Article paru dans le
bulletin « Combattre pour le socialisme » n°44 (n°126 ancienne série)
- 11 octobre 2011 :
Budget,
rythmes scolaires : le gouvernement prépare les échéances décisives de la
destruction du statut des enseignants, avec la collaboration des directions des
organisations syndicales
Pour les enseignants, comme
pour la jeunesse,
la rentrée 2011 est placée sous le signe de la crise
Les menaces d’effondrement du système financier, les
menaces de défauts de paiement des Etats, notamment au sein de l’Union
européenne, pèsent sur la rentrée scolaire. En Espagne, l’Union nationale
PSOE-PP permet, au nom de la « règle d’or », de sabrer dans les
budgets des régions (Communautés autonomes) : la Castille-la Manche
supprime 20 % de ses dépenses pour le budget 2012, tandis que les enseignants
verront leur service augmenter de 2 heures (de 23 à 25 h dans le primaire, de
18 à 20 h dans le secondaire). Les centres de formation professionnelle
passeront dans cette région de 33 à 1 : en effet, que faire de centres de
formation quand plus aucun fonctionnaire n’est recruté ? C’est aussi, au
Royaume-Uni, après l’augmentation drastique des droits universitaires qui prive
de fait de droit aux études une part importante de la jeunesse issue du
prolétariat, la formation de free schools financées par l’Etat, mais totalement livrées à
l’autonomie, au point que même les programmes et les heures d’enseignement sont
déterminés localement. Les fondations scolaires se sont engouffrées dans ce
nouveau dispositif, destiné à une certaine clientèle. Pendant ce temps, le
gouvernement Cameron inflige à la louche plusieurs mois de prison ferme ou de
maison de correction pour de menus larcins commis durant les émeutes de l’été,
y compris pour des enfants de onze ans. Tel est l’avenir promis à la jeunesse
et à l’enseignement public dans le cadre du système capitaliste à son stade
actuel de la putréfaction.
Cela, les enseignants, les élèves ne peuvent que
l’avoir en tête, ici aussi. En France, l’austérité est annoncée. L’offensive
majeure est différée, sans doute suspendue au calendrier électoral, puisque du
13 au 20 octobre auront lieu les élections professionnelles dans
l’enseignement, ce qui retarde les principales annonces du gouvernement.
Pour autant, le budget 2012, outre le rabotage des
prétendues « niches fiscales », marque une sorte de tournant. En
effet, il est maintenant difficile d’envisager de poursuivre les fermetures de
postes sans prendre des mesures de structure. Certes la réforme des lycées qui
se poursuit en cette rentrée permet notamment de regrouper les élèves de
première de différentes séries dans la même « classe » et de les
bourrer au point de frôler les 40 élèves dans bien des cas.
La poursuite de la déscolarisation des enfants de 2
à 3 ans atteint de tels sommets que l’enseignement privé en profite pour ouvrir
des classes hors contrat dans certaines régions. Les postes ouverts aux
concours de recrutement n’ont même pas été entièrement pourvus. Les
remplacements ne pourront plus être assurés par des titulaires, raison pour
laquelle le gouvernement a « autorisé » les chefs d’établissement à
recruter directement à Pôle emploi pour trouver dans l’urgence les suppléants
que les rectorats ne peuvent plus affecter.
La question du budget 2012 est donc cruciale. Or,
alors que le gouvernement annonce les premières mesures dites d’austérité,
quelle est la réaction des organisations syndicales, y compris celles de
l’enseignement ? Le texte du 18 août proclame : « Pour l’intersyndicale, des réponses
nouvelles priorisant l’emploi, la cohésion sociale (protection sociale,
services publics,…), la réduction des inégalités (une autre répartition des
richesses, le pouvoir d’achat, une autre fiscalité), la maîtrise des déficits
publics sont urgentes.
