (souligné par nous)

Un peu plus loin est affirmé l’accord syndicats-gouvernement pour intégrer les prestations sociales dans la négociation salariale comme chez les métallos.

Cette orientation cogestionnaire donne la mesure de ce que représentent les « campagnes référendaires » initiées par la direction de la CGIL après le vote du job’s act. Plus de 3 millions de signatures pour trois référendums, l’un pour une forme de retour à l’article 18 que la cour constitutionnelle a invalidé, le second pour l’abolition des « voucher » (ticket emploi une heure, véritable parapluie pour le travail au noir), le troisième sur la protection des employés des entreprises sous-traitantes. Cette campagne est totalement dans la continuité du refus de l’organisation du combat sur un terrain de classe ; par ailleurs, rien ne dit que sur la question des « voucher » le gouvernement ne va pas modifier le dispositif, rendant encore plus obscur les enjeux d’un vote.

Pour mesurer les difficultés auxquelles les travailleurs sont confrontés pour la réalisation d’un front de classe contre l’offensive de la bourgeoisie, il faut y ajouter la politique des directions des syndicats de base qui proclament leur opposition à l’orientation de la CGIL. Particulièrement claire est de ce point de vue la réaction de la direction des Cobas (“Comités de base” implantés dans l’enseignement et certains secteurs ouvriers) au lendemain de la signature par la FIOM de l’accord dans la métallurgie :

« (…) Mais il est tout aussi important d’admettre que l’issue négative (sur le contrat) est aussi de la responsabilité des travailleurs qui ont espéré limiter les dégâts sans engager une dure lutte contre l’arrogance patronale et qui s’en sont remis aux bureaucrates de Fiom-Fim-Uilm. (…) ». Après ce coup de gourdin sur la tête des métallos, cette direction lance néanmoins son rituel appel… à la lutte : « Pour sortir de cette situation de sacrifices sans fin il n’y a qu’une voie : revenir à la lutte, s’engager personnellement, s’auto-organiser, (…). Le non au contrat peut et doit être le début d’un parcours de remontée ». Vous avez péché, mais vous pouvez encore vous racheter !

Moins sectaire mais laissant les travailleurs tout aussi désarmés, la déclaration du PDAC (une des organisations se réclamant de la IVe Internationale) à propos de l’appel à une journée d’action de la FIOM, le 21 novembre, quelques jours avant qu’elle ne signe l’accord avec le patronat. Elle s’adresse aux travailleurs :

« Travailleuses et travailleurs votez non ! « (mais ce ne sont pas eux, les travailleurs, qui sont appelés à signer !) et poursuit : « Disons tout de suite que nous pensons qu’il est juste de descendre dans la rue pour protester contre les politiques qui, suivant le diktat de la Confindustria et de la Troïka (UE, FMI, BCE), poursuivent sur la voie de l’austérité et du démantèlement des droits des travailleurs (…). Nous pensons qu’il est juste de défendre le contrat collectif national de travail (…). C’est pour cela que nous serons dans la rue (à l’appel de la FIOM) aux côtés des métallos ». Or le PDAC reconnaît que la capitulation est déjà inscrite dans les « propositions » de la FIOM : « la plate-forme présentée par la direction de la FIOM, dans le seul but de retourner à la table des négociations, ne représente pourtant pas une alternative acceptable. (…) Elles sont des propositions au rabais et vont dans le sens de ce que veulent les patrons. (…) ».

Dans cette situation, ce dont avaient besoin les métallos ce n’était pas d’un appel en renfort à une journée d’action qui devait couvrir la capitulation des bureaucrates, mais d’un appel à s’organiser pour imposer aux bureaucrates de rompre cette « négociation » à l’issue connue d’avance. Mais cette orientation, à ce jour, n’est défendue par aucune organisation. Or l’absence de combat à l’extérieur et à l’intérieur de la CGIL pour organiser une avant-garde sur la ligne de la rupture de la collaboration de la direction avec le gouvernement et la Confindustria est un facteur d’aggravation du désarroi politique dans la classe ouvrière et la jeunesse. 

Même si se dire « à gauche » n’est pas un critère de classe, parmi les 35% de sympathisants du M5S qui se reconnaissent dans ce critère, il y a une forte proportion d’ouvriers, de chômeurs, d’étudiants qui ne se trouvent là que faute d’une alternative ouvrière. Ce n’est pas pour autant sans conséquence qu’ils apportent leur soutien à Grillo, alors que son candidat Premier ministre (Di Maio) déclare, à propos des syndicats : « (…) c’en est fini de la représentation collective, c’est à chacun de se faire son bouclier personnel » . Retour aux conditions d’exploitation un siècle et demi en arrière, c’est la perspective offerte par le staff « anti-organisation », un groupe de moins de 10 personnes très conséquent sur ce point puisqu’il n’offre aucun cadre organisé dans lequel l’orientation pourrait être discutée et adoptée, se réservant pour lui-même l’exclusivité de ce processus.

La xénophobie étant un autre thème cher au M5S, il devrait saluer positivement la dernière initiative du gouvernement sur l’immigration. Les centres auxquels étaient confiés l’accueil des arrivants, sordides et généralement dans des mains mafieuses, vont être fermés et « (…) remplacés par des « centres permanents pour le rapatriement » où les demandeurs d’asile pourront être utilisés pour des travaux d’intérêt public financés par l’UE », avec cet argument extraordinaire du ministre de l’Intérieur (Minniti) « cela ne créera pas de concurrence sur le marché du travail parce qu’ils ne seront pas rémunérés » (La Repubblica, 9/02/2017).

La dimension politique du combat pour imposer la rupture de la cogestion des contre-réformes

Cette brève analyse de la situation en Italie au lendemain du référendum du 4 décembre dernier prend en compte les faits réels, elle montre les difficultés considérables dans lesquelles se trouve le prolétariat et la jeunesse de ce pays, après comme avant le scrutin. Titrer « Une victoire de la classe ouvrière » comme l’a fait la Tribune des Travailleurs (7/12/2016) ne rend pas compte des obstacles existant pour transformer un échec de la bourgeoise en une victoire pour le prolétariat. De fait, cette appréciation paralyse le combat pour la construction d’un véritable parti ouvrier.

La liquidation des partis d’origine ouvrière, en premier lieu celle du PCI (Parti communiste italien), politiquement liée à la restauration du capitalisme dans l’ex-URSS a, pour un temps, effacé toute perspective politique alternative aux gouvernements de la bourgeoisie. Le combat pour le socialisme en est d’autant plus difficile.

Les militants qui veulent construire un parti ouvrier révolutionnaire devront être attentifs à toute tentative de construction d’un « labour parti » qui pourrait surgir à partir des mouvements de classe à venir, en particulier à travers la CGIL qui reste la seule organisation ouvrière de masse et à ce titre un enjeu décisif. 

Cette construction ne peut s’opérer sans combat acharné à l’intérieur et à l’extérieur de la CGIL pour la rupture du syndicat avec la politique de cogestion.

 

Le 15 janvier 2017

 

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