L’intersyndicale, réunie ce jour, demande la tenue
d’une véritable concertation sociale avec le gouvernement et le patronat pour
examiner les mesures à prendre pour soutenir la croissance, soutenir l’emploi
et réduire la dette tout en garantissant la cohésion sociale. »
L’intersyndicale fixe donc comme objectif « la
maîtrise des déficits » et demande en conséquence à être associée au
gouvernement et au patronat pour « examiner
les mesures à prendre pour (…) réduire la dette… ». Dans ces
conditions, la journée d’action décidée dès le mois de juin pour le 27
septembre ne peut nullement avoir comme objectif l’arrêt immédiat des
suppressions de postes ! Les directions des fédérations de l’enseignement
n’auront plus qu’à se joindre aux confédérations en octobre ; quant au
gouvernement, il fera passer sans coup férir son budget : les chiens
aboient la caravane passe, à ceci près que les chiens n’aboient guère !
Au contraire, la responsabilité des directions
syndicales de l’enseignement est de se prononcer pour le rejet de la dette, de
combattre pour que se réalise le front unique sur cette revendication et, en
conséquence, d’organiser une manifestation centrale et nationale à l’Assemblée
nationale contre l’adoption du budget, en commun avec l’ensemble des
organisations issues du mouvement ouvrier (partis et syndicats).
La question des rythmes
scolaires, l’angle d’attaque des statuts
Cependant, l’augmentation durable des effectifs
scolarisés rend difficiles les gains dits « démographiques »,
d’autant que le taux d’encadrement français est l’un des plus faibles d’Europe.
Il faut trouver ailleurs les nouvelles possibilités de réduction d’horaires et
de postes.
C’est l’un des buts de l’offensive dite des rythmes
scolaires. Ouverte le 10 juin 2010, la première phase de la concertation sur
les « rythmes scolaires » s’est achevée le 4 juillet par la livraison
au gouvernement par le Comité de pilotage (COPIL, en dialecte technocratique),
d’un deuxième rapport dit de préconisation. Un an de travail en commun avec les
directions syndicales de l’enseignement dont peut se féliciter le comité. Le
« COPIL » fait dix propositions. Lors de sa conférence de presse,
Châtel, au nom du gouvernement, précisait que le temps de travail des enseignants
n’est pas « un sujet tabou », formule employée pour annoncer
l’imminence d’un mauvais coup. Durant le même temps, le journal Le Monde met en exergue la nécessité de
réformer le « vieux » statut des enseignants. Le tout au nom, bien
entendu, de la prétendue « chronobiologie » qui prouve, quand le
gouvernement le lui demande, que moins on étudie, plus on en sait !
C’est donc un rapport avançant dix préconisations
que le COPIL a rendu. Les mesures vont de l’allongement de l’année scolaire à
38 semaines au lieu de 36 actuellement, avec un zonage pour toutes les
vacances, sauf celle de Noël (garantissant cependant aux professionnels du
tourisme une zone commune entre le 14 juillet et le 15 août), ce qui représente
5 % d’augmentation du temps de travail ; le retour à la semaine de 4 jours
et demi en primaire ; la limitation du nombre des heures de classe dans la
journée, 5 heures en primaire et jusqu’en 5e, 6 heures en 4e
et 3e. A côté de ces heures de cours, des heures de soutien,
d’approfondissement et d’orientation seront dispensées par les enseignants,
dans le cadre souple d’un décompte annuel. D’ailleurs, l’école doit être
« ouverte », c'est-à-dire ouverte plus longtemps dans la journée. Il
ne va pas jusqu’aux devoirs surveillés, qui doivent être planifiés sur le trimestre,
voire l’année, pour amoindrir la souffrance de ces chères têtes blondes, avec
compétence donnée au conseil pédagogique pour se mêler de ces affaires dans le
secondaire.
Bref, malgré l’augmentation du temps de travail des
enseignants que de telles préconisations impliquent, il n’y aura pas d’heures
de cours supplémentaires pour les élèves bien au contraire.
Pour poursuivre l’offensive budgétaire, il n’est
qu’une solution : s’attaquer aux décrets fixant les services des
enseignants. Partout, à toutes les lignes du rapport rendu, il apparaît que
c’est le problème central : statut, horaires ! La mise en place d’un
véritable temps de soutien, « accompagnement personnalisé » : « ce temps, consacré au soutien, à
l’approfondissement des notions, ou à l’orientation, est organisé par l’équipe
pédagogique en fonction de la situation de chaque élève. Une marge de manoeuvre est ainsi laissée aux établissements, ce qui
implique une gestion plus souple de l’emploi du temps des enseignants, le cadre
hebdomadaire s’effaçant devant la nécessité d’accompagner l’élève au mieux de
ses besoins. Le volume d’heures consacrées à ce dispositif est calculé sur
toute l’année scolaire » (rapport COPIL). Ailleurs, il nous est expliqué que c’est afin de préparer les
élèves du secondaire à l’université dont les enseignants ont un service
annualisé qu’il faut annualiser le service de tous les enseignants. Il faut
aussi prendre en compte les diverses tâches, les nouvelles tâches, des
enseignants. L’adaptation des rythmes établissement par établissement nécessite
des pouvoirs renforcés pour les chefs d’établissement, et la mise en place de
vrais chefs d’établissement dans les écoles primaires.
Derrière les préconisations du rapport, il s’agit
bien de faire sauter la ligne de défense des enseignants et de l’enseignement
public, le statut des enseignants et sa définition actuelle. D’autant que cette
offensive est aussi combinée avec celle de l’évaluation des enseignants, que le
gouvernement veut accorder entièrement aux chefs d’établissement, en supprimant
toute garantie nationale ou académique.
Le statut des enseignants et
les décrets définissant les services, la mère de toutes les batailles
Le temps de travail des enseignants est défini par
un temps de service, c'est-à-dire des heures d’enseignement. Dans le primaire,
il est composé depuis 1991 d’une partie définie en termes d’heures
d’enseignement hebdomadaires, et d’une partie annualisée, ce qui a été modifié
en 2008 ; la partie hebdomadaire est aujourd’hui de 24 heures par semaine,
la partie annualisée, de 108 heures (soutien, conseils des maîtres et d’école,
etc.). Cette introduction de l’annualisation est un coup porté au statut des
enseignants, mais elle reste limitée.
Dans le secondaire, le temps de travail des
enseignants est défini, par les décrets de 1950, en heures de cours
hebdomadaires : 18 h pour les certifiés, 15 h pour les agrégés. Même si
des éléments d’annualisation ont commencé à s’insinuer dans les horaires des
lycéens, ils n’existent pas pour l’instant dans les services enseignants, du
moins officiellement. Heures supplémentaires et décharges se calculent à partir
de là. De plus, statutairement, les heures d’enseignement doivent correspondre
à la matière dans laquelle l’enseignant a été recruté. Les tâches annexes
(conseils de classe, professeur principal) sont rémunérées par une prime.
Les quotités de services ont été fixées en 1950 en
rapport avec la durée légale du travail et celle de la préparation des cours et
de correction des copies ; en fonction des niveaux d’enseignement, le
coefficient heures de cours/préparation varie.
Par ailleurs, la durée annuelle de l’année scolaire
compense la faiblesse des rémunérations des enseignants en regard de leur
niveau de recrutement. A niveau d’entrée égal dans la fonction publique, le
salaire des enseignants représente 10/12e de celui des autres
fonctionnaires. Il n’est donc pas besoin de faire de la théorie plus longtemps,
deux semaines de vacances en moins, c’est 5 % de temps de travail en plus.
L’imposer représenterait une nouvelle dévalorisation du métier d’enseignant,
l’augmentation de l’exploitation des enseignants, puisque cela équivaudrait à
une baisse des salaires horaires.
C’est pourquoi le gouvernement prétend passer par
l’annualisation. L’avantage de l’annualisation est de permettre la même
augmentation du temps de travail, en retirant du calcul annuel, bac, stages,
dans l’enseignement professionnel ou technologique… L’annualisation aurait
l’avantage de permettre de diversifier les tâches (rencontres avec les parents,
suivi des stages, orientation, liaison avec les entreprises, soutien, suivi,
etc.). Bref, cela rendrait les contre-réformes actuelles du primaire au lycée
efficientes, ferait voler en éclats toutes les limites actuelles aux ravages de
l’école que le gouvernement compte poursuivre.
C’est ainsi que l’UMP s’acharne sur cette question.
Selon Le Monde du 31/08 : « Pour
faire bouger l'école, il n'y a plus vraiment d'autres leviers qu'une
redéfinition de ces décrets. La droite le dit désormais ouvertement. Nicolas
Sarkozy veut en faire un débat central de la présidentielle 2012. A ses
proches, il confie que les enseignants ont une double mission :
l'animation collective et le suivi individuel. Ils doivent renforcer leur
présence dans l'école ». Quant aux candidats aux primaires du PS, ils
évoquent tous une rénovation du statut des enseignants, ce qui est une forme
souple de la même affirmation.
Il est aussi patent que les ambitions de la
bourgeoisie quant au statut des enseignants visent à la suppression pure et
simple des concours de recrutement. A ce titre, la contre-réforme de la
« formation » des maîtres et la mise en place des master est un
premier pas : le député UMP Grosperrin,
spécialiste des questions d’enseignement, a déposé un projet de loi proposant
le recrutement des enseignants sur diplôme. Ce projet de loi n’avait aucune
chance de passer, mais il était là pour témoigner de la réflexion stratégique
des représentants du capital en la matière. Néanmoins, Grosperrin
a eu l’honneur d’être invité par la direction de la FSU à un colloque sur
l’avenir du système éducatif, le 28 septembre 2011.
Parallèlement on le voit bien, la définition du
service des enseignants est le rempart contre l’éclatement de l’enseignement
public. Tant que les enseignants pourront faire la classe, ils le feront et
ainsi ils garantiront aux élèves l’accès à une qualification. Le jour où les
enseignants seront empêchés d’enseigner, les enfants, la jeunesse, en
particulier celle issue du prolétariat, sera vouée à la déqualification la plus
brutale, livrée à l’exploitation capitaliste et à la répression sociale
généralisée.
Les directions syndicales
après un an de concertation
continuent de préparer le terrain au compte du gouvernement
Le Snuipp (5 juillet)
accueille le rapport comme une petite victoire ! « Elles sonnent (les
propositions du COPIL) aussi comme un désaveu cinglant à la politique du
passage en force et de la précipitation – semaine des quatre jours, aide
personnalisée, nouveaux programmes – imposée en 2008 par Xavier Darcos. »
Ce n’est toutefois pas tout. Le reproche principal adressé au gouvernement est
de ne pas appliquer toutes les propositions : « Annonçant dans un
premier temps une large consultation associant organisations syndicales,
associations de parents d’élèves, représentants des collectivités, il propose
aujourd’hui d’avancer prioritairement sur la réduction des congés d’été et la
pause méridienne. Finalement, ces deux propositions engagent le ministère à peu
de frais sans prendre en compte toutes les dimensions du dossier. A l’évidence,
le gouvernement ne veut pas se donner les moyens du « mieux
d’école ». Dans ces conditions, la ligne de défense semble réduite.
La FSU le 4 juillet, rappelle en premier lieu :
« La FSU porte la préoccupation
d’améliorer les rythmes de vie et de travail des élèves ». Puis, la
direction de la FSU exige un calendrier et une concertation pour la mise en
œuvre des mesures proposées : « Une
des préconisations majeures du rapport est de revoir le calendrier annuel,
notamment en réduisant la durée des vacances d’été et en établissant un zonage
pour cette période. Cette proposition soulève nombre de questions et de
problèmes auxquels il faut répondre tant pour les familles que pour les
personnels. En tout état de cause, la FSU s’opposera à toute mesure qui
augmenterait le temps de travail des personnels. C’est pourquoi la FSU demande
au Ministre de l’Education d’organiser maintenant une concertation avec
l’ensemble de la communauté éducative afin d’échanger sur ce rapport et sur les
préconisations qu’il souhaite ou non en retenir. »
Quant à la direction du Snes, le 6 juillet, elle
ajoute :
« Limiter la réflexion à la
durée de la journée scolaire sans travailler sur l’organisation de la semaine
et se focaliser sur le raccourcissement des vacances d’été n’est pas la bonne
entrée sur cette question. Il est en outre inconcevable que soit imposée une
augmentation du temps de travail des enseignants sans même que soit évoquée une
augmentation de leur rémunération ou une diminution de leur maxima hebdomadaire
de service.
Le SNES entend bien peser
dans les négociations promises par le Ministre pour élargir le cadre de la
discussion, s’opposer à un alourdissement du temps et de la charge de travail
des enseignants provoqué par un allongement de l’année scolaire. » Le moins qu’on puisse dire
en lisant cette réaction, c’est que la défense des vacances et du temps de
travail est loin d’être l’axe du Snes, encore moins la bataille sur les décrets
de 1950 !
A contrario, la revendication centrale c’est :
pas touche aux services, pas touche au statut ! Défense inconditionnelle
des vacances, défense des décrets de 1950. La première responsabilité des
directions syndicales dans ce contexte est de refuser toute discussion ouverte
par le gouvernement pour s’avancer sur cet axe, au prétexte de rythmes
scolaires, comme cela avait été le cas pour la suppression de 15 jours de
vacances d’été en 1970-71.
L’échéance des élections
professionnelles
Les
élections professionnelles ont toujours une grande importance. Elles permettent
de mesurer certains rapports politiques dans la lutte des classes. C’est
d’ailleurs la raison pour laquelle, afin de ménager les directions syndicales
et de ne pas déchaîner les travailleurs, les principales annonces sont
différées au lendemain de ces élections. Toutefois, dans le cadre de
l’application à la fonction publique d’accords sur la représentativité, un
certain nombre de modifications ont eu lieu.
Une
première modification d’importance : en même temps que les traditionnelles
élections des commissions administratives paritaires, où les organisations
syndicales défendent les collègues dans les mutations, la progression de
carrière, par catégorie et aux différents échelons, auront lieu les élections
de comités techniques, qui associent les organisations syndicales à la gestion
des postes et aux textes réglementaires qui s’appliquent à l’enseignement. Les
deux types de représentations sont de nature opposée ! Dans l’une,
l’organisation syndicale défend les collègues ; dans l’autre, elle participe
à la mise en œuvre de la politique du gouvernement. Or, la représentativité
repose maintenant sur les comités techniques, c'est-à-dire sur la participation
au dialogue social, tandis que les élections aux commissions administratives,
élément structurant de la défense et du respect du statut, deviennent
secondaires. Cette modification a un sens politique profond de dénaturation des
élections elles-mêmes, et avec elles, des organisations syndicales, qui
s’engagent pleinement dans la bataille électorale des comités techniques.
Enfin,
le mode de scrutin a été bouleversé : le scrutin sera
« électronique », c'est-à-dire qu’il perdra sa dimension militante et
collective. Là encore le sens est clair : vider, déposséder les élections
de leur dimension de défense des enseignants et des personnels de
l’enseignement public.
Dans
ces conditions, l’enjeu des élections est bien que les enseignants se
saisissent de leurs organisations syndicales, en particulier des syndicats
nationaux de la FSU ; mais pour se défendre, la responsabilité de ces
syndicats serait de refuser de présenter des listes pour les comités techniques
et d’appeler à ne pas voter pour cette instance.
Défendre l’enseignement et
les enseignants exige
la rupture de la concertation permanente avec le gouvernement, concertation qui
fait le lit de sa politique
Défendre
l’enseignement public contre les grossières atteintes à la laïcité autorisées
par le gouvernement (mission parlementaire sur les programmes scolaires de SVT,
à l’instigation des intérêts catholiques relayés par 80 des plus réactionnaires
des députés UMP) ; défendre le bac comme diplôme national anonyme, premier
grade universitaire, contre les attaques menées cette année au nom de la fraude
pour réclamer le contrôle continu local ; défendre l’enseignement public
contre l’étouffement budgétaire ; défendre l’enseignement contre la
manœuvre des « rythmes scolaires » qui cherche à dénaturer les
fonctions d’enseignants et à dévaloriser l’enseignement : tout cela
signifie d’imposer aux directions des organisations syndicales de
l’enseignement, en particulier de la FSU et ses syndicats nationaux, de rompre
la collaboration permanente qu’elles entretiennent avec le gouvernement,
« concertations », « dialogue social » qui n’ont d’autre
fonction que de préparer les attaques de celui-ci.
C’est
imposer aux directions des organisations syndicales qu’elles entament le combat
contre le budget 2012, et donc en finissent avec les journées d’actions de
couverture de celui-ci (27 septembre, 11 octobre). C’est imposer aux directions
syndicales qu’elles refusent d’entamer une quelconque discussion sur le terrain
des rythmes scolaires.
C’est
ce à quoi oeuvrent les militants organisés par notre Groupe dans l’enseignement
et à quoi ils invitent ceux qui veulent mener ce combat.
Le 21 septembre 2011
